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mardi 12 juin 2018

#thelancetrespiratorymedicine #variantdegène #fibrosepulmonaireidiopathique #pirfenidone Analyses des variants modificateurs de protéines chez les gènes de la télomérase et leur association avec leur statut commun de variant du gène MUC5B chez des patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique : étude de séquençage du gène candidat

Tomodensitométrie thoracique d'un patient atteint de Fibrose Pulmonaire Idiopathique
Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:HR_tomography_of_the_chest_of_an_IPF_patient.jpg

Le risque de fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) possède une forte composante génétique. Des études montrent l’implication de variations au niveau de plusieurs loci, incluant TERT, des gènes possédant des propriétés surfactantes, et un polymporphisme à nucléotide simple au niveau CHR11P15 (rs35705950) dans la région intergénique entre TOLLIP et MUC5B. Des patients atteints de FPI qui présentent des allèles de prédisposition à des maladies au niveau de rs35705950 présentent une meilleure survie à partir du moment du diagnostic de PFI que les patients homozygotes pour les allèles « non à risque », alors que les patients porteurs de télomères plus courts présentent des durées de survie plus courtes. Notre but était d’évaluer si les variants modificateurs de protéines chez les gènes de régulation de la longueur des télomères sont présents en plus grand nombre chez les patients atteints de FPI homozygote pour les allèles « non à risque » au niveau de rs35705950.

Entre le 1er novembre 2014 et le 1er novembre 2016, nous avons examiné des échantillons de sang prélevés chez des patients d’ascendance européenne âgés de 40 ans ou plus atteints de FPI inclus dans trois essais cliniques  internationaux de phase 3 (INSPIRE, CAPACITY, ASCEND), dans un étude de phase 2 (RIFF), et dans des essais observationnels réalisés aux États-Unis (Registre des sujets atteints de Maladies Pulmonaires Interstitielle de la Clinique Vanderbilt, le Registre des Cohortes de sujets atteints de Maladies Pulmonaire Interstitielles de l’UCSF) à l’Institut Broad (Cambridge, MA, USA) et Human Longevity (San Diego, CA, USA). Nous avons également examiné des échantillons de sang prélevés chez des sujets non atteints de FPI dans plusieurs essais cliniques. Nous avons effectué des séquençages de génome entier afin d’évaluer la longueur des télomères et identifiant les variants de gènes modificateurs de protéines rares, stratifiés par génotype rs35705950. Nous avons aussi examiné des variations fonctionnelles rares chez les exons TERT et comparé la longueur des télomères et la progression de la maladie à travers les génotypes.

Nous avons examiné les échantillons de 1510 patients atteints de FPI et de 1870 contrôles non atteints de FPI. 30 (3%) patients sur 1 046 avec risque de maladie lié à un allèle, présentaient un variant fonctionnel rare dans TERT en comparaison des 34 (7%) patients sur 464 porteurs d’allèles non à risque (odds ratio [OR] 0.40 [Intervalle de Confiance -IC- 95% 0.24-0.66], p=0.00039).
Des analyses supplémentaires ont identifié une quantité plus importante de variants rares de gènes modificateurs de protéines chez les gènes PARN et RTEL1, et de rares variations chez TERC chez les patients atteints de FPI en comparaison des contrôles.
Nous avons amplifié notre étude de population pour fournir une meilleure estimation de la fréquence des variants rares dans ces quatre loci, et pour calculer la longueur des télomères. La proportion de patients avec au moins un variant rare de gène TERT, PARN, TERC, ou RTEL1 était plus élevée chez les patients atteints de FPI que chez les contrôles (149 (9%) sur 1 739 patients versus 205 [2%] sur 8 645 contrôles, p=2.44 x 10-8).
Les patients atteints de FPI et qui présentaient un variant, quel qu’en soit le gène concerné parmi les quatre gènes de télomérase identifiés, développaient des télomères qui étaient de 3.69 à 16.10 % plus courts que les patients sans variant dans aucun des quatre gènes ; et, de plus, présentaient un âge moyen de début de maladie plus précoce (65.1 ans [Déviation Standard -DS- 7.8] versus 67.1 ans [7.9], p=0.004).
Au niveau des bras placebo des essais cliniques, des télomères plus courts étaient associés à une progression plus rapide de la maladie (+1.7% de capacité vitale forcée par kb par an, p=0.002). Le pirfenidone a apporté des bénéfices, abstraction faite de la longueur des télomères. (p=4.24 x 10-8 pour une longueur de télomère inférieure à la médiane, p=0.0044 pour une longueur de télomère supérieure à la médiane).

