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lundi 6 décembre 2021

#thelancetchildandadolescenthealth #pédiatrie #cancer #infection #neutropéniefébrile Dérivation d'un arbre de décision et validation externe d'une nouvelle règle de décision clinique (DISCERN-FN) pour prédire le risque d'infection sévère au cours de la neutropénie fébrile chez les enfants traités pour un cancer

Frottis sanguin (...) montrant une neutropénie importante.
Source icongraphique et légendaire:https://fr.wikipedia.org/wiki/Neutropénie

 

En 2017, des recommandations internationales ont proposé une nouvelle prise en charge de la neutropénie fébrile chez les enfants atteints de cancer, adaptée au risque d'infection sévère par des règles de décision clinique (RDC). Jusqu'à présent, aucune des RDCs proposée n'a été suffisamment performante dans les pays à revenu élevé pour être utilisée dans la pratique clinique. Notre étude visait à construire et valider une nouvelle RDC (DISCERN-FN) pour prédire le risque d'infection sévère chez les enfants atteints de neutropénie fébrile.

Nous avons réalisé deux études prospectives. Premièrement, une étude de dérivation prospective a inclus tous les épisodes de neutropénie fébrile chez les enfants (âgés de moins de 18 ans) avec un diagnostic de cancer et recevant un traitement pour celui-ci qui ont été admis pour un épisode de neutropénie fébrile ; à l'exclusion des patients déjà traités par antibiotiques pour cet épisode, fébrile neutropénie non induite par chimiothérapie, ceux recevant des soins palliatifs, et ceux ayant une allogreffe de cellules souches depuis moins d'un an, du 1er avril 2007 au 31 décembre 2011 dans deux centres de cancérologie pédiatrique en France. Nous avons recueilli les antécédents médicaux des enfants, ainsi que des données cliniques et de laboratoire, et analysé leurs associations avec une infection grave. Le logiciel Sipina a été utilisé pour dériver la RDC en tant qu'arbre de décision. Deuxièmement, une étude de validation prospective, nationale et externe a été réalisée dans 23 centres du 1er janvier 2012 au 31 mai 2016. Le critère principal d’évaluation était la présence d’une infection sévère, définie par une bactériémie, une culture bactérienne positive provenant d'un site habituellement stérile, une infection à fort potentiel d'extension, ou une infection fongique invasive. La RDC a été appliquée a posteriori à tous les épisodes pour évaluer sa sensibilité, sa spécificité et son rapport de vraisemblance négatif.

L'ensemble de dérivation comprenait 539 épisodes de neutropénie fébrile (270 épisodes chez des patients atteints d'un cancer du sang [âge médian 7,5 ans, Intervalle Interquartile -IQR- 3,7–11,2 ; 158 (59 %) garçons et 112 (41 %) filles] et 269 chez patients atteints de tumeurs solides [âge médian 6,6 ans, IQR 2,9–14,2 ; 140 (52 %) garçons et 129 (48 %) filles]. Les variables significatives introduites dans l'arbre de décision étaient le type de cancer (tumeur solide versus cancer du sang), l'âge, la chimiothérapie à haut risque, le niveau de fièvre, la concentration en protéine C réactive (24 à 48 h après l'admission) et la numération leucocytaire et plaquettaire et procalcitonine (à l'admission et 24 à 48 h après l'admission). Pour l'ensemble de dérivation, la sensibilité de la RDC était de 98 % (Intervalle de Confiance [IC] 95 % 93–100), sa spécificité de 56 % (51–61) et le rapport de vraisemblance négatif de 0,04 (0,01–0,15). 1806 épisodes de neutropénie fébrile ont été analysés dans l'ensemble de validation (âge moyen 8,1 ans [Déviation Standard -DS- 4,8], 1014 (56 %) garçons et 792 (44 %) filles), dont 332 (18 %, IC à 95 % 17 –20) étaient liés à une infection grave. Pour l'ensemble de validation, le RDC avait une sensibilité de 95 % (IC à 95 % 91-97), une spécificité de 38 % (36-41) et un rapport de vraisemblance négatif de 0,13 (0,08-0,21). Notre RDC a réduit le risque d'infection grave à une probabilité post-test de 0,8 % (IC à 95 % 0,2–2,9) dans l'ensemble de dérivation et de 2,4 % (1,5–3,9) dans l'ensemble de validation.

L'utilisation de notre RDC a considérablement réduit le risque d'infection grave après les tests dans les groupes de dérivation et de validation, ce qui suggère que ce RDC améliorerait suffisamment la pratique clinique pour être introduit dans des contextes appropriés. Mathilde Delebarre, PhD, et al, dans The Lancet Child & Adolescent Health, publication en ligne en avant-première, 3 décembre 2021.

