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lundi 13 décembre 2021

#thelancethaematology #leucémiemyéloïdechronique Ponatinib avec fludarabine, cytarabine, idarubicine et chimiothérapie par facteur de stimulation des colonies de granulocytes pour traitement des patients atteints de leucémie myéloïde chronique en phase blastique (MATCHPOINT) : un essai multicentrique de phase 1/2 à un seul bras

Le Glivec à révolutionné, au départ, la prise en charge de la leucémie myéloïde chronique.
Source iconographique et légendaire: https://fr.wikipedia.org/wiki/Leucémie_myéloïde_chronique

Les résultats des traitements pour les patients atteints de leucémie myéloïde chronique en phase blastique sont médiocres. La survie à long terme dépend de l'atteinte d'une deuxième phase chronique, suivie d'une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques (GCSH). Nous avons étudié si la nouvelle combinaison de l'inhibiteur de tyrosine-kinase ponatinib avec la fludarabine, la cytarabine, le facteur de stimulation des colonies de granulocytes et l'idarubicine (FLAG-IDA) pouvait améliorer la réponse et optimiser les résultats de la GCSH allogénique chez les patients atteints de leucémie myéloïde chronique en phase blastique. L'objectif était d'identifier une dose de ponatinib, qui, associée à FLAG-IDA, a montré une activité et une tolérance cliniquement significatives.

MATCHPOINT était un essai multicentrique continu de phase 1/2 réalisé dans huit centres financés par le programme britannique d'accélération des essais. Les participants éligibles étaient des adultes (âgés de ≥ 16 ans) atteints de leucémie myéloïde chronique en phase blastique avec chromosome Philadelphie positifs ou BCR-ABL1 positifs, convenant à une chimiothérapie intensive. Les participants ont reçu jusqu'à deux cycles de ponatinib avec FLAG-IDA. Les doses expérimentales de ponatinib par voie orale (administrées du jour 1 au jour 28 de FLAG-IDA) étaient comprises entre 15 mg un jour sur deux et 45 mg une fois par jour et la dose initiale était de 30 mg une fois par jour. La fludarabine intraveineuse (30 mg/m2 pendant 5 jours), la cytarabine (2 g/m2 pendant 5 jours) et l'idarubicine (8 mg/m2 pendant 3 jours) et le facteur de stimulation des colonies de granulocytes sous-cutanés (le cas échéant) ont été administrés selon aux protocoles locaux. Nous avons utilisé l’outil d’analyse innovant EffTox pour étudier l'activité et la tolérabilité du ponatinib-FLAG-IDA ; les critères d'évaluation principaux étaient la dose optimale de ponatinib répondant à des seuils d'activité prédéfinis (induction d'une deuxième phase chronique définie comme une réponse hématologique ou cytogénétique mineure) et la tolérabilité (toxicités dose-limitantes). Les analyses étaient planifiées en intention de traiter. Le recrutement de patients pour l’essai MATCHPOINT est à présent terminé ; les résultats finaux sont présentés.

Entre le 19 mars 2015 et le 26 avril 2018, 17 patients (12 hommes, cinq femmes) ont été recrutés, dont 16 étaient évaluables pour les critères de jugement co-primaires. La période médiane de suivi était de 41 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 36–48). Le modèle EffTox a pris en compte simultanément les réponses cliniques et les toxicités dose-limitantes, et a déterminé la dose optimale de ponatinib à 30 mg par jour, associée à FLAG-IDA. 11 (69%) des 16 patients étaient dans la deuxième phase chronique après un cycle de traitement. Quatre (25 %) patients ont présenté une toxicité dose-limitante (comprenant une cardiomyopathie et une augmentation de l'alanine aminotransférase de grade 4, une thrombose du sinus veineux cérébral, une augmentation de l'amylase de grade 3 et une augmentation de l'alanine aminotransférase de grade 4), répondant aux critères d'activité et de toxicité cliniquement pertinents. 12 (71%) des 17 patients ont subi une GCSH allogénique. Les événements indésirables non hématologiques de grade 3 à 4 les plus fréquents étaient l'infection pulmonaire (n=4 [24 %]), la fièvre (n=3 [18 %]) et l'hypocalcémie (n=3 [18 %]). Il y a eu 12 événements indésirables graves chez 11 (65 %) patients. Trois (18 %) patients sont décédés des suites d'événements liés au traitement (dus à une cardiomyopathie, une hémorragie pulmonaire et une aplasie de la moelle osseuse).

