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jeudi 17 décembre 2020

#thelancet #migraine #rimegepant Rimegepant à prise per os pour le traitement préventif de la migraine : essai de phase 2/3 randomisé en double aveugle, contrôlé par placebo

Papyrus égyptien montrant le traitement d'un migraineux à l'aide d'un crocodile en argile tenant des herbes médicinales dans la bouche.
Source:https://fr.wikipedia.org/wiki/Migraine#/media/Fichier:Papyrus_Migraine_Therapy.png

 

Le rimegepant est un antagoniste du récepteur au peptide relié au gène calcitonine qui a montré une efficacité et une innocuité lorsqu’administré par le traitement aigu de la migraine. Notre but était de comparer l’efficacité du rimegepant versus placebo pour le traitement préventif de la migraine.

Nous avons réalisé un essai multicentrique de phase 2/3 randomisé en double aveugle, contrôlé par placebo dans 92 sites situés au USA. Des adultes, présentant un historique de migraine sur une période d’au moins une année, ont été recrutés. À la suite d’une période d’observation de 4 semaines, les patients éligibles ont été randomisés à l’aide d’un système internet de réponse interactive pour recevoir le rimegepant 75 mg per os OU le placebo correspondant une fois tous les deux jours pendant 12 semaines (phase de traitement en double-aveugle). Le critère d’efficacité principal était le changement à partir de la phase d’observation de 4 semaines, du nombre de jours avec migraine par mois au cours des 4 dernières semaines de la phase de traitement en double-aveugle (semaines 9-12). Les participants qui avaient reçu au moins une dose de leur traitement et qui pouvaient attester d’au moins 14 jours ou plus de données disponibles au cours de la période d’observation et d’au moins 14 jours ou plus de données disponibles sur un intervalle de temps de 4 semaines au cours de la phase de traitement en double-aveugle étaient inclus dans l’analyse de population sur le plan de l’efficacité du traitement. Les sujets qui avaient reçu au moins une dose du médicament à l’étude étaient inclus dans l’analyse de population sur le plan de l’innocuité. (…).

Entre le 14 novembre 2018 et le 30 août 2019, 1 591 participants ont été recrutés et évalués pour éligibilité, dont 747 ont rejoint les groupes de traitement : rimegepant (n=373) ou placebo (n=374). 695 participants ont été inclus dans l’analyse d’efficacité : 348 sujets randomisés dans le groupe rimegepant et 347 sujets randomisés dans le groupe placebo. Le rimegepant était supérieur au placebo pour ce qui est du critère d’efficacité principal, à savoir en termes du nombre moyen de jours avec migraine par mois au cours des semaines 9-12. Le changement à partir de la période d’observation en nombre moyen de jours avec migraine au cours des semaines 9-12 était de -4.3 jours (Intervalle de Confiance [IC] 95% de -4.8 à -3.9) avec rimegepant et de -3.5 jours (de -4.0 à -3.0) avec placebo (interprétation de la différence moyenne par la méthode des moindres carrés -0.8 jours, IC 95% de -1.46 à -0.20 ; p=0.0099). 741 participants ont reçu les médicaments à l’étude et étaient inclus dans l’analyse d’efficacité. 133 (36%) patients sur 370 recevant le rimegepant ont rapporté un évènement indésirable, en comparaison des 133 (36%) patients sur 371 recevant le placebo. Sept (2%) participants qui recevaient le rimegepant et quatre (1%) participants recevant le placebo sont sortis d’étude du fait d’un évènement indésirable ; aucun décès n’a été relevé.  

Avec une prise une fois tous les deux jours, le rimegepant était efficace pour la prévention de la migraine. La tolérance était similaire à celle du placebo, et aucun problème grave d’innocuité n’a été relevé. Robert Croop, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 15 décembre 2020

Financement : Biohaven Pharmaceuticals

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 16 juillet 2019

#thelancet #migraine #rimegepant Efficacité, innocuité, et tolérance du rimegepant orodispersible administré pour le traitement aigu de la migraine : essai de phase 3 randomisé, en double aveugle, contrôlé par placebo

Substances induisant la migraine
Caféine
Nitrates
Thiamine
Phénylalanine
Histamine
Source iconographique: https://www.verywellhealth.com/migraine-and-diet-89888

Le rimegepant, petite molécule antagoniste du récepteur du peptide relié au gène de la calcitonine, a montré une efficacité dans le traitement aigu de la migraine, sous formulation comprimé standard. L’objectif de cet essai était de comparer l’efficacité, l’innocuité et la tolérance d’une formulation nouvelle de comprimé orodispersible de rimegepant 75 mg avec le placebo dans le traitement aigu de la migraine.

