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mercredi 6 avril 2022

#thelancetoncology #carcinomerénal #nivolumab #ipilimumab #VEGFR-TKI Le nivolumab, le nivolumab–ipilimumab et les inhibiteurs de la VEGFR-tyrosine kinase comme traitement de première ligne du carcinome rénal à cellules claires métastatique (BIONIKK) : un essai de phase 2, ouvert, non comparatif, randomisé et basé sur des biomarqueurs

Carcinome à cellules claires du rein.
Source iconographique: https://fr.wikipedia.org/wiki/Carcinome_à_cellules_claires_du_rein

 

Nous avons précédemment rapporté un classifieur d'expression de 35 gènes identifiant quatre groupes de carcinome rénal à cellules claires (ccrcc1 à ccrcc4) avec différents microenvironnements tumoraux et sensibilités au sunitinib dans le carcinome rénal métastatique à cellules claires. Les profils d'efficacité peuvent différer entre nivolumab et nivolumab–ipilimumab. Nous avons donc cherché à évaluer l'efficacité et la tolérance du traitement du nivolumab, du nivolumab-ipilimumab et des inhibiteurs de la VEGFR-tyrosine kinase (VEGFR-TKI) chez les patients en fonction des groupes moléculaires tumoraux.

Cet essai de phase 2, ouvert, non comparatif, randomisé, basé sur des biomarqueurs, a inclus des patients de 15 hôpitaux universitaires ou centres experts en cancérologie en France. Les patients éligibles étaient âgés de 18 ans ou plus, avaient un indice de performance ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 à 2 et avaient un carcinome rénal à cellules claires métastatique non préalablement traité. Les patients ont été randomisés (1:1) en utilisant des blocs permutés de tailles variables pour recevoir soit nivolumab soit nivolumab-ipilimumab (groupes ccrcc1 et ccrcc4), soit un VEGFR-TKI ou nivolumab-ipilimumab (groupes ccrcc2 et ccrcc3). Les patients assignés au groupe nivolumab-ipilimumab ont reçu nivolumab 3 mg/kg par voie intraveineuse plus ipilimumab 1 mg/kg toutes les 3 semaines pendant quatre doses, suivi de nivolumab 240 mg par voie intraveineuse toutes les 2 semaines. Les patients assignés au nivolumab ont reçu du nivolumab intraveineux 240 mg toutes les 2 semaines. Les patients assignés aux VEGFR-TKI ont reçu du sunitinib oral (50 mg/jour pendant 4 semaines toutes les 6 semaines) ou du pazopanib oral (800 mg par jour en continu). Le critère d'évaluation principal était le taux de réponse objective selon l'évaluation de l'investigateur selon les critères d'évaluation de la réponse dans les tumeurs solides version 1.1. Le critère d'évaluation principal et l'innocuité ont été évalués dans la population ayant reçu au moins une dose du médicament à l'étude. (…).

Entre le 28 juin 2017 et le 18 juillet 2019, 303 patients ont été sélectionnés pour leur éligibilité, dont 202 ont été assignés au hasard au traitement (61 au nivolumab, 101 au nivolumab-ipilimumab, 40 à un VEGFR-TKI). Dans le groupe nivolumab, deux patients ont été exclus en raison d'un événement indésirable grave avant la première dose de l'étude et un patient a été exclu des analyses en raison d'un diagnostic erroné. La période médiane de suivi était de 18,0 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 17·6–18·4). Dans le groupe ccrcc1, des réponses objectives ont été observées chez 12 (29 % ; Intervalle de Confiance [IC] à 95 % 16-45) des 42 patients sous nivolumab et 16 (39 % ; 24-55) des 41 patients sous nivolumab-ipilimumab (odds ratio [OR] 0,63 [IC à 95 % 0,25–1,56]). Dans le groupe ccrcc4, des réponses objectives ont été observées chez sept (44 % ; IC à 95 % 20-70) des 16 patients avec nivolumab et neuf (50 % 26-74) des 18 patients avec nivolumab-ipilimumab (OR 0·78 [95 % IC 0·20–3·01]). Dans le groupe ccrcc2, des réponses objectives ont été observées chez 18 (50 % ; IC à 95 % 33-67) des 36 patients avec un VEGFR-TKI et 19 (51 % ; 34-68) des 37 patients avec nivolumab–ipilimumab (OR 0,95 [IC à 95 % 0,38–2,37]). Dans le groupe ccrcc3, aucune réponse objective n'a été observée chez les quatre patients qui ont reçu un VEGFR-TKI, et chez un (20 % ; IC à 95 % 1–72) des cinq patients qui ont reçu nivolumab-ipilimumab. Les événements indésirables de grade 3-4 liés au traitement les plus fréquents étaient l'insuffisance hépatique et l'augmentation de la lipase (deux [3 %] sur 58 pour les deux) sous nivolumab, augmentation de la lipase et troubles hépatobiliaires (six [6 %] sur 101 pour les deux) sous nivolumab –ipilimumab, et hypertension (six [15%] sur 40) sous VEGFR-TKI. Des événements indésirables graves liés au traitement sont survenus chez deux (3 %) patients du groupe nivolumab, 38 (38 %) du groupe nivolumab–ipilimumab et dix (25 %) patients du groupe VEGFR-TKI. Trois décès étaient liés au traitement : un dû à une hépatite fulminante sous nivolumab–ipilimumab, un décès par insuffisance cardiaque sous sunitinib et un dû à une microangiopathie thrombotique sous sunitinib.

Nous démontrons la faisabilité et l'effet positif d'une sélection prospective de patients basée sur le phénotype moléculaire de la tumeur pour choisir le traitement le plus efficace entre le nivolumab avec ou sans ipilimumab et un VEGFR-TKI dans le traitement de première intention du carcinome rénal à cellules claires métastatique. Yann-Alexandre Vano, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 4 avril 2021

Financement : Bristol-Myers-Squibb et ARTIC

Source : The Lancet Online / Préparation post : NZ

vendredi 18 octobre 2019

#thelancetneurology #parkinson #terazosin #glycolyse La glycolyse comme cible thérapeutique dans la maladie de Parkinson

Illustration en 3D de cellules nerveuses. Copyright: Christoph Burgstedt / Science Photo Library
Un médicament autorisé à la vente aux Etats-Unis et en Europe pour le traitement de l’hypertophie bénigne de la prostate et l’hypertension pourrait avoir un effet neuroprotecteur dans la maladie de Parkinson. 
C’est la conclusion d’une étude dont l’objet était d’évaluer les effets du terazosin sur une série de modèles expérimentaux de maladie de Parkinson, et qui rend également compte de l’exploration d’associations épidémiologiques dans des bases de données. Ce compte rendu fait suite à une autre étude ayant identifié que; outre le blocage des récepteurs α1 adrénergiques, le terazosin agit sur l’activité phosphoglycérate kinase 1 (PGK1), augmentant ce faisant le produit de la glycolyse, c’est-à-dire le pyruvate. Cette action a pour conséquences en aval, comme l’augmentation de la phosphorylation oxydative, l’activité mitochondriale, et les concentrations en ATP, qui prises dans leur ensemble, pourraient avoir des implications directes sur la pathophysiologie de la maladie de Parkinson. Thomas Foltynie, dans The Lancet Neurology, publication en ligne en avant-première, 15 octobre 2019

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle : The Lancet Online 
Traduction et adaptation :  NZ

Note de l’auteur du présent post de blog : le terazosin est un médicament commercialisé par Mylan

mardi 17 septembre 2019

#thelancet #hypertension #insuffisancerénale #patiromer #spironolactone Patiromer versus placebo pour permettre l’utilisation de la spironolactone chez des patients atteints d’hypertension résistante et d’insuffisance rénale chronique (AMBER) : essai de phase 2, randomisé, en double-aveugle et contrôlé par placebo

Pathophysiologie et progression de la Maladie Rénale Chronique
Source iconographique et légendaire: 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:MRC_Progression.png

La spironolactone est efficace pour réduire la pression artérielle chez des patients dont l’hypertension reste incontrôlée. Cependant, l’utilisation de la spironolactone chez des patients atteints d’insuffisance rénale chronique peut-être restreinte par l’hyperkaliémie. Nous avons évalué d’utilisation du liant potassique patiromer pour permettre l’utilisation prolongée de la spironolactone chez des patients atteints d’insuffisance rénale chronique et d’hypertension résistante.

