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vendredi 29 novembre 2013

Base Génétique du syndrome DOORS : étude de séquençage d’exome

Les épilepsies néonatales peuvent affecter sévèrement le développement cognitif et sont souvent pharmaco-résistantes. Dans une famille avec une épilepsie partielle migrante, nous avons identifié des mutations dans le gène TBC1D24 chez les enfants atteints (mutations récessives héritées des parents non atteints) par séquençage d'exome (...). Inserm, Aix-Marseille Université, France
Source iconographique et légendaire:  http://umr910.timone.univ-mrs.fr/news.php?lang=fr
Surdité, onichodystrophie, ostéodystrophie, retard mental et crises d’épilepsie (Deafness, Onychodystrophy, Osteodystrophy, mental Retardation, Seizures dans le texte) caractérisent le syndrome DOORS, trouble rare d’origine génétique autosomique, très mal connu par ailleurs. Notre but était d’identifier la base génétique par le séquençage du plus grand nombre d’exons codant chez des sujets qui en sont atteints.

À travers la recherche d’études de cas disponibles et d’échanges avec des collègues, nous avons identifié des familles comprenant au moins un sujet porteur d’au moins trois des cinq principales caractéristiques du syndrome DOORS : surdité, onichodystrophie, ostéodystrophie, troubles mentaux, et crises (d'épilepsie). Les participants ont été recrutés dans 26 centres situés dans 17 pays. Les familles décrites dans cette étude ont été recrutées entre le 1er décembre 2010 et le 1er mars 2013. Les médecins collaborant au recrutement des participants ont obtenu le dossier clinique et des échantillons d’ADN de l’enfant atteint et, si possible, de ses deux parents. Nous avons effectué le séquençage de l’exome entier des sujets atteints au moment de leur recrutement, jusqu’à identification d’un gène candidat, et exécuté le séquençage par la méthode de Sanger pour confirmation des mutations. Nous avons également effectué des études d’expression génique sur fibroblastes humains chez un des sujets par la technique de PCR en temps réel et par analyse western blot, ainsi que sur des tissus de souris par immunohistochimie et PCR en temps réel.

26 familles ont été incluses dans cette étude. Nous avons effectué un séquençage d’exome dans les 17 première familles recrutées ; et avons recherché TBC1D24 par séquençage par technique de Sanger dans les familles suivantes. Nous avons identifié des mutations du gène TBC1D24 chez 11 sujets provenant de neuf familles (par séquençage d’exome dans sept familles et séquençage Sanger dans deux familles). 18 familles comprenaient des sujets porteurs des cinq caractéristiques principales du syndrome DOORS, des mutations TBC1D24 ont été identifiées dans la moitié de ces familles. Les crises (d'épilepsie) présentées par les sujets porteurs incluaient crises tonico-cloniques généralisées ; et des spasmes complexes partiels, focaux cloniques et infantiles. Des 18 individus atteints du syndrome DOORS, issus de 17 familles sans mutations TBC1D24, huit n’ont pas eu de crises et trois n’étaient pas atteints de surdité. Dans les études d’expression génique, quelques mutations ont altéré la stabilité de l’ARNm TBC1D24. Nous avons aussi détecté l’expression de Tbc1d24 dans les chondrocytes des phalanges et le condyle mandibulaire de souris, ce qui suggère un rôle de TBC1D24 dans la génèse du squelette.

Nos résultats suggèrent que les mutations chez TBC1D24 semblent représenter une cause importante du syndrome DOORS, et peuvent être à l’origine de différents phénotypes. De fait, les sujets atteints du syndrome DOORS sans surdité et sans crise (d'épilepsie), porteurs toutefois des autres caractéristiques du syndrome, devraient subir des tests de détection des mutations TBC1D24. Des informations complémentaires seront nécessaires, afin de mieux comprendre les rôles cellulaires de TBC1D24 et d’identifier les gènes responsables des différents phénotypes caractéristiques du syndrome DOORS chez les individus ne montrant pas de mutation du gène TBC1D24. Philippe M Campeau MD et al, dans The Lancet Neurology, publication en ligne en avant – première, 29 novembre 2013

Financement : US National Institutes of Health, the CIHR (Canada), the NIHR (UK), the Wellcome Trust, the Henry Smith Charity, and Action Medical Research.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

jeudi 28 novembre 2013

Renforcement des muscles pelviens chez des femmes atteintes de prolapsus pelvien (POPPY) : essai multicentrique randomisé et contrôlé

Les organes pelviens sont: la vessie où est stockée l'urine, l'urètre qui est le canal de sortie de l'urine, le vagin qui est en arrière de la vessie, l'utérus qui est au dessus, et le rectum (...) qui en arrière du vagin.
1. vessie
2.urètre
3. rectum
4. cul-de-sac péritonéal
5. col de l'utérus
Source iconographique et légendaire: http://www.urofrance.org/science-et-recherche/base-bibliographique/article/html/prolapsus-genital-cure-de-prolapsus-par-promontofixation-coelioscopique.html
Le prolapsus pelvien est commun et fortement associé à l’accouchement et augmente avec l’âge. Les femmes atteintes de prolapsus reçoivent souvent pour prescription la pratique d’exercices des muscles pelviens, mais les données attestant des bénéfices d’une telle démarche sont rares. Notre but était d’établir l’efficacité d’exercices des muscles pelviens pratiquée de manière individualisée afin de diminuer l’intensité des prolapsus.

Nous avons effectué cet essai multicentrique à groupes parallèles, randomisé et contrôlé dans 23 centres au Royaume – Uni, un centre en Nouvelle – Zélande, et un en Australie ; entre le 22 juin 2007 et le 9 avril 2010. Les patientes vues en ambulatoire, et nouvellement diagnostiquées d’un prolapsus à un stade symptomatique I, II ou III ; ont été réparties de manière aléatoire (1:1) par le truchement d’un système internet de randomisation à distance pour soumission à un programme individualisé de renforcement des muscles pelviens ou  attribution d’un prospectus d’information relatif aux conduites de vie quotidienne à tenir en cas de prolapsus, sans exercices des muscles pelviens (groupe de contrôle). Ni les accesseurs certifiant de l’authenticité des résultats obtenus ni les gynécologues investigateurs sur site  n’avaient accès au tableau de randomisation ; le statisticien n’en ayant accès qu’une fois l’analyse des résultats achevée. Le critère principal mesuré était l’auto-évaluation des patientes de leurs symptômes de prolapsus à 12 mois. L’analyse a été effectuée par intention de traiter (…).

