Total des pages vues

Affichage des articles dont le libellé est MERS-CoV. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est MERS-CoV. Afficher tous les articles

mardi 30 septembre 2014

#mers-cov #ribavirine #interferon Ribavirine et interferon alfa-2a pour le traitement du syndrome respiratoire du Moyen-Orient sévère : étude rétrospective de cohorte

Depuis septembre 2012, l'OMS compte au total 102 cas confirmés d'infection par le MERS-CoV, dont 49 décès. AP/SIPA 29 août 2013
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20130829.OBS4878/coronavirus-8-nouveaux-cas-de-mers-cov-dont-2-deces.html
L’infection au coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) est associée à une mortalité élevée ; et il n’existe à ce jour de thérapie antivirale approuvée pour son traitement. Notre but était donc de comparer ribavirine et interferon alfa-2a comme traitements administrés à des patients atteints d’infection MERS-CoV ne bénéficiant que d’une thérapie de soutien.

Dans  cette étude rétrospective de cohorte, nous avons inclus des adultes (d’âge 16 ans) atteints d’infection MERS-CoV et de pneumonie confirmées par tests de laboratoire, nécessitant un soutien respiratoire par ventilation mécanique, et diagnostiqués entre le 23 octobre 2012 et le 1er mai 2014 à la Cité Médicale Militaire Prince Sultan (Riyadh, Arabie Saoudite). Tous les patients bénéficiaient d’une thérapie de soutien appropriée et étaient soumis à une étroite surveillance clinique et laboratoire ; mais les patients diagnostiqués après le 16 septembre 2013 recevaient également ribavirine per os (dont la dose était calculée en fonction de la clairance en créatinine, pendant 8-10 jours) et PEG-interferon alfa-2a (180 µg par semaine pendant 2 semaines). Le critère primaire d’évaluation était la survie à 14 jours et à 28 jours à partir de la date du diagnostic d’infection MERS-CoV. Nous avons utilisé les tests de χ2 et de Fisher pour l’analyse des variables nominales et le test de t pour l’analyse des variables continues.

Nous avons effectué l’analyse sur 20 patients qui ont reçu la ribavirine et l’interferon (groupe de traitement ; amorcé à l’issue de période médiane de 3 jours après le diagnostic) et 24 patients qui n’ont pas reçu les traitements. Les caractéristiques cliniques et laboratoires étaient similaires à la ligne de base entre les deux groupes, excepté pour ce qui est du nombre de neutrophiles qui était significativement plus bas dans le groupe comparateur (5.88 x 109/L [Déviation Standard -DS- 3.95] versus 9.88 x 109/L [6.63] ; p=0.023). 14 (70%) patients sur 20 patients du groupe traitements avaient survécu après 14 jours, en comparaison des sept (29%) patients sur 24 patients du groupe comparateur (p=0.004). Après 28 jours, six (30%) patients sur 20 et quatre patients (17%) sur 24, respectivement, avaient survécu (p=0.50). Les événements indésirables étaient similaires entre les groupes, à par la diminution en hémoglobine, qui était significativement plus élevée dans le groupe de traitement que dans le groupe comparateur (4.32 g/L [DS 2.47] versus 2.14 g/L [1.90] ; p=0.002).

La thérapie à base de ribavirine et d’interferon alfa-2a est associée à une survie significativement améliorée à 14 jours, mais pas à 28 jours. La poursuite d'études plus approfondies effectuées sur essais randomisés bien conçus est à recommander. Ali S Omrani FRCP et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant – première, 30 septembre 2014

Financement : aucun

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ  

vendredi 29 août 2014

Tropisme et réplication du coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient de dromadaire dans le tractus respiratoire humain : étude in-vitro et ex-vivo

Dans une étude publiée en ligne le 5 juillet 2013 dans la revue de médecine The Lancet , une équipe de l'institut Pasteur suggère que le virus MERS-CoV, dans sa forme actuelle, n'est pas capable de provoquer une épidémie globale.
Source iconographique et légendaire: https://www.pasteur.fr/ip/easysite/pasteur/en/press/our-press-releases
Le coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV) est une infection zoonotique à l’origine de pneumonies virales sévères ; il s’avère que les premiers cas identifiés concernent des sujets ayant résidé ou récemment voyagé en Péninsule Arabique ; cela représente une préoccupation majeure de santé publique. Une transmission limitée d’homme à homme, menant à quelques grappes de cas, a été rapportée. Le MERS-CoV a été identifié chez les dromadaires, mais la caractérisation phénotypique d’un tel virus est limitée. Notre but était de comparer des isolats de MERS-CoV de dromadaires d’Arabie Saoudite et d’Égypte avec un prototype humain de MERS-CoV, afin d’évaluer la capacité de réplication du virus et le tropisme cellulaire dans des cultures ex-vivo de bronche et de poumon humain.