Ponatinib-FLAG-IDA peut induire une deuxième phase chronique chez les patients atteints de leucémie myéloïde chronique en phase blastique, ce qui représente une thérapie de sauvetage active pour faire le pont avec une GCSH allogénique. Le nombre de décès liés au traitement ne dépasse pas ce qui serait attendu dans ce groupe de patients à très haut risque recevant une chimiothérapie intensive. La méthode efficace EffTox est un modèle pour étudier de nouvelles thérapies dans les cancers ultra-orphelins. Prof Mhairi Copland, PhD, et al, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 11 décembre 2021

Financement : Blood Cancer UK et Incyte 

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

 

jeudi 9 décembre 2021

#thelancetoncology #axibabtageneciloleucel #lymphomenonhodgkinien Axicabtagene ciloleucel dans le lymphome non hodgkinien indolent en rechute ou réfractaire (ZUMA-5) : un essai de phase 2 multicentrique à un seul bras

Lymphome du manteau (moyen grossissement) de l'iléon terminal (...).
Source iconographique: https://fr.wikipedia.org/wiki/Lymphome_non_hodgkinien 

 

La plupart des patients atteints d'un lymphome non hodgkinien indolent à un stade avancé ont des rechutes multiples. Nous avons évalué la thérapie par lymphocytes T autologues anti - récepteur chimérique de l’antigène CD-19 (CAR) axicabtagene ciloleucel dans le lymphome non hodgkinien indolent en rechute ou réfractaire.

ZUMA-5 est un essai de phase 2 multicentrique à un seul bras mené dans 15 centres anticancéreux médicaux aux États-Unis et dans deux centres anticancéreux médicaux en France. Les patients étaient éligibles s'ils étaient âgés de 18 ans ou plus, atteints d’un lymphome non hodgkinien indolent confirmé histologiquement (lymphome folliculaire ou lymphome de la zone marginale) en rechute ou réfractaire, qui avaient déjà bénéficié d’au moins deux lignes de traitement (y compris un anti-CD20 monoclonal anticorps avec un agent alkylant), et qui présentaient un index de performance de l'Eastern Cooperative Oncology Group de 0 ou 1. Les patients ont subi une leucophorèse et ont reçu une chimiothérapie de conditionnement (cyclophosphamide à 500 mg/m2 par jour et fludarabine à 30 mg/m2 par jour aux jours -5, -4 et -3) suivi d'une seule perfusion d'axicabtagene ciloleucel (2 × 106 cellules CAR T par kg) au jour 0. Le critère d'évaluation principal était le taux de réponse globale (réponse complète et réponse partielle) évalué par un comité d'examen indépendant à l’aide du Classement de Lugano. L'analyse de l'activité principale a été effectuée après qu'au moins 80 patients traités pour un lymphome folliculaire aient été suivis pendant au moins 12 mois après la première évaluation de la réponse à la semaine 4 après la perfusion. Les analyses primaires ont été effectuées dans la population per protocole (c'est-à-dire les patients éligibles atteints de lymphome folliculaire qui ont eu 12 mois de suivi après l'évaluation de la première réponse et les patients éligibles atteints d'un lymphome de la zone marginale qui ont eu au moins 4 semaines de suivi après infusion d'axicabtagene ciloleucel). Des analyses de sécurité ont été effectuées chez des patients ayant reçu une perfusion d'axicabtagene ciloleucel. Le recrutement de patients pour cette étude (…) est clos.

Entre le 20 juin 2017 et le 16 juillet 2020, 153 patients ont été inclus et ont subi une leucophérèse, et l'axicabtagene ciloleucel a été synthétisé avec succès pour tous les patients inscrits. À la date de clôture des données (14 septembre 2020), 148 patients avaient reçu une perfusion d'axicabtagene ciloleucel (124 [84 %] avaient un lymphome folliculaire et 24 [16%] un lymphome de la zone marginale). Le suivi médian pour l'analyse principale était de 17,5 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 14,1–22,6). Parmi les patients éligibles pour l'analyse principale (n=104, dont 84 avaient un lymphome folliculaire et 20 un lymphome de la zone marginale), 96 (92 % ; Intervalle de Confiance [IC] 95 % 85-97) ont présenté une réponse globale et 77 (74 %) eu une réponse complète. Les événements indésirables de grade 3 ou pire les plus courants étaient les cytopénies (104 [70 %] sur 148 patients) et les infections (26 [18 %]). Un syndrome de libération de cytokines de grade 3 ou plus est survenu chez dix (7 %) patients et des événements neurologiques de grade 3 ou 4 sont survenus chez 28 (19 %) patients. Des événements indésirables graves (…) sont survenus chez 74 (50 %) patients. Des décès dus à des événements indésirables sont survenus chez quatre patients (3 %), dont l'un a été jugé lié au traitement (défaillance multisystémique).