447 patientes éligibles ont été randomisées pour admission dans le groupe d’intervention (n=225) ou dans le groupe de contrôle (n=222). 377 (84%) participantes avaient dûment complété les questionnaires de suivi à 6 mois et 295 (66%) les questionnaires à 12 mois. Les patientes du groupe d’intervention ont rapporté des symptômes de prolapsus en moins grand nombre (c'est-à-dire une diminution significativement plus importante du score de prolapsus au niveau des organes pelviens [POP-SS] à 12 mois que celles du groupe de contrôle (diminution moyenne du POP-SS à partir de la ligne de base 3,77 [Déviation Standard -DS- 5,62] versus 2,09 [5,39] ; différence ajustée 1,52 ; Intervalle de Confiance -IC- 95% 0,46-2,59 ; p=0,0053). Les résultats se sont révélés fiables malgré les données manquantes. Huit événements indésirables (six symptômes vaginaux, un cas de lumbago, et un cas de douleur abdominale) et un événement indésirable grave inattendu, tous comptabilisés dans le groupe d’intervention, ont été considérés comme non reliés au traitement à l’étude ou à la participation à l’étude comme telle.

Les exercices individuels de renforcement des muscles pelviens sont efficaces pour l’amélioration des symptômes de prolapsus. Les bénéfices à long terme, ainsi que les effets observés au niveau des groupes spécifiques devraient être l’objet d’étude, de même que les effets au niveau de sous-groupes. Prof Suzanne Hagen, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 28 novembre 2013

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 27 novembre 2013

Développement de l’échelle de mesure PHASES pour la prédiction du risque de rupture des anévrismes intracrâniens : analyse regroupée de six études prospectives de cohortes

Artériographie cérébrale: multiples anévrismes fusiformes distaux de la branche sylvienne gauche. In Revue Neurologique, Volume 167, Issue 2, February 2001, Pages 150 - 154
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0035378710004017
La décision de traiter ou non les anévrismes sacciformes intracrâniens accidentels est rendue difficile, s'il faut partir de ce que l’on connaît de leurs évolutions naturelles respectives. Nous avons combiné les données individuelles de patients extraites d’études prospectives de cohortes ; afin de déterminer les éléments prédictifs de rupture d’anévrisme, et afin de construire un tableau de prédiction des risques de rupture d’anévrisme à 5 ans par pondération des facteurs de risques pris individuellement.

Nous avons effectué une revue systématique assortie d’une analyse regroupées de données individuelles de patients en provenance de 8382 participants de six études prospectives, et évalué la prévalence d’hémorragie subarachnoïde comme conséquence de leur rupture d’anévrisme.  Nous avons analysé les taux cumulés de rupture à l’aide de courbes de Maplan-Meier et évalué les facteurs prédictifs à l’aide d’une analyse de régression des hasards proportionnels de Cox.

La rupture a eu lieu chez 230 patients parmi les 29 166 personnes-années du suivi. La moyenne du risque de rupture d’anévrisme sur un an était de 1,4% (Intervalle de Confiance [IC] 1,1 – 1,6) et ce même risque sur 5 ans était de 3,4% (2,9-4,0). Les facteurs prédictifs pris en considération étaient l’âge, l’hypertension, l’historique éventuel d’hémorragie subarachnoïde, la taille et la localisation de l’anévrisme, et la région géographique d’origine des patients. Pour ce qui est des études de populations provenant de pays d’Amérique du Nord et d’Europe autres que la Finlande, le risque de rupture d’anévrisme sur 5 ans s’échelonnait entre 0,25% pour les sujets âgés de moins de 70 ans sans facteurs de risques vasculaires, avec un anévrisme de la carotide interne de petite taille (<7 mm) et 15% chez les patients âgés de 70 ans et plus avec facteurs de risque comme hypertension, historique d’hémorragie subarachoïde, avec un anévrisme géant (>20 mm) de l’artère communicante postérieure. Par comparaison avec les populations des pays d’Amérique du Nord et d’Europe autres que la Finlande, les Finnois avaient un risque de rupture d’anévrisme 3,6 fois supérieur et les Japonais un risque 2,8 fois supérieur.

L’échelle de mesure PHASES représente une aide à la prédiction du risque de rupture accidentelle d’anévrisme intracrânien aisément applicable. Dr Jacoba P Greving PhD, dans The Lancet Neurology, publication en ligne en avant – première, 27 novembre 2013

Financement : Office Néerlandais pour la Recherche et Développement de la Santé

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 26 novembre 2013

Effet du vaccin pneumococcique (Haemophilus Influenzae) conjugué (VPC) utilisant une protéine D (PHiD-CV10) sur les achats d’antimicrobiens des patients en ambulatoire : un essai de phase 3-4 en double – aveugle et randomisé par groupe

Haemophilus influenzae sur milieu de culture au sang
Source iconographique et légendaire: http://fr.wikipedia.org/wiki/Haemophilus_influenzae
Les médicaments antimicrobiens sont fréquemment prescrits chez les enfants pour le traitement des infections du tractus respiratoire comme l’otite, l’amygdalite, la sinusite et la pneumonie. Nous avons étudié l’effet d’un vaccin pneumococcique (Haemophilus Influenzae) conjugué 10-valent utilisant une protéine D (PHiD-CV10 ; Glaxosmithkline) sur les achats d’antimicrobiens.

Dans cet essai de phase 3-4 en double – aveugle et randomisé par groupes, des enfants (âge ≤ 19 mois) ont été répartis de manière aléatoire pour recevoir le [PHiD-CV10 (52 groupes sur 78)] ou [le vaccin contre l’hépatite B ou A (26 groupes)] selon [un calendrier « trois + un » ou « deux + un » (nourrissons âgés de moins de sept mois)] ou [un calendrier de rattrapage (enfants âgés de 7 à 18 mois)]. L’objectif principal – en termes de résultat à obtenir – du traitement antimicrobien était d’étudier l’efficacité du vaccin par rapport aux prescriptions d’antimicrobiens faites aux patients ambulatoires, recommandés par les directives publiées en matière de traitements contre l’otite aigüe en Finlande, chez des enfants qui avaient reçu au moins une dose du vaccin à l’étude avant l’âge de sept mois. Le suivi en aveugle s’est déroulé à partir de la date de la première vaccination (du 18 février 2009 au 5 octobre 2010) jusqu’au 31 décembre 2011. Nous avons obtenu les données concernant la totalité des antimicrobiens prescrits et achetés par le truchement des registres de l'Institution des Assurances Sociales de Finlande. (…).

