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mardi 9 mars 2021

#EbioMedicine #hyperinsulinisme #insulinorésistance #obésité Hyperinsulinisme et insulino-résistance chez les obèses peuvent se développer comme éléments d’une réponse homéostatique à une élévation des acides gras libres : étude mécanistique cas-témoin de cohorte basée sur la population

"Malbouffe" au Charlotte Regional Medical Center, Punta Gorda, Floride, USA
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/

 

Il est communément admis que les acides gras libres associés à l’obésité (FFA) causent une résistance à l’insuline et une hyperglycémie, représentant la force motrice conduisant vers l’hyperinsulinisme. Cependant, un hyperinsulinisme est observé chez des sujets présentant une glycémie normale ; ainsi, le paradigme mentionné ci-dessus devrait être réévalué.

Nous décrivons deux études : l’étude MD-Lipolysis, une étude cas-témoin d’investigation des mécanismes de la résistance à l’insuline avec obésité comme force motrice à l’aide d’une analyse systémique du métabolisme, de mesures de la lipolyse du tissu adipeux par microdialyse, et génomique du tissu adipeux ; et l’étude POEM, une étude de cohorte utilisée par valider les différences en métabolites circulants en relation avec l’adiposité et la résistance à l’insuline observées lors de l’étude MD-Lipolysis.

Chez les sujets obèses et résistants à l’insuline présentant une glycémie normale dans l’étude MD-Lipolyse, l’hyperinsulinisme était associé à des niveaux élevés de FFA. La lipolyse, évaluée par la mesure de la libération du glycérol par la masse adipeuse ou la surface des adipocytes, était similaire entre les sujets obèses et les sujets minces. Le tissu adipeux des sujets obèses présentait une réduction de l’expression des gènes de régulation de la lipolyse stimulée par la libération des catécholamines, du stockage des lipides, et une augmentation de l’expression des gènes présidant à la croissance hyperplasique. Dans l’étude POEM, les niveaux de FFA étaient élevés, plus spécialement chez les sujets en surpoids présentant une glycémie à jeun normale et des niveaux élevés de d’insuline et peptide C à jeun.

Chez les sujets obèses présentant une glycémie normale, des niveaux élevés de FFA circulants à jeun sont les indicateurs majeurs d’un dérèglement métabolique provoquant un hyperinsulinisme à jeun. Des niveaux élevés de FFA chez les sujets obèses et normoglycémiques s’expliquent mieux par l’augmentation de la masse adipeuse que par la résistance à l’insuline du tissu adipeux. Ces résultats soutiennent l’idée selon laquelle hyperinsulinisme et résistance à l’insuline peuvent se développer comme éléments d’une réponse adaptative à une adiposité et des FFAs augmentés.  Emanuel Fryk, et al, dans EBioMedicine – The Lancet -, publication en ligne en avant-première, 9 mars 2021

Financement : Swedish Research Council, the Diabetesfonden, Fondation Novo Nordisk, the Cancerfonden, Swedish-ALF-agreement

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 13 juillet 2017

#thelancetdiabetesandendocrinology #exclusif #diabètedetype1 #pompeàinsuline #glycémie Effet du recours à une pompe à insuline chez des adultes atteints de diabète de type 1 initialement traités à raison d’injections quotidiennes multiples d’insuline et soumis au monitorage continu de leur glycémie (DIAMOND) : étude multicentrique, randomisée, contrôlé

Insuline administrable par voie sous-cutanée, intraveineuse ou intramusculaire
Source iconographique: https://fr.wikipedia.org/wiki/Insuline
Le bénéfice du recours à un traitement à base de perfusion d’insuline (perfusion sous-cutanée continue ; CSII) chez des patients atteints de diabète de type I sous monitorage continu de leur glycémie (CGM) n’a pas encore été étudié. Notre but était d’évaluer les effets sur la glycémie lors d’un passage d’un traitement à raison d’injections quotidiennes multiples d’insuline (MDI) à un traitement CSII chez des adultes atteints de diabète de type 1 et placés sous CGM.

Dans cette étude multicentrique, randomisée, contrôlée, 75 adultes atteints de diabète de type 1 dans le groupe CGM de l’essai DIAMOND étaient répartis de manière aléatoire par le truchement du site internet de l’étude et à l’aide d’une séquence de randomisation générée par ordinateur, pour continuer le traitement MDI ou pour passer au traitement CSII, avec poursuite de la CGM, pendant 28 semaines. Le critère principal d'évaluation était la période de temps au cours de laquelle la glycémie se situait dans la fourchette 70-180 mg/Dl (3.9-10.0 mmol/L). (…).