L’axicabtagene ciloleucel a montré des taux élevés de réponses durables et avait un profil d'innocuité gérable chez les patients atteints d'un lymphome non hodgkinien indolent en rechute ou réfractaire. Carol A Jacobson, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 8 décembre 2021

Financement : Kite, filiale de Gilead

Source : The Lancet Online / Préparation post : NZ

jeudi 10 octobre 2019

#thelancethaematology #leucémiemyéloïde #treosulfan #busulfan #fludarabine [Treosulfan ou Busulfan] plus Fludarabine comme traitement de préparation à une transplantation allogénique de cellules souches hématopoïétiques chez des patients atteints de leucémie myéloïde aigue ou syndrome myélodysplasique (MC-FludT.14/L) : essai de phase 3 randomisé de non-infériorité

Tumeur myélodysplasique de la rate
Trait rouge: rate
Trait vert: rein
Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tumor_Myelodysplastic_Spleen.JPG

Les améliorations à apporter dans les régimes médicamenteux de préparation à une transplantation allogénique de cellules souches hématopoïétiques (HSCT) représentent des besoins médicaux non satisfaits à l’heure actuelle auprès des patients âgés en état de comorbidités, atteints de leucémie myéloïde aigue ou de syndrome myélodysplasique. Notre but était d’évaluer l’efficacité et l’innocuité du conditionnement à l’aide de l’administration de treosulfan plus fludarabine en comparaison de l’administration à intensité réduite de busulfan plus fludarabine dans cette population.

Nous avons réalisé un essai ouvert de non-infériorité de phase 3, randomisé, dans 31 centres de transplantation situés en France, Allemagne, Hongrie, Italie, et Pologne. Les patients éligibles étaient âgés de 18 ans à 70 ans inclus, étaient atteints de leucémie myéloïde aigue en première rémission ou en rémission complète consécutive (numération des blastes < 5% dans la moëlle osseuse) ou de syndrome myélodysplasique (numération des blastes < 20% dans la moëlle osseuse), présentant un index de Karnofsky de 60% ou plus, et étaient admissible à une HSCT allogénique (…). Les patients étaient répartis au hasard (1:1) pour recevoir 10 g/m2 par jour de treosulfan par voie intraveineuse sur 2h, pendant 3 jours (jours -4 à -2) ou 0.8 mg /kg de busulfan par voie intraveineuse sur 2h, à 6h d’intervalle aux jours -4 et -3.  Les deux groupes ont reçu 30 mg / m2 de fludarabine par jour pendant 5 jours (jours -6 à -2). Le critère principal était la survie sans évènement deux ans après l’intervention HSCT. La marge de non-infériorité était un hazard ratio (HR) de 1.3 . L’efficacité était évaluée chez tous les patients qui avaient reçu un traitement et qui avaient bénéficié de la transplantation, et l’innocuité chez tous les patients qui avaient reçu le traitement. (…).

Entre le 13 juin 2013 et le 3 mai 2016, 476 patients ont été recrutés (les 240 patients qui ont rejoint le groupe busulfan ont été transplantés et ont reçu le traitement intraveineux ; et parmi les 221 patients qui ont rejoint le groupe treosulfan, 221 ont reçu le traitement intraveineux et 220 ont été transplantés). A la deuxième analyse intermédiaire programmée à l’avance (9 novembre 2016), l’essai était interrompu du fait qu’il avait satisfaisait au critère principal. 
Ici, nous présentons l’analyse confirmatoire finale (date de fermeture des données : 31 mai 2017). La médiane de suivi était de 15, 4 mois (Intervalle Interquartile -IQR- 8.8-23.6) chez les patients traités par treosulfan et de 17.4 mois (6.3-23.4) pour ceux traités par busulfan. La survie sans évènement à deux ans était de 64.0 % (Intervalle de Confiance - IC - 95% 56.0-70.9) dans le groupe treosulfan et de 50.4 % (42.8-57.5) dans le groupe busulfan (HR 0.65 [IC 95% 0.47-0.90] ; p<0.0001 pour la non-infériorité, p=0.0051 pour la supériorité). 
L’évènement indésirable de grade 3 ou plus le plus fréquemment rapporté était résultats anormaux de chimie du sang (33 [15%] patients sur 221 dans le groupe treosulfan versus 35 [15%] patients sur 240 dans le groupe busulfan) et troubles gastrointestinaux (24 [11%] patients versus 39 [16%] patients). Des évènements indésirables graves étaient rapportés chez 18 (8%) patients dans le troupe treosulfan et 17 (7%) patients dans le groupe busulfan. Les causes de décès étaient généralement liés à la transplantation.