Plus de 47 000 enfants ont été recrutés. Chez 30 527 enfants âgés de moins de 7 mois au recrutement, 98 436 achats d’antimicrobiens émanant de patients ambulatoires ont été rapportés, avec une incidence de 1,69 par personne-année chez les groupes de contrôle. L’analyse de l’objectif principal comprenait 91% de touts les achats comptabilisés d’antimicrobiens : 31 982 dans les groupes de contrôle et 57 964 dans les groupes PHiD-CV10. L’efficacité du vaccin était de 8% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 1-14) et la différence des taux d’incidence était de 0,12 par personne-année correspondant au nombre nécessaire à vacciner de 5 (IC 95% 3-67) pour empêcher l’achat au cours des deux années de suivi pour le vaccin combiné PHiD-CV10, pour ce qui est des calendriers des nourrissons trois + un et deux + un. L’efficacité de la vaccination était identique pour les deux calendriers différents des nourrissons. Pour ce qui est des calendriers de rattrapage,  l’efficacité de la vaccination était de 3% (IC 95% -4 à 10).

Malgré les faibles taux relatifs de réduction, les taux absolus de réduction étaient substantiels, du fait de l’incidence importante du résultat. Cette réduction s’est traduite par une baisse de plus de 12 000 achats d’antimicrobiens destinés aux enfants de moins de 24 mois en Finlande (60 000 enfants d’une même génération). Dr Arto A Palmu MD et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant - première, 26 novembre 2013

Financement : GlaxoSmithKline Biologicals SA et Institut National pour la Santé et le Bien – Être de Finlande

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 25 novembre 2013

Reconnaître l’ennemi dans son environnement propre: défense du génome guidée par son ARN

Niveaux d'expression différents d'un même gène au sein des bactéries d'une même population, représentés par des couleurs différentes.
Source iconographique et légendaire: http://www2.cnrs.fr/presse/communique/2393.htm
Comment les cellules distinguent – elles les gènes normaux des transposons ? Bien que l’on ait appris beaucoup à propos des voies de signalisation ARN passées sous silence liées aux ARN interférents (ARNi) agissant dans la défense du génome ; cette question fondamentale reste d’actualité. La littérature met l’accent sur plusieurs classes de mécanismes. Dans certains cas, les structures ARN double brin produites par des séquences inversées répétées ou par intégration d’antisens agissent comme médiateur dans la biogénèse de petits ARN interférents (ARNsi). Dans d’autres cas, les caractéristiques de l’ADN associé aux transposons – comme par exemple un ADN à nombre inhabituel de copies, un réarrangement chromosomique et/ou un environnement chromatinien inhabituels – vont définir le passage sous silence de certains ARN. 

Finalement, de récentes études ont identifié un processus d’épissage et de maturation, comme le l’épissage ralenti des pré-ARN comme signal pour la production des ARNsi. Ainsi, les propriétés des éléments génétiques dits égoïstes inhérentes à une expression suboptimale des gènes, peuvent permettre leur identification par les voies de signalisation ARN passées sous silence. Phillip A. Dumesic et Hiten D. Madhani, dans Trends in Biochemical Sciences – 1023, publication en ligne en avant – première, 23 novembre 2013

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ 

vendredi 22 novembre 2013

Médicaments antidiabétiques et troubles neurologiques: nouveaux points de vue et nouvelles ouverture thérapeutiques

Source iconographique et légendaire: http://titan.medhyg.ch/mh/formation/print.php3?sid=21445
Le diabète de type 2 est une maladie métabolique caractérisée par une résistance à l’insuline accompagnée d’une hyperglycémie et d’une dyslipidémie. Elle s’accompagne d’un risque accru d’AVC et de démence vasculaire ; et pourrait contribuer au développement de la maladie d’Alzheimer. De récentes études ont montré que plusieurs médicaments antidiabétiques peuvent promouvoir la survie neuronale et mener à une amélioration significative de la mémoire et des fonctions cognitives sur le plan clinique dans différentes situations cliniques. Nous discutons ces nouvelles données, avec un accent particulier sur la metformine, les thiazolidinediones, ainsi que les composés ciblant le récepteur au glucagon-like peptide-1. Les données montrent que ces médicaments antidiabétiques agissent sur le métabolisme du cerveau, la neuroinflammation, et la régénération. Les résultats disponibles à ce jour indiquent donc que ces médicaments antidiabétiques pourraient entrer en développement comme thérapies modificatrices des maladies du cerveau chez des patients atteints ou non de diabète. Cesare Patrone PhD et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant – première, 22 novembre 2013

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

Vintage Spécial - Centenaire des châteaux de plomb - Lettre à l’Éditeur du Lancet, The Lancet, 22 novembre 1913: Protection contre les brûlures dues aux Rayons X

Wilhelm Conrad Röntgen, découvreur des Rayons X. Il reçut le Prix Nobel de Physique, en 1901.
Source iconographique: http://timbreetdent.free.fr/sujets/rontgen.htm
Monsieur,

Votre correspondant à Paris a attiré notre attention la semaine dernière sur un dispositif introduit par le Dr. Ménard, de l’Hôpital Cochin, qui a été présenté à la tribune de l’Académie des Sciences par M. Moreu, offrant une protection définitive contre les rayons X ; destiné aux opérateurs qui ont à utiliser les rayons pour des périodes de longue durée. La caractéristique essentielle est que le patient et le tube à rayons X sont placés dans un compartiment revêtu de plomb.

En janvier 1910, quatre compartiments de ce type ont été mis en service dans la pièce réservée aux traitements par les rayons X, à l’Hôpital de Londres. Le fonctionnement de l’appareil de radiologie est entièrement contrôlé depuis  l’extérieur des compartiments, et un coupe-circuit est placé au niveau des portes, de manière que l’opérateur ne soit en aucune circonstance exposé aux rayonnements. Mr. A. E. Dean a mis en place cette installation à partir des plans effectués par mon assistant, Mr. Blackall et moi-même. Depuis janvier 1910, plus de 33 000 expositions ont été effectuées, sans risque aucun pour les opérateurs. Une installation similaire a été mise en place dans le département des Rayons X de l’hôpital Saint Thomas. 