Des variants de gènes modificateurs de protéines rares des gènes TERT, PARN, TERC, and RTEL1 sont présents en plus grand nombre chez les patients atteints de FPI par rapport aux contrôles, et, dans le cas de TERT, plus particulièrement chez les sujets sans allèle à risque au niveau du locus rs35705950. Cela suggère que de multiples facteurs génétiques contribuent au déclenchement de la FPI sporadique, pouvant impliquer des mécanismes de pathogénèse et de progression de la maladie distincts. Amy Dressen, MS, et al, dans The Lancet Respiratory Medicine, Early Online Publication, 8 juin 2018

Financement : Genentech, National Institutes of Health, Francis Family Foundation, Pulmonary Fibrosis Foundation, Nina Ireland Program for Lung Health, US Department of Veterans Affairs.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

vendredi 1 avril 2016

#thelancet #fibrosepulmonaireidiopathique #refluxgastrooesophagien #traitementantiacide #pirfenidone Traitement antiacide et évolution de la pathologie dans le cas de la fibrose pulmonaire idiopathique : analyse de données mutualisées

Radiographie du poumon d'un patient atteint de fibrose pulmonaire idiopathique. On observe la petite taille des poumons et l'opacification réticulo-nodulaire périphérique.
Source iconographique et légendaire:https://fr.wikipedia.org/wiki/Fibrose_pulmonaire_idiopathique 
Le reflux gastro-oesophagien représente un risque potentiel de développement et de progression de fibrose pulmonaire idiopathique (FPI). Notre but était de poursuivre des investigations des effets d’un traitement antiacide sur la progression de la maladie chez des patients randomisés contre placebo par le truchement d’une analyse de trois essais de phase3 d’évaluation des effets de la pirfenidone administrée chez des patients atteints de FPI.

Des patients atteints de FPI, issus de groupes placebo de trois essais pirfenidone (CAPACITY 004, CAPACITY 006, et ASCEND) ont été inclus dans cette analyse post-hoc. Nous avons analysé les effets de l’utilisation d’un traitement antiacide à partir de la ligne de base, pour ce qui est des fonctions pulmonaires, de la tolérance à l’exercice, la survie, l’admission à l’hôpital, et les évènements indésirables pendant 52 semaines avec ou sans ajustement tenant compte des facteurs potentiels de confusion. Le critère principal évalué, à savoir la progression de la maladie sur 1 an, était définie par une diminution de la capacité vitale forcée (CVF) de 10% ou plus, une diminution de la distance parcourue à l’occasion d’un test de marche de 6 minutes (DPTM6) de 50 m ou plus, ou le décès. Nous avons effectué les analyses de survie à l’aide de l’estimateur de Kaplan-Meier et les avons évaluées à l’aide du test logarithmique par rangs.

Sur 624 patients, 291 (47%) ont reçu un traitement antiacide et 333 (53%) n’en ont pas reçu. À 52 semaines, nous n’avons noté aucune différence significative entre les groupes pour ce qui est de la progression de la maladie (114 [39%] pour « thérapie antiacide » versus 141 [42%] pour « pas de thérapie antiacide », p=0. 4844). De la même façon, les taux n’ont pas différé entre les groupes pour ce qui est de la mortalité toutes causes confondues (20 [7%] versus 22 [7%], p=0.8947), de la mortalité liée à la FPI (11 [4%] versus 17 [5%] ; p=0.4251), la diminution de 10% ou plus en valeur absolue de la CVF (49 [17%] versus 64 [19%] ; p=0.4411), ou le changement moyen observé en CVF (%age prédit -4.9% [Déviation Standard -SD- 6.4] versus -5.5% [7.2], p=0.3355 ; volume observé -0.2 l [0.3], p=0.4238). Le taux d’admission à l’hôpital était plus élevé -de manière non significative, toutefois- dans le groupe traitement antiacide (65 [22%] versus 54 [16%] ; p=0.0522). Lorsque stratifiées par rapport à la ligne de base, ni la CVF (<70% ou ≥70%), ni la progression de la maladie, ni la mortalité, ni la CVF, ni la DPTM6, ni les admissions à l’hôpital n’ont différé entre les groupes. Les évènements indésirables étaient similaires entre le groupe « traitement » et le groupe « pas de traitement » ; cependant, le taux global d’infections (107 [74%] versus 101 [62%] ; p=0.0174) et les infections pulmonaires (20 [14%] versus 10 [6%] ; p=0.0214) étaient plus élevées chez les patients atteints de FPI avancée (c’est-à-dire avec CVF <70%) qui recevaient un traitement antiacide que les patients ne recevant pas de traitement antiacide.