Le treosulfan était non-inférieur au busulfan lorqu’utilisé en combinaison avec la fludarabine comme régime médicamenteux de préparation à une HSCT allogénique, pratiquée chez des patients en état de comorbidités atteints de leucémie myéloïde aigue et de syndrome myélodysplasique. Ces résultats améliorés chez les patients bénéficiant du régime de traitement treosulfan-fludarabine suggère son potentiel pour devenir un traitement standard préparatif dans cette population. Prof Dietrich Wilhelm Beelen, MD, et al, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 9 octobre 2019.

Financement : Medac GmbH

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 14 avril 2015

#thelancet #leucémielymphoïdechronique #LLC #chlorambucil #ofatumumab #fludarabine Chlorambucil plus ofatumumab versus chlorambucil seul chez des patients atteints de leucémie lymphoïde chronique non préalablement traités

Rosette immunoblastique dans une leucémie lymphoïde aiguë
Source iconographique et légendaire:http://www.inserm.fr/50-ans/videos/la-leucemie-ennemie-redoutable-dans-les-annees-60  
Le traitement des patients atteints de leucémie lymphoïde chronique et qui sont déjà âgés ou présentant des comorbitités est un défi, car les chimioimmunothérapies à base de fludarabine sont pour la plupart, non envisageables. Le chlorambucil reste le traitement standard dans beaucoup de pays. Notre but était d’étudier si l’adjonction d’ofatumumab au chlorambucil pouvait mener à de meilleurs résultats cliniques que ceux obtenus sous chlorambucil seul, tout en respectant la tolérance chez des patients pour lesquels il n’existe que peu d’option de traitements.

Nous avons effectué une étude de phase 3 randomisée en ouvert, chez des patients atteints de leucémie lymphoïde chronique naïfs de traitement préalable dans 109 centres situés dans 16 pays. Nous avons inclus des patients dont la maladie était en évolution, chez qui un traitement à base de fludarabine n’était pas possible. Nous avons réparti les patients de manière aléatoire (1:1) pour recevoir chlorambucil per os (10 mg/m2) aux jours 1-7 d’un traitement de 28 jours ou chlorambucil selon le même calendrier + ofatumumab par voie intraveineuse (cycle 1 : 300 mg au jour 1 et 1000 mg au jour 8 ; cycles suivants : 1000 mg au jour 1) pour une durée de trois à 12 cycles. L’attribution des traitements a été réalisée par liste de randomisation générée par ordinateur à la société GlaxoSmithKline ; la randomisation a été stratifiée par blocs de deux, par âge, stade de la maladie, et statut de performance. Le critère principal d’évaluation était la survie sans progression de la maladie dans la population en intention de traiter ; ladite évaluation a été réalisée de fait par un comité d’examen indépendant dont les membres n’avaient pas accès au tableau de randomisation. (…).

Nous avons recruté 447 patients d’âge médian 69 ans (éventail d’âge : 35 ans à 92 ans). Entre le 22 décembre 2008 et le 26 mai 2011, nous avons réparti de manière aléatoire 221 patients pour recevoir chlorambucil + ofatumumab et 226 patients pour recevoir chlorambucil seul. La médiane de survie sans progression de la maladie était de 22.4 mois (Intervalle de Confiance [IC] 95% 19.0-25.2) dans le groupe de patients recevant chlorambucil + ofatumumab, en comparaison de la médiane de survie sans progression de la maladie de 13.1 mois observée dans le groupe de patients recevant chlorambucil seul (hazard ratio 0.57, IC 95% 0.45-0.72 ; p<0.0001). Les événements indésirables de grade 3 ou plus étaient plus fréquents dans le groupe chlorambucil + ofatumumab (109 [50%] patients ; versus 98 [43%] chez ceux recevant chlorambucil seul), neutropénie était l’événement indésirable le plus fréquemment  rencontré (56 [26%] versus 32 [14%]). Les infections de grade 3 ou plus ont montré des fréquences similaires dans les deux groupes. Les événements indésirables liés à la perfusion de médicament ont été rapportés chez 22 (10%) patients recevant chlorambucil + ofatumumab. Cinq patients (2%) sont décédés pendant le traitement dans chaque groupe.