Dans cette étude multicentrique de phase 2, randomisée, en double – aveugle, et contrôlée par placebo, nous avons recruté des patients âgés de 18 ans et plus, atteints d’insuffisance rénale chronique (taux de filtration glomérulaire estimé de 25 à 45 mL/min pour 1.73 m2) et hypertension résistante répertoriés dans 62 cliniques de soins ambulatoires situées dans dix pays (Bulgarie, Croatie, Géorgie, Hongrie, Ukraine, France, Allemagne, Afrique du Sud, Royaume-Uni, et aux États-Unis d’Amérique). Les patients satisfaisant aux critères d’éligibilité à la visite finale de sélection ont été stratifiés selon le niveau de potassium mesuré localement (de 4.3 à < 4.7 mmol/L versus de 4.7 à 5.1 mmol/L) et selon l’historique de diabète. Les participants ont été répartis au hasard (1 :1) à l’aide d’un système internet de réponse interactive pour recevoir le placebo ou le patiromer (8.4 g une fois par jour), en sus de la spironolactone administrée en ouvert (dose de démarrage : 25 mg / jour) et des médicaments administrés contre l’hypertension à la ligne de base. Ni les participants, ni le personnel de l’étude en charge de l’administration des médicaments et de la mesure de la pression artérielle, ni les investigateurs, n’avaient accès au tableau de randomisation. Les ajustements de posologie étaient autorisés après une semaine (patiromer) et semaines (spironolactone). Le critère principal de l’étude était la différence intergroupe observée à la semaine 12 et la proportion de patients sous spironolactone. Les critères d’efficacité et d’innocuité étaient évalués chez tous les patients randomisés (intention de traiter). (…).

Entre le 13 février 2017 et le 20 août 2018, nous avons examiné 574 patients. 295 (51%) patients sur 574 ont satisfait aux critères d’inclusion et ont été randomisés pour recevoir la spironolactone en addition du traitement administré en double-aveugle avec placebo (n=148) ou patiromer (n=147). À la semaine 12, 98 (66%) patients sur 148 dans le groupe placebo et 126 (86%) patients sur 147 du groupe patiromer ont été maintenus sous spironolactone (différence intergroupe 19.5%, Intervalle de Confiance [IC] 95% 10.0-29.0 ; p<0.0001). Les événements indésirables relevés étaient d’intensité légère à modérée et sont survenus chez 79 (53%) patients sur 148 dans le groupe placebo et chez 82 (56%) patients sur 147 dans le groupe patiromer.

Chez les patients atteints d’hypertension résistante et d’insuffisance rénale chronique, le patiromer a permis à un nombre significativement plus élevé de patients de continuer leur traitement à la spironolactone, avec une hyperkaliémie moindre. La possibilité d’un traitement persistant à la spironolactone chez cette population de patients est pertinente sur le plan clinique pour le traitement de l’hypertension persistante. Prof Rajiv Agarwal, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 15 septembre 2019

Financement : Relypsa, une société du groupe Vifor.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 24 mai 2018

#thelancet #hypertension #dénervationrénaleendovasculaire Dénervation rénale endovasculaire par ultrasons pour le traitement de l’hypertension (RADIANCE-HTN SOLO) : essai international randomisé en simple-aveugle, contrôlé par dénervation simulée

Coupe frontale axiale du rein. On distingue l'artère rénale (Renal artery) sur laquelle est pratiquée la dénervation.
Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Illu_kidney2.jpg

Des études anciennes suggèrent que la dénervation rénale par radiofréquences réduit la tension artérielle chez les patients atteints d’hypertension modérée. Nous avons poursuivi des investigations, afin de définir si une technologie alternative par dénervation rénale endovasculaire réduit la tension artérielle en ambulatoire chez des patients atteints d’hypertension, sans médicament antihypertenseur proprement dit.

RADIANCE-HTN SOLO était une étude multicentrique, internationale, en simple aveugle, randomisée et contrôlée par intervention simulée, effectuée dans 21 centres situés aux USA et 18 centres situés en Europe. Les patients, atteints d’hypertension artérielle systolique et diastolique, âgés de 18-75 ans, étaient éligibles si leur tension artérielle mesurée en ambulatoire était supérieure ou égale à 135/85 mm Hg et inférieure à 170/105 mm Hg après 4 semaines d’interruption de leur traitement contre l’hypertension (deux médicaments en prise simultanée au plus) et si l’anatomie de leur artère rénale était adéquate.
Les patients étaient randomisés (1:1) pour bénéficier d’une dénervation rénale à l’aide du système Paradise (ReCor Medical, Palo Alto, CA, USA) ou d’une procédure simulée consistant uniquement en une angiographie. La séquence de randomisation, générée par ordinateur, était stratifiée par centres à l’aide de blocs de quatre ou six, randomisés. (…). Les patients et le personnel chargé de l’évaluation des résultats n’avaient pas accès au tableau de randomisation. Le critère principal d’efficacité était le changement de tension artérielle systolique diurne, à deux mois, dans la population en intention de traiter. Les patients devaient ne recevoir aucun médicament antihypertenseur au cours des 2 mois de suivi, à moins d’un dépassement des critères spécifiques de tension artérielle édictés au départ. Les événements indésirables principaux incluaient les décès toutes causes confondues, les insuffisances rénales, les événements thromboemboliques accompagnés d’atteintes aux organes cibles, les complications au niveau de l’artère rénale ou autres complications vasculaires majeures requérant intervention, ou l’admission à l’hôpital pour crise hypertensive dans les 30 jours et nouvelle sténose de l’artère rénale dans les 6 mois. (…).

Entre le 28 mars 2016 et le 28 décembre 2017, 803 patients étaient examinés pour admissibilité dans l’essai, et 146 ont été randomisées pour bénéficier d’une dénervation rénale (n=74) ou d’une procédure simulée* (n=72). La diminution de la tension artérielle systolique diurne mesurée en ambulatoire était plus importante chez les patients ayant bénéficié d’une dénervation rénale (-8.5 mm Hg, Déviation Standard [DS]) que sous procédure simulée* (-2.2 mm Hg, DS 10.0 ; différence ajustée par rapport à la ligne de base : -6.3 mm Hg, Intervalle de Confiance [IC] 95% de -9.4 à -3.1, p=0.0001). Aucun événement indésirable majeur n’a été rapporté, ni dans le groupe dénervation, ni dans le groupe procédure simulée*.

En comparaison de la procédure simulée, la dénervation endovasculaire rénale a fait diminuer la tension artérielle mesurée en ambulatoire à deux mois chez les patients atteints d’hypertension artérielle systolique et diastolique, en l’absence de médicaments.  Prof Michel Azizi, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 23 mai 2018.