Le traitement antiacide n’a pas amélioré les résultats chez les patients atteints de FPI et pourrait être potentiellement associé à un risque d’infections accru chez ceux atteints d’une maladie avancée. Prof Michael Kreuter, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 31 March 2016

Financement : F Hoffmann-La Roche


Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 17 juin 2014

Effet de la longueur des télomères sur la survie de patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique : étude observationnelle de cohorte avec validation indépendante

Les télomères sont figurés en rouge sur les chromosomes. (...). Les télomères sont des séquences génétiques qui chapotent les extrémités des chromosomes et protègent l'ADN. Leur taille se réduit au fur et à mesure des divisions cellulaires et reflète donc l'âge de la cellule.
Source iconographique et légendaire: http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/11/15/21528-depression-fait-vieillir-plus-vite
On a identifié des télomères de courte longueur dans un échantillon de patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique, toutefois, ce que cela signifie sur le plan clinique reste incertain. Notre but était de poursuivre des investigations afin d’établir si les patients montrant des télomères leucocytaires de longueur variée montraient des profils de survie différents.

Dans cette étude observationnelle de cohorte, nous avons recruté des patients atteints de pathologie pulmonaire interstitielle basés à Dallas, Texas, États – Unis d’Amérique du Nord (cohorte primaire), à Chicago, Illinois, États – Unis d’Amérique du Nord, et San Francisco, Californie,  États – Unis d’Amérique du Nord (cohorte de réplication). Nous avons obtenu des échantillons d’ADN de génome sur une population de sujets de contrôle de Dallas, Texas, constituée de manière aléatoire ; les conjoints des patients ont été également recrutés comme groupe de contrôle indépendant. Les longueurs de télomères ont été mesurées sur des échantillons d’ADN isolé à partir de sang périphérique prélevé au moment de l’évaluation préalable. Le critère principal d’évaluation était la survie sans transplantation (c’est-à-dire jusqu’au moment de la mort ou de la pratique d’une transplantation pulmonaire) dans la cohorte de Dallas. Les résultats ont été validés par les deux cohortes de fibrose idiopathique pulmonaire indépendantes (Chicago et San Francisco).

370 patients ont été recrutés pour constitution de la cohorte de Dallas entre le 17 juin 2003 et le 25 août 2011. Les 149 patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique ont montré des télomères de plus courte longueur que chez les 195 patients de contrôle sains (moyenne ajustée pour l’âge des taux log-transformés de télomères versus gène à copie unique) était de -0.16 [Déviation Standard SD 0.23] versus 0.00 [0.18] ; p<0.0001) ; cependant, les longueurs de télomères chez les patients de Dallas atteints de fibrose pulmonaire idiopathique (1.33 [DS 0.25]) étaient similaires à celles relevées chez les 221 patients diagnostiqués porteurs d’autres pathologies pulmonaires interstitielles (1.46 [0.24]) après ajustements pour l’âge, le sexe, et l’ethnicité (p=0.47). La longueur des télomères était associée de manière indépendante à la survie sans transplantation chez les patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique (Hazard Ration HR 0.22 [Intervalle de Confiance IC 95% 0.08-0.63] ; p=0.0048), mais pas pour les patients diagnostiqués porteurs d’autres pathologies pulmonaires interstitielle que la fibrose pulmonaire idiopathique (HR 0.73 [0.16-3.41] ; p=0.69). L’association entre la longueur des télomères et la survie des patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique était indépendante de l’âge, du sexe, de la capacité vitale, et de la capacité de diffusion du monoxyde de carbone ;  telle était la situation pour les deux cohortes de réplication indépendantes de fibrose pulmonaire idiopathique (Cohorte de Chicago, HR 0.11 [0.03-0.39], p=0.00066 ; cohorte de San Francisco, HR 0.25 [0.07-0.87], p=0.029).

