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jeudi 26 mars 2015

#thelancet #maladiedegaucher #enzymothérapie #eliglustat #imiglucerase Eliglustat comparé à imiglucerase chez des patients atteints de la maladie de Gaucher de type 1 stabilisée par enzymothérapie de remplacement : essai de non infériorité de phase 3, randomisé, en ouvert

La maladie de Gaucher a été décrite pour la première fois par un médecin français, le Dr Philippe Charles Ernest Gaucher dans sa thèse de médecine présentée en 1882.
Chez une patiente de 32 ans, le Dr Gaucher a observé une grosse rate (splénomégalie) ainsi qu’un gros foie (hépatomégalie) et une distension abdominale. De plus, cette patiente avait des saignements de nez fréquents (épistaxis) ainsi que des hémorragies au niveau des gencives (gingivorragies). Elle présentait un retard pubertaire (ses premières règles sont apparues à 20 ans), un déficit de globules rouges (anémie) et une forte fatigue (asthénie).
Source iconographique et légendaire: http://www.gaucherfrance.fr/qu-est-ce-que-la-maladie-de-gaucher.html
Le traitement couramment utilisé pour la maladie de Gaucher de type 1 est la perfusion par voie intraveineuse, une semaine sur deux, d’une enzymothérapie de remplacement (ERT). Nous avons étudié si les patients stabilisés avec un tel traitement le resteraient après passage à un traitement eliglustat per os, un inhibiteur sélectif de la glucosylceramide synthase.

Dans cette étude multinationale de non infériorité de phase 3, randomisée en ouvert, nous avons recruté des adultes (sujets âgés de 18 ans et plus) qui avaient reçu un traitement ERT sur une période de 3 ans ou plus pour une maladie de Gaucher. Les patients ont été répartis de manière aléatoire (2:1) dans 39 cliniques (stratifiés selon la dose ERT reçue ; par blocs de quatre ; séquence de randomisation centralisée générée par ordinateur) pour recevoir eliglustat per os ou imiglucerase par perfusion pendant 12 mois. Les participants et les investigateurs avaient accès au tableau de randomisation, mais l’étude indépendante du volume des organes (rate, foie) était faite en aveugle. Le critère composite d’évaluation principal était le pourcentage de patients dont les variables hématologiques et dont le volume des organes demeuraient stables pendant 12 mois (c’est-à-dire diminution de l’hémoglobine non supérieure à 15 g/L, baisse de la numération plaquettaire non supérieure à 25%, augmentation du volume de la rate non supérieure à 25%, et augmentation du volume hépatique non supérieure à 20%, […] par rapport à la ligne de base). La marge de non-infériorité était de 25% pour eliglustat par rapport à imiglucerase, évaluée chez tous les patients ayant suivi les 12 mois de traitement jusqu’à son terme. (…).

Entre le 15 septembre 2009 et le 9 novembre 2011, nous avons réparti de manière aléatoire 106 (66%) patients dans le groupe recevant eliglustat et 54 (34%) dans le groupe recevant imiglucerase. 84 (85%) des 99 patients ayant terminé leur traitement avec eliglustat et 44 (94%) des 47 patients ayant terminé leur traitement avec imiglucerase ont satisfait au critère composite d’évaluation principal (différence intergroupe -8.8% ; Intervalle de Confiance [IC] 95% -17.6 à 4.2). La limite inférieure de l’IC 95% de -17.6% se situait dans les limites des seuils pour la non-infériorité. Des abandons sont survenus du fait de palpitations (un patient sous eliglustat), infarctus du myocarde (un patient sous eliglustat), et trouble psychotique (un patient sous imiglucerase). Aucun décès n’est survenu. 97 (92%) patients sur 106 dans le groupe eliglustat ont présenté des événements indésirables coïncidant avec le traitement, de même que chez 42 (79%) patients sur 53 dans le groupe imiglucerase (sévérité faible à modérée).

L’eliglustat administré per os a permis de maintenir la stabilité, en termes hématologique et de volume d’organe, chez des patients atteints de la maladie de Gaucher de type 1 déjà contrôlée par un traitement ERT par voie intraveineuse et pourrait ainsi représenter une option thérapeutique utile. Prof Timothy M Cox, FMedSci, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 26 mars 2015

Financement: Genzyme, société du groupe Sanofi

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

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