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lundi 28 mai 2018

#thelancetdiabetesandendocrinology #cancerdelathyroïde #ablation Résultat après ablation chez des patients atteints de cancer de la thyroïde à faible risque (ESTIMABL1) : résultats de 5 années de suivi d’un essai d’équivalence randomisé de phase 3

Carcinome papillaire de la thyroïde
Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Papillary_Carcinoma_of_the_Thyroid.jpg

Dans l’essai ESTIMABL1, une étude randomisée de phase 3 d’administration d’iode radioactif (131I) après résection chirurgicale complète chez des patients atteints de cancer de la thyroïde à faible risque, 92% des patients avaient bénéficié d’une ablation de la thyroïde qualifiée de complète, définie par la mesure d’une concentration sérique en thyroglobuline de 1 ng/mL ou moins après stimulation par la TSH humaine recombinante (rhTSH) et des résultats normaux à un examen du cou par échographie. L’équivalence entre l’iode radioactif à faible activité (1.1 GBq) et l’iode radioactif (3.7 GBq) à haute activité, ainsi que l’équivalence entre l’utilisation d’injections de rhTSH et la suppression de l’hormone thyroïdienne. Ici, nous faisons état des résultats obtenus après 5 années de suivi.

Cet essai d’équivalence randomisé en ouvert, multicentrique, a été réalisé dans 24 centres situés en France. Entre le 28 mars 2007 et le 25 février 2010, nous avons réparti (1 :1 :1 :1) de manière aléatoire, des adultes atteints de carcinome différencié de la thyroïde à faible risque qui avaient bénéficié d’une thyroïdectomie totale, à l’une des quatre stratégies thérapeutiques, chacune d’entre elles combinant l’une des deux méthodes de stimulation de la thyrotropine (rhTSH ou suppression de l’hormone thyroïdienne) avec l’iode radioactif à deux activités différentes (1.1 GBq ou 3.7 GBq). La randomisation était réalisée à l’aide d’une séquence générée par ordinateur, avec taille de blocs variable. Le suivi a consisté en une mesure annuelle de la thyroglobuline sérique sous traitement lévothyroxine. La mesure de la thyroglobuline suite à la stimulation par rhTSH ainsi que l’examen du cou par échographie étaient réalisées à l’initiative du médecin traitant. La non existence d’une maladie était définie par des taux de thyroglobuline sérique inférieurs ou égaux à 1 ng/mL sous traitement lévothyroxine accompagnés de résultats normaux aux examens du cou par échographie (…).

726 patients (97% des patients sur les 752 initialement randomisés) ont été suivis. Après la durée médiane de suivi de 5.4 ans à partir de la randomisation (fourchette de 0.5 à 9.2), 715 (98%) patients ne présentaient plus aucun signe de maladie. Les 11 autres patients présentaient soit une pathologie structurelle (n=4), une élévation de la thyroglobuline sérique (n=5), ou des signes indéterminés visibles aux examens du cou par échographie. À l’ablation, six de ces patients avaient bénéficié de 1.1 GBq d’iode radioactif (cinq après administration de rhTSH et un après suppression) et cinq avaient bénéficié de 3.7 GBq (deux après administration de rhTSH et trois après suppression). La concentration en thyroglobuline après stimulation par la TSH (soit par injections de rhTSH soit par suppression de l’hormone thyroïdienne selon les groupes de traitement) mesurée au moment de l’ablation avait valeur pronostique d’une atteinte pathologique structurelle à l’ablation, du statut de l’ablation à 6-10 mois, et du résultat final.