L’adjonction d’ofatumumab au chlorambucil a mené à d’importantes améliorations cliniques, avec un profil d’effets secondaires gérable chez des patients atteints de leucémie lymphoïde chronique, âgés ou présentant des comorbidités. Le cocktail chlorambucil + ofatumumab représente donc une option de traitement importante chez ces patients ne pouvant pas tolérer de traitement de plus grande intensité. Prof Peter Hillmen, MB ChB, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 13 avril 2015

Financement : GlaxoSmithKline, Genmab A/S

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ   

lundi 13 octobre 2014

#leucémie #CD19-CAR #celluleT #fludarabine #cyclophosphamide Cellules T exprimant des récepteurs à l’antigène chimérique CD19 pour la leucémie lymphoblastique aigüe chez les enfants et les jeunes adultes : essai de phase 1 à dose croissante

a. Les CARs incluent habituellement un domaine d'activation des cellules T, un ou plusieurs domaines co-stimulateurs, une région charnière, un domaine transmembranaire s'étendant sur la membrane cellulaire, un fragment antigénique de reconnaissance habituellement dérivé d'un anticorps. b. Shéma représentant une cellule un antigène CD19-CAR reconnaissant une cellule CD19+. Abréviation: CAR, récepteur antigénique chimérique
Source iconographique et légendaire: http://www.nature.com/nrclinonc/journal/v10/n5/fig_tab/nrclinonc.2013.46_F1.html
Le récepteur antigénique chimérique (CAR)  sur cellules T modifiées exprimant CD19 a montré une activité chez des patients atteints de leucémie lymphoblastique aigüe et de lymphome de cellule B, toutefois ; la faisabilité, la toxicité et les taux de réponse de patients recrutés et soumis des traitements lourds et évalués en essai clinique sur population en intention de traiter n’ont pas été rapportés. Notre but était de vérifier la faisabilité, la toxicité et la dose maximale tolérée, le taux de réponse et les corrélats en termes de biologie de la réponse chez des enfants et jeunes adultes atteints de pathologies malignes des cellules B traités avec des cellules T CD19-CAR.

Pour cette étude de phase 1 à dose croissante, des enfants et jeunes adultes (âge : de 1 à 30 ans) atteints de leucémie aigüe lymphoblastique ou lymphome non hodgkinien récidivants ou réfractaires ont été recrutés.  Des cellules T autologues ont été modifiées par un processus d’une durée de onze jours pour exprimer  un CD19-CAR incorporant une chaîne variable anti-CD19 à chaîne unique et deux domaines de signalisation TCR zeta et CD28. Tous les patients ont reçu de la fludarabine et de la cyclophosphamide avant une perfusion unique de cellules T CD19-CAR. Un protocole standard 3 + 3 a été appliqué pour évaluation de la dose maximale tolérée, les patients ont reçu soit 1 x 106 cellules T CAR transduites par kg (dose 1), 3 x 106 cellules T transduites par kg (dose 2), ou la totalité des cellules T CAR produites si la quantité de  cellules disponibles générées n’atteignait pas la dose définie à tester.  Après la phase de croissance de dose, une cohorte d’expansion a été mise en place pour administration de la dose maximale tolérée trouvée. (…).

Entre le 2 juillet 2012 et le 20 juin 2014, 21 patients (dont huit qui avaient déjà subi une greffe allogénique  de cellules hématopoïétiques au préalable) ont été recrutés et perfusés avec des cellules T CD19-CAR ; la dose de cellules à administrer n’a pu être générée chez deux patients (taux de fiabilité : 90%). Tous les patients recrutés ont été évalués pour ce qui est de leur réponse biologique. La dose maximale tolérée a été évaluée à 1 x 106 cellules T CD19-CAR par kg. Tous effets toxiques observés se sont révélés réversibles, le plus grave étant un syndrome de relâchement de cytokine de grade 4, survenu chez trois (14%) sur 21 patients (Intervalle de Confiance [IC] 95% 3.0-36.3). Les événements indésirables non – hématologiques de grade 3 les plus fréquents étaient fièvre (neuf [43%] sur 21 patients), hypocalcémie (neuf [43%] sur 21 patients), fièvre et neutropénie (huit [38%] sur 21 patients), et syndrome de relâchement de cytokine (trois [14%] sur 21 patients).

