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vendredi 17 février 2017

#thelancet #cancerdusein #trastuzumab Onze ans de suivi de traitement trastuzumab après chimiothérapie adjuvante dans le cancer du sein HER2-positif précoce : analyse finale de l’essai HERceptin Adjuvant (HERA)

Cancer du Sein: art public
Source: https://www.flickr.com/photos/stevensnodgrass/8183900301/in/photostream/
Les essais cliniques ont montré que le trastuzumab, un anticorps monoclonal recombinant contre le récepteur HER2, améliore la survie globale et la survie sans récidive de manière significative chez les femmes atteintes de cancer du sein HER2-positif précoce ; toutefois, nous manquons encore de données de suivi à long terme. Nous faisons état ici des résultats d’une observation comparant deux durées de traitement trastuzumab après une période médiane de suivi de 11 ans, chez les patients recrutées dans le cadre de l’essai HERA (HERceptin Adjuvant).

HERA (BIG 1-01) est un essai multicentrique international randomisé de phase 3 réalisé en ouvert, effectué chez 2 102 femmes atteintes de cancer du sein HER2-positif précoce, qui ont été recrutées dans des hôpitaux situés dans 39 pays, entre le 7 décembre 2001 et le 20 juin 2005. Au terme d’un premier traitement (incluant chirurgie, chimiothérapie, et radiothérapie si indication) les patientes ont été réparties de manière aléatoire (1:1:1) pour recevoir le trastuzumab pendant 1 an (une dose unique de 8 mg/kg par voie intraveineuse, puis 6 mg/kg une fois toutes les 3 semaines) ou pendant 2 ans (avec la même posologie) ou intégrées dans le groupe d’observation. Le critère principal d’évaluation est la survie sans récidive; et les analyses ont été effectuées sur la population en  intention de traiter. Les hazard ratios (HRs) sont estimés à l’aide de modèles de Cox, et les courbes de survie sont estimées selon la méthode de Kaplan-Meier. La comparaison de l’administration de trastuzumab sur 2 ans versus 1 an est basée sur des analyses innovatrices sur 366 jours. (…).

Sur les 5 102 femmes réparties de manière aléatoire de l’essai HERA, trois patientes n’ont pas présenté de consentement éclairé par écrit pour participer. Nous avons suivi dans la population en intention de traiter de 5 099 patientes (1 697 en observation, 1 702 sous trastuzumab pendant 1 an, et 1 700 sous trastuzumab pendant 2 ans). Après une période médiane de suivi de 11 ans (Intervalle Interquartile [IQR] 10.09-11.53), l’assignation aléatoire au traitement trastuzumab pendant un an a réduit le risque de récidive (HR 0.76, IC 95% 0.68-0.86) et les décès (0.74, 0.64-0.86) de manière significative en comparaison du groupe d’observation. 2 années de trastuzumab en adjuvant n’ont pas amélioré les résultats de survie sans récidive en comparaison d’une année sous ce médicament (HR 1.02, IC 95% 0.89-1.17). Les estimations de la survie à 10 ans sans récidive étaient de 63% pour le groupe d’observation, 69% pour le groupe de patientes placées sous trastuzumab pendant un an et de 69% pour le groupe de patientes  placées sous trastuzumab pendant deux ans. 884 (52%) patientes assignées au groupe d’observation sont passées sous trastuzumab. La toxicité cardiaque s’est maintenue à des niveaux bas dans tous les groupes et n’a pratiquement été relevée qu’au cours des phases de prise de traitement. L’incidence d’événements cardiaques secondaires était de 122 (7.3%) dans le groupe de traitement sous trastuzumab pendant deux ans, de 74 (4.4%) dans le groupe trastuzumab pendant un an, et de 15 (0.9%) dans le groupe d’observation.