Des télomères leucocytaires plus courts sont associés à une survie sur une période plus courte dans la fibrose pulmonaire idiopathique. Des études complémentaires seront nécessaires pour établir le seuil de pertinence de la longueur des télomères et comment ce biomarqueur pourrait influer sur la stratification du risque chez les patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique. Bridget D Stuart MD et al, dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant-première, 17 juin 2014

Financement: US National Heart, Lung and Blood Institute, National  Center for Advancing Translational Sciences, Harroun Family Foundation, and Nina Ireland Lung Disease Program.  

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

mardi 27 mai 2014

Fibrose pulmonaire idiopathique chez les bénéficiaires de Medicare* aux États – Unis, âgés de 65 ans et plus : incidence, prévalence, et survie 2001-2011

Le facteur de transcription Nrf2 joue un rôle clé dans la différenciation des fibroblastes pulmonaires et constitue donc une nouvelle cible  thérapeutique prometteuse dans la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI).
Source iconographique et légendaire: http://www.idf.inserm.fr/rubriques/actualites-scientifiques/les-breves-scientifiques
Les données publiées d’épidémiologie de fibrose pulmonaire idiopathique aux États-Unis sont peu nombreuses. Nous avons cherché à estimer l’incidence, la prévalence et le risque de mortalité par fibrose pulmonaire idiopathique chez les bénéficiaires de Medicare* aux États-Unis.

Nous avons fait usage d’un échantillon aléatoire de sujets correspondant à 5% des bénéficiaires de Medicare* (âgés de 65 ans et plus), obtenues au cours des années 2000-2011 comme source de données. La fibrose pulmonaire idiopathique était définie selon la 9ème édition de la Classification Internationale des Maladies, relative à la modification des codes de diagnostic. Nous avons estimé l’incidence annuelle et la prévalence cumulée de fibrose pulmonaire idiopathique, la médiane de survie des patients, et les facteurs de risque potentiels pour le diagnostic de la fibrose pulmonaire idiopathique et les décès relevés entre 2001 et 2011. Nous avons aussi estimé l’incidence et la prévalence utilisant des algorithmes plus restrictifs pour le diagnostic.

L’incidence annuelle de fibrose idiopathique pulmonaire au sein de la population Medicare* est restée stable entre 2001 et 2011, avec une estimation globale de 93.7 cas pour 100 000 personnes – années en 2001, à 494.5 cas pour 100 000 personnes en 2011. Parmi les patients appartenant à la population Medicare* nouvellement diagnostiqués (âge moyen 79.4 ans [Déviation Standard 7.2], 54% de femmes, 91% de caucasiens), la médiane de survie était de 3.8 ans (Intervalle de Confiance -IC- 95%). L’âge avancé et le sexe masculin étaient associés à une incidence plus élevée de maladie et une période de survie plus courte après diagnostic. Le risque de mortalité était plus bas chez les patients les plus récemment diagnostiqués (médiane de survie 3.3 ans [IC 95% 3.0-3.8 en 2001 versus 4.0 ans [3.8-4.5] en 2004).

Les données rendues ici montrent que l’incidence et la prévalence de la fibrose pulmonaire idiopathique chez les personnes âgées de 65 ans et plus aux États-Unis sont largement plus élevées en comparaison des données précédemment publiées, et que la prévalence de la maladie est en augmentation, y compris dans les sous-groupes construits selon des algorithmes plus restrictifs en termes de diagnostic. Toutefois, les patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique âgés de 65 ans et plus vivaient plus longtemps en 2011 que 10 ans auparavant, ce qui pourrait en partie expliquer l’augmentation continue de la prévalence de cette pathologie. Prof Ganesh Raghu MD et al, dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant – première, 27 mai 2014

