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mardi 27 octobre 2020

#EClinicalMedicine #COVID-19 #spectrométriedemobilitéioniqueenphasegazeuse Diagnostic de la COVID-19 par analyse de l’air expiré à l’aide de la spectrométrie de mobilité ionique en phase gazeuse – étude de faisabilité

Appareillage de la spectrométrie de mobilité ionique
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Spectrom%C3%A9trie_de_mobilit%C3%A9_ionique

Il existe un urgent besoin de distinguer le COVID-19 des autres pathologies respiratoires, grippe y compris, à la première présentation du patient. Les tests utilisables sur le point d’intervention pour les soins primaires ne requérant pas d’équipement de laboratoire permettront d’accélérer les diagnostics tout en protégeant le personnel de santé. Nous avons étudié la faisabilité de l’utilisation d’une analyse de l’air expiré pour distinguer ces pathologies à l’aide de la spectrométrie de mobilité ionique en phase gazeuse (GC-IMS).

Pour la réalisation d’études observationnelles de prévalence réalisées à Edinburgh, Royaume – Uni, et à Dortmund, Allemagne, des patients adultes ont été recrutés, avec suspicion d’atteinte par le COVID-19 à leur admission à l’hôpital. Un échantillon unique d’air expiré était recueilli auprès des participants pour analyse des Composés Organiques Volatils (COV)  par GC-IMS. L’infection au COVID-19 était identifiée par amplification en chaîne par polymérase (ACP, PCR dans le texte) (RT-qPCR) sur échantillons buccaux/nasaux prélevés lors de l’examen clinique. Puis, après correction des contaminants environnementaux, les potentiels biomarqueurs du COVID-19 étaient identifiés par analyse multivariée et comparaison avec les données des bases GC-IMS. Un score COVID-19 dans l’air expiré basé sur l’abondance relative des composés organiques volatils était exposé et testé contre les données de cohorte.

98 patients ont été recrutés, dont 21/33 (63.6%) et 10/65 (15.4%) étaient atteints par la COVID-19 à Edinburgh et à Dortmund, respectivement. Les diagnostics d’autres pathologies comprenaient des diagnostics d’asthme, de BPCO, de pneumonie bactérienne, et de maladies cardiaques. L’analyse multivariée a identifié des aldéhydes (éthanal, octanal), des cétones (acétone, butanone) et le méthanol qui permettaient de distinguer la COVID-19 d’autres pathologies. Une caractéristique non identifiée dotée d’un pouvoir prédictif significatif quant au rapport gravité/mortalité a été isolé à Edinburgh, alors que l’heptanal était identifié à Dortmund. La différenciation des patients quant à un diagnostic bien défini (25 et 65) de la COVID-19 d’une pathologie non COVID-19 n’était possible avec un niveau de précision de 80% et 81.5% à Edinburgh et à Dortmund (sensibilité/spécificité 82.4%/75% ; aire sous la courbe ROC 0.87 Intervalle de Confiance [IC] de 0.67 à 1). (…).

Ces deux études indiquent, indépendamment, que les patients atteints de la COVID-19 peuvent être rapidement distingués des patients atteints d’autres pathologies, dès la première consultation auprès de professionnels de santé. L’identité du marqueur est compatible avec les désordres observés quant aux mesures biochimiques de cétose, d’effets gastro-intestinaux, de processus inflammatoires, réalisées dans l’échantillon d’air expiré. Le développement et la validation de cette approche peut permettre un rapide diagnostic de la COVID-19 dans les saisons à venir de grippe saisonnière endémique. Dorota M Ruszkiewicz, et al, dans EClinicalMedicine - The Lancet, publication en ligne en avant-première, 24 octobre 2020

Financement : NHS Research Scotland, University of Edinburgh

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 13 décembre 2018

#thelancetrespiratorymedicine #GBD2017 #grippe #mortalité Mortalité, mordidité et hospitalisations du fait de la grippe et des infections de l’appareil respiratoire inférieur, 2017 : une analyse de l’Etude sur la Charge de Morbidité dans le Monde en 2017