Nos résultats suggèrent que la récidive de la maladie était indépendante de la stratégie appliquée pour l’ablation. Ces données valident l’utilisation de l’iode radioactive à une dose de 1.1 GBq après rhTSH pour l’ablation postopératoire chez les patients atteints de cancer de la thyroïde à faible risque. Prof Martin Schlumberger, MD, et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 25 mai 2018

Financement : Institut National du Cancer (France), Ministère de la Santé (France), et Sanofi Genzyme

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ     

lundi 5 mars 2018

#thelancetgastroenterologyandhepatology #carcinomehépatocellulaire #ablation #microondes #radiofréquences Efficacité d’une ablation par microondes versus ablation par radiofréquences pour le traitement d’un carcinome hépatocellulaire chez des patients atteints d’une pathologie hépatique chronique : un essai randomisé contrôlé de phase 2

Carcinome hépatocellulaire fibrolamellaire.
Source icongraphique/https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Fibrolamellar_hepatocellular_carcinoma_-_very_high_mag.jpg

L’ablation par radiofréquences est le traitement recommandé aux patients atteints d’un carcinome hépatocellulaire présentant des lésions inférieures 3 cm et qui ne sont donc pas candidats à la chirurgie. L’ablation par micro-ondes est une technique plus récente avec certains avantages théoriques qui n’ont pas encore été confirmés cliniquement. Notre but était de comparer l’efficacité de ces deux techniques pour le traitement du carcinome hépatocellulaire présentant des lésions de 4 cm ou moins.

Nous avons effectué une étude randomisée et contrôlée de phase 2 en simple – aveugle dans quatre centres universitaires tertiaires situés en France et en Suisse. Des patients, atteints de pathologie hépatique chronique et d’un carcinome hépatocellulaire présentant jusqu’à trois lésions inférieures à 4 cm, non éligibles pour un traitement chirurgical, étaient randomisés pour subir une ablation par micro-ondes (groupe expérimental) ou pour ablation par radiofréquences (groupe contrôle). La randomisation était centralisée et effectuée par la méthode à taille de blocs fixée (blocs de 4) à l' aide d'enveloppes scellées et n’avaient pas accès au tableau de randomisation ; en revanche, les investigateurs y avaient accès, du fait que les dispositifs médicaux utilisés étaient différents. Le critère principal était la proportion de lésions présentant une progression locale de la tumeur à 2 ans de suivi. La progression locale de la tumeur était définie par l’apparition d’un nouveau nodule avec les caractéristiques typiques d’un carcinome hépatocellulaire sur le bord de la zone d’ablation. Toutes les analyses étaient effectuées sur la population per protocole. Cette étude est terminée, mais les patients ont été suivis pendant 5 ans. (…).

Entre le 15 novembre 2011 et le 27 février 2015, 152 patients ont été répartis de manière aléatoire : 76 patients ont subi une ablation par micro-ondes et 76 patients ont subi une ablation par radiofréquences. Pour l’analyse per protocole, cinq patients ont été exclu du groupe ablation par micro-ondes, de même que trois patients du groupe ablation par radiofréquences. La période médiane de suivi était de 26 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 18-29) dans le groupe ablation par micro-ondes et de 25 mois (18-34) dans le groupe ablation par radiofréquences. Deux ans plus tard, six (6%) lésions sur les 98 dénombrées au départ ont présenté une progression tumorale locale dans le groupe ablation par micro-ondes, de même que 12 (12%) lésions sur les 104 dénombrées au départ dans le groupe ablation par radiofréquences (rapport de risques 1.62, Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.66-3.94 ; p=0.27). Les complications se sont révélées rares, avec deux complications de grade 4 (deux hémorragies artérielles requérant une embolisation, toutes deux dans le groupe ablation par micro-ondes) et trois complications de grade 3 (pneumothorax ; lésion de veine ombilicale ; nécrose segmentaire intra-hépatique, survenant toutes dans le groupe ablation par radiofréquences). Aucun décès imputable aux traitements n’a été dénombré.

Bien que nous n’ayons pas mis en évidence que le traitement ablatif par micro-ondes était plus efficace que l’ablation par radiofréquences, pour le traitement de lésions carcinomateuses hépatocellulaires de 4 cm ou moins, nos résultats montrent que la proportion de lésions avec progression tumorale locale au bout de deux années de suivi était faible ; quelle que soit la méthode d’intervention percutanée testée. Naïk Vietti Violi, MD, et al, dans The Lancet Gastroenterology and Hepatology, publication en ligne en avant-première, 1er mars 2018

Financement : Microsulis (AngioDynamics).