La thérapie par administration de cellules T CD19-CAR est applicable, sûre, et montre une activité anti-leucémique chez les enfants et les jeunes adultes atteints de leucémie lymphoblastique aigüe avec cellules B résistantes à la chimiothérapie. Toutes les toxicités observées se sont révélées réversibles ; aucune aplasie prolongée des cellules B n’a été rapportée. Daniel W Lee MD et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 13 octobre 2014

Financement : National Institutes of Health Intramural funds and St Baldrick's Foundation.


Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

lundi 12 mai 2014

Rituximab après traitement de conditionnement en cas de lymphome et transplantation de cellules souches allogéniques pour le traitement d’un lymphome non-Hodgkinien, récidivant et réfractaire agressif (SDHNHL R3) : essai de phase 2, ouvert et randomisé

Lymphome pulmonaire. Copyright Inserm / L Guillevin
La transplantation de cellules souches allogéniques n’a eu qu’un succès limité jusqu’à présent, lorsqu’ appliquée chez des patients atteints de lymphome agressif récidivant et réfractaire des cellules B ou des cellules T. Nous avons poursuivi des investigations sur l’effet de l’addition de rituximab au traitement prophylactique contre la maladie du greffon contre l’hôte après transplantation, et estimé la survie globale sous traitement de conditionnement intensif myélo-ablatif contre le lymphome.

Nous avons effectué cette étude de phase 2 ouverte et randomisée dans sept centres de transplantation situés en Allemagne. Nous avons recruté des patients atteints de lymphome agressif primaire et réfractaire des cellules B ou des cellules T, de récidive précoce (<12 mois après un traitement de première intention), ou récidivant après transplantation autologue. Le conditionnement à la fludarabine (125 mg/m2), busulfan (12 mg/kg per os ou 9.6 mg/kg par voie intraveineuse), et cyclophosphamide (120 mg/kg) a été suivi d’une transplantation allogénique de cellules souches. Les patients ont été assignés de manière aléatoire (1:1) pour recevoir rituximab (375 mg/m2 aux jours 21, 28, 35, 42, 175, 182, 189, et 196) ou non. L’allocation a été effectuée à l’aide d’une séquence générée par ordinateur ; les patients ont été stratifiés par sous-type histologique (lymphome des cellules B versus lymphome des cellules T) et la compatibilité du donneur (HLA identique versus HLA différente). Les investigateurs et les patients avaient accès au tableau de randomisation. Les critères primaires d’évaluation étaient l’incidence de maladie de greffon contre l’hôte aigüe de grade 2-4 dans chaque groupe de traitement et la survie globale à un an dans chacun des groupes combinés. Toutes les analyses ont été faites sur population en intention de traiter. (…).

Entre le 16 juin 2004 et le 24 mars 2009, nous avons dépisté 86 patients en avons recruté 84 ; 82 ont été répartis de manière aléatoire dans chacun des groupes. L’incidence cumulée de maladie du greffon contre l’hôte aigüe de grade 2-4 était de 46% (Intervalle de Confiance -IC- 95% 32-62) dans le groupe rituximab et de 42% (IC 95% 29-59) dans le groupe sans rituximab (hazard ration [HR] 0.91, IC 95% 0.52-1.60 ; p=0.74). La survie globale à un an pour l’étude sur population totale incluse dans l’étude était de 52% (IC 95% 41-62). Des effets toxiques hématologiques de grade 4 et alopécies de grade 3 sont survenus chez tous les patients. Les effets toxiques non-hématologiques de grade 5 étaient pneumonie (neuf cas dans le groupe sans rituximab versus 10 dans le groupe rituximab) et autres infections (sept versus quatre).

Le traitement de conditionnement myélo-ablatif contre le lymphome développé ici se révèle prometteur chez des patients atteints de lymphome agressif des cellules B et des cellules T. Cependant, l’adjonction de rituximab n’a eu d’influence d’incidence ni sur la maladie du greffon contre l’hôte, ni sur la survie globale. Bertram Glass MD et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant – première, 12 mai 2014

Financement : Hoffmann-La Roche, Amgen, Astellas Pharma

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