Schéma conceptuel en pyramide du fardeau des Infections des Voies Respiratoires Inférieures IVRIs imputables à la grippe.
Transmission = Transmission
Burden = Fardeau
Inapparent = Inapparent
Moderate = Modéré
Severe = Sévère
Death = Décès
Hospitalised = Stade où l'on est Hospitalisé

Bien que la charge de morbidité de la grippe soit souvent discutée dans le contexte de pandémies historiques et de la menaces toujours présentes de futures pandémies; chaque année, un fardeau considérable d’infections des voies respiratoires inférieures (IVRI) et d’autres maladies respiratoires (comme la bronchite pulmonaire chronique obstructive) sont imputables à la grippe saisonnière. L’Étude sur la Charge de Morbidité dans le Monde 2017 (GBD 2017) représente un effort scientifique systématique pour quantifier la perte de santé associée à un ensemble exhaustif de maladies et de handicaps. Dans cet Article, nous mettons l’accent sur les IVRIs pouvant être attribuables à la grippe.

Nous avons modélisé l’incidence des IVRIs, des hospitalisations, et de la mortalité attribuable à la grippe pour chaque pays et entité infra-étatique par âge et par année entre 1990 et 2017, représentant l’ensemble des années prises en compte dans l’étude GBD 2017. Nous avons utilisé l’approche contrefactuelle faisant état d’une estimation de l’incidence des IVRIs, des hospitalisations, et de la mortalité ; puis en avons tiré la fraction à imputer à la grippe.

Les IVRIs imputables à la grippe ont été rendues responsables de 145 000 (Intervalle d’Incertitude [II] 95% 99 000-200 000) décès dans toute la gamme d’âges prise en compte dans l’étude GBD 2017 (16.4 décès pour 100 000 [II 95% 11.6-21.9]); le taux le plus élevé de mortalité tous âges confondus a été relevé en Europe de l’Est (5.2 pour 100 000 [II 95% 3.5-7.2]). 
Nous avons estimé que les IVRIs imputables à la grippe contribuaient pour 9 459 000 (II 95% 3 709 000-22 935 000) hospitalisations dues aux IVRIs et 81 536 000 journées d’hôpital (24 330 000-259 851 000). Nous avons estimé que 11.5% (II 95% 10.0-12.9) des épisodes de IVRIs étaient imputables à la grippe, correspondant à 54 481 000 (38 465 000 – 73 864 000) épisodes et ) 8 172 000 épisodes sévères (5 000 000-13 296 000).

Cette évaluation en profondeur du fardeau des IVRIs imputables à la grippe montre l’effet annuel substantiel sur la santé globale. Bien que le niveau préparation soit importante pour faire face à une potentielle pandémie, la perte de santé due à des IVRIs imputables à la grippe saisonnière ne devrait pas être négligée, et la vaccination devrait être prise en considération. Des efforts d’amélioration des mesures de prévention contre la grippe sont nécessaires. Ensemble des Collaborateurs à l’étude GBD 2017, dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne le 12 décembre 2018

Financement: Fondation Bill & Melinda Gates

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

vendredi 23 février 2018

#thelancetrespiratorymedicine #exclusif #MPOC #indacaterol #glycopyrronium Effet d’une déflation pulmonaire avec indacatérol + glycopyrronium au stade de remplissage ventriculaire chez des patients atteints d’hyperinflation pulmonaire et BPCO (CLAIM) : essai croisé monocentrique randomisé, contrôlé par placebo (CLAIM)

Spiromètre. Appareil servant à la mesure de la capacité vitale forcée.
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Spirodoc_FVC.jpg

L’hyperinflation pulmonaire en cas de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) est associée avec des volumes biventriculaires et de fin de diastole réduits ainsi qu’une morbidité et mortalité accrues. La combinaison d’un médicament ß-agoniste à action prolongée (BAAP) et d’un antagoniste muscarinique à action prolongée (AMAP) est plus efficace pour ce qui est de réduire une hyperinflation que la combinaison AMAP-corticostéroïde inhalé ; mais une question non-élucidée demeure : la double thérapie bronchodilatatrice améliore-t-elle ou non la fonction cardiaque ?