Une année de trastuzumab en adjuvant après chimiothérapie chez des patientes atteintes de cancer HER2-positif précoce du sein a amélioré la survie sans récidive à long terme, en comparaison des patientes du groupe d’observations. 2 années de trastuzumab en adjuvant n’a pas apporté de bénéfice supplémentaire. Prof David Cameron MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 16 février 2017

Financement : F Hoffmann-La Roche (Roche)

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ    

mardi 11 juin 2013

6 mois versus 12 mois d’administration de trastuzumab en traitement adjuvant chez des patientes atteints de cancer du sein HER2-positif à un stade précoce: essai randomisé de phase 3

Curetage ganglionnaire lors d'un cancer du sein.
Source iconographique: http://medmatiq.xooit.com/t862-Tumeur-du-sein.htm
Depuis 2005, 12 mois de d’administration de trastuzumab en traitement adjuvant a été le protocole standard appliqué aux patientes atteintes d'un cancer du sein HER2-positif à un stade précoce. Cependant, la durée optimale de traitement reste objet de discussion. Ainsi, nous avons effectué un essai de non infériorité d’étude d’exposition au trastuzumab pour une durée de 6 mois versus la durée standard de 12 mois chez des patientes atteintes de cancer du sein à un stade précoce.

Nous avons effectué cet essai ouvert randomisé de phase 3 dans 156 centres situés en France. Des patientes atteintes d’un cancer du sein HER2-positif précoce, ayant préalablement reçu 4 cycles de chimiothérapie, subi une chirurgie avec curage axillaire et qui avaient reçu du trastuzumab (administré par perfusion intraveineuses sur 30-90 minutes toutes les 3 semaines ; dose de charge initiale : 8 mg/kg ; puis 6 mg/kg) avant randomisation, étaient éligibles. Les patientes ont été réparties de manière aléatoire par une procédure de randomisation centrale générée par logiciel internet, pour continuation du traitement au trastuzumab pour une durée de 6 mois supplémentaires (durée totale : 12 mois ; groupe de contrôle) ou d’interrompre le traitement au trastuzumab à 6 mois (6 mois de durée totale de traitement ; groupe expérimental). La randomisation a été stratifiée en fonction: de l’administration concomitante ou séquentielle de trastuzumab avec chimiothérapie, du status récepteur à œstrogènes, et du centre ; à l’aide d’un algorithme de minimisation. Le paramètre principal d’évaluation de l’étude mesuré était la survie sans récidive, avec une marge de non-infériorité de 1,15 ; préalablement définie. Les analyses ont été effectuées sur population en intention de traiter.  (…).

1691 patientes ont été assignées de manière aléatoire pour recevoir le trastuzumab sur une durée de 12 mois, et 1693 pour recevoir le trastuzumab sur une durée de 6 mois ; 1690 patientes de chaque groupe ont été incluses dans l’analyse de la population en intention de traiter. Après un suivi médian de 42,5 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 30,1 – 51,6), 175 événements sans récidive ont été notés dans le groupe 12 mois et 219 dans le groupe 6 mois. La survie sans récidive sur 2 ans était de 93,8% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 92,6-94,9) dans le groupe 12 mois et de 91,1% (89,7-92,4) dans le groupe 6 mois (hazard ratio [HR] 1,28, IC 95% 1,05-1,56 ; p=0,29). 119 (93%) des 128 événements cardiaques relevés (observation clinique ou détection par mesure de la fraction d’éjection du ventricule gauche) sont survenus chez les patientes au cours du traitement au trastuzumab. Un nombre significativement plus élevé de patientes recevant le trastuzumab sur une durée de 12 mois ont subi un événement cardiaque en comparaison des patientes recevant le trastuzumab sur une durée de 6 mois (96 [5,7%] des 1690 patientes versus 32 [1,9%] des 1690 patientes ; p<0,0001).

Après 6,5 années de suivi, nous n’avons pas pu montrer que 6 mois de traitement au trastuzumab n’étaient pas inférieurs à 12 mois de traitement au trastuzumab. Malgré les taux plus élevés d’événements cardiaques observés, une durée de 12 mois de traitement adjuvant au trastuzumab devrait rester la norme. Prof Xavier Pivot MD et al, in The Lancet Oncology, Early Online Publication, 11 June 2013

Financement : Institut National du Cancer (France)

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