Entre le 14 avril 2015 et le 5 mai 2016, 75 participants au total ont été répartis de manière aléatoire dans les groupes : [CGM + CSII ; 37 participants] et [CGM+MDI ; 38 participants]. Cette étude a été poursuivie jusqu’à son terme par 36 (97%) des 37 sujets du groupe CGM+CSII et 35 (92%) des 38 sujets de groupe CGM+MDI. La période moyenne de monitorage continu de la glycémie était de 6.7 jours par semaine (Déviation Standard [DS] 0.8) dans le groupe CGM+CSII et de 6.9 jours par semaine (0.3) dans le groupe CGM+MDI (p=0.86). Aucun participant du groupe CGM+CSII ayant poursuivi l’étude jusqu’au bout n’a interrompu le traitement CSII. 
Sur la période entière de suivi, la période moyenne au cours de laquelle la glycémie s’établissait dans la fourchette 70-180 mg/Dl (3.9-10.0 mmol/L) était de 791 minutes par jour (DS 157) dans le groupe CGM+CSII et de 741 minutes par jour (DS 225) dans le groupe CGM+MDI (différence intergroupe moyenne ajustée : 83 minutes, Intervalle de Confiance [IC] 95% 17-149 ; p=0.01). 
Les participants du groupe CGM+CSII ont présenté une plus grande diminution de glycémie moyenne par mesure continue CGM (p=0.005) et d’hyperglycémie (à partir de quatre mesures : p=0.007 pour une glycémie ˃ 180 mg/dL [˃10.0 mmol/L], p=0.02 pour une glycémie ˃ 250 mg/dL [13.9 mmol/L], p=0.04 pour une glycémie ˃ 300 mg/dL [˃16.6 mmol/L] p=0.02 pour l’aire sous la courbe calculée pour 180 mg/dL [10 mmol/L], mais aussi une augmentation de l’hypoglycémie par mesure continue CGM (p=0.0001 pour une glycémie < 70 mg/dL [<3.9 mmol/L], p=0.0002 pour une glycémie <60 mg/dL [<3.3 mmol/L], p=0.0009 pour une glycémie <50 mg/dL [<2.8 mmol/L], p=0.0002 pour l’aire sous la courbe calculée pour une glycémie de 70 mg/dL [3.9 mmol/L]. 
La moyenne du changement à 28 semaines en HbA1c à partir de la ligne de base était de 0.3% (DS 0.9 ; 3.3 mmol/mol [DS 9.8]) dans le groupe CGM+CSII et de 0.1% (0.4 ; 1.1 mmol/mol [4.4]) dans le groupe CGM+MDI (p=0.32). 
De l’hypoglycémie sévère est survenue chez un participant dans le groupe CGM+MDI, ainsi que de la cétoacidose diabétique et de l’hypoglycémie sévère chez un participant pour chaque événement, dans le groupe CGM+CSII.

Nos résultats indiquent que le contrôle d’une glycémie se situant dans la fourchette 70-180 mg/dL (3.9-10.0 mmol/L) est améliorée par le recours à un traitement CSII chez des adultes atteints de diabète de type 1. Cependant, l’hypoglycémie biochimique était également augmentée dans cette étude, ce qui est important à prendre en considération lors de la prise en compte de ces résultats dans la pratique clinique.  Dr Roy W Beck, MD, et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 12 juillet 2017

Financement : Dexcom


Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ  

vendredi 16 septembre 2016

#thelancetdiabetesandendocrinology #diabètedetype1 #glycémie #monitorage Monitorage en continu chez des patient atteints de diabète de type 1 et conscience altérée de leur hypoglycémie (IN CONTROL) : essai croisé randomisé en ouvert

Capteur de glycémie Enlite et pompe à insuline Minimed
Source iconographique: https://www.medtronicdiabetes.com/products/enlite-sensor
Les patients atteints de diabète de type 1 ont souvent une conscience altérée de leur hypoglycémie. Notre but était d’évaluer si un monitorage en continu de leur glycémie (MCG) permet une amélioration de la glycémie et empêche la survenue d’hypoglycémie sévère, en comparaison du monitorage classique de la glycémie par prélèvement autopratiqué (MGPA), chez cette population à haut risque.