Financement : Ligue Nationale contre le Cancer 

Source : The Lancet Online / Préparation post : NZ


jeudi 21 novembre 2019

#trendsincancer #MUC1 #infections #microbe Diaphonie Microbe-MUC1 dans les Infections Associées au Cancer

Impacts potentiels des Interactions Microbe-MUC1*
Les mécanismes de la diaphonie microbiome ouvrira des pistes de recherche dans le développement de signatures génomique dans le domaine de la glycomique pour la médecine personnalisée, de nouveaux vaccins préventifs et cibles thérapeutiques, et conserve un potentiel pour le développement d’un modèle de « phase d’équilibration du cancer ».
Glycome signature = Signature génomique en matière de glycomique
Identification of new therapeutic targets = Identification de nouveaux agents thérapeutiques
Identification of novel strategies for preventative vaccines = Identification de strategies nouvelles dans l’élaboration de vaccins préventifs
Development of cancer equilibrium model for biomarker discovery = Développement d’un modèle d’équilibration du cancer pour la découverte de biomarqueurs  

Les cancers induits par les infections comptent pour 20% de toutes les malignités. La compréhension des mécanismes moléculaires sous-jacents des malignités associées aux infections peuvent aider au développement de biomarqueurs diagnostics et de vaccins préventifs contre la malignité. Pendant l’infection, les microbes envahissants interagissent avec la plupart des mucines propres à l’hôte garnissant les cellules glandulaires épithéliales et déclenchent les infections. MUC1 est une mucine (glycoprotéine) transmembranaire présente sur la surface de presque toutes les cellules épithéliales ; connue pour interagir avec les microbes envahissants. Cette interaction peut déclencher des réponses pro – et anti – inflammatoires dépendantes des microbes et du type cellulaire. Dans cette revue de littérature, nous résumons les mécanismes des interactions microbe-MUC1, et soulignons les rôles contrastés de MUC1 dans différents types cellulaires. Nous partageons également les perspectives des futures recherches pouvant soutenir les avancées cliniques dans les cancers associés aux infections. Mukulika Bose et Pinku Mukherjee, dans Trends in Molecular Medicine, publication en ligne en avant-première, 18 novembre 2019

*Cliquer sur l'image pour en augmenter la définition.

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 23 octobre 2019

#eclinicalmedicine #arthroplastie #genou La durée de réalisation de la chirurgie est associée à un risque accru d’infection périprothétique à la suite d’une arthroplastie totale de genou : Étude rétrospective de cohorte basée sur la population

Remplacement partiel (à gauche) et total (à droite) de genou.
Source iconographique et légendaire: https://en.wikipedia.org/wiki/File:Pkrvstotalknee.jpg

L’arthroplastie totale de genou (ATG) est l’une des interventions électives les plus communes au monde. L’infection post-opératoire est l’une des complications les plus dévastatrices, nécessitant souvent de multiples interventions chirurgicales supplémentaires. Notre but était de décrire la relation existante entre durée de l’intervention chirurgicale et risque d’infection profonde à la suite d’une première ATG élective ;

Dans cette étude de cohorte, nous analysons les premières ATGs réalisées entre 2009 et 2016 en Ontario, Canada. Nous utilisons les fonctions splines cubiques restreintes pour identifier un seuil de durée de réalisation d’une chirurgie qu’il était possible d’associer avec un risque accru d’infection requérant une nouvelle intervention chirurgicale. Les patients avec « courte durée » de chirurgie était appariés avec ceux à « longue durée » à un âge donné (+/- 3 ans), le sexe, l’obésité sévère (BMI>40), le premier chirurgien, l’hôpital et le type d’anesthésiant.

Sur 92 343 premières ATGs, la durée médiane des interventions était de 106 minutes. Nous avons identifié un seuil de durée d’intervention de 100 minutes, qui était associé à un risque accru d’infection. Par la suite, 17 815 bénéficiaires d’ATGs ayant subi une intervention « longue » étaient appariés avec ceux ayant subi une intervention « courte ». Les sujets à intervention « longue » présentaient un taux plus élevé d’infection profonde (1.1% versus 0.6%, p <0.0001). Cela équivaut à un risque relatif de 1.81 ( p <0.0001).