Financement : ReCor Medical

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

*procédure simulée = angiographie  

jeudi 17 mai 2018

#thelancetglobalhealth #tensionartérielle Mois de Mai 2017 de la Mesure de la Tension Artérielle : analyse du dépistage de l’hypertension artérielle au niveau mondial

Prévalence de l'hypertension artérielle dans le monde (données de 2014).
Source: https://en.wikipedia.org/wiki/Hypertension

La tension artérielle élevée représente la contribution la plus importante à la charge globale de maladie et de mortalité. Les données suggèrent que moins de la moitié de la population atteinte d’hypertension en a réellement conscience. L’initiative du Mois de Mai de la Mesure de la Tension Artérielle (MMMTA) a été lancée dans le but de stimuler la prise de conscience de l’importance de la tension artérielle et comme solution pragmatique transitoire pour pallier l’insuffisance des programmes de dépistage.

Cette étude transversale a inclus des volontaires adultes (18 ans) qui, idéalement, ne possédaient pas de mesures de leur tension artérielle au cours de l’année précédente. Chaque participant a bénéficié de trois mesures de leur tension artérielle et a reçu un questionnaire concernant leur identité, leur mode de vie, et leur environnement. L’objectif principal était de stimuler la prise de conscience de l’importance de la tension artérielle, par la mesure du nombre de pays impliqués, le nombre de personnes dépistées, et le nombre de personnes présentant une hypertension non traitée ou traitée de manière inadéquate (définie par une tension artérielle systolique 140 mm Hg et/ou une tension artérielle diastolique 90 mm Hg, ou sur la base de la prise d’un médicament antihypertenseur). Une méthode d’imputation multiple a été appliquée pour estimer la moyenne de la deuxième et de la troisième lecture de tension artérielle si celles – ci n’avaient pas été enregistrées. Les mesures d’association entre variables ont été analysées à l’aide de modèles mixtes linéaires.

Les données de 1 201 570 sujets ont été collectées dans 80 pays. Après imputation, 393 924 (34.9%) sujets étaient déclarés hypertendus, sur les 1 128 635 pour lesquels la moyenne entre la deuxième et la troisième lecture était disponible. 153 905 (17.3%) des 888 616 sujets qui ne recevaient pas de traitement antihypertenseur, étaient, de fait, hypertendus ; et 105 456 (46.3%) des 227 721 sujets bénéficiant d’un traitement ne présentaient pas un contrôle de leur tension artérielle. Des différences significatives interrégionales étaient apparentes, pour ce qui est de l’ajustement de la tension artérielle et de prévalence de l’hypertension. Une tension artérielle ajustée était en forte corrélation avec la prise d’un médicament antihypertenseur, un diabète, une maladie cérébrovasculaire, un tabagisme, et une consommation d’alcool. La tension artérielle était plus élevée lorsqu’elle était mesurée au bras droit par rapport à une mesure effectuée au bras gauche ; la tension artérielle était en outre plus élevée le samedi par rapport aux autres jours de la semaine.

Un dépistage global et non onéreux de la tension artérielle peut être réalisé avec des volontaires, en appliquant des méthodes d’échantillonnage moins rigoureuses. Dans l’attente de la mise en place de systèmes de surveillance systématique au niveau mondial, le MMMTA sera réalisé tous les ans, afin de stimuler la prise de conscience de la tension artérielle. Thomas Beaney, MRCP, et al, dans The Lancet Global Health, publication en ligne en avant-première, 16 mai 2018

Financement:     International Society of Hypertension, Centers for Disease Control and Prevention, Servier Pharmaceutical Co.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 28 février 2018

#thelancet #pressionartérielle #autosurveillance #télésurveillance Effet de l’autosurveillance de la pression artérielle, avec ou sans télésurveillance, pour la titration d’un médicament antihypertenseur (TASMINH4) : essai ouvert randomisé et contrôlé

Appareil de mesure de la pression artérielle Omron
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Omron_M4-1_sphygmomanometer.jpg

Les études évaluant la titration d’un médicament antihypertenseur par autosurveillance donnent des résultats contradictoires; si bien que la place exacte de la télésurveillance dans le cadre d’une autosurveillance reste obscure. L’essai TASMINH4 avait pour but d’évaluer l’efficacité de la mesure de la pression artérielle par autosurveillance, avec ou sans télésurveillance, au cours de la phase de titration d’un traitement antihypertenseur en soins primaires, en comparaison des soins habituels.

Cette étude était un essai en groupes parallèles randomisé et contrôlé réalisé dans 142 cabinets de médecine générale au Royaume – Uni et incluaient des patients hypertendus d’un âge supérieur à 35 ans présentant une pression artérielle supérieure à 140 mm/90 mm Hg, désireux de pratiquer l’autosurveillance de leur pression artérielle. Les patients étaient tirés au sort (1:1:1) pour autosurveillance de la pression artérielle (groupe autosurveillance), pour autosurveillance de la pression artérielle avec télésurveillance (groupe télésurveillance) ou pour recevoir les soins habituels (groupe soins habituels). La randomisation était réalisée par un système internet interactif sécurisé. A la fois les participants et les investigateurs avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal était la mesure clinique de la pression artérielle systolique 12 mois après la randomisation. L’analyse principale a été effectuée chez les sujets disponibles. (…).

1 182 participants ont été répartis de manière aléatoire dans les groupes : 395 dans le groupe autosurveillance, 393 dans le groupe télésurveillance, et 394 dans le groupe soins habituels ; 1 003 (85%) ont été inclus dans l’analyse principale. Après 12 mois, la pression artérielle systolique avait baissé dans les deux groupes d’intervention en comparaison du groupe soins habituels (autosurveillance, 137.0 [Erreur Standard -ES- 16.7] mm Hg et télésurveillance, 136 [16.1] mm Hg versus soins habituels, 140.4 [16.5] ; différences moyennes ajustées versus soins habituels : autosurveillance seule, -3.5 mm Hg [Intervalle de Confiance -IC- de -5.8 à -1.2] ; télésurveillance, -4.7 mm Hg [-4.7 mm Hg [de -7.0 à -2.4]). Aucune différence entre les groupes autosurveillance et télésurveillance n’a été relevée (différence moyenne ajustée -1.2 mm Hg [IC 95% de -3.5 à 1.2]). Les résultats se sont révélés similaires dans les analyses de sensibilité incluant plusieurs méthodes de répartition. La nature et la fréquence des événements indésirables étaient similaires entre les trois groupes.

L’autosurveillance, avec ou sans télésurveillance, lorsqu’elle est prescrite par les médecins généralistes pour la titration de médicaments antihypertenseurs chez les sujets présentant une pression artérielle mal contrôlée, mène à des niveaux de pression artérielle significativement plus bas que la titration de médicaments antihypertenseurs guidée par mesures prises en cabinet. Avec la plupart des médecins généralistes et des patients appliquant l’autosurveillance, cette démarche pourrait être la pierre angulaire de la gestion de l’hypertension en soins primaires. Prof Richard J McManus, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 27 février 2018

Financement : National Institute for Health Research via Programme Grant for Applied Health Research (RP-PG-1209-10051), Professorship to RJM (NIHR-RP-R2-12-015), Oxford Collaboration for Leadership in Applied Health Research and Care, and Omron Healthcare UK.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 5 septembre 2017

#thelancet #exclusif #hypertensionrésistante #barorécepteur Amplification endovasculaire baroréflexe pour traitement de l’hypertension résistante : étude clinique preuve de concept et d’innocuité

"Contrôle de l'hypertension en utilisant les mécanismes de contrôle naturels de l'organisme"
Source: http://www.sevetistudios.com/project/vascular-dynamics/
L’activation du baroréflexe carotidien produit une baisse de la pression artérielle et pourrait trouver là une potentielle application pour le traitement de l’hypertension résistante. Nous avons effectué un essai preuve de concept de test d’un nouveau dispositif d’amplification du barorécepteur, le MobiusHD (Vascular Dynamics, Mountain View, CA, USA), chez les patients atteints d’hypertension résistante.