* : Système d’Assurance Santé géré par le gouvernement  des États-Unis (Source : Wikipedia)

Financement : Biogen Idec

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ    

vendredi 14 juin 2013

Traitement anti-acide et progression de la maladie dans la fibrose pulmonaire idiopathique: une analyse de données extraites de trois essais randomisés

Représentation schématique de l'évolution potentielle des patients avec fibrose pulmonaire idiopathique. La majorité des patients suit un déclin fonctionnel progressif après le diagnostic (slowly progressive). D'autres patients ont des épisodes de dégradation clinique aigüe (acute exacerbations) qui précèdent et aussi parfois initient la phase terminale de la maladie (ces épisodes sont marqués par des flèches). une minorité de patients présentent une maladie évoluant sur une courte durée avec une maladie rapidement progressive (rapidly progressive). Copyright: American Thoracic Society. In Revue des Maladies Respiratoires Volume 28, Issue 4, April 2011, Pages 517 - 528
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0761842511000908
Un reflux gastro-oesophagien acide anormal est commun chez les patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) ; il est considéré comme un facteur de risque dans le développement d’une FPI. Des études rétrospectives ont montré une amélioration des résultats chez les patients recevant un traitement anti-acide. Le but de cette étude était de rechercher l’association entre traitement anti-acide et progression de la maladie chez des patients atteints de FPI.

Dans une analyse de données en provenance de trois essais randomisés contrôlés, nous avons identifié les patients atteints de FPI recevant le placebo. Des rapports de cas ont été choisis pour en tirer des données prospectives de diagnostic et de traitement de reflux gastro-oesophagien acide anormal dans chaque essai. Le paramètre principal était le changement estimé de capacité vitale forcée (CVF) à 30 semaines (suivi moyen) chez des patients prenant – ou ne prenant pas – d’inhibiteurs de la pompe à protons ou d’antagonistes des récepteurs à histamine H2 (anti-H2).

Sur les 242 patients désignés de manière aléatoire pour intégrer les groupes placebo des trois essais, 124 (51%) prenaient des inhibiteurs de la pompe à protons ou des anti-H2 au recrutement. Après ajustement sur le sexe, la CVF basale exprimée en pourcentage de celle prédite, et la capacité de diffusion pulmonaire du monoxyde de carbone exprimée en pourcentage de celle prédite ; les patients prenant un traitement anti-acide à la ligne de base ont montré une décroissance réduite de CVF à 30 semaines (-0,06 L ; Intervalle de Confiance – IC – 95% de -0,11 à -0,01) en comparaison de ceux ne prenant pas de traitement anti-acide (-0,12 L, de -0,17 à -0,08 ; différence : 0,07 L ; IC 95% 0-0,14 ; p=0,05)

Un traitement anti-acide pourrait être bénéfique aux patients atteints de FPI, du fait qu’il se confirme qu’un reflux gastro-oesophagien acide anormal semble contribuer à la progression de la maladie. Il est maintenant nécessaire de mettre en place des essais cliniques contrôlés d’étude des effets des traitements anti-acides. Joyce S Lee MD et al, in The Lancet Respiratory Medicine, Early Online Publication, 14 June 2013

Financement: National Institute of Health

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

mercredi 17 avril 2013

Variantes génétiques associées à une susceptibilité de fibrose pulmonaire idiopathique et mortalité: étude d’association pangénomique

Tomodensitométrie thoracique en coupes parenchymateuses millimétriques (a, au niveau de l'artère pulmonaire; b, au niveau des bases; c, reconstruction frontale): aspect de fibrose pulmonaire idiopathique avec opacités réticulaires, bronchectasies par traction, et distorsion architecturale. In La Presse Médicale Volume 37, Issue 11, November 2008, Pages 1581 - 1590
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S075549820800225X

La fibrose idiopathique pulmonaire (IPF) est une maladie dévastatrice, impliquant probablement plusieurs loci génétiques. Quelques rares variantes génétiques et un polymorphisme commun d’un nucléotide simple (SNP) de MUC5B ont été associés avec la maladie. Notre but était d’identifier les variantes génétiques communes associées à une susceptibilité et une mortalité propres à l’IPF.

