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lundi 21 novembre 2011

Trématodiase d'origine alimentaire: revue et méta-analyse d'un lourd fardeau

Cycle évolutif de la douve du foie. Ces trématodes parviennent à maturité sexuelle dans le foie des humains et autres mammifères. Les oeufs pénètrent dans l'intestin avec la bile, sont incorporés dans les fèces de l'hôpe et, s'ils sont ingérés par un mollusque, peuvent éclore. Les larves pénètrent les tissus moyennant des stades morphologiquement distincts qui, par reproduction asexuée, produisent des larves qui nagent librement. Les larves de Clonorchis sinensis ne peuvent infecter que certaines espèces de poissons alors que celles d'Opisthorchis sinensis peuvent contaminer soit des poissons, soit des mollusques. Chez ces hôtes, les larves ont la capacité d'infecter les mammifères qui consomment des hôtes intermédiaires infectés crus ou mal cuits (d'après Brier, 1992). Source: www.fao.org/DOCREP/003/T1768F/T1768F04.htm
La trématodiase d'origine alimentaire est un groupe de maladies tropicales négligées, causées par des infections parasitaires (Grande Douve) du foie, des poumons et des intestins. Incluse à la fois dans le Groupe des Pathologies Lourdes (Global Burden of Diseases dans le texte), Blessures Graves, et Etudes de Facteurs de Risque; et faisant partie des sujets de préoccupation de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), nous avons étudié en profondeur l'ampleur de cette maladie mondialement présente. En particulier, nous avons décrit ce qu'est la trématodiase d'origine alimentaire, et exprimé de manière     quantitative les conséquences chez l'homme en  années de vie ajustées sur l'incapacité (DALYs) pour l'année 2005.

Nous avons recherché de manière systématique, dans toutes les bases de données électroniques, les rapports relatifs aux trématodiases d'origine alimentaire, sans restriction de langue, publiés entre le 1er janvier 1980 et le 31 décembre 2008. Nous avons utilisé une stratégie de grande envergure en utilisant des termes de recherche en matière de parasites et de pathologies. Les premiers résultats ont été ensuite analysés sur la base du titre des articles, des résumés, et finalement des textes complets. Les données quantitatives et qualitatives pertinentes, concernant la prévalence de pathologie trématodiase chez l'homme, la morbidité et la mortalité induites par cette maladie en ont été extraites. Sur la base des informations disponibles sur les signes cliniques et la pathologie, nous avons développé des modèles simplifiés de la maladie et effectué des méta-analyses sur les odds ratio des séquelles spécifiquement identifiées et estimé la charge que représente la trématodiase humaine d'origine alimentaire.

Nous avons analysé 33921 articles et identifié 181 études éligibles contenant les informations quantitatives pour l'inclusion dans des méta-analyses. Environ 56,2 millions de personnes ont été infectées avec des trématodes d'origine alimentaire en 2005: 7,9 millions de personnes en ont gardé des séquelles et 7158 en sont mortes, la plupart de cholangiocarcinome et d'infection cérébrale. En effectuant les analyses sur toutes les études considérées, nous estimons la charge du fardeau à 665352 DALYs (estimation basse: 479496 - estimation haute: 859051). de plus, le manque d'informations concernant certains paramètres épidémiologiques ainsi que sur les méthodes employées dans les références étudiées sont soulignés dans le présent article.

Malgré des estimations conservatives, nous formulons l'opinion issue de notre analyse que les trématodiases d'origine alimentaire représentent une part importante des pathologies dites négligées sur le plan mondial. Füst MA, Keiser PhD and Utzinger PhD, in The Lancet Infectious Diseases, Early Online Publication, 21 November 2011

Source: http://www.thelancet.com/ / Traduction et adaptation: NZ   

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