Bien à Vous,

James H. Sequeira

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 20 novembre 2013

Prise en charge médicale avec ou sans thérapie interventionnelle pour le traitement des malformations artério-veineuses cérébrales non rupturées (ARUBA): un essai multicentrique randomisé sans insu

Malformation artério-veineuse cérébrale.
Source iconographique et légendaire: http://fr.wikipedia.org/wiki/Malformation_art%C3%A9rio-veineuse_c%C3%A9r%C3%A9brale
Le bénéfice clinique de l’éradication des malformations artério-veineuses (MAV) cérébrales non rupturées reste incertain. Un essai randomisé avec pour objet l’étude des MAV cérébrales non rupturées avait pour but la comparaison du risque de mort et d’AVC symptomatique chez des patients atteints de MAV cérébrale non rupturée à qui des soins médicaux ou des soins médicaux accompagnés d’une thérapie interventionnelle sont prodigués.

Des patients adultes (≥18 ans) atteints de MAV cérébrale non rupturée ont été recrutés pour cet essai sur 39 sites de recherche clinique situés dans neuf pays. Les patients ont été randomisés (par un système internet, sous ratio 1:1, à l’aide de la méthodologie de blocs aléatoires permutés [tailles de bloc : 2, 4, ou 6], stratifiés par site de recherche clinique) pour [soins médicaux avec thérapie interventionnelle (c.à.d neurochirurgie, embolisation, ou radiothérapie stéréotaxique, seule ou combinée)] ou [soins médicaux seuls (c.à.d thérapeutique pharmacologique des symptômes neurologiques si besoin)]. Les patients, cliniciens et investigateurs avaient tous accès au tableau d’attribution des traitements. Le critère principal d’évaluation était l’instant t (temps) d’occurrence d’un décès ou d’AVC symptomatique ; l’analyse primaire des résultats a été effectuée sur population en intention de traiter. (…).

La randomisation a commencé le 4 avril 2007 et a été fermée le 15 avril 2013, quand le Conseil de Suivi des Données - appointé par le National Institute of Neurological Disorders and Stroke du National Institute of Health - a recommandé l’interruption de la randomisation du fait du dépassement de l’objectif de recrutement fixé par le groupe de gestion médicale (test logarithmique par rangs : 4,10 ; excédant la valeur limite de 2,87 définissant l’interruption). A ce stade, les données provenant de 223 patients étaient disponibles (suivi moyen de 33,3 mois [Déviation Standard DS : 19,7]) ; 114 assignés à thérapie interventionnelle et 109 aux soins médicaux. Le critère principal a été réalisé par 11 (10,1%) patients du groupe soins médicaux, en comparaison des 35 (30,7%) patients du groupe thérapie interventionnelle. Le risque de décès ou d’AVC était significativement plus bas dans le groupe soins médicaux que dans le groupe thérapie interventionnelle (hazard ratio 0,27 ; Intervalle de Confiance – IC – 95% 0,14 – 0,54). Aucun préjudice n’a été relevé, autre qu’un nombre plus élevé d’AVC (45 versus 12 ; p<0,0001) et déficits neurologiques non reliés à un AVC (14 versus 1, p=0,0008) chez les patients du groupe thérapie interventionnelle, comparé aux patients avec soins médicaux.

L’essai ARUBA a montré que les seuls soins médicaux montrent une supériorité en comparaison des soins médicaux accompagnés de thérapie interventionnelle pour la prévention contre les décès ou des AVC chez les patients atteints de MAV cérébrales non rupturées suivis sur une période de 33 mois. Cet essai poursuit sa phase observationnelle afin d’établir si les disparités persistent sur une période supplémentaire de 5 ans de suivi. Prof JP Mohr MD et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 20 novembre 2013

Financement : National Institute of Health, National Institute of Neurological Disorders and Stroke

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ 

mardi 19 novembre 2013

Surveillance des efflux de cholestérol, fonction des macrophages, et pathogénèse des maladies

Source iconographique: http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1508020/fr/degenerescence-maculaire-liee-a-lage-prise-en-charge-diagnostique-et-therapeutique
Les troubles du métabolisme des lipides sont fortement associés aux maladies cardiovasculaires. Si bien que l’objectif à récemment été braqué sur les mécanismes de l’accrétion des lipides au niveau des tissus. Il a été démontré qu’une altération du processus d’efflux du cholestérol est une composante obligatoire dans le phénomène de d’accumulation de dépôts lipidiques dans l’athérosclérose. L’incapacité des macrophages à effectivement produire un efflux de cholestérol à partir des tissus va déclencher une inflammation, la néo vascularisation de la plaque, et enfin sa rupture pour résultat. De récentes études suggèrent que l’incapacité d’effectivement canaliser l’efflux de cholestérol à partir des tissus pourrait avoir des implications globales bien au – delà l’athérosclérose en tant que telle, dans la physiopathologie de certaines maladies à priori non liées.

Nous examinons ici les mécanismes sous-jacents par lesquels l’efflux altéré de cholestérol va faciliter l’inflammation tissu-spécifique et la progression de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)* - une maladie de l’œil conduisant progressivement à la cécité -, et l’athérosclérose – une maladie associée à une significative morbidité cardiovasculaire.  Abdoulaye Sene et Rajendra S. Apte, Trends in Endocrinology and Metabolism – 920, publication en ligne en avant – première, 17 novembre 2013

*en gras: pathologie évoquée dans l'iconographie ci-dessus.

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

lundi 18 novembre 2013

Résistance aux antibiotiques – Nécessité de solutions globales

Antibiogramme. Test de résistance bactérienne à différents antibiotiques. Prof Patrick Linder, Université de Genève
Source iconographique et légendaire: http://www.rts.ch/decouverte/sante-et-medecine/corps-humain/microbes/2011375-quand-les-microbes-se-rebellent-les-resistances.html
Les causes de résistance aux antibiotiques sont complexes, et comprennent notamment une composante de comportement humain à de nombreux niveaux de la société ; les conséquences de la résistance aux antibiotiques affectant toutes les populations de la planète. Des parallélismes avec le changement de climat semblent aujourd’hui évidents. De nombreux efforts ont été entrepris pour décrire les différents aspects de la résistance aux antibiotiques et des interventions sont nécessaires afin d'en relever les défis. Cependant, des actions politiques coordonnées manquent cruellement, à la fois au niveau national comme au niveau international. Les antibiotiques ont tracé la route d’un développement médical – et social par ricochet – qui se révèle indispensable dans tous les systèmes de santé. 