Nous avons effectué une étude monocentrique croisée en deux phases, en double-aveugle, randomisée et contrôlée par placebo à l’Institut Fraunhofer de Toxicologie et de Médecine Expérimentale (Hanovre, Allemagne), qui est une clinique spécialisée.  Les participants éligibles étaient des patients atteints d’une MPOC âgés d’au moins 40 ans, présentant une hyperinflation pulmonaire (définie par un volume basal résiduel de > 135% du volume prévisible), un historique de tabagisme d’au moins 10 paquets-années, et une limitation du flux de l’air (FEV1<80% du flux prévisible et FEV1 post-bronchodilatateur : capacité vitale forcée <0.7). Les patients présentant une maladie cardiovasculaire stabilisée étaient éligibles, mais ceux présentant des arythmies, une insuffisance cardiaque, une maladie cardiaque ischémique non stabilisée, ou une hypertension non contrôlée ne l’étaient pas. Nous avons tiré au sort les participants (1:1) pour recevoir un traitement bronchodilatateur double combiné comprenant le BAAP indacaterol (110 μg sous forme de sel de maléate) + AMAP – glycopyrronium (50 μg  sous forme de sel de bromure) une fois par jour pendant 14 jours, suivi d’une période de lavage de 14 jours, puis le placebo apparié sur une période de 14 jours, ou  pour recevoir les mêmes traitements en ordre inversé. La randomisation était effectuée à l’aide de listes ; masquées aux investigateurs et aux patients. Le critère principal était l’effet de l’indacaterol-glycopyrronium versus placebo sur les volumes ventriculaire gauche et de fin de diastole, mesurés par IRM au jour 1 (visite 4) et au jour 15 (visite 5) au cours de la période de traitement 1 et aux jour 29 (visite 6) et 43 (visite 7) au cours de la période 2 de traitement sur toute la population per protocole. Les volumes ventriculaire gauche et de fin de diastole étaient indexées par rapport à la surface corporelle. L’innocuité a été évaluée chez tous les participants qui avaient reçu au moins une dose du médicament à l’étude. (…).

Entre le 18 mai 2015 et le 20 avril 2017, nous avons réparti de manière aléatoire 62 patients éligibles dans les deux groupes, au total :  30 pour recevoir indacaterol-glycopyrronium suivi par le placebo et 32 pour recevoir le placebo suivi du indacaterol-pyrronium. Les 62 patients randomisés au total ont été inclus dans l’analyse en intention de traiter. Deux violations de protocole ont été notifiées et donc, 60 patients ont été inclus dans l’analyse per protocole. 57 patients ont suivi les traitements sur l’entièreté des deux périodes de traitements prévues par le protocole. À la suite du traitement indacaterol-glycopyrronium, le volume ventriculaire gauche de fin de diastole a augmenté de 55.46 mL/m2 en moyenne à la ligne de base (Erreur Standard [ES] 15.89) jusqu’à une moyenne de 61.76 mL/m2 (Intervalle de Confiance [IC] 95% 57.68-65.84), comparé au changement à partir de la ligne de base de 56.42 mL/m2  (13.54) à 56.53 mL/m2 (52.43-60.62) après le placebo (différence moyenne entre les traitements 5.23 mL/m2 [IC 95% de 3.22 à 7.25 ; p<0.0001]).
Les événements indésirables les plus communément rapportés sous indacaterol-glycopyrronium étaient toux (chez neuf [15%] patients sur 59) et irritation de la gorge (chez sept [12%] patients). Sous placebo, les événements indésirables les plus communément rapportés étaient cépahalée (chez cinq [8%] patients sur 61) et infection des voies respiratoires supérieures (chez quatre [7%] patients). Deux patients ont présenté des événements indésirables graves : un (2%) après indacaterol-glycopyrronium (cancer de l’endomètre) et un (2%) après placebo (infarctus du myocarde) ; ces deux événements n’ont pas été imputés aux traitements. Aucun patient n’est décédé au cours de l’étude.