CALM-FIM_EUR était une étude prospective ouverte, effectuée pour la première fois chez l’homme, effectuée dans six centres situés en Europe. Les patients éligibles étaient des adultes atteints d’hypertension résistante (pression artérielle systolique mesurée au cabinet médical ≥ 160 mm Hg malgré la prise d’au moins trois médicaments antihypertenseurs, incluant un diurétique). Les dispositifs MobiusHD étaient implantés de manière unilatérale dans l’artère carotide interne. Le critère principal était l’incidence d’événements indésirables à 6 mois. Les critères secondaires incluaient les changements en pression artérielle mesurée au cabinet médical et en pression artérielle mesurée 24h sur 24. (…).

Entre décembre 2013 et février 2016, 30 patients ont été recrutés et ont subi une implantation avec succès. La moyenne d’âge était de 52 ans (Déviation Standard : 12 ans), 15 patients (50%) étaient de sexe masculin, et c’étaient en moyenne 4.4 médicaments différents (1.4 médicament) . La pression artérielle moyenne mesurée au cabinet médical était de 184/109 mm Hg (18/14) à la ligne de base, et présentait une diminution de 24/12 mm Hg (13-34/6-18) à 6 mois (p=0.0003 pour la pression artérielle systolique et p=0.0001 pour la pression artérielle diastolique). La  pression artérielle mesurée 24h sur 24 présentait une ligne de base moyenne de 166/100 mm Hg (17/14) et présentait une diminution de 21/12 mm Hg (14-29/7-16) à 6 mois (p<0.0001 pour les pressions systoliques et diastolique). Cinq événements indésirables graves sont survenus chez quatre patients (13%) à 6 mois : hypotension (n=2), aggravation de l’hypertension (n=1), claudication intermittente (n=1) et plaie infectée (n=1).

Chez les patients atteints d’hypertension résistante, l’amplification endovasculaire des signaux reçus par les barorécepteurs à l’aide du dispositif MobiusHD a provoqué une baisse substantielle de pression artérielle avec un profil d’innocuité acceptable. Des essais randomisés, en double-aveugle, avec comme témoins des sujets ayant subi une opération chirurgicale simulée, sont recommandés pour la poursuite d’investigations plus poussées relatives à ce traitement. Dr Wilko Spiering, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 1er  septembre 2017

Financement : Vascular Dynamics


Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 25 octobre 2016

#trendsinendocrinologyandmetabolism #métabolisme #grossesse #adaptationvasculaire #PPAR Métabolisme Maternel et Adaptation Vasculaire à la Grossesse : Le Lien PPAR

Hypertension liée à la grossesse et liée à l'âge. (...).
Les thérapies actuelles pour le traitement de l’hypertension liée à la grossesse et ses complications restent non adaptées ; toutefois, on attribue toujours un rôle plus important plus à la susceptibilité maternelle. Par l’intermédiaire des déséquilibres des facteurs angiogéniques, inflammatoires, constricteurs, la dysfonction vasculaire systémique, le dysfonctionnement vasculaire systémique qui en résulte est impliqué dans la pathogénèse de l’hypertension gestationnelle, et il existe de croissantes évidences indiquant des liens entre ces facteurs et le métabolisme maternel. En particulier, le rôle des récepteurs activés par les proliférateurs des peroxysomes (PPAR) dans l’adaptation vasculaire maternel, fournit de plus larges éclairages sur les mécanismes d’implication de l’obésité et du diabète gestationnel dans l’hypertension induite par la grossesse et la prééclampsie. Cette donnée revêt une importance toute particulière, du fait de la rapide croissance de la prévalence de l’obésité au cours de la grossesse ; elle met en lumière une approche nouvelle de traitement de l’hypertension liée à la grossesse et de ses complications. Ruth Ganss, dans Trends in Endocrinology & Metabolism, publication en ligne en avant-première, 24 octobre 2016

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

lundi 23 mai 2016

#thelancet #événementscardiovasculaires #excrétionurinairedesodium Association entre excrétion urinaire de sodium et évènements cardiovasculaires chez des sujets avec ou sans hypertension : analyse de données mutualisées issues de quatre études

Les principales complications associées à l'hypertension artérielle
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/thematiques/physiopathologie-metabolisme-nutrition/dossiers-d-information/hypertension-arterielle
Plusieurs études ont fait état d’une relation en U entre excrétion de sodium urinaire et évènements cardiovasculaires et mortalité. La question restant incertaine est celle définissant  comment ces associations varient selon les sujets concernés. Notre but était donc d’explorer si l’association entre prise de sodium et évènements cardiovasculaires et mortalité toutes causes confondues  était modifiée par l’hypertension.

Dans cette analyse de données mutualisées, nous avons étudié 133 118 sujets (63 559 avec hypertension et 69 559 sans hypertension), d’âge médian 55 ans (Intervalle Interquartile [IQR] 45-63), par la mise en œuvre de quatre étude prospectives de grande ampleur effectuées dans 49 pays ; et avons estimé l’excrétion de sodium urinaire sur 24 heures (pour la mesure de prise de sodium par groupe). Nous avons relié cette mesure à un critère composite d’évaluation incluant les décès et les évènements cardiovasculaires majeurs sur une durée médiane de 4.2 ans (IQR 3.0-5.0) et pression artérielle.

Une prise de sodium augmentée était associée à un changement plus important en pression artérielle systolique chez les sujets avec hypertension (changement de 2.08 mm Hg par g d’augmentation en sodium) en comparaison avec les sujets sans hypertension (changement de 1.22 mm Hg par g ; pinteraction<0.0001). Chez les sujets avec hypertension (6 835 évènements), une excrétion en sodium de 7 g/jour ou plus (7 060 [11%] de la population avec hypertension : 1.34 [1.23-1.47] ; p<0.0001) et une excrétion de sodium de moins de 3g/jour (7 006 [11%] de la population : 1.34 [1.23-1.47] ; p<0.0001) étaient toutes deux associées avec un risque augmenté en comparaison d’une excrétion en sodium de 4-5 g/jour (référence 25% de la population hypertension).
Chez les sujets sans hypertension (3 021 évènements), en comparaison avec les 4-5 g/jour (18 508 [27%] de la population sans hypertension), une excrétion plus élevée de sodium n’était pas associée au risque [critère d’évaluation composite] (≥7 g/jour chez 6 271 [9%] de la population sans hypertension ; Hazard Ratio [HR] 0.90 [Intervalle de Confiance -IC- 95% 0.76-1.08] ; p=0.2547), alors qu’une excrétion inférieure à 3 g/jour était associée à un risque significativement augmenté (7 547 [11%] de la population sans hypertension, HR 1.26 [IC 95% 1.10-1.45] ; p= 0.0009).

En comparaison d’une prise de sodium modérée, une prise de sodium élevée était associée à un risque augmenté d’évènements cardiovasculaires et de décès dans les populations atteintes d’hypertension (pas d’association observée dans les populations normotensives), alors que l’association entre prise de sodium faible avec risque accru d’évènements cardiovasculaires et de décès était observée chez ceux avec ou sans hypertension. Ces données suggèrent qu’une prise de sodium diminuée est mieux ciblée chez les populations atteintes d’hypertension consommant des doses élevées de sodium.  Prof Andrew Mente, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 20 mai 2016

Financements Pharma: Astra Zeneca, Sanofi-Aventis, Boehringer Ingelheim, Servier, GlaxoSmithKline, Novartis, King Pharma

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ 

mardi 1 décembre 2015

#thelancetdiabetes&endocrinology #maladiescardiométaboliques #préhypertension #mHealth Efficacité d’une intervention de santé mobile afin d’améliorer le profil cardiométabolique chez les personnes atteintes de préhypertension en milieu urbain à faibles ressources en Amérique Latine : un essai randomisé contrôlé

mHealth. Monitorage de signes vitaux sur smartphone.
Source iconographique: http://www.healthitoutcomes.com/doc/mhealth-needs-evidence-evaluation-0001
Mauvaise alimentation et sédentarité sont les causes les plus importantes de l’épidémie de maladies cardiovasculaires, toujours en croissance dans le monde. Les interventions de santé par réseau de téléphonie mobile interposée (mHealth) se sont avérées utiles, pour ce qui est de leur capacité à favoriser la perte de poids et l’exercice physique ; elles représentent par ailleurs une approche attrayante pour des systèmes de santé aux ressources limitées. Notre étude visait à évaluer la capacité du système mHealth - assorti d’une série de recommandations pour l’amélioration du mode de vie - à réduire la pression artérielle, à favoriser la perte de poids, à améliorer l’alimentation et l’activité physique chez des personnes atteintes de préhypertension, vivant en milieu urbain à faibles ressources en Amérique Latine.