Les progrès de la médecine moderne dans les domaines de la chirurgie lourde, la transplantation d’organe, les soins donnés aux prématurés, et la chimiothérapie du cancer; qui paraissent aujourd’hui évidentes; n’auraient pas été possibles sans l’accès aux traitements efficaces contres les infections bactériennes. Dans quelques années, nous aurons peut-être à faire face à de terribles revers  sur le plan médical, social, et économique, à moins que des actions coordonnées sans précédent soient immédiatement réalisées. Ici, nous décrivons la situation globale de la résistance aux antibiotiques, ses causes majeures et ses conséquences, et identifions les domaines clé pour lesquels une action d’urgence est nécessaire. Ramanan Laxminarayan PhD, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant – première 17 novembre 2013

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

vendredi 15 novembre 2013

Concentrations sériques en protéine des cellules de Clara et mortalité par cancer chez les adultes : étude de cohorte prospective en population générale

Lymphome pulmonaire (cancer)
Source iconographique: http://www.inserm.fr/thematiques/cancer/dossiers/cancer-du-poumon
La protéine de Clara (CC16) est produite principalement par les cellules bronchiolaires est connue pour ses effets protecteurs contre les inflammations des voies respiratoires et le stress oxydatif provoqué par le tabagisme et carcinogènes reliés. Le but de cette étude était d’établir si les concentrations en CC16 sérique sont prédictives de la mortalité générale d’une part, et par cancer spécifiquement d’autre part.

Nous avons entrepris cette étude à l’aide de données provenant d’une population extraite de la Tucson Epidemiological Study of Airway Obstructive Diseases (TESAOD) ; cohorte prospective constituée à Tucson, Arizona (AZ) USA en 1972 avec pour objet l’étude de problèmes de santé respiratoire, qui avait recruté des personnes non-hispaniques de race blanche, par la méthode des échantillons stratifiés. Nous avons mesuré les concentrations sériques en CC16 sur des échantillons maintenus en cryoconservation, et avons passé en revue le statut vital des sujets jusqu’au 1er janvier 2011 par questionnaire adressé aux plus proches parents, recueil des certificats de décès, et recherches au niveau du registre national de décès. Notre analyse primaire était la relation établie entre les valeurs de CC16 à la ligne de base et la mortalité toutes causes confondues et causes – spécifique. L’analyse des résultats a été effectuée à l’aide des modèles de Cox à risque proportionnel.

1 086 participants issus du groupe TESAOD, âgés de 21 à 70 ans, ont été éligibles pour inclusion au recrutement. 653 (60%) participants étaient décédés en 2011, la cause de décès étant certifiée pour 649 (99%) d’entre eux. Quand les résultats ont été ajustés par rapport au sexe, à l’âge, au niveau d’études, à l’Index de Masse Corporelle, au tabagisme exprimées en paquet-années, à la fonction pulmonaire basale ; les concentrations sériques en CC16 étaient inversement associées à un risque de mortalité augmenté sur toute la durée de l’étude. Pour la mortalité avec cause spécifique liée, chaque baisse d’une unité de déviation standard du CC16 sérique était associée à un risque augmenté de décès par cancer (Hazard Ratio -HR- ajusté 1,41 [1,19-1,67] ; p<0,0001). En ce qui concerne l’échantillon de fumeurs, le HR ajusté correspondant à la probabilité par cancer du poumon était de 1,52 (1,14-2,03 ; p=0,004).

Les concentrations sériques en CC16 peuvent être prédictives d’un risque de mortalité dans la population adulte générale. Le risque augmenté associé à une concentration diminuée en CC16 sérique est principalement indicative de cancer, et plus particulièrement  du cancer du poumon. Dr Stephano Guerra MD et al, dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant – première, 15 novembre 2013.

Financement : National Heart, Lung, and Blood Institute

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ  

jeudi 14 novembre 2013

Poliomyélite et les risques pour l’Union Européenne

Enfants atteints de poliomyélite (1959).
Source iconographique: http://www.vjf.cnrs.fr/histrecmed/publications-electroniques/1959%20polio/1959%20polio.html
Martin Eichner et Stefan Brockmann nous ont prévenu : « la vaccination des seuls réfugiés syriens – comme cela a été recommandé par l’ECDC- doit être jugée comme insuffisante ;  la mise en place de mesures plus complètes devraient être prises en considération ».

En réponse à la récente augmentation de la circulation du virus de type sauvage de la poliomyélite (WPV) sur le territoire israélien et le nombre de cas de poliomyélite relevé en Syrie, le Centre Européen pour le Contrôle et la Prévention des Maladies a publié deux études de risque, pour ce qui est du territoire de l’Union Européenne. Dans ces études, nous déclarons que les pays Européens sont  à haut risque de contamination par le virus WPV ; et qu’il existe des zones à couverture vaccinale réduite et risque augmenté de transmission locale du virus WPV.

Plus important encore: outre la vaccination des réfugiés syriens, l’ECDC a invité les Etats membres de l’Union Européenne à évaluer avec précision leur état de couverture vaccinale contre la poliomyélite (nous estimons que 12 millions d’habitants de l’Union Européenne, âgés de moins de 30 ans, ne sont pas vaccinés), à détecter les zones à risque ; engager des actions complémentaires, spécialement au sein des groupes à risques vivant dans des conditions sanitaires déficientes ; il est particulièrement recommandé aux voyageurs dans les zones à risque de circulation du virus WPV de s’assurer de la validité de leur vaccination contre la poliomyélite. Il faut par ailleurs redoubler de vigilance - en vertu des directives établies par la Commission Régionale de Certification de l’Éradication de la Poliomyélite, renforcer la surveillance environnementale et entérovirale existantes afin de compléter celle de la paralysie flasque aigüe (avec les systèmes de surveillance actuellement en place en Union Européenne, dont la fiabilité laisse à désirer, il est probable que la circulation du virus WPV n’est pas détectée avec la rapidité voulue), et enfin évaluer la capacité des laboratoires d’analyse, et mettre à jour la planification des campagnes contre la poliomyélite. 

Nous n'avons aucun conflit d'intérêt à déclarer.

