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vendredi 8 juin 2012

Exposition aux radiations, reçues lors des examens de tomodensitométrie pendant l'enfance et risque ultérieurs de leucémie et de tumeurs cérébrales: étude rétrospective de cohorte

Manipulatrice en radiologie préparant un enfant pour examen tomodensitométrique (scanner)
Source iconographique: http://www.irsn.fr/FR/base_de_connaissances/Sante/applications-medicales/radioprotection-pediatrique/
Bien que les examens de tomodensitométrie soient très utiles sur le plan clinique, les risques de cancer liés aux radiations ionisantes existent, en particulier chez les enfants, naturellement plus sensibles aux radiations que les adultes. Notre but était d'étudier l'accroissement du risque de leucémie et de tumeurs cérébrales après tomodensitométrie, sur une cohorte d'enfants et de jeunes adultes.

Dans notre étude rétrospective de cohorte, nous avons inclus des patients sans historique de diagnostic de cancer - qui avaient subi un premier examen tomodensitométrique dans des centres du Service National de la Santé (NHS) (National Health Service dans le texte) en Angleterre, Pays de Galles, Ecosse, (Grande Bretagne) entre 1985 et 2002 - âgés de mois de 22 ans. Nous avons obtenu des données d'incidence de cancer, de mortalité, et de perte de vue d'essai clinique; provenant du fichier central du NHS, obtenues entre le 1er janvier 1985 et le 31 décembre 2008. Nous avons exprimé les doses de radiations dues aux examens de tomodensitométrie en mGy et évalué l'accroissement de l'incidence des leucémies et tumeurs cérébrales cancéreuses à l'aide du modèle de risque relatif de Poisson. Afin d'éviter l'inclusion d'examens de tomodensitométrie liés directement à un diagnostic de cancer, le suivi pour leucémie a commencé deux ans après la première tomodensitométrie; et cinq ans après la première tomodensitométrie pour ce qui est des tumeurs cérébrales.

Pendant le suivi, 74 sur 178 604 patients examinés ont reçu un diagnostic de leucémie; et 135 des 176 587 patients examinés ont reçu un diagnostic de tumeur cérébrale. Nous avons noté une corrélation positive entre la dose de radiation reçue et l'incidence de leucémie (accroissement du risque relatif ERR/mGy: 0,036, IC 95% 0,005-0,120; p=0,0097) et les tumeurs cérébrales (ERR/mGy: 0,023; 0,010-0,049; p<0,0001). En comparaison des patients qui ont reçu une dose plus petite que 5 mGy, le risque relatif de leucémie pour les patients ayant reçu une dose cumulée de radiations d'au moins 30 mGy (dose moyenne: 51,13 mGy) était de 3,18 (IC 95% 1,46-6,94) et le risque relatif de cancer du cerveau pour les patients ayant reçu une dose cumulée de radiations de 50-74 mGy (dose moyenne 60,42 mGy) était de 2,82 (1,33-6,03).

L'utilisation de la tomodensitométrie chez les enfants, à des doses cumulées de 50 mGy pourrait (...) tripler le risque de leucémies, et des doses cumulées d'environ 60 mGy pourraient tripler le risque de cancer du cerveau. Du fait de la rareté de ces cancers, le risque absolu cumulé reste faible: dans les 10 années après le premier examen de tomodensitométrie effectué chez des patients de moins de 10 ans, un cas "supplémentaire" de leucémie et un cas "supplémentaire" de tumeur cérébrale pour 100 000 tomodensitométries ont été relevés. Néanmoins, et bien que les bénéfices cliniques devraient compenser les faibles risques absolus, les radiations reçues dues aux examens de tomodensitométrie devraient être maintenus aux plus bas niveaux possibles; et des procédures alternatives n'impliquant pas de radiations ionisantes devraient être prises en considération. Dr Mark S. Pearce PhD et al, in The Lancet, Early Online Publication, 7 June 2012

Source: www.thelancet.com / Traduction et adaptation: NZ 

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