Il s’agit de la première étude de l’analyse de l’effet de la combinaison BAAP-AMAP sur la fonction cardiaque chez les patients atteints de MPCO et d’hyperventilation pulmonaire. Ce double traitement bronchodilatateur avec indacaterol-glycopyrronium a amélioré la fonction cardiaque de manière significative, en termes de volume ventriculaire gauche de fin de diastole. Ces résultats sont importants, du fait de la corrélation connue entre altération cardiovasculaire et MPCO ; ils soutiennent ce faisant l’utilisation de la bronchodilatation double chez les patients atteints de MPCO en l’absence de signes d’hyperinflation pulmonaire. Prof Jens M Hohfield, MD, et al, dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant-première, 21 février 2018

Financement : Novartis GmbH

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ  

mardi 4 avril 2017

#thelancet #BPCO #béclométasone #tiotropium #formorterol #glycopyrronium Trithérapie à formulation extrafine par inhalateur monodose versus thérapie par agoniste muscarinique à longue durée d’action pour la maladie pulmonaire obstructive chronique (TRINITY) : essai randomisé, en double-aveugle, à groupes parallèles

Source iconographique: https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:SpiraleDyspnee.png
Seules des données limitées sont disponibles, à l’heure actuelle, pour ce qui est de l’efficacité d’une trithérapie à base de deux bronchodilatateurs et des corticostéroïdes par inhalation dans la maladie pulmonaire obstructive chronique (BPCO). Nous avons comparé le traitement à base de béclométasone propionate à formulation extrafine, formoterol fumarate, et glycopyrronium bromide (BDF/FF/GB; combinaison triple fixe) avec tiotropium, et BDP/FF + tiotropium (combinaison triple ouvert).

Pour cet essai randomisé, en double – aveugle et à groupes parallèles, les patients éligibles étaient atteints de BPCO, avec un volume expiratoire forcé en 1 sec. (FEV1) inférieur à 50%, avec au moins une exacerbation de BPCO modérée à sévère au cours des 12 mois précédents, et un score total d’au moins 10 au Test d’Évaluation de la BPCO. Après une période d’entraînement de 2 semaines au cours de laquelle les patients prenaient une inhalation unique par jour de 18 μg de tiotropium par inhalateur monodose à poudre sèche, les patients ont été randomisés (2:2:1) à l’aide d’un système vocal interactif pour recevoir un traitement d’une durée de 52 semaines avec tiotropium, combinaison triple fixe, ou triple ouvert. La randomisation était stratifiée par pays et par sévérité de la maladie de limitation de débit d’air. Le critère principal d’évaluation de l’étude était le taux d’exacerbation sévère. Le critère secondaire d’évaluation de l’étude était le changement à partir de la ligne de base de la FEV1 avant prise de médicament à la semaine 52. (…).

Entre le 21 janvier 2014, et le 18 mars 2016, 2 691 patients ont reçu la combinaison triple fixe (n=1 078), le tiotropium (n=1 075) ou la combinaison triple ouvert (n=538). Les taux d’exacerbation modérée à sévère étaient de 0.46 (Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.41-0.51) pour la combinaison triple fixe, 0.57 (0.52-0.63) pour le tiotropium, et 0.45 (0.39-0.52) pour la combinaison triple ouvert ; la combinaison triple fixe s’est révélée supérieure au tiotropium (rapport des taux 0.80 [IC 95% 0.69-0.92] ; p=0.0025). Pour ce qui est de la FEV1 avant prise de médicament à la semaine 52, la combinaison triple fixe était supérieure au tiotropium (différence moyenne 0.061 L [de 0.037 à 0.086] ; p<0.0001) et non inférieure à la combinaison triple ouvert (-0.003 L [de -0.033 à 0.027] ; p=0.85).
Des événements indésirables ont été rapportés par 594 (55%) patients sous combinaison triple fixe, 622 (58%) sous tiotropium, et 309 (58%) sous combinaison triple ouvert.