Lucia Pastore Celentano et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 14 novembre 2013

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 13 novembre 2013

Protéine EPAC, sensibilité à l’AMP cyclique et homéostasie de l’énergie

EPAC: une nouvelle cible pour l'AMPc
Source iconographique et légendaire: http://www.i2mc.inserm.fr/62019008/0/fiche___pagelibre/&RH=1310392587568
Le second messager pléiotropique AMP cyclique (AMPc) joue un rôle crucial dans la médiation des effets produits par une variété d’hormones sur le métabolisme. Les fonctions intracellulaires majeures de l’AMPc sont transduites par la protéine kinase A (PKA) et par des protéines d'échange directement activées par l’AMPc (EPACs)*. Ces dernières agissent en tant qu’agents d’échange pour les petites protéines G semblables aux protéines RAS Rap1 et Rap2. Bien que le rôle du PKA dans la régulation de la balance énergétique ait été étudié de manière approfondie, l’impact des EPACs reste relativement mystérieux. Cette revue résume les études génétiques et pharmacologiques récentes concernant l’implication d’EPAC dans l’homéostasie du glucose et l’équilibre énergétique via la régulation des voies de signalisation de la leptine et de l’insuline. De plus, le développement de petites molécules modulatrices EPAC-spécifiques et leur potentiel thérapeutique dans le traitement du diabète et de l’obésité sont discutés.  Muayad Almahariq, Fang C. Mei, and Xiaodong Cheng, in Trends in Endocrinology and Metabolism – 917, publication en ligne en avant – première, 12 novembre 2013

*Exchange Proteins Directly Activated by cAMP

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ 

mardi 12 novembre 2013

Radiothérapie per-opératoire dans le traitement du cancer du sein

Radiothérapie per-opératoire sur un cas de cancer du sein. Copyright: Science Photo Library
Source iconographique et légendaire: http://www.thelancet.com/
Deux études montrent que la radiothérapie administrée au cours de la chirurgie pourrait offrir une alternative viable aux procédures actuelles pour certaines femmes atteintes d’un cancer du sein précoce. L’essai TARGIT-A compare la pratique d’une radiothérapie aux risques adaptés effectuée par le truchement de l’administration per-opératoire d’une dose unique et ciblée de radiations, avec la pratique d’une radiothérapie fractionnée par faisceaux externes. L’essai ELIOT décrit différentes méthodes d’investigation, utilisant la radiation ciblée, à l’aide d’un dispositif d’irradiation par faisceau d’électrons de la tumeur in situ. Les deux essais sont discutés à l’occasion d’un commentaire (…). The Lancet, Une de Page d’Accueil, 12 novembre 2013

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 11 novembre 2013

11 novembre 2013

Instruments de chirurgie. Musée de la Grande Guerre, 77100 Meaux , France
Source iconographique et légendaire: http://medieval-lydia.blogspot.fr/2012/07/musee-de-la-grande-guerre.html
Votre blog Actualités Scientifiques - Médicales fait aujourd'hui relâche. Reprise des posts le 12 novembre 2013. Merci de votre fidélité!

vendredi 8 novembre 2013

Quel est le rôle des lipoprotéines dans le cerveau?

Source iconographique: http://titan.medhyg.ch/mh/formation/article.php3?sid=30272
Les lipoprotéines du plasma transportent les lipides entre les tissus, cependant, seules les lipoprotéines de haute densité (HDL) semblent traverser la barrière hémato-encéphalique (BHE) ; ainsi, les lipoprotéines présentes dans le cerveau sont certainement produites au niveau du système nerveux central. Les apolipoprotéines E (Apo E) et ApoJ sont les apolipoprotéines les plus abondantes dans le cerveau, elles sont majoritairement synthétisées par les astrocytes ; on les trouve sur les HDL. Dans l’hippocampe et d’autres régions du cerveau, les lipoprotéines aident à la régulation des fonctions neuro-comportementales par des processus soumis à médiation par des récepteurs aux lipoprotéines. De plus, les lipoprotéines et leurs récepteurs jouent aussi un rôle dans la régulation du poids corporel et de la balance énergétique, agissant par l’intermédiaire de la lipoprotéine lipase (LPL) et les protéines liées au récepteur (LRP) des lipoprotéines de basse densité (LDL). Ainsi, la compréhension des lipoprotéines et de leur métabolisme fournit une opportunité nouvelle d’exploration pertinente d’un potentiel thérapeutique. Hong Wang et Robert H. Eckel, dans Trends in Endocrinology and Metabolism – 916, publication en ligne en avant – première, 2 novembre 2013

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ 

jeudi 7 novembre 2013

Dénervation rénale percutanée chez des patients résistant aux traitements antihypertenseurs : rapport final de l’étude HTN-1 effectuée sur une durée de trois ans

Critères d'indications proposés pour une dénervation rénale par radiofréquence.
Source iconographique et légendaire: http://rms.medhyg.ch/article_p.php?ID_ARTICLE=RMS_343_1159
La dénervation rénale (RDN) avec ablation par radiofréquence provoque une diminution significative de la pression artérielle chez les patients atteints d’une hypertension résistante aux traitements. Nous avons étudié ses effets antihypertenseurs à long terme et sa sécurité.

L’essai Symplicity HTN-1 est une étude ouverte pour laquelle 153 patients ont été recrutés, et dont 111 ont consenti d’être suivis sur une période de 36 mois. Les patients éligibles devaient montrer une pression artérielle systolique d’au moins 160 mm Hg et prenaient au moins trois médicaments antihypertenseurs, diurétique inclus, à des doses optimales. Les changements en pression artérielle systolique mesurée en cabinet médical et la sécurité étaient évalués tous les six mois, et étaient l’objet d’un rapport tous 12 mois. (…).

88 patients ont produit des données d’essai sur la période complète de 36 mois de l’essai. À la ligne de base, l’âge moyen était de 57 ans (avec une Déviation Standard [SD] 11 ans), 37 (42%) patients étaient des femmes, 25 (28%) patients étaient atteints de diabète de type 2. Le taux moyen de filtration glomérulaire était de 85 (SD 19) ml/min pour 1,73 m2, et la pression artérielle moyenne était de 175/98 (SD 16/14) mm Hg. À 36 mois, des changements significatifs en terme de pression artérielle systolique (-32 mm Hg ; Intervalle de Confiance [IC] 95% de -35,7 à -28,2) et diastolique (-14,4 mm Hg, de -16,9 à -11,9) étaient notés. Des chutes de 10 mm Hg ou plus en pression artérielle systolique étaient notées chez 69% des patients à 1 mois, 81% à 6 mois, 85% à 12 mois, 83% à 24 mois, et 93% à 36 mois. Une nouvelle sténose de l’artère rénale nécessitant la pose d’un stent et trois décès non liés à la RDN sont survenus au cours de la période de suivi.