Dans une cohorte de bénéficiaires d’intervention ATGs, nous avons trouvé qu’une procédure d’une durée supérieure à 100 minutes était associée à un risque significativement accru d’infection profonde nécessitant une intervention chirurgicale. Ce seuil temporel est un repère utile d’identification de patients requérant une plus étroite surveillance. Bheesthma Ravi, et al, dans EClinicalMedicine - The Lancet - , publication en ligne en avant-première, 22 octobre 2019

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ     

vendredi 15 juin 2018

#Cell #infections #lymphocytesT #destincellulaire Les Origines Développementales Président au Destin Cellulaire des Lymphocytes T CD8+ au cours des Infections

Les réponses des lymphocytes T CD8dépendent du temps écoulé après infection et du stade de développement des animaux de laboratoire 

L’hétérogénéité est une marque de fabrique du système immunitaire adaptatif chez les vertébrés. Au cours de l’infection, des lymphocytes T naïfs se différencient en différents échantillons de lymphocytes T effecteurs et de lymphocytes T à mémoire, aidant ce faisant à éliminer les pathogènes et à maintenir une immunité à long terme. 
Le modèle actuel suggère qu’il existe une lignée unique de lymphocytes T naïfs donnant naissance à différentes populations de lymphocytes T effecteurs et de lymphocytes T à mémoire, dépendant du type et de l’intensité de la stimulation subie au cours de l’infection. Ici, nous montrons la découverte de l’existence de sous-populations multiples de lymphocytes T naïfs constituant la population cellulaire totale des lymphocytes T CD8+ ; que l’on distingue par leur origine développementale, leur profils transcriptionnels propres, leurs paysages chromatiniens distincts, et leurs diverses cinétiques et différents phénotypes découlant des challenges bactériens. Ces données démontrent que la population cellulaire des lymphocytes T CD8+ dans son ensemble n’est pas aussi homogène qu’on le pensait et qu'elle offre un nouveau cadre d’explication de la remarquable hétérogénéité des échantillons de lymphocytes T effecteurs et de lymphocytes T à mémoire, apparaissant suite aux infections. Norah L. Smith, dans Cell, publication en ligne en avant-première, 14 juin 2018

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

mardi 20 septembre 2016

#thelancetinfectiousdiseases #pédiatrie #suturechirurgicale #infection #triclosan Sutures contenant du triclosan versus sutures ordinaires pour réduire les infections sur site opératoire chez les enfants : essai en double aveugle, randomisé et contrôlé

Molécule de triclosan.
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Triclosan#/media/File:Triclosan.svg
Les infections sur site opératoire (ISOs) sont un problème omniprésent en chirurgie. Les sutures revêtues de triclosan pourraient réduire la prévalence des ISOs, mais l’évidence de leur efficacité est limitée, spécialement chez les enfants.

Nous avons conçu un essai randomisé, en double aveugle et contrôlé chez des patients subissant une chirurgie non urgente ou une chirurgie d’urgence  à l’Hôpital Universitaire de Oulu (Oulu, Finlande). Nous avons inclus des enfants âgés de moins de 18 ans, admis pour subir, en service de pédiatrie ou en service d’orthopédie, une chirurgie non urgente ou une chirurgie d’urgence pendant la journée, avec application anticipée de sutures chirurgicales absorbantes. Les enfants ont été répartis de manière aléatoire (1:1) pour réduction des plaies de chirurgie à l’aide de sutures contenant du triclosan ou pour réduction des plaies de chirurgie à l’aide de sutures absorbantes ordinaires.

Le critère principal d’évaluation était l’occurrence d’infections superficielles ou profondes au niveau du site de chirurgie selon les critères des Centers of Disease Control and Prevention, dans les 30 jours suivant la chirurgie. L’analyse principale de cette étude a été effectuée sur population en intention de traiter modifiée (…).

Entre septembre 2010 et décembre 2014, 1 633 enfants ont été recrutés. Dans la population en intention de traiter modifiée, des ISOs sont survenues chez 20 (3%) des 778 patients du groupe dont les plaies de chirurgie avaient été réduites à l’aide de sutures contenant du triclosan et chez 42 (5%) des patients dont les plaies de chirurgie avaient été réduites à l’aide de sutures ordinaires (rapport bénéfice/risque 0.48, Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.28-0.80). Pour une ISO évitée, des sutures contenant du triclosan devaient être appliquées chez 36 enfants (IC 95% 21-111). Un patient est mort d’une maladie mitochondriale soupçonnée ; aucun autre évènement indésirable attendu ou inattendu n’était rapporté dans aucun des deux groupes de patients.