Nous avons effectué cet essai croisé randomisé en ouvert (IN CONTROL) dans deux centres médicaux situés aux Pays Bas. Les patients éligibles étaient des patients diagnostiqués comme souffrant d’un diabète de type 1 selon les critères de l’American Diabetes Association (ADA), âgés de 18 ans à 75 ans, présentant une conscience altérée de leur hypoglycémie confirmée par un score de Gold ≥ 4, et traités soit par administration en continu d’insuline par voie sous-cutanée, soit par injections multiples quotidiennes d’insuline – avec au moins trois MGPAs par jour. Après le dépistage, un rappel des méthodes de gestion du diabète, et une phase préliminaire d’évaluation des données MCG de ligne de base d’une durée de 6 semaines, nous avons réparti les patients (1:1) à l’aide d’une séquence d’allocation générée par ordinateur (par blocs de quatre) pour être soumis à soit 16 semaines de MCG suivies de 12 semaines de rinçage et 16 semaines de MGPA, ou 16 semaines de MGPA suivies de 12 semaines de rinçage et 16 semaines de MGC (où la phase MGPA était le contrôle). Au cours de la phase MCG, les patients ont utilisé un système MCG fonctionnant en temps réel composé d’une pompe Paradigm Veo équipée d’un transmetteur MiniLink et d’un capteur de glucose Enlite (Medtronic, CA, USA). Au cours de la phase MGPA, les patients étaient équipés d’un dispositif masquant les données recueillies, composé d’un appareil de monitorage continu de glycémie iPro 2 et d’un capteur de glucose Enlite, n’affichant pas les données de glycémie en temps réel. Le nombre de mesures MGPA effectuées par jour et de dispositifs MCG en place n’étaient pas standardisés entre les patients, afin de mimer des conditions réelles de vie. Au cours des deux périodes d’intervention, les patients se sont rendus dans les centres pour y effectuer leurs visites de suivi tous les mois, et étaient soumis à des consultations par téléphone 2 semaines après chaque visite, visant à informer les investigateurs des évènements indésirables, des épisodes d’hypoglycémie, etc.. ayant pu survenir.
Le critère principal d’évaluation de l’étude était la différence moyenne en pourcentage de période de temps passé en état de normoglycémie (4-10mmol/L) sur les périodes totales d’intervention, analysé sur la population en intention de traiter. Le critère secondaire d’évaluation était la survenue d’hypoglycémie sévère nécessitant l’intervention d’un tiers. (…).

Entre le 4 mars 2013 et le 9 février 2015, nous avons recruté et réparti 52 patients de manière aléatoire : 26 ont été soumis à la séquence MCG-MGPA et 26 à la séquence MPGA-MCG. La dernière visite de patient a eu lieu le 21 mars 2016. La durée de la période sous normoglycémie était plus élevée sous MCG que sous MPGA : 65.0% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 62.8-67.3) versus 55.4% (53.1-57.7 ; différence moyenne 9.6%, IC 95% 8.0-11.2 ; p<0.0001), avec à la fois une baisse de la durée de la période en hypoglycémie (c’est-à-dire glycémie ≤3.9 mmol/L [6.8% versus 11.4%, différence moyenne 4.7%, 3.4-5.9 ; p<0.0001]) et de la durée de la période en hyperglycémie (c’est-à-dire glycémie > 10 mmol/L [28.2% versus 33.2%, différence moyenne 5.0% ; 3.1-6.9 ; p<0.0001]). Au cours de la période sous MCG, le nombre d’évènements hypoglycémiques sévères étaient plus bas (14 évènements versus 34 évènements, p=0.033). Cinq évènements indésirables autres qu' hypoglycémie sévère sont survenus au cours de l’essai, mais aucun n’a été imputé à l’intervention propre à l’essai en cours. De plus, aucun évènement indésirable d’intensité faible à modérée ne s’est révélée liée à l’essai en cours.

MCG a augmenté la durée de la période de temps passé en normoglycémie et a diminué l’hypoglycémie sévère chez les patients atteints de diabète de type 1 et de conscience altérérée de leur hypoglycémie, en comparaison de MPGA. Nos résultats soutiennent l’application du concept MCG chez cette population à haut risque. Dr Cornelis A J van Beers, MD, et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 15 septembre 2016

Financement : Eli Lilly et Sanofi

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 11 février 2014

Rôles émergents pour les cellules hématopoïétiques dans la pathobiologie des complications diabétiques

L'Association Française des Diabétiques (AFD), qui organise régulièrement (environ une fois par an) une semaine de prévention contre cette maladie chronique, estime à 700 000 le nombre de personnes en France qui sont diabétiques sans le savoir.
Source iconographique et légendaire: http://www.lemonde.fr/sante/article/2013/05/31/700-000-francais-diabetiques-sans-le-savoir_3421905_1651302.html
Les complications accompagnant une pathologie diabétique comprennent des évènements macrovasculaires, principalement du fait d’une athérosclérose accélérée, ainsi que des évènements microvasculaires atteignant l’œil (rétinopathie), le rein (néphropathie), et le système nerveux (neuropathie). Le point de vue classique est que l’altération des voies de signalisation biochimiques par des situations d’hyperglycémie sont à l’origine des dommages et à la mort causés aux cellules spécifiques des organes affectés. Il existe des indices émergents montrant que la maladie diabétique compromet la fonction de la moelle osseuse (MO), produisant des défauts au niveau des cellules souches, produisant un défaut de mobilisation des cellules souches hématopoïétiques. De plus, les cellules souches dysfonctionnelles dérivées de la moelle osseuse contribuent aux complications diabétiques. Partant du principe que les cellules de la moelle osseuse sont directement affectées par les complications dues au diabète, il est également notoire qu’elles participent au développement du diabète et de ses complications. La compréhension des mécanismes moléculaires sous-jacents peut mener au développement de thérapies nouvelles permettant de prévenir et/ou de traiter les complications diabétiques par le ciblage spécifique des éléments cellulaires responsables. Hideto Kojima, Jogoh Kim, and Lawrence Chan, dans Trends in Endocrinology and Metabolism-933, publication en ligne en avant-première, 4 février 2014


Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