Des changements en pression artérielle après RDN sont persistants à long terme chez des patients atteints d’une hypertension résistante aux traitements, avec une bonne sécurité. Prof Henri Krum PhD et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 7 novembre 2013

Financement : Ardian LLC / Medtronic Inc.

SourceThe Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

mercredi 6 novembre 2013

Sofosbuvir et ledipasvir en association fixe avec ou sans ribavirin chez des patients précédemment traités ou non, atteints d’une infection au virus à génotype 1 de l’hépatite C (LONESTAR) : étude de phase 2, randomisée et ouverte

Virus de l'hépatite C (HCV). Analyse en microscopie électronique du processus autophagique dans les cellules humaines hépatiques.
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/tout-en-images/virus-de-l-hepatite-c
Le traitement à base d’interféron ne convient pas à la grande majorité des patients atteints d’une infection au virus de l’hépatite C (HCV) du fait des contre-indications comme les maladies psychiatriques, et un nombre élevé d’événements indésirables associés. Nous avons étudié l’efficacité et la sécurité d’un traitement ne comprenant pas l’interféron – une association fixe du sofosbuvir (400 mg), un inhibiteur de la nucléotide polymérase et du ledipasvir (90 mg), un inhibiteur HCV NS5A ; avec ou sans ribavirin – chez des patients atteints d’une infection à virus de l’hépatite C qui  n’avaient reçu aucun traitement préalable, ou qui avaient été précédemment reçu un traitement à base d’inhibiteur des protéases.

Pour cette étude ouverte, nous avons recruté 100 patients adultes (>18 ans) atteints d’une infection HCV dans un centre situé aux États-Unis, entre le 2 novembre 2012 et le 21 décembre 2012. Dans la cohorte A, nous avons réparti de manière aléatoire à l’aide d’une séquence générée par ordinateur, 60 patients non précédemment traités (1 :1 :1 ; stratifiés selon le génotype HCV [1a versus 1b]), non cirrhotiques, pour recevoir [sofosbuvir + ledipasvir] sur une durée de 8 semaines (groupe 1), [sofosbuvir + ledipasvir] et ribavirin sur une durée de 8 semaines (groupe 2), ou [sofosbuvir + ledipasvir] sur une durée de 12 semaines (groupe 3). Dans la cohorte B, nous avons réparti de manière aléatoire 40 patients ayant précédemment montré un échec thérapeutique de nature virologique après avoir reçu un traitement à base d’inhibiteur des protéases (1 :1 ; stratifiés selon le génotype et la présence ou absence de cirrhose) pour recevoir [sofosbuvir + ledipasvir] sur une durée de 12 semaines (groupe 4) ou [sofosbuvir + ledipasvir] et ribavirin sur une durée de 12 semaines (groupe 5). 22 (55%) des 40 patients de la cohorte B montraient une cirrhose compensée. Le critère principal d’efficacité était l’observation d’une réponse virologique soutenue 12 semaines après le traitement (SVR 12), analysée sur population en intention de traiter. (…).

Dans la cohorte A, SVR12 était obtenu par 19 (95%) des 20 patients (Intervalle de Confiance [IC] 95% 75-100) dans le groupe 1, par 21 (100%) des 21 patients (84-100) dans le groupe 2, et par 18 (95%) des 19 patients (74-100) du groupe 3. Dans la cohorte B, SVR12 était atteint par 18 (95%) des 19 patients (74-100) du groupe 4 et par les 21 (100%) des 21 patients (84-100) du groupe 5. Deux patients ont montré une rechute virale ; un patient a été perdu au suivi après avoir obtenu une réponse virologique soutenue 8 semaines après le traitement. Les événements indésirables les plus communément relevés étaient nausée, anémie, infection du tractus respiratoire supérieur, céphalée. Un patient du groupe 5 a montré un événement indésirable grave d’anémie, probablement lié à la ribavirin.

Ces résultats suggèrent que la combinaison [sofosbuvir-ledipasvir] en association fixe seule ou avec ribavirin, a montré son potentiel de guérison chez la plupart des  patients atteints de HCV de génotype-1, indépendamment de l’historique de traitement ou de la présence simultanée d'une cirrhose compensée. De futures études cliniques sont nécessaires, afin de définir la durée optimale de traitement et d’étudier plus avant la contribution de la ribavirin. Prof Eric Lawitz MD et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 5 novembre 2013

Financement : Gilead

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ 

mardi 5 novembre 2013

SYR-472, nouvel inhibiteur de la dipeptidyl peptidase 4 (DPP-4) et diabète de type 2: une étude de phase 2, randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo

La Metformine, mise sur le marché en 1957, reste aujourd'hui (2013) le traitement en première intention du diabète de type2 (Wikipedia).
Source iconographique:   
Chez les patients atteints de diabète de type 2, l’amélioration de l’adhésion à un traitement est importante, de manière à maintenir un contrôle glycémique favorable pendant un traitement à long terme, et donc, prévenir l’apparition de complications ou l’aggravation de complications existantes. Le SYR-472 est un inhibiteur de la DPP-4 nouveau, administré per os, applicable dans le diabète de type 2, qui pourrait représenter une option de traitement à une époque où les cliniciens sont à la recherche d’une meilleure adhésion des patients aux traitements en réduisant les fréquences requises d’administration. Dans cette étude, nous avons étudié l’efficacité et la sécurité du SYR-472 chez des patients atteints de diabète de type 2.

Dans cette étude multicentrique de phase 2 portant sur plusieurs doses, randomisée, en double-aveugle et contrôlée par placebo, nous avons inclus des patients Japonais atteints d’un diabète de type 2 mal contrôlé, malgré le suivi d’un régime alimentaire et la pratique d’exercices physiques. Les patients ont été répartis de manière aléatoire (1 :1 :1 :1 :1 :1) pour recevoir le placebo, ou le SYR-42 à cinq différentes doses (12,5 mg ; 25 mg ; 50 mg ; 100 mg ; ou 200 mg). La randomisation a été effectuée par permutation de blocs. Ni les patients ni les investigateurs n’avaient accès au tableau de randomisation et d’attribution des traitements. Le médicament à l’étude était administré per os une fois par semaine pendant 12 semaines. Le paramètre principal d’efficacité mesuré était le changement en concentration d’HbA1c à partir de la ligne de base et jusqu’à la fin du traitement. (…).