L’utilisation de sutures contenant du triclosan a effectivement permis de diminuer l’occurrence de toutes les ISOs en comparaison des sutures ordinaires. Ces résultats concordent avec les résultats de méta-analyses d’études précédentes, effectuées chez des adultes. L’utilisation de sutures contenant du triclosan est une méthode simple de réduire les ISOs chez les enfants. Dr Marjo Renko, MD, et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant-première, 19 septembre 2016

Financement : Fondation Alma et K A Snellman.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 26 juillet 2016

#thelancetglobalhealth #cancer #infections #helicobacterpylori Fardeau global du cancer du aux infections en 2012 : une analyse synthétique

La bactérie Helicobacter pylori peut provoquer des ulcères et des cancers de l'estomac
Source iconographique et légendaire: http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/05/10/18166-cancer-sur-six-provoque-par-infection
Les infections causées par certains virus, bactéries, et parasites représentent des facteurs de risques élevés de certains cancers. Comme les nouvelles statistiques concernant le cancer, ainsi que les données épidémiologiques se sont accumulées au cours des 5 dernières années, notre but était d’évaluer le lien de causal des principaux agents cancérigènes dans différentes types de cancer pour l’année 2012.

Nous avons pris en considération dix agents infectieux classés comme cancérigènes chez les humains par l’Agence Internationale de Recherche contre le Cancer. Nous avons calculé le nombre de nouveaux cas de cancer en 2012 imputables à des infections par pays, en combinant les estimations d’incidence de cancer (à partir des données GLOBOCAN 2012) avec les estimations de la fraction imputable à des agents infectieux (AI). Les estimations AI ont été calculées à partir de la prévalence des infections dans les cas de cancers et du risque relatif d’infection (pour certains sites). Les estimations de prévalence des infections, du risque relatif, et des Intervalles de Confiance [IC] à 95% pour les AI ont été obtenues à partir des examens systématiques et de la mutualisation des données recueillies.

Sur 14 millions de nouveaux cas de cancer en 2012, 2.2 millions (15.4%) étaient imputables à des infections carcinogéniques. Les agents infectieux les plus importants étaient Helicobacter pylori (770 000 cas), le papillomavirus humain (640 000), le virus de l’hépatite B (420 000), le virus de l’hépatite C (170 000), et le virus d’Epstein-Barr (120 000). Le sarcome de Kaposi a représenté le deuxième plus lourd contributeur au fardeau du cancer en Afrique sub-saharienne. Les AI responsables d’infections ont varié selon les pays et le stade de développement économique - à partir de moins de 5% aux USA, Canada, Australie, Nouvelle Zélande, et certains pays d’Europe de l’Ouest et du Nord ; jusqu’à plus de 50% dans certains pays d’Afrique sub-saharienne.

Un potentiel important existe en matière de réduction du fardeau du cancer causé par des infections. Le développement socioéconomique est associé à une diminution des cancers associés aux infections ; cependant, dans un but d’immédiate réduction de l’incidence de ces cancers, la généralisation de l’accessibilité aux programmes de vaccination, de dépistage et de traitement devrait être une priorité. Dr Martyn Plummer, PhD, et al, dans The Lancet Global Health, publication en ligne en avant-première, 25 juillet 2016

Financement : Fondation de France

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

vendredi 18 septembre 2015

#thelancet #cathéter #infection #chlorexidinealcoolique #polyvidoneiodéealcoolique Antisepsie cutanée avec chlorexidine alcoolique versus polyvidone iodée alcoolique avec ou sans frottement de la peau, pour la prévention des infections liées aux cathétérs intraveineux (CLEAN) : étude multicentrique randomisée en ouvert et contrôlée selon un plan factoriel deux à deux

Source: http://www.revmed.ch/rms/2007/RMS-137/32761
Les infections liées aux cathéters intravasculaires sont des événements mettant la vie en danger des patients sous traitement. L’optimisation de l’antisepsie cutanée est essentielle à la prévention des infections liées aux cathéters pouvant survenir à court terme. Nous avons émis l’hypothèse selon laquelle la chlorexidine alcoolique serait plus efficace que le polyvidone iodée alcoolique comme antiseptique pour la prévention des infections liées aux cathéters.

Dans cette étude multicentrique randomisée en ouvert et contrôlée, selon un plan factoriel deux à deux, nous avons recruté consécutivement des adultes (âge 18 ans) admis dans l’une des 11 unités de soins intensifs situées en France retenues pour cette étude, requérant au moins un cathéter central, d’hémodialyse ou artériel. Avant l’insertion du cathéter, nous avons réparti les patients de manière aléatoire (1:1:1:1) - à l’aide d’un générateur internet de nombre aléatoires (par blocs permutés de 8, stratifiés par centre) - pour subir un cathéthérisme intravasculaire préparé avec de la chlorexidine- alcool isopropylique à 70% (chlorexidine alcoolique) ou  de la polyvidone  iodée éthanol à 69% (polyvidone iodée alcoolique), avec ou sans frottement de la peau avec un détergent avant application antiseptique. À la fois les médecins et les infirmières avaient accès au tableau de randomisation ; ni les microbiologistes ni les évaluateurs de l’étude n’y avaient accès. Le critère principal d’évaluation de l’étude était l’incidence d’infections liées aux cathéters avec chlorexidine alcoolique versus polyvidone iodée alcoolique évaluée dans la population en intention de traiter.

