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jeudi 18 octobre 2012

Modèles généraux de la discrimination anticipée et vécue chez des personnes atteintes d’un trouble dépressif majeur : enquête transversale

Exemple d'un lien entre discrimination et dépression. L'essai s'appuie sur des facteurs sociaux pour expliquer les troubles dépressifs et anxieux chez les femmes.
Source iconographique et légendaire: http://www.mollat.com/

La dépression est le troisième contributeur mondial au fardeau de la maladie. Nous avons étudié la nature et la sévérité de la discrimination anticipée et de la discrimination vécue chez des adultes atteints de trouble dépressif majeur, dans le monde entier. De plus, nous avons entrepris des investigations pour définir si la discrimination vécue est reliée à l’historique clinique, de prestations de soins médicaux, de divulgation du diagnostic ; et la discrimination anticipée était associée à la divulgation ou à un précédent vécu de discrimination.

Dans une étude transversale, des personnes atteintes d’un trouble dépressif majeur ont été interrogées dans 39 sites (35 pays) dans le monde, à l’aide d’un questionnaire permettant la mesure de la discrimination et de la stigmatisation (version 12 ; DISC-12). D’autres critères d’inclusion comprenaient l’aptitude à comprendre et s’exprimer en langue locale et l’âge - 18 ans révolus -. Les pointages effectués à l’aide du questionnaire DISC-12 ont rapporté des états de discrimination vécue et de discrimination anticipée. L’analyse des données a été réalisée par régression multiple pondérée.

1082 personnes atteintes de dépression ont été soumises au questionnaire DISC-12. 855 personnes (79%) sur les 1082 ont rapporté une discrimination vécue au moins une fois pour un aspect de leur vie quotidienne. 405 (37%) participants s’étaient d’eux-mêmes retenus de débuter une relation personnelle proche, 271 (25%) de postuler pour un emploi, et 218 (20%) de postuler pour poursuivre des études ou une formation. Nous avons noté que des niveaux plus élevés de discrimination vécue étaient associés à un historique de plusieurs épisodes dépressifs au cours de la vie passée (coefficient de régression binomiale négative 0,20 [Intervalle de Confiance – IC – 95% 0,09-0,32], p=0,001) ; à au moins un séjour en hôpital psychiatrique (0,29 [0,15-0,42], p=0,001) ; à une situation sociale précaire (veuvage, séparation, divorce (0,10 [0,01-0,19] ; p=0,032) ; un état de salarié impayé (0,34 [0,09-0,60] ; p=0,007) ; en recherche d’emploi 0,26 [0,09-0,43] ; p=0,002); en chômage (0,22 [0,03-0,41], p=0,022). Un vécu de discrimination était également associé à une volonté diminuée de divulgation d’un diagnostic de dépression (score de discrimination moyen 4,18 [Déviation Standard – DS 3,68] pour dissimuler un état dépressif versus 2,25 [2,65] pour divulguer une dépression ; p<0,0001). La discrimination anticipée n’était pas nécessairement associée à une discrimination vécue, du fait que 147 (47%) des 316 participants déclarant une discrimination anticipée dans leur recherche d’emploi ou dans la sauvegarde de leur emploi et 160 (45%) des 353 dans leur relations intimes n’avaient pas un historique de discrimination vécue.

La discrimination en lien avec la dépression agit en barrière à toute participation sociale et toute velléité de réussite d’intégration. La non-divulgation de la dépression agit en tant que telle comme frein dans la recherche d’aide et de traitements efficaces. Ce résultat suggère que de nouvelles et soutenues approches sont nécessaires  afin de prévenir la stigmatisation des personnes atteintes de dépression et réduire les effets de la stigmatisation lorsqu’elle est patente. Dr Antonio Lasalvia MD et al, in The Lancet, Early Online Publication, 18 October 2012, in press

Financement: Commission Européenne, Direction Générale de la Santé et des Consommateurs, Agence Exécutive au Programme de Santé Publique

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

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