322 patients ont été répartis de manière aléatoire pour recevoir le placebo (55 patients) ou le SYR-472 aux doses suivantes : 12,5 mg (54 patients) ; 25 mg (52 patients) ; 50 mg (51 patients) ; 100 mg (55 patients) ou 200 mg (55 patients). Les changements en concentration d’HbA1c calculés à partir de la ligne de base par la méthode des moindres carrés étaient de 0,35% (Erreur Standard [ES] 0,068 ; -20mmol/mol) pour le groupe placebo, -0,37% (0.068 ; -28 mmol/mol) pour le groupe 12,5 mg, -0,32% (0,070 ; -27 jmmol/mol) pour le groupe 25 mg, -0,42% (0,070 ; -28 mmol/mol) pour le groupe 50 mg, -0,54% (0,068 ; -29 mmol/mol) pour le groupe 100 mg, et -0,55% (0,069 ; -30 mmol/mol) pour le groupe 200 mg. De façon générale, la concentration en HbA1c a diminué de manière dose-dépendante (test de tendance utilisant des facteurs de contraste p<0,0001) ; la diminution était significativement plus élevée quelle que soit la dose de SYR-42 administrée (p<0,0001 pour chaque groupe) par rapport au placebo. L’incidence d’événements indésirables dus aux traitements était similaire dans tous les groupes de patients.  L’événement indésirable le plus fréquemment rencontré était nasopharyngite, dans tous les groupes. Aucun épisode d’hypoglycémie défini par l’investigateur n’a été relevé au cours de l’étude, quel que soit le traitement administré.

L’administration mono-hebdomadaire de SYR-42 a produit des améliorations cliniques et de contrôle de la glycémie significatives, chez des patients atteints de diabète de type 2. Ce produit a été bien toléré, et pourrait représenter une option de traitement chez les patients atteints de cette maladie. Prof Nobuya Inagaki MD et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant – première, 1er novembre 2013

Financement : Takeda Pharmaceutical Company Limited

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 4 novembre 2013

Pimavanserin pour le traitement des troubles psychotiques liés à la maladie de Parkinson: étude de phase 3, randomisée et contrôlée par placebo

Région cérébrale qui dégénère dans la maladie de Parkinson. Trois corps de Lewy (l'un situé au centre, très caractéristique) qui confirment le diagnostic de la maladie de Parkinson. C'est dans ces corps que l'on trouve du fer et de l'aluminium en quantité anormalement élevée.
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/maladie-de-parkinson
Environ 10 millions de personnes sont atteintes de la maladie de Parkinson dans le monde, 50% de ces personnes montrent des troubles psychotiques liés leur pathologie primaire (The Lancet Online, une de page d'accueil, 4 novembre 2013)
Les troubles psychotiques liés à la maladie de Parkinson qui comprennent notamment hallucinations et délires, sont fréquents et ont des effets invalidants chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Notre but était d’étudier la sécurité et l’efficacité de la pimavanserin, un agoniste inverse sélectif du récepteur à sérotonine 5-HT2A dans cette population.

Pour notre étude randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo d’une durée de 6 semaines, nous avons recruté des adultes (âge ≥ 40 ans) atteints de troubles psychotiques liés à la maladie de Parkinson. Les traitements antipsychotiques n’étaient pas autorisés pendant cette étude, par contre, traitement antiparkinsonien contrôlé ou stimulation cérébrale profonde étaient autorisés. Les patients éligibles ont été soumis à une phase préalable non pharmacologique de l’étude d’une durée de 2 semaines afin de limiter la réponse placebo, puis, ils ont été répartis de manière aléatoire (1:1) pour recevoir pimavanserin (40 mg/jour) ou placebo. Le résultat principal relevé était le bénéfice antipsychotique, mesuré par une échelle indépendante d’évaluation des symptomes positifs de la maladie de Parkinson (SAPS-PD) chez tous les patients qui avaient reçu au moins une dose du médicament à l’étude; ils ont été soumis à une mesure de SAPS-PD à la ligne de base et au moins une mesure de SAPS-PD de suivi. Nous avons mesuré sécurité et tolérance chez tous les patients qui avaient reçu au mois une dose du médicament à l’étude. (…).

Entre le 11 août 2010 et le 29 août 2012, nous avons réparti 199 patients de manière aléatoire dans les groupes de traitement. Pour les 90 patients recevant le placebo et les 95 patients recevant la pimavanserin inclus dans l’analyse primaire, des baisses de -5,79 et de -2,73 du score SAPS-PD respectivement (différence -3,06 ; Intervalle de Confiance [IC] 95% -4,91 à -1,20 ; p=0,001 ; score de Cohen : 0,50) ont été relevées. Dix patients du groupe pimavanserin ont quitté l’étude du fait d’un événement indésirable (quatre du fait d’un trouble psychotique ou d’une hallucination dans les dix jours suivant l’initiation de l’étude versus deux dans le groupe placebo). La pimavanserin a été globalement bien tolérée, sans problèmes particuliers de sécurité ou aggravation des fonctions motrices.

La pimavanserin pourrait montrer un bénéfice chez des patients atteints de troubles psychotiques liés à la maladie de Parkinson, pour lesquels il n’existe que peu d’autres options de traitement. La conception de l’essai utilisé dans cette étude, spécifiquement adaptée à la gestion de la réponse placebo, pourrait être applicable à d’autres études concernant des pathologies neuropsychiatriques.  Jeffrey Cummings MD, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 1er novembre 2013

Financement : ACADIA Pharmaceuticals

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

vendredi 1 novembre 2013

1er novembre 2013

Cathédrale Saint Etienne de Meaux , Seine & Marne, France.
Source iconographique et légendaire: http://fr.structurae.de/structures/data/index.cfm?ID=s0006963
Votre blog Actualités Scientifiques - Médicales fait aujourd'hui relâche. Reprise des posts le 4 novembre 2013. Merci de votre fidélité!