Dans cette étude à groupes parallèles, randomisée et contrôlée, nous avons recruté des personnes (âgées entre 20 et 60 ans) présentant une pression artérielle systolique entre 120 et 139 mm Hg, une pression artérielle diastolique entre 80 et 89 mm Hg, ou les deux, dans des centres de santé, lieux de travail, et centres communautaires situés en milieu urbain à faibles ressources en Argentine, Guatemala, et Pérou. Les participants ont été répartis de manière aléatoire pour recevoir des appels de consultation motivationnels ou des messages textes personnalisés sur leur téléphone portable pendant 12 mois, relatifs à la qualité des comportements alimentaires ou d’activité physique à adopter, ou sur les soins courants. La randomisation a été stratifiée par pays, par sexe et par groupe d’âge. Le personnel de l’étude chargé de la collecte et de l’analyse des données n’avait pas accès au tableau de randomisation. Les critères principaux d’évaluation de l’étude étaient la différence moyenne intergroupe du changement en pression artérielle systolique et diastolique, à partir de la ligne de base à 12 mois. L’analyse sur population en intention de traiter concernait tous les participants ayant achevé les évaluations à 12 mois. Les critères secondaires d’évaluation étaient les changements en poids corporel, tour de taille, et en comportements cibles à partir de la ligne de base à 12 mois. (…).

Entre le 1er mars 2012, et le 30 novembre 2012, nous avons réparti de manière aléatoire 637 participants pour être soumis à intervention (n=316) ou soins courants (n=321). 266 (84%) participants du groupe d’intervention et 287 (89%)  du groupe de contrôle ont été évalués à 12 mois. L’intervention n’a pas affecté le changement en pression artérielle systolique (changement moyen net -0.37 mm Hg [Intervalle de Confiance -IC- de -2.15 à 1.40] ; p=0.43) ou pression artérielle diastolique (0.01 mm Hg [de -1.29 à 1.32]; p=0.99) en comparaison des résultats obtenus par soins courants. Cependant, nous avons noté une réduction significative en poids corporel (-0.66 kg [-1.24 à -0.07] ; p=0.04) et prise d’aliments riches en graisses et en sucres (-0.75 [de -1.30 à -0.20] ; p=0.008] dans le groupe d’intervention en comparaison du groupe de contrôle.
Dans une analyse de sous-groupe prévue à l’avance, nous avons trouvé que les participants du groupe d’intervention qui recevaient plus de 75% des appels (neuf ou plus, jusqu’à 12) présentaient une réduction en poids corporel plus importante (-4.85 [de -8.21 à -1.48]) et en tour de taille (-3.31 [de -5.95 à -0.67]) que les participants du groupe de contrôle. Par ailleurs, les participants du groupe d’intervention ont montré une consommation accrue de fruits et de légumes et une diminution de prise d’aliments riches en sodium, graisses, et sucres simples, par rapport aux participants du groupe de contrôle. Cependant, nous n’avons noté aucun changement en pression artérielle systolique, pression artérielle diastolique ou activité physique dans le groupe de participants recevant plus de 75% des appels, comparé au groupe qui recevaient moins de 50% des appels.

Notre intervention mHealth n’a pas eu d’effet sur les changements  en pression artérielle différant de ceux obtenus par soins courants, mais elle était associée avec une petite réduction en poids corporel et une amélioration des habitudes alimentaires. Nous avons noté un effet dose-réponse, signalant ce faisant de potentielles opportunités d’obtention d’effets plus importants générés par des interventions similaires dans d’autres milieux à faibles ressources. Des recherches supplémentaires concernant mHealth sont nécessaires, plus particulièrement parmi les personnes à faibles revenus et affectées de manière disproportionnée par l’épidémie de maladies cardiovasculaires, et nécessitant des interventions efficaces et abordables pour combler l’écart en matière d’équité dans la gestion des facteurs de risque cardiométaboliques. Professor Adolfo Rubinstein, PhD et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 30 novembre 2015

Financement :  National Heart, Lung, and Blood Institute (US National Institutes of Health) and the Medtronic Foundation.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

mercredi 25 novembre 2015

#thelancetdiabetes&endocrinology #diabètedetype2 #hypertension #dapagliflozin #SGLT-2 Pression artérielle et effets glycémiques de dapagliflozin versus placebo chez des patients atteints de diabète de type 2 en combinaison avec un traitement antihypertenseur : étude randomisée de phase 3 en double-aveugle et contrôlée par placebo

Prévalence du diabète dans le monde (...)
Source: http://www.lanutrition.fr/bien-dans-sa-sante/les-maladies/le-diabete/les-chiffres-du-diabete.html
L’hypertension est une comorbidité fréquente chez les patients atteints de diabète mellitus de type 2 et représente un risque majeur de maladie microvasculaire et macrovasculaire. Bien que les effets antihypertenseurs  des inhibiteurs du transporteur du glucose dépendants du sodium-2  (SGLT-2) sont déjà connus, un guidage plus concret est nécessaire sur le mode d’utilisation de ces médicaments chez les patients recevant déjà un traitement antihypertenseur. Notre but était de comparer les effets sur la pression artérielle et la glycémie de l’inhibiteur du SGLT-2 dapagliflozin avec le placebo chez des patients  ne parvenant pas à contrôler leur diabète de type 2 et leur hypertension.

Dans cette étude randomisée de phase 3 en double-aveugle et contrôlée par placebo, nous avons recruté des patients dans 311 centres situés dans 16 pays sur les cinq continents. Ces patients présentaient un diabète de type 2 (HbA1c 7.0%-10.5% ; 53-91 mmol/mol) et une hypertension (systolique 140-165 mm Hg et diastolique 85-105 mm Hg au recrutement et à la randomisation, et une pression artérielle moyenne sur 24 h 130/80 mm Hg mesurée en ambulatoire pendant la semaine de randomisation), d'autre part, les patients recevaient des médicaments hypoglycémiants, de l’insuline, ou les deux, plus un bloqueur du système rénine-angiotensine et un médicament antihypertenseur complémentaire.
Nous avons, à l’aide d’un système vocal interactif, réparti les patients pour recevoir dapagliflozin 10 mg une fois par jour ou le placebo, et effectué ce faisant la randomisation (1:1) par stratification en fonction de l’utilisation d’un médicament antihypertenseur additionnel et de l’insuline à la ligne de base, en blocs de deux. Les critères principaux d’évaluation étaient les changements de la pression artérielle systolique en position assise et les taux d’HbA1c mesurés dans l’ensemble d’analyse intégral, qui incluait tous les patients qui avaient reçu au moins une dose du médicament à l’étude et qui pouvaient présenter des données d’efficacité à la ligne de base et au moins une valeur d’efficacité post-ligne de base.