Dans notre étude TRINITY, le traitement avec la combinaison extrafine triple fixe a produit des bénéfices cliniques en comparaison du tiotropium chez les patients atteints de BPCO symptomatique avec FEV1 inférieure à 50%, et un historique d’exacerbations. Prof Jørgen Vestbo, DMedSc, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 3 avril 2017

Financement : Chiesi Farmaceutici SpA.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ   

mardi 16 février 2016

#thelancetrespiratorymedicine #emphysème #volumesegmentairepulmonaire #ablationthermique Réduction du volume segmentaire par utilisation de la technique d’ablation thermique à l’aide de vapeur chez des patients atteints d’emphysème sévère : résultats à 6 mois de l’essai multicentrique à groupes parallèles ouvert, randomisé et contrôlé SET-UP

A gauche, la répartition de l'air est normale, les alvéoles fonctionnent normalement. A droite, les parois alvéolaires ont disparu, les alvéoles ne fonctionnent pas correctement, l'air est emprisonné et les alvéoles ne récupèrent plus l'O2 nécessaire.
Source iconographique et légendaire: http://tout-en-crins.soforums.com/t1095-L-emphyseme-pulmonaire.htm
La réduction du volume des lobes pulmonaires emphysémateux résulte en une amélioration clinique chez des patients avec un emphysème sévère. Cependant, certains segments d’un même lobe sont souvent plus sévèrement atteints que d’autres ; il faut donc, dans ce cas, avoir recours à des approches plus ciblées pour ce qui est du traitement des parties emphysémateuses d’un lobe. Nous avons donc effectué une approche permettant d’évaluer si oui ou non, un traitement séquentiel des segments les plus malades du lobe pulmonaire à l’aide de l’ablation bronchioscopique par vapeur conduisait à une amélioration sur le plan clinique.

Pour cet essai multicentrique à groupes parallèles ouvert, randomisé et contrôlé avec pour objet le traitement séquentiel par étapes de l’emphysème prédominant dans les lobes supérieurs (SET-UP), des patients adultes âgés de 45 à 75 ans atteints d’emphysème sévère prédominant dans les lobes supérieurs, présentant un volume expiratoire maximum en une seconde (FEV1) entre 20% et 45%, une hyperinflation pulmonaire substantielle, ayant réalisé un test de marche de 6 minutes (6MWT) d’évaluation de la réhabilitation pulmonaire sur une distance supérieure à 140 m, ont été recrutés dans 13 sites hospitaliers situés en Europe (10 sites) et Australie (trois sites). Un schéma de randomisation par blocs - généré par ordinateur (blocs de trois par site, basés sur un tableau de randomisation mis au point par un statisticien indépendant) et stratifié par site - a été utilisé pour répartir de manière aléatoire les patients recrutés (2:1) pour subir une ablation segmentaire par vapeur (groupe de traitement) ou être pris en charge selon les normes en vigueur (groupe contrôle). À la fois les patients et les investigateurs avaient accès au tableau de randomisation. Les critères d’efficacité principaux étaient les changements observés en FEV1 et les scores obtenus au Questionnaire respiratoire de Saint Georges (SGRQ) par les différents groupes de l’essai à 6 mois, analysés sur population en intention de traiter. (…).

Entre le 30 juin 2013 et le 1er octobre 2014, 134 patients ont été dépistés et 70 ont été recrutés et répartis de manière aléatoire comme suit : 46 patients dans le groupe de traitement et 24 patients dans le groupe de contrôle. Un patient du groupe de traitement n’a pas reçu de traitement du fait d’une décision prise par le médecin après la randomisation ; ce patient a été exclu de toutes les analyses. L’amélioration relative en  FEV1  entre le groupe de traitement et le groupe contrôle était de 14.7% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 7.8-21.5% ; p<0.0001) et du SGRQ de -9.7 points (IC 95% de -15.7 à -3.7 ; p=0.0021). Les exacerbations de la MPOC (Maladie Pulmonaire Obstructive Chronique) étaient les évènements indésirables graves les plus communément rencontrés, survenant chez 11 (24%) patients sur 45 dans le groupe de traitement et un (4%) patient sur 24 dans le groupe contrôle. Une exacerbation survenant chez un patient eu pour effet le décès dudit patient après 84 jours de traitement ; cet évènement fatal a été attribué au traitement par le comité de surveillance et de contrôle des données. Aucun pneumothorax n’est survenu au cours des 30 jours de traitement.