Dans cet essai de phase multicentrique, randomisé, réalisé en double aveugle et contrôlé par placebo, des adultes âgés de 18 ans et plus, présentant un historique de migraine, ont été recrutés dans 69 centres d’études situés aux États-Unis d’Amérique. Les participants ont été répartis au hasard pour recevoir le rimegepant (comprimé orodispersible de 75 mg) ou le placebo et formés au traitement d’une attaque unique de migraine d’intensité modérée à sévère. La randomisation était stratifiée par utilisation préalable d’un médicament en prophylaxie (oui ou non), et a été réalisée à l’aide d’un système de réponse interactive accessible à chaque site clinique. Ni les participants, ni les investigateurs n’avaient accès au tableau de randomisation. Les critères principaux d’évaluation étaient l’absence de douleur et l’absence de symptôme gênant 2 heures après la prise de médicament. Les analyses d’efficacité étaient effectuées sur la population en intention de traiter modifiée, qui incluait tous les patients qui avaient été répartis au hasard dans les groupes, avaient subi une atteinte de migraine d’intensité modérée ou sévère, avaient pris une dose de rimegepant ou le placebo, et avaient bénéficié d’au moins une évaluation d’efficacité après l’administration du médicament. Les analyses d’innocuité incluaient tous les participants assignés de manière aléatoire dans les groupes, et qui avaient reçu au moins une dose du médicament à l’étude. (…).

Entre le 27 février et le 28 août 2018, 1 811 participants ont été recrutés et examinés pour éligibilité. 1 466 participants ont été aléatoirement répartis dans les groupes pour recevoir le rimegepant (n=682) ou le placebo (n=693), et 1351 ont été évalués quant à l’efficacité (rimegepant = 669, placebo = 682). 2 heures après l’administration du médicament, le rimegepant orodispersible était supérieur au placebo pour l’absence de douleur (21% versus 11%, p<0.0001 ; différence de risque = 10, Intervalle de Confiance [IC] 95% 6-14) et pour l’absence de la plupart des symptômes gênants (35% versus 27%, p=0.0009 ; différence de risque = 8, Intervalle de Confiance [IC] 95% 3-13). 
Les événements indésirables les plus communément rencontrés étaient nausée (rimegepant n=11 [2%] ; placebo n=3 [<1%]) et infection du tractus urinaire (rimegepant n=10 [1%] ; placebo n=4 [1%]). Deux participants à l'étude (un dans chaque groupe de traitement) présentaient une concentration en transaminases dépassant de 3 fois la limite supérieure de normalité ; aucun dépassement n’était lié au médicament à l’étude, et aucune augmentation de la bilirubine dépassant de plus de 2 fois la limite supérieure de normalité n’était rapportée. Aucun des participants sous traitement n’a rapporté d’événement indésirable grave.

Dans le traitement aigu de la migraine, une dose unique de 75 mg de rimegepant par comprimé orodispersible était plus efficace que le placebo. La tolérance était similaire au placebo, sans problèmes d’innocuité. Robert Croop, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 13 juillet 2019

Financement : Biohaven Pharmaceuticals

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 25 octobre 2018

#thelancet #migraine #erenumab Efficacité et tolérance de l’erenumab chez les patients atteints de migraine épisodique chez qui deux à quatre traitements préventifs infructueux administrés au préalable : étude randomisée de phase 3b en double-aveugle et contrôlée par placebo

Sujet après 6 jours de migraine.
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Migraine.jpg
Une proportion importante de patients migraineux ne répond pas aux traitements, ou ne tolèrent pas les traitements préventifs oraux. L’erenumab est un nouvel anticorps contre le récepteur CGRP efficace contre la migraine en préventif. Nous avons évalué l’efficacité et la tolérance chez des patients atteints de migraine épisodique chez qui de précédents traitements (de deux à quatre médicaments antimigraineux différents) étaient restés infructueux.