Entre le 29 octobre 2010 et le 4 octobre 2012, nous avons réparti 225 patients de manière aléatoire pour recevoir le dapagliflozin et 224 pour recevoir le placebo. La pression artérielle systolique était significativement diminuée chez les patients recevant le dapagliflozin (changement moyen ajusté à partir de la ligne de base -11.90 mm Hg [Intervalle de Confiance -IC- 95% de -13.97 à -9.82]) en comparaison de ceux recevant le placebo (-7.62 mm Hg [de -9.72 à -5.51] ; différence ajustée par rapport au placebo pour le dapagliflozin -4.28 mm Hg [de -6.54 à -2.02] ; p=0.0002). Les diminutions de concentration en HbA1c étaient également significativement plus importantes chez les patients recevant le dapagliflozin (moyenne ajustée du changement par rapport à la ligne de base -0.63% [IC 95% de -0.76 à – 0.46] ; p<0.0001). Dans une analyse post-hoc, nous avons trouvé que la différence en pression artérielle versus placebo était plus importante chez les patients recevant β-bloquant (-5.76 mm Hg [IC 95% de -10.28 à -1.23]) ou un inhibiteur des canaux calciques (-5.13 mm Hg, [de -9.47 à -0.79]) de même que leur médicament antihypertenseur additionnel que ceux recevant un diurétique thiazide (-2.38 mm Hg [de -6.16 à 1.40]). Les évènements indésirables étaient similaires dans les groupes dapagliflozin et placebo (98 [44%] patients versus 93 [42%] patients, respectivement, ont montré au moins un évènement indésirable), avec quelques évènements indésirables liés à la fonction rénale (1% versus 1%) ou perte de volume (<1% versus 0%).

Le dapagliflozin 10 mg a amélioré la pression artérielle ainsi que la concentration en HbA1c de manière significative et a montré le même profil de tolérance que le placebo. Ses propriétés antihypertensives étaient particulièrement favorables chez les patients recevant déjà un β-bloquant ou un inhibiteur des canaux calciques. Le dapagliflozin pourrait être bénéficiaire aux patients atteints de diabète de type 2, et qui nécessitent un contrôle optimal de leur pression artérielle par un effet diurétique-like, améliorant ce faisant l’efficacité aux régimes médicamenteux antihypertenseurs. Dr Michael A. Weber MD, et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 24 novembre 2015   

Financement : Bristol-Myers Squibb, Astra Zeneca

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 21 septembre 2015

#thelancet #hypertension #spironolactone #bisoprolol #doxazosin Spironolactone versus placebo, bisoprolol, et doxazosin pour la détermination du traitement optimal de l’hypertension (PATHWAY-2) : essai transversal randomisé en double-aveugle

Prise de la tension artérielle chez un patient, brassard de tension.
Source iconographique et légendaire:  http://www.inserm.fr/thematiques/physiopathologie-metabolisme-nutrition/dossiers-d-information/hypertension-arterielle
LE traitement médicamenteux optimal de l’hypertension chez des patients atteints d’hypertension résistante reste indéfini à ce jour. Notre but était de tester l’hypothèse selon laquelle l’hypertension résistante est le plus souvent causée par une rétention excessive de sodium, et que le spironolactone devrait se positionner comme médicament à efficacité supérieure aux médicaments non diurétiques supplémentaires, pour ce qui est de baisser la tension artérielle.

Dans cet essai transversal randomisé en double-aveugle et contrôlé par placebo, nous avons recruté des patients âgés de de 18 ans à 79 ans, et présentant une tension artérielle systolique prise en position assise à la clinique de 140 mm Hg ou plus (ou 135 mm Hg chez les patients diabétiques) et une tension artérielle systolique prise à domicile de 130 mm Hg ou plus, et ce malgré traitement sur une période d’au moins 3 mois avec trois médicaments aux doses maximales tolérables. Cet essai a été réalisé dans 12 centres de soins secondaires et deux centres de soins primaires situés au Royaume – Uni. Les patients étaient soumis à rotation de traitement selon un ordre défini par une pré-assignation par randomisation; à savoir une prise monoquotidienne sur 12 semaines de chacun des composés suivants : spironolactone (25-50 mg), bisoprolol (5-10 mg), doxazosin à libération modifiée (4-8 mg), et placebo, en complément de leurs médicaments antihypertenseurs de base. L’assignation aléatoire a été effectuée par système informatique centralisé. Ni les investigateurs ni les patients n’avaient accès ni à l’identité des médicaments, ni à la séquence aléatoirement prédéfinie de distribution aux sujets. La dose était doublée après 6 semaines de chaque cycle. Les critères primaires d’évaluation s’établissaient, par ordre hiérarchique, étaient 1. la différence de la moyenne de la tension artérielle systolique mesurée à domicile entre spironolactone et placebo, suivi (si significatif) par 2. la différence en tension artérielle systolique mesurée à domicile entre spironolactone et 3. la moyenne des tensions artérielles des deux autres médicaments actifs, mesurées de la même façon ; suivies de la différence entre la tension artérielle mesurée à domicile entre spironolactone et chacun des autres médicaments. L’analyse a été effectuée en intention de traiter. (…).

Entre le 15 mai 2009, et le 8 juillet 2014, nous avons dépisté 436 patients, dont 335 ont été assignés à traitement par randomisation. Après 21 exclusions, 285 patients ont reçu la spironolactone, 282 le doxazosin, 285 le bisoprolol, et 274 le placebo ; 230 patients ont accompli tous les cycles de traitements. La baisse moyenne en tension artérielle du fait du spironolactone était supérieure au placebo (-8.70 mm Hg, Intervalle de Confiance -IC- 95% de -9.72 à -7.69 ; p<0.0001), et supérieure à la moyenne des deux autres traitements actifs (doxazosin et bisoprolol ; -4.26 [de -5.13 à -3.38] ; p<0.0001), et supérieure lorsque comparée avec les autres traitements pris individuellement ; versus doxazosin (de -4.03 [de -5.04 à -3.02]; p<0.0001) et versus bisoprolol (-4.48 [de -5.50 à -3.46] ; p<0.0001). Le spironolactone était le traitement le plus efficace pour abaisser la tension artérielle, comme révélé par la distribution des valeurs basales de rénine ; mais sa marge de supériorité et de probabilité de recevoir le qualificatif de meilleur médicament pour les patients pris individuellement était de beaucoup de fois supérieur au niveau de la partie inférieure qu'au niveau de la partie supérieure de la distribution. Tous les traitements étaient très bien tolérés. Chez six des 285 patients qui ont reçu le spironolactone, le taux de potassium sérique a excédé 6.0 mmol/L à une occasion.

Le spironolactone s’est révélé comme médicament complémentaire le plus efficace pour le traitement de l’hypertension résistante. La supériorité du spironolactone confirme encore le rôle essentiel joué par la rétention de sodium dans cette maladie. Prof Bryan Williams, FRCP, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 20 septembre 2015

Financement :   The British Heart Foundation and National Institute for Health Research.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

mercredi 25 mars 2015

#thelancet #hypertension #grossesse #accouchement Accouchement immédiat versus poursuite d’une grossesse dans des cas d’hypertension artérielle liés à la gestation entre 34 et 37 semaines de grossesse (HYPITAT-II) : étude ouverte, randomisée et contrôlée

La pré-éclampsie, caractérisée par une hypertension artérielle, est une maladie fréquente pendant la grossesse. (...).
Source iconographique et légendaire: http://www.topsante.com/maman-et-enfant/grossesse/la-grossesse-au-quotidien/grossesse-l-hypertension-arterielle-liee-a-la-naissance-d-enfants-autistes-74205
La gestion des troubles chez des femmes atteintes d’hypertension en période tardive de grossesse reste incertaine. Nous avons étudié l’effet d’un accouchement immédiat versus poursuite contrôlée de la grossesse chez la mère et le nouveau-né chez ces femmes.