En comparaison d’une prise en charge selon les normes en vigueur, l’ablation thermique à l’aide de vapeur des segments les plus atteints des lobes pulmonaires et la préservation simultanée des segments les moins atteints a eu pour résultat des améliorations significatives sur le plan clinique pour ce qui est de la fonction pulmonaire et la qualité de vie à 6 mois, accompagnée d’un profil d’innocuité acceptable. Prof Felix JF Herth, et al, dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant-première, 15 février 2016

Financement : Uptake Medical

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 22 septembre 2015

#thelancetrespiratorymedicine #fonctionpulmonaire #MPOC #systèmegénétique #GWAS #SNP #QTL ARNm Mécanismes moléculaires à la base des variations dans la fonction pulmonaire : analyse d’un système génétique

Mesure de la fonction pulmonaire par spirométrie
Source iconographique: http://www.inserm.fr/thematiques/physiopathologie-metabolisme-nutrition/dossiers-d-information/bronchopneumopathie-chronique-obstructive-bpco
La mesure de la fonction pulmonaire reflète l’état physiologique du poumon, et est essentielle au diagnostic de la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC, BPCO). Le consortium SpiroMeta-CHARGE a pris en charge l’étude d’association sur génome entier (GWAS) concernant le volume expiratoire maximum à la première seconde d’expiration forcée (FEV1)  ainsi que le rapport FEV1 sur la capacité vitale forcée (CVF) [FEV1/CVF],  plus importante à ce jour (n=48 201 sujets). L’étude de l’expression pulmonaire des loci quantitatifs (eQTLs) a établi la cartographie génétique de l’expression génique dans le tissu pulmonaire chez 1 111 sujets. Nous avons utilisé des systèmes d’approche génétique pour identifier les polymorphismes du nucléotide simple (SNPs) associés à la fonction pulmonaire, agissant comme eQTLs et changent ce faisant le niveau d’expression des gènes cibles dans le tissu plumonaire, définis comme eSNPs.

Les résultats de l’étude SpiroMeta-CHARGE ont été intégrés avec les eQTLs pulmonaires pour cartographier les eSNPs, ainsi que les gènes et voies de signalisation à la base des associations dans le tissu pulmonaire. Par comparaison, une analyse similaire a été effectuée dans le sang périphérique. Les niveaux d’expression d’ARN messagers des gènes soumis à régulation eSNP ont été testés pour ce qui est des associations avec les mesures de fonction pulmonaire chez 727 sujets. Des analyses complémentaires ont identifié les effets pléiotropiques des  eSNPs  à partir du catalogue GWAS, et cartographié les zones d’enrichissement en régions régulatrices du projet ENCODE. Finalement, la base de données Connectivity Map a été utilisée pour identifier le potentiel thérapeutique in silico pouvant inverser la signature MPOC génique du tissu pulmonaire.

Les mesures de SNPs associés à la fonction pulmonaire étaient plus susceptibles d’être des eQTLs et inversement. L’intégration a cartographié des gènes spécifiques à la base des signaux GWAS dans le tissu  pulmonaire. Les gènes eSNPs soumis à régulation ont été enrichis pour le développement des voies de signalisation développementales et inflammatoires ; par comparaison, les SNPs associés à la fonction pulmonaire qui étaient des QTLs dans le sang, mais pas dans le poumon, étaient seulement impliquées dans les voies de signalisation inflammatoires. Les eSNPs de la fonction pulmonaire étaient enrichis pour les éléments de régulation, et surreprésentés parmi les gènes montrant une expression différentielle pendant le développement pulmonaire fœtal. Une signature ARNm pour la MPOC a été identifiée dans le tissu plumonaire et comparée avec la base de données Connectivity Map. Cette approche de recentrage à l’aide d’un médicament in silico a suggéré plusieurs candidats pouvant inverser la signature MPOC génique, antagoniste d’un récepteur nicotinique inclus. Ces découvertes offrent une nouvelle avenue thérapeutique pour la MPOC.

L’approche de recherche à l’aide d’un système génétique a permis d’identifier des gènes dans le tissu pulmonaire pourvus d’un rôle moteur pour le contrôle de la fonction pulmonaire et la susceptibilité à la MPOC. L’identification de ces gènes, ainsi que des voies de signalisation pour lesquelles ils sont enrichis est essentielle à la compréhension de la physiopathologie de l’obstruction des voies respiratoires et à l’identification de cibles thérapeutiques nouvelles et de biomarqueurs de la MPOC, médicaments pouvant inverser la signature MPOC génique in silico. Ma’en Obeidat PhD, et al, dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant-première, 21 septembre 2015

Financement : Wellcome Trust, Septième Programme-Cadre de la Communauté Européenne (FP7/2007-2013).