Nous avons caractérisé des virus MERS-CoV chez des dromadaires d’Arabie Saoudite et d’Éypte, et les avons comparé avec une souche de référence de virus MERS-CoV humain. Nous avons étudié la cinétique de réplication virale et la capacité de réplication dans des cellules Vero-E6 (singe rhésus), le tropisme tissulaire dans des cultures ex-vivo de bronche et de poumon humain, l’induction par cytokine et chémokine, l’expression génique, et quantifié l’ARN viral dans des cellules Calu-3 (tractus respiratoire humain). Nous avons utilisé du tissu pseudo-infecté comme contrôle négatif pour les expérimentations effectuées sur modèle ex-vivo, et le virus de l’influenza A H5N1 comme contrôle positif pour les expériences d’induction par cytokine et chémokine sur cultures de cellules Calu-3.

Nous avons isolé trois souches chez le dromadaire, deux provenant d’Arabie Saoudite (Dromedary/Al-Hasa-KFU-HKU13/2013 [AH13] et Dromedary/ Al-Hasa-KFU-HKU19D/2013 [AH19D], et une provenant d’Égypte (Dromedary/Egypt-NRCE-HKU270/2013 [NRCE-HKU270]). Les souches MERS-CoV humaines et de dromadaire ont montré une capacité de réplication dans les cellules Vero-E6 et un tropisme respiratoire dans des cultures ex-vivo de tractus respiratoire humain similaires, et ont présenté une capacité de réponse à l’interféron semblable dans les cellules de la lignée Calu-3 dérivée du tractus respiratoire humain.

La similarité du tropisme viral et de la capacité de réplication du MERS-CoV humain et de dromadaire de la péninsule arabique, ainsi que celui des virus de dromadaires d’Égypte génétiquement divers, mesuré dans des cultures ex-vivo de tractus respiratoire humain, suggère que les virus de dromadaire d’Arabie Saoudite et d’Égypte représentent des agents infectieux pour l’homme. L’exposition à des virus MERS-CoV zoonotiques survient probablement au niveau d’une zone géographique s’étendant bien au-delà de la péninsule arabique. Renee W Y Chan PhD et al, dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant – première, 29 août 2014

Financement : King Faisal University, Egyptian National Research Centre, Hong Kong Food and Health Bureau, National Institute of Allergy and Infectious Diseases, and European Community Seventh Framework Program

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ     

mardi 17 décembre 2013

Coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère du Moyen Orient chez les chameaux : étude d’investigation de grande amplitude

Dans une étude publiée en ligne le 5 juillet 2013 par le journal médical The Lancet, une équipe de l'Institut Pasteur suggère que le coronavirus MERS-CoV ne peut, sous sa forme actuelle, permettre le développement d'une épidémie globale.
Source iconographique et légendaire:  http://www.pasteur.fr/ip/easysite/pasteur/en/press/our-press-releases
Le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère du Moyen-Orient (MERS-CoV) est la cause d’infections respiratoires du tractus respiratoire inférieur chez les humains. De précédentes études suggèrent que les chameaux représentent sont des réservoirs à virus. Nous avons testé la présence du MERS-CoV chez des chameaux élevés dans une ferme au Qatar, liée à deux cas d’infection détectés chez l’homme en octobre 2013.

Nous avons effectué des prélèvements nasaux, rectaux et sanguins chez tous les chameaux de cette ferme du Qatar. Nous avons soumis ces prélèvements à la RT-PCR, avec amplification du gène cible E (upE), du gène N de la nucléocapside, et du cadre de lecture ouvert 1a. Des échantillons ont été révélés positifs par PCR pour différents MERS-CoV spécifiques et ont permis d’identifier des séquences utilisées par la suite dans des analyses phylogénétiques comportant séquences provenant de cas humains liés et autres cas humains autres. Nous avons également testé la présence d’IgG dans des échantillons sériques de chameaux par immunofluorescence, par approche microarray, et par méthode in vitro de neutralisation virale.

Nous avons obtenu des échantillons provenant de 14 chameaux, le 17 octobre 2013. Nous avons détecté le MERS-CoV dans des prélèvements nasaux chez trois chameaux par trois opérations d’identification RT-PCR et de séquençage indépendants. La séquence nucléotidique d’un cadre de lecture ouvert de fragment 1a (940 nucléotides) ainsi qu’un fragment concaténaire de 4,2 kb étaient très similaires à un MERS-CoV provenant de deux cas humains survenus sur la même ferme et un isolat de MERS-CoV provenant de Hafr-Al-Batin. Huit prélèvements nasaux additionnels de chameaux se sont révélés positifs par au moins une amplification RT-PCR, mais n’ont pu être confirmé par séquençage. Tous les chameaux ont montré des pics de liaison {[MERS-CoV]-[anticorps anti-MERS-CoV]}, en bonne corrélation avec le titre d’anticorps neutralisants du MERS-CoV présent.

Notre étude fournit la confirmation virologique de la présence de MERS-CoV chez les chameaux, et suggère une contamination récente affectant à la fois les humains et les chameaux. Nous ne pouvons toutefois pas conclure si les personnes sur la ferme ont été contaminés par les chameaux ou vice versa ; ou s’il faut incriminer une troisième source de contamination. Bart L Haagmans et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant – première, 17 décembre 2013

Financements : Projets EMPERIE (contrat numéro 223498), ANTIGONE (contrat numéro 278976) de l’Union Européenne ; consortium VIRGO

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