Nous avons effectué un essai ouvert, randomisé et contrôlé, dans sept hôpitaux universitaires et 44 hôpitaux régionaux aux Pays – Bas. Des femmes, atteintes de troubles de la tension  artérielle non sévères liés à la grossesse entre la 34ème et la 37ème semaine de gestation, ont été réparties de manière aléatoire pour [induction au travail d’accouchement ou à césarienne (accouchement immédiat)] ou à une stratégie de poursuite contrôlée de la grossesse jusqu’à 37 semaines de gestation. Les critères primaires d’évaluation étaient matérialisés par la résultante des événements indésirables observés chez la mère (maladie thromboembolique, œdème pulmonaire, éclampsie, syndrome HELLP*, décollement placentaire, ou décès de la mère) et syndrome de détresse respiratoire chez l’enfant ; analysés chez tous deux sur population en intention de traiter. (…).

Entre le 1er mars 2009 et le 21 février 2013, 897 femmes ont été invitées à participer, 703 d’entre elles ont été recrutées et réparties de manière aléatoire pour accouchement immédiat (n=352) ou poursuite de la grossesse (n=351). La résultante des divers événements indésirables maternels a été perceptible chez quatre (1.1%) des 352 femmes subissant l’accouchement immédiat versus 11 (3.1%) des 351 femmes du groupe de poursuite de grossesse (risque relatif [RR] 0.36, Intervalle de Confiance [IC] 0.12-1.11 ; p=0.069). Un syndrome de détresse respiratoire a été diagnostiqué chez 20 (5.7%) des 352 nouveaux-nés du groupe accouchement immédiat versus six (1.7%) des 351 nouveaux – nés du groupe poursuite de la grossesse (RR 3.3, IC 95% 1.4-8.2 ; p=0.005). Aucun décès maternel ou néonatal n’est survenu.

Chez les femmes atteintes d’hypertension non sévères à 34-37 semaines de gestation, l’accouchement immédiat pourrait diminuer encore le risque déjà réduit d’événements indésirables chez la mère. Toutefois, un accouchement immédiat augmente le risque de syndrome de détresse respiratoire chez le nouveau-né; ainsi, la pratique en routine de l’accouchement immédiat ne semble pas justifiée et une stratégie de poursuite de la grossesse contrôlée jusqu’à détérioration de la situation clinique peut être prise en considération. Kim Broekhuijsen, MD et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 24 mars 2015

Financement : ZonMw

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ
    

*En obstétrique, le HELLP syndrome est considéré comme une complication grave ou une variante de pré-éclampsie chez la femme enceinte.  (Wikipedia)   

lundi 26 janvier 2015

#thelancet #hypertension #dénervationrénale #antihypertenseur Administration d’un antihypertenseur avec ou sans dénervation rénale comme protocoles de soins optimaux standardisés et échelonnés pour le traitement l’hypertension résistante (DENERHTN) : étude multicentrique ouverte et randomisée

Source iconographique: http://www.lesechos.fr/03/05/2012/LesEchos/21178-041-ECH_la-denervation-renale-pour-lutter-contre-l-hypertension.htm
Il n'a été rapporté, jusqu’à présent, que de conflictuels résultats concernant les effets antihypertenseurs de la dénervation de rénale par cathétérisme des artères rénales. Nous avons comparé l’efficacité d’abaissement de la tension artérielle et l’innocuité de la dénervation rénale par radiofréquences, additionnée à un traitement antihypertenseur administré de manière échelonnée versus ce même traitement seul – c.à.d sans dénervation rénale par radiofréquences – chez des patients atteints d’hypertension résistante.

La dénervation rénale pour traitement de l’hypertension (DENERHTN) était un essai prospectif, effectué en ouvert, randomisé et contrôlé avec évaluation de critère à l’insu chez des patients atteints d’hypertension résistante, effectué dans 15 centres de soins tertiaires spécialisés dans la prise en charge de l’hypertension, situés en France. Les patients éligibles, âgés de 18 à 75 ans ont reçu [indapamide 1.5 mg, ramipril 10 mg (ou irbesartan 300 mg), et amlodipine 10 mg] tous les jours pendant 4 semaines, afin de confirmer leur résistance aux traitementx par monitorage en ambulatoire de leur tension artérielle avant randomisation.
Les patients ont ensuite été répartis de manière aléatoire (1:1) pour recevoir soit une dénervation rénale + un régime médicamenteux SSAHT (groupe dénervation rénale) ou le même régime médicamenteux SSAHT seul  (groupe de contrôle). La séquence de randomisation était générée par ordinateur, et stratifiée par centres. Pour ce qui est du régime médicamenteux SSAHT, après randomisation, sprironolactone 25 mg par jour, bisoprodol 10 mg par jour, prazosin 5 mg par jour, et rilmenidine 1 mg par jour ont été additionnés de manière séquentielle à partir du mois 2 jusqu’au mois 5 dans les deux groupes si la tension artérielle était supérieure ou égale à 135/85 mm Hg. Le critère principal d’évaluation était le changement de pression artérielle systolique diurne de la ligne de base à 6 mois, mesuré par monitorage de la pression artérielle effectué en ambulatoire. Le changement moyen de la pression artérielle systolique diurne ambulatoire était de -15.8 mm Hg (Intervalle de Confiance [IC] 95% de -19.7 à -11.9) dans le groupe dénervation rénale et de -9.9 mm Hg (de -13.6 à -6.2) dans le groupe recevant SSAHT seul, avec une différence ajustée à la ligne de base de -5.9 mm Hg (-11.3 à -0.5 ; p=0.0329). Le nombre de médicaments antihypertenseurs utilisés et l’adhésion aux traitements médicamenteux à 6 mois était similaire dans les deux groupes. Trois événements indésirables mineurs liés à la dénervation ont été notés (douleur lombaire chez deux patients et un hématome de l'aine modéré chez un patient). Une diminution modérée et similaire en taux estimé de filtration glomérulaire à partir de la ligne de base à 6 mois a été observée dans les deux groupes.

Chez des patients présentant une hypertension résistante bien définie, la dénervation rénale + traitement SSAHT diminue la pression artérielle mesurée en ambulatoire de manière significativement plus importante que le traitement SSAHT seul. Cet effet antihypertenseur additionnel pourrait contribuer à une réduction de la morbidité cardiovasculaire s’il se maintient à long terme après dénervation rénale. Prof Michel Azizi MD et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 25 janvier 2015

Financement : Ministère de la Santé, France

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ  

mardi 28 octobre 2014

#rein #albumine #créatinine #hypertension #rénine #angiotensine #eplerenone #aldostérone Effet anti-albuminurique du bloqueur de l’aldostérone eplerenone chez les patients hypertendus non-diabétiques présentant une albuminurie : essai en double – aveugle, randomisé, et contrôlé par placebo

les principales complications associées à l'hypertension artérielle.
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/thematiques/circulation-metabolisme-nutrition/dossiers-d-information/hypertension-arterielle
Les inhibiteurs du système rénine-angiotensine ont des effets rénoprotecteurs chez les patients atteints de maladies rénales chroniques, mais la plupart des patients traités avec ces médicaments montrent quoi qu’il en soit une excrétion résiduelle d’albumine. Quelques études cliniques ont montré que le blocage des récepteurs aux minéralocorticoïdes diminue l’albuminurie. Le but de notre étude était d’examiner les effets bénéfiques de l’addition d’eplerenone, antagoniste sélectif de l’aldostérone aux inhibiteurs du système rénine-angiotensine chez les patients hypertendus atteints d’une maladie rénale non-diabétique.