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ        

vendredi 11 mai 2012

Ablation et traitement à faible dose d'iode radiomarqué et thyrotropine alfa dans le cancer de la thyroïde

La glande thyroïde, ses hormones et leur boucle de régulation. (...) La calcitonine est un des cancers  thyroïdiens de type médullaires. La cytoponction à l'aiguille fine (CAF) (...) est l'examen le plus fiable et le moins invasif pour distinguer les nodules malins des nodules bénins (...) avec une spécificité et une sensibilité d'au moins 95%.
Source iconographique: http://sante.lefigaro.fr/actualite/2010/10/31/10511-thyroide-mal-prevention
Source légendaire: http://www.caducee.net/DossierSpecialises/cancerologie/cancer-thyroide.asp
On ignore si l'administration d'iode radiomarqué à faible dose (1,1 GBq [30 mCi]) est aussi efficace que l'iode radiomarqué à dose élevée (3,7 GBq [100 mCi]) dans le traitement de patients atteintes d'un cancer de la thyroïde différencié; ou si les effets de l'iode radiomarqué (spécialement à faible dose) sont influencés par l'utilisation de thyrotropine humaine recombinée (thyrotropine alfa) ou la suppression d'hormone(s) thyroïdienne(s).

Dans 29 centres situés au Royaume - Uni, nous avons conduit une étude randomisée de non-infériorité; comparant l'iode radiomarqué à faible dose et à dose élevée; chacune en combinaison avec soit thyrotropine alfa, soit suppression d'hormone(s) thyroïdienne(s) avant ablation. Des patients, âgés de 16 à 80 ans, étaient atteints d'une tumeur de stade T1 à T3 avec extension vers les ganglions lymphatiques, mais sans métastases. Les paramètres mesurés étaient la réussite de l'ablation à 6 mois-9 mois, les évènements indésirables, la qualité de vie, et la durée du séjour à l'hôpital.

Un total de 438 patients ont été soumis à randomisation; les données obtenues ont pu être analysées sur une population de 421 patients. Le succès de l'ablation était noté chez 85,0% des patients recevant de l'iode radiomarqué à faible dose versus 88,9% des patients recevant la dose élevée d'iode radiomarqué; et chez 87,1% des patients du groupe thyrotropine alfa versus 86,7% des patients soumis à la suppression d'hormone(s) thyroïdienne(s). Tous les résultats exprimant des différences  - avec un Intervalle de Confiance à 95% - se situaient dans une fouchette de +/- 10%, indiquant une non-infériorité. Des résultats similaires étaient observés pour le groupe recevant une faible dose d'iode radiomarqué + thyrotropine alfa (84,3%) versus groupe recevant la dose élevée d'iode radiomarqué + suppression d'hormones(s) thyroïdienne(s) (87,6%); ou iode radiomarqué + thyrotropine alfa (90,2%). Un plus grand nombre de patients du groupe dose élevée que de patients du groupe faible dose étaient hospitalisés pour au moins trois (3) jours (36,3% versus 13,0%; P<0,001). La proportion de patients avec évènements indésirables était de 21% dans le groupe faible dose versus 33% dans le groupe dose élevée (P=0,007); et 23% dans le groupe thyrotropine alfa versus 30% dans le groupe suppression d'hormone(s) thyroïdienne(s) (P=0,11).

L'administration d'iode radiomarqué à faible dose + thyrotropine alfa s'est révélée aussi efficace que l'administration d'iode radiomarqué à dose élevée, avec un nombre d'évènements indésirables plus bas. Ujjal Mallick F.R.C.R. et al, N Engl J Med 2012; 366: 1674-1685 May 3, 2012, relayé par Neil Bennet, in The Lancet Oncology, Early Online Publication, 11 May 2012

Source: www.thelancet.com / Traduction et adaptation: NZ