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ  

mardi 2 décembre 2014

#BPCO #MPOC #vitamineD3 #hydroxyvitamineD Supplémentation en vitamine D3 chez des patients atteints de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) : un essai multicentrique, en double – aveugle, randomisé et contrôlé

Différence entre un poumon sain et un poumon atteint de BPCO (MPOC)
Source iconographique et légendaire: http://fr.wikipedia.org/wiki/Bronchopneumopathie_chronique_obstructive
Les patients atteints de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) présentent souvent une déficience en vitamine D, associée à une susceptibilité augmentée à des infections des voies respiratoires supérieures – représentant une cause majeure d’exacerbations. Des essais multicentriques relatifs à la supplémentation en vitamine D en prévention des exacerbations des voies respiratoires supérieures chez les patients MPOC manquent. Nous avons donc poursuivi des investigations pour déterminer si la supplémentation en vitamine D3 (colécalciférol) réduit l’incidence des exacerbations de la MPOC modérées à sévères et les infections du tractus respiratoire supérieur.

Nous avons effectué en essai de supplémentation en vitamine D3 randomisé, en double – aveugle, contrôlé par placebo,  chez des adultes atteints de MPOC admis dans 60 cliniques de médecine générale et quatre cliniques nationales de médecine urgentiste de Londres, Royaume – Uni. Les patients ont été répartis pour recevoir une dose de 3 mg vitamine D3 per os ou le placebo tous les deux mois pendant un an (ratio 1:1). La randomisation a été effectuée par blocs permutés selon une séquence générée par ordinateur.  Ni les patients participants à l’étude, ni le personnel hospitalier n’avait accès au tableau de randomisation. Les paramètres principaux mesurés étaient le temps écoulé avant la première exacerbation modérée ou sévère et la première infection du tractus respiratoire supérieur. L’analyse a été effectuée en intention de traiter. Une analyse de  sous – groupe programmée à l’avance a été effectuée, pour évaluer si les effets de l’intervention sur les paramètres principaux étaient modifiés par le statut de la vitamine D à la ligne de base. (…).

240 patients ont été répartis de manière aléatoire dans le groupe vitamine D3 (n=122) ou dans le groupe placebo (n=118). La vitamine D3 n’a pas eu d’effet sur le temps écoulé avant la première exacerbation modérée ou sévère de MPOC (hazard ratio ajusté 0.86, Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.60-1.24, p=0.42) ou le moment d’apparition de la première infection du tractus respiratoire supérieur (0.95, 0.69-1.31, p=0.75). L’analyse de sous-groupe programmée à l’avance a montré que la vitamine D3 était protectrice contre les exacerbations modérées à sévères  chez les participants présentant des concentrations sériques en 25-hydroxyviatmine D inférieures à 50 nmol/L à la ligne de base (0.57, 0.35-0.92, p=0.021), mais pas chez ceux dont les niveaux d’hydroxyvitamine D étaient d’au moins 50 nmol/L (1.45, 0.81-2.62, p=0.21 ; p=0.021 pour ce qui est de l’interaction entre le groupe de patients et le statut en hydroxyvitamine D). Les statut en vitamine D à la ligne de base n’a pas modifié l’effet de l’intervention sur le risque d’infection du tractus respiratoire supérieur (Pinteraction=0.41).

La supplémentation en vitamine D3 produit un effet protecteur contre les exacerbations modérées à sévères mais pas contre les infections du tractus respiratoire supérieur, chez les patients atteints de MPOC et qui présentent des niveaux d’hydroxyvitamine D inférieurs à 50 nmol/L à la ligne de base. Nos résultats suggèrent que la correction de la déficience en vitamine D chez les patients atteints de MPOC réduit le risque d’exacerbations modérées à sévères. Prof Adrian R Martineau PhD et al, dans The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant – première,  2 décembre 2014

Financement : UK National Institute for Health Research.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