Entre le 26 octobre 2012, et le 12 février 2014, 2546 patients étaient éligibles pour participer à l’étude. Nous avons assigné de manière aléatoire 1181 patients (2547 cathéters) à la chlorexidine alcoolique (594 patients avec  frottement, 587 sans frottement) et 1168 patients (2612 cathéters) à la polyvidone iodée alcoolique (580 patients avec frottement, 588 sans frottement). La chlorexidine alcoolique était associée à une incidence plus faible des infections liées aux cathéters (0.28 versus 1.77 pour 1000 cathéters-jour avec polyvidone iodée alcoolique) ; hazard ratio 0.15, Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.05-0.41 ; p=0.0002). Le frottement n’était pas associé à une différence significative de colonisation du cathéter (p=0.3877). Aucun évènement indésirable systémique n’a été rapporté, mais des réactions cutanées sévères sont survenues plus fréquemment chez les patients sous chlorexidine alcoolique (27 [3%] patients versus sept [1%] avec polyvidone iodée alcoolique ; p=0.0017) ayant conduit à l’arrêt de la chlorexidine chez deux  patients.

Pour l’antisepsie de la peau, la chlorexidine alccolique fournit une meilleure protection contre les infections à court terme liées aux cathéters que la polyvidone iodée alcoolique ; la chlorexidine alcoolique devrait donc être incluse dans tous les faisceaux de cathéters pour la prévention des infections intravasculaires liées aux cathéters. Prof Olivier Mimoz, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 17 septembre 2015

Financement : Hôpital Universitaire de Poitiers, CareFusion

Source: www.thelancet.com / Traduction et adaptation: NZ

mercredi 9 mai 2012

Nombre global de cas de cancers attribuables aux infections en 2008: passage en revue et analyse synthétique

Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), Lyon, France
Source: http://www.iarc.fr/fr/about/index.php
Les infections dues à certains virus, bactéries et parasites ont été identifiées comme facteurs de risque élevé pour certains cancers. Une mise à jour de leur contribution respective au nombre global de cas de cancers est nécessaire.

Nous avons pris en compte les agents infectieux classés comme cancérigènes chez les humains par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Nous avons calculé la fraction de population dont les cancers sont imputables aux agents infectieux dans huit régions géographiques prédéfinies dans le monde, à l'aide des données statistiques établies à partir de l'incidence globale estimée des cancers en 2008. Quand de de très fortes associations étaient décelées, les calculs ont été basés sur la prévalence des infections dans les cas de cancers, plutôt que sur la prévalence des infections dans la population générale. Les estimations de prévalence des infections, et le risque relatif, ont été extraites de données publiées.

Sur les 12,7 millions de nouveaux cas de cancer qui sont survenus en 2008, les fractions étiologiques attribuables aux agents infectieux étaient de 16,1%, signifiant qu'environ 2 millions de nouveaux cas de cancer étaient attribuables aux infections. Ce pourcentage était plus élevé dans les pays les moins développés (22,9%) que dans les pays les plus développés (7,4%); s'échelonnant entre 3,3% pour l'Australie et la Nouvelle Zélande et 32,7% pour l'Afrique Sub-Saharienne. Helicobacter pylori, les virus des hépatites B et C, et les papilloma virus humains étaient responsables de 1,9 millions de cas; cancers gastriques, hépatiques, et du col de l'utérus pour la plupart. Chez les femmes, environ la moitié des cancers imputables aux infections étaient représentés par les cancers du col de l'utérus; chez les hommes, 80% des cancers d'origine infectieuse étaient représentés par les cancers gastriques et hépatiques. Environ 30% des cancers imputables aux infections surviennent chez les personnes de moins de 50 ans.

Environ 2 millions de cas de cancers sont causés par des agents infectieux, chaque année. L'application des directives pour la prévention des infections, édictées par les autorités de santé publique, comme la vaccination, les pratiques plus sûres en matière d'injections ou de traitements antimicrobiens, pourraient avoir des effets notables sur le nombre global de cas de cancers dans le monde. Catherine de Martel MD et al, in The Lancet Oncology, Early Online Publication, 9 May 2012

Source: www.thelancet.com / Traduction et adaptation: NZ