Dans cet essai en double – aveugle, randomisé et contrôlé par placebo, nous avons recruté des patients atteints d’hypertension, âgés de 20 à 79 ans, présentant une albuminurie (ratio albumine/créatinine urinaire [UACR] de 30-599 mg/g) dans la première urine évacuée du matin, un taux de filtration glomérulaire de 50 mL/min et pour 1.73 m2 ou plus de surface glomérulaire ; et qui avaient reçu un inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, un bloqueur du récepteur à l’angiotensine, ou les deux, sur une période de 8 semaines au minimum. Les participants étaient patients dans 59 cliniques ou hôpitaux situés au Japon. Les patients éligibles ont été répartis de manière aléatoire selon un ratio (1:1), stratifiés en fonction de paramètres relevés à la ligne de base, pour recevoir soit l’eplerenone à faible dose (50 mg / jour) soit le placebo, tout en poursuivant la prise de leur traitement anti-hypertenseur standard afin d’atteindre les objectifs thérapeutiques (< 130/80 mm Hg) pendant 52 semaines. Nous avons évalué l’efficacité chez tous les patients recevant le traitement qui leur était assigné, produit des résultats sur échantillons d’urine à la ligne de base et après traitement, et qui se maintenaient non-perdus de vue au suivi. Nous avons évalué l’innocuité chez tous les patients recevant les traitements qui leur étaient assignés. Le paramètre d’efficacité primaire était le pourcentage de changement en UACR dans la première urine évacuée du matin à la semaine 52, par rapport à la ligne de base. (…).

Entre le 1er avril 2009 et le 31 mars 2012, nous avons répartis de manière aléatoire les sujets inclus dans l’étude : 170 patients pour recevoir l’eplerenone (groupe eplerenone) et 166 patients pour recevoir le placebo (groupe placebo). L’analyse primaire d’efficacité a montré que le pourcentage moyen du changement en UACR par rapport à la ligne de base était de -17.3% (Intervalle de Confiance [IC] 95% de -33.5 à -0.94) pour les 158 patients du groupe eplerenone en comparaison de 10.3% (de -6.75 à 22.3) pour les 146 patients du groupe placebo (différence absolue -27.6% [de -51.15 à -3.96] ; p=0.0222). 
Pour ce qui est des analyses d’innocuité, 53 (31%) des 169 patients sous eplerenone ont montré des évènements indésirables (dont cinq graves), de même que 49 (30%) des 163 patients sous placebo (dont sept graves). Bien que la concentration moyenne en potassium fût plus élevée dans le groupe eplerenone que dans le groupe placebo, aucune hypercalcémie (>5.5 mmol/L) n’a été enregistrée dans les deux groupes de patients à l’étude.

L’addition d’eplerenone aux inhibiteurs du système rénine-angiotensine pourrait offrir des effets rénoprotecteurs par la réduction de l’albuminurie chez les patients non diabétiques atteints de maladie rénale chronique, sans problèmes sérieux d’innocuité. Katsuyuki Ando MD et al, The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant – première, 28 octobre 2014

Financement : Pfizer

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 7 novembre 2013

Dénervation rénale percutanée chez des patients résistant aux traitements antihypertenseurs : rapport final de l’étude HTN-1 effectuée sur une durée de trois ans

Critères d'indications proposés pour une dénervation rénale par radiofréquence.
Source iconographique et légendaire: http://rms.medhyg.ch/article_p.php?ID_ARTICLE=RMS_343_1159
La dénervation rénale (RDN) avec ablation par radiofréquence provoque une diminution significative de la pression artérielle chez les patients atteints d’une hypertension résistante aux traitements. Nous avons étudié ses effets antihypertenseurs à long terme et sa sécurité.

L’essai Symplicity HTN-1 est une étude ouverte pour laquelle 153 patients ont été recrutés, et dont 111 ont consenti d’être suivis sur une période de 36 mois. Les patients éligibles devaient montrer une pression artérielle systolique d’au moins 160 mm Hg et prenaient au moins trois médicaments antihypertenseurs, diurétique inclus, à des doses optimales. Les changements en pression artérielle systolique mesurée en cabinet médical et la sécurité étaient évalués tous les six mois, et étaient l’objet d’un rapport tous 12 mois. (…).

88 patients ont produit des données d’essai sur la période complète de 36 mois de l’essai. À la ligne de base, l’âge moyen était de 57 ans (avec une Déviation Standard [SD] 11 ans), 37 (42%) patients étaient des femmes, 25 (28%) patients étaient atteints de diabète de type 2. Le taux moyen de filtration glomérulaire était de 85 (SD 19) ml/min pour 1,73 m2, et la pression artérielle moyenne était de 175/98 (SD 16/14) mm Hg. À 36 mois, des changements significatifs en terme de pression artérielle systolique (-32 mm Hg ; Intervalle de Confiance [IC] 95% de -35,7 à -28,2) et diastolique (-14,4 mm Hg, de -16,9 à -11,9) étaient notés. Des chutes de 10 mm Hg ou plus en pression artérielle systolique étaient notées chez 69% des patients à 1 mois, 81% à 6 mois, 85% à 12 mois, 83% à 24 mois, et 93% à 36 mois. Une nouvelle sténose de l’artère rénale nécessitant la pose d’un stent et trois décès non liés à la RDN sont survenus au cours de la période de suivi.

Des changements en pression artérielle après RDN sont persistants à long terme chez des patients atteints d’une hypertension résistante aux traitements, avec une bonne sécurité. Prof Henri Krum PhD et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 7 novembre 2013

Financement : Ardian LLC / Medtronic Inc.

SourceThe Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

mercredi 23 octobre 2013

Point de Vue / Lettre: manque de données, aucune preuve scientifique solide

L'abus d'édulcorant aurait des incidences sur la santé
Source iconographique et légendaire: http://www.francesoir.fr/actualite/sante/edulcorants-nouveau-sur-sellette-66455.html
Pendant ces 50 dernières années, on a assisté à une augmentation sans précédent de la prévalence de l’obésité, du diabète de type II (T2D), de l’hypertension et des maladies cardiovasculaires, qui comptent parmi les causes de mortalité les plus importantes aux États – Unis. Simultanément, la disponibilité et la consommation d’édulcorants artificiels (AS pour Artificial Sweeteners dans le texte) s’est répandue à très grande vitesse, et le public a été conduit à la croyance selon laquelle la consommation d’AS est un moyen efficace de contrôle du poids corporel; et qu’il existe des preuves scientifiques solides attestant du rôle bénéfique des AS sur la santé.

La co-occurrence de l’augmentation de l’usage des AS et des données de santé mentionnées plus haut ne suggère pas forcément de lien de cause à effet : de fait, il difficile de croire que les AS fournissent une arme efficace dans le contrôle du poids corporel et de garantie de bonne santé. Mon article publié* a mis l’accent sur la faiblesse des arguments soutenant les effets prétendument bénéfiques des AS, fournit des données extraites d’études indiquant que les AS pourraient produire des effets métaboliques délétères, et présente un mécanisme par lequel lesdits effets délétères pourraient s’exprimer. J’ai conclu que les données récentes obtenues chez l’homme et les modèles de rongeurs de laboratoire ne fournissent que peu d’arguments en faveur des AS édulcorants de boissons [ASB(everages) dans le texte] dans la perte de poids corporel ou la prévention de problèmes de santé comme le T2D, le syndrome métabolique et les maladies cardiovasculaires ; et que les soi-disant « données actuelles » suggèrent plutôt une prise de précaution dans l’adoucissement dans l’alimentation, abstractions faites de la nature de l’édulcorant (artificiel ou non) et de sa propriété à fournir des calories directes ou non. (…). Susan E. Swithers, dans Trends in Endocrinology and Metabolism – 909, publication en ligne en avant – première, le 22 octobre 2013

*Swithers SE (2013) : Artificial Sweeteners produce the counterintuitive effect of inducing metabolic derangements. Trends. Endocrinol. Metab. 24, 431 - 441

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