Premièrement, nous avons effectué une étude d’association pangénomique en trois étapes (GWAS) : l’étape une était l’étude de découverte GWAS ; les étapes deux et trois étaient des études de comparaisons avec témoins appariés. Des échantillons d’ADN de patients européens et américains, atteints d’IPF et satisfaisant aux critères standard d’inclusion ont été recueillis à partir de prélèvements effectués dans plusieurs centres situés aux USA, pour chaque étape. Les données des sujets témoins européens et américains pour l’étape une ont été recueillies à partir d’une base de données génotypiques et phénotypiques ; le sujets témoins additionnels ont été recrutés à l’Université de Pittsburgh, afin d’augmenter les effectifs. Pour ce qui est des sujets témoins des phases deux et trois, nous avons récolté les données de sujets témoins européens et américains additionnels de même sexe, qui avaient été recrutés pour une autre étude. Les échantillons d’ADN provenant de patients et de sujets témoins ont subi un génotypage afin d’identifier les SNPs associés à l’IPF. Les SNPs identifiés au cours de l’étape une ont été transférés vers l’étape deux ; et les SNPs atteignant la significativité sur le plan pangénomique (p<5x10-8) lors de la méta-analyse, transférés vers l’étape trois. Trois séries de cas, pourvues de données de suivi, ont été sélectionnées lors des étapes un et deux de la GWAS, à l’aide d’échantillons accompagnés de données de suivi. Les analyses de mortalités ont été effectuées dans ces séries de cas afin d’étudier les SNPs associés à l’IPF et qui avaient atteint la significativité lors des méta-analyses des étapes un et deux. Finalement, nous avons obtenu de la part du Lung Genomics Research Consortium des profils de données d’expression génique provenant de poumons de patients atteints d’IPF, et en avons tiré des analyses de corrélation avec les génotypes SNP.

Dans l’étape une de GWAS (542 patients atteints d’IPF, 542 sujets témoins appariés aux cas par estimation d’ascendance génétique), nous avons identifié 20 loci. Six SNPs ont atteint la significativité sur le plan pangénomique à l’étape deux (544 patients, 687 sujets témoins) : trois SNPs TOLLIP (rs111521887, rs5743894, rs5743890) et un SNP MUC5B (rs35705950) à 11p15.5 ; un SNP MDGA2 (rs7144383) à 14q21.3 ; et un SNP SPPL2C (rs17690703) à 17q21.31. L’étape trois (324 patients, 702 sujets témoins) a confirmé les associations pour tous ces SNPs, sauf pour rs7144383. Le déséquilibre de liaison entre le SNP MUC5B (rs35705950) et les SNPs TOLLIP (rs111521887 [r2=0 ,07], rs5743894 [r2=0,16], et rs5743890 [r2=0,01] était faible. 683 patients de GWAS ont été inclus dans l’analyse de mortalité. Les sujets qui ont développé une IPF, malgré l’effet protecteur de l’allèle mineur TOLLIP de rs5743890, étaient porteurs d’un risque de mortalité augmenté (méta-analyse sur modèle à effet fixe : hazard ratio 1,72 [Intervalle de Confiance – IC – 95% 1,24-2,38] ; p=0,0012). L’expression de TOLLIP était diminuée de 20% chez les sujets porteurs de l’allèle mineur de rs5743890 (p=0,097), de 40% chez ceux porteurs de l’allèle mineur de rs111521887 (p=3,0x10-4), et de 50% chez ceux porteurs de l’allèle mineur de rs5743894 (p=2,93x10-5), en comparaison des porteurs homozygotes des allèles communs pour ces SNPs.

Les variantes nouvelles dans TOLLIP et SPPL2C sont associées à une susceptibilité à l’IPF. Une nouvelle variante de TOLLIP, rs5743890, est également associée à la mortalité. Ces associations, ainsi qu’une expression diminuée de TOLLIP chez les patients porteurs de SNPs TOLLIP, amplifient l’importance à accorder à ce gène. Prof Imre Noth MD et al, in The Lancet Respiratory Medicine, Early Online Publication, 17 April 2013

Financement: National Institute of Health (NIH); National Heart, Lung, and Blood Institute; Pulmonary Fibrosis Foundation; Coalition for Pulmonary Fibrosis; and Instituto de Salud Carlos III.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