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jeudi 18 octobre 2018

#thelancethiv #VIH #prophylaxie Efficacité mesurée au niveau de la population d’un déploiement rapide et de grande ampleur de mesures prophylactiques avant exposition au VIH chez les hommes entretenant des relations sexuelles avec des hommes : étude prospective EPIC-NSW de cohorte

Le médicament antirétroviral TRUVADA est une combinaison de deux principes actifs : tenofovir et emtricitabine.
Source:  https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Truvada.JPG

La prophylaxie avant exposition au VIH (PrEP) est hautement efficace chez les hommes qui entretiennent des relations sexuelles avec des hommes (MSM) au niveau individuel, mais les données globales de population manquent. Nous avons examiné si le déploiement rapide et de grande ampleur de mesures prophylactiques avant exposition pouvait, dans le cadre d’une épidémie MSM, réduire l’incidence des infections par le VIH, au niveau d’une cohorte dont les patients la composant suivent une PrEP, et plus généralement au niveau de l’état le plus peuplé d’Australie, les Nouvelles Galles du Sud.

L’étude « Implémentation Élargie d’une PrEP dans les Communautés de Nouvelle Galles du Sud » est une étude prévoyant la mise en place d’une cohorte testant l’administration d’une coformulation tenofovir disoproxil fumarate et emtricitabine comme PrEP contre le VIH. Nous avons recruté des hommes homosexuels à haut risque, répertoriés au niveau d’un réseau de 21 cliniques situées en Nouvelle Galles du Sud. Nous faisons état de résultats relatifs aux critères principaux conjoints spécifiés à l’avance par le protocole, 12 mois après le recrutement des 3 700 participants : incidence intra-cohorte du VIH ; et changements observés en termes de diagnostic en Nouvelle Galles du Sud entre les périodes de 12 mois avant et après le déploiement des mesures PrEP. (…).

Nous avons recruté 3 700 participants en 8 mois, entre le 1er mars 2016 et le 31 octobre 2016. 3 676 (99%) étaient des hommes ; 3 534 (96%) d’entre eux étaient homosexuels et 149 (4%) étaient bisexuels. Leur âge médian était de 36 ans (Intervalle Interquartile [IQR] 30 – 45 ans). Dans l’ensemble, 3 069 (83%) participants se sont présentés à la visite prévue 12 mois ou plus après le recrutement. Deux hommes ont été infectés par le VIH sur une population de 4 100 personnes-années (incidence : 0.048 pour 100 personnes-années, Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.012-0.195). Les deux sujets concernés n’avaient pas adhéré à la PrEP. Les diagnostics de VIH chez les MSM en Nouvelles Galles du Sud ont décru au cours de l’étude : de 295 sujets positifs dépistés dans les 12 mois précédant le déploiement de la PrEP à 221 sujets dépistés dans les 12 suivant la mise en place de la PrEP (réduction du risque relatif [RRR] 25.1%, IC 95% 10.5-37.4). Une baisse de contamination a été observée à la fois en ce qui concerne les infections récentes par le VIH (de 149 à 102, RRR 31.5%, IC 95% de 11.3 à 47.3) et en ce qui concerne les autres diagnostics de VIH (de 146 à 119, RRR 18.5%, IC 95% de -4.5 à 36.6).

Le déploiement d’une PrEP était associé à une baisse rapide du nombre de diagnostics d’infections VIH dans l’état de Nouvelles Galles du Sud ; cette baisse étant plus importante pour ce qui est des infections récentes. Dans la perspective d’une approche combinée, le déploiement d’une PrEP de grande ampleur est efficace dans la diminution du nombre de nouvelles infections par le VIH au niveau d'une population. Prof Andrew E Grulich, PhD, et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant-première, 17 octobre 2018

