La transmission représente le goulet d’étranglement
au cours du cycle du Plasmodium et une cible clé d’intervention dans les
efforts continus d’éradication de la malaria. La différentiation sexuelle est
essentielle à ce processus, du fait que seuls les cellules sexuelles, appelés
gamétocytes, sont infectieuses chez le moustique vecteur. Les taux de
production de gamétocytes varient en fonction des conditions environnementales,
mais les stimuli d’origine externe restent inconnus. Ici, nous montrons que la
lysophosphatidylcholine (LysoPC) contrôle le destin cellulaire de P. falciparum
en réprimant la différentiation sexuelle du parasite. Nous démontrons que la LysoPC
conduit la biosynthèse de la phosphatidylcholine,
composante essentielle de la membrane. La restriction en LysoPC induit une
réponse compensatoire, mettant en relation le métabolisme du parasite avec l’activation
de la transcription et de la formation du gamétocyte spécifique du stade de différenciation
sexuelle. Nos résultats révèlent que les parasites de la malaria peuvent
ressentir et gérer le processus des signaux physiologiques dérivés de l’hôte
pour soumettre la différentiation. Ces données comblent une lacune dans la connaissance de la biologie du parasite en introduisant une composante
majeure des étapes de différenciation sexuelle chez le Plasmodium qui pourrait fournir des
approches nouvelles dans le blocage de la transmission de la malaria. Nicolas
M.B. Francucci, et al, dans Cell, publication en ligne en avant-première, 9
novembre 2017