Financement : Ministère de la Santé de Nouvelles Galles du Sud, Gilead Sciences

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 24 juillet 2017

#thelancethiv #VIH #prophylaxiepréexposition #tenofovirdisoproxilfumarate #emtricitabine #préservatif Efficacité, innocuité et effet sur le comportement sexuel d’une prophylaxie pré-exposition sur demande contre le VIH chez des hommes entretenant des relations sexuelles avec des hommes : étude de observationnelle de cohorte

Source iconographique :  https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Plaque_comm%C3%A9morative_Jean_DIOT_Bruno_LENOIR_-_Paris_2e_-_67_rue_Montorgueil.jpeg
Les données concernant les services pourvoyeurs de prophylaxie pré-exposition (PrEP) sont rares. Nous avons mis en place une étude de cohorte, afin d’évaluer son efficacité, son innocuité et ses effets sur le comportement sexuel.

Nous avons invité des hommes et des femmes transgenre qui entretiennent des relations sexuelles avec des hommes, précédemment recrutés dans l’essai ANRS IPERGAY randomisé et contrôlé par placebo dans sept sites (six en France et un au Canada), pour participer à l’essai de prolongation  avec distribution sur demande de tenofovir disoproxil fumarate (300mg) et emtricitabine (200 mg) à prendre avant et après le rapports sexuel. Nous avons évalué l’incidence du VIH et d’autres infections sexuellement transmises (STIs), l’adhésion au PrEP, l’innocuité et le comportement sexuel. Les analyses statistiques incluaient les comparaisons des proportions et incidence entre la phase randomisée de l’essai ANRS IPERGAY et la phase en ouvert, et tous les participants ont été inclus dans les analyses d’innocuité. (…).

Entre le 4 novembre 2014 et le 27 janvier 2015, nous avons recruté 361 participants. La médiane de suivi était de 18.4 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 17.7-19.1). Un participant, qui avait interrompu le suivi de la démarche PrEP a été infecté par le VIH. L’incidence de l’infection par le VIH était de 0.19 pour 100 personnes-années (Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.01-1.08), en comparaison de l’incidence de 6.60 pour 100 personnes-années (3.60-11.05) mesurée dans le groupe placebo de l’étude randomisée, indiquant une réduction relative de 97% (IC 95% 81-100) de l’incidence de l’infection par le VIH dans le groupe PrEP sur demande. Les participants ont utilisé une quantité médiane de 18 cachets de médicament à l’étude par mois (IQR 11-25), et à la visite de 6 mois, 240 (71%) des 336 participants étaient détectés positifs pour le tenofovir. Les événements gastro-intestinaux liés aux médicaments ont été rapportés par 49 participants (14%) (…). Seuls 4 participants (1%) ont interrompu la démarche PrPP; trois du fait d’une augmentation de la créatinine plasmatique. La proportion des participants la pratique de relations sexuelles sans préservatif à l’occasion de leur dernier rapport sexuel anal passif a augmenté de manière significative, passant de 77% (136 participants sur 176) à la ligne de base à 86% (66 participants sur 77) à 18 mois de suivi (p= 0.0004). L’incidence d’une première STI au cours de cette phase ouverte d’essai n’a pas montré de changement significatif en comparaison de l’incidence de première STI au cours de la phase randomisée (59.0 versus 49.1 pour 100 personnes-années, respectivement ; p=0.11).

La démarche de PrEP sur demande est d’une très haute efficacité pour ce qui est de la prévention des infections par le VIH, dans la population à haut risque des hommes ayant des relations avec des hommes ; elle représente donc une alternative à la démarche de PrEP quotidienne, amplifiant ce faisant les choix de prévention de l’infection par le VIH. Des niveaux élevés de STI résultant d’une faible utilisation du préservatif n’a pas affecté l’efficacité de la PrEP, mais justifie un dépistage plus fréquent. Prof Dr Jean-Michel Molina, MD, et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant-première, 23 juillet 2017

Financement : ANRS (France Recherche Nord and Sud Sida-HIV Hépatites), the Canadian HIV Trials Network, Fonds Pierre Bergé—Sidaction, Gilead Sciences, and the Bill & Melinda Gates Foundation.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