LIBERTY est un étude clinique randomisée, en double – aveugle, contrôlée par placebo, effectuée sur 12 semaines dans 59 sites situés dans 16 pays. Les patients éligibles étaient âgés de 18 ans à 65 ans, présentaient un historique de migraine épisodique avec ou sans aura depuis au moins 12 mois, avec atteinte migraineuse de 4 jours à 14 jours par mois dans les trois mois précédent la sélection, et qui avaient reçu de deux à quatre traitements préventifs sans obtenir de bénéfice (en termes d’efficacité ou de tolérance, ou les deux). 
Les patients éligibles étaient répartis au hasard (1:1) pour recevoir l’erenumab 140 mg (en deux injections de 70 mg chacune) ou le placebo par voie sous-cutanée pendant 12 semaines. La randomisation était effectuée à l’aide d’un système de réponse interactive et stratifiée en fonction de la fréquence mensuelle des occurrences des épisodes migraineux (4-7 jours versus 8-14 jours par mois) au cours de la phase de sélection. La randomisation et la répartition des patients sélectionnés dans les groupes ont été effectuées par un personnel affecté à cette seule tâche. Ni les participants, ni les investigateurs, ni le personnel effectuant les évaluations, ni le sponsor de l’étude n’avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal d’évaluation de l’étude était la proportion de patients atteignant une réduction d’au moins 50% en termes de jours avec atteinte migraineuse par mois, au cours des semaines 9 à 12. L’efficacité a été mesurée sur l’ensemble d’analyse intégral, qui incluait tous les patients répartis au hasard qui avaient commencé le traitement qui leur était assigné et qui avaient eu au moins une évaluation de l’évolution de leur fréquence mensuelle d’état migraineux. L’innocuité et la tolérance étaient évaluées en fonction des événements indésirables rapportés et par examen physique, mesure des signes vitaux, des paramètres cliniques de laboratoire, et électrocardiographie. L’innocuité a été évaluée chez tous les patients qui avaient reçu au moins une dose du médicament à l’étude. (…). Cet essai est maintenant clos pour ce qui est du recrutement de patients nouveaux, mais la poursuite de l’étude en ouvert est en cours.   

Entre le 20 mars 2017 et le 27 octobre 2017, 246 participants ont été répartis au hasard : 121 pour rejoindre le groupe de patients recevant erenumab et 125 pour rejoindre le groupe placebo. 95 des 246 (39%) participants avaient essayé, sans succès, deux médicaments préventifs, 93 (38%) en avaient essayé trois, et 56 (23%) en avaient essayé quatre au préalable. 
À la semaine 12, 36 (30%) patients du groupe erenumab présentaient une diminution de 50% ou plus d’épisodes migraineux mensuels par rapport à la ligne de base, en comparaison des 17 (14%) du groupe placebo (rapport de cotes - odds ratio - 2.7 [Intervalle de Confiance -IC- 1.4-5.2] ; p=0.002). Les profils de tolérance et d’innocuité de l’erenumab et du placebo étaient similaires. L'événement indésirable survenant le plus fréquemment au cours du traitement était douleur au niveau du site d’injection, survenu chez sept (6%) participants dans chacun des groupes.

En comparaison du placebo, l’erenumab était efficace chez les patients atteints de migraine épisodique qui n’avaient présenté de réponse ou n’avaient pas toléré les deux, trois ou quatre traitements précédents suivis au préalable. L’erenumab pourrait représenter une option de traitement chez les patients atteints de migraine difficile à traiter qui présentent des besoins non satisfaits et qui n’ont que peu d’options de traitements. Prof Uwe Reuter, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 22 octobre 2018

Financement : Novartis Pharma

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 25 août 2016

#thelancetgastroenterologyandhepatology #migraine #troublesgastro-intestinaux Association entre troubles gastro-intestinaux fonctionnels et migraine chez les enfants et les adolescents : étude cas-témoin

Source: http://slideplayer.fr/slide/462832/
Les troubles gastro-intestinaux fonctionnels et la migraine retiennent souvent l’attention sur le plan médical. Nous avons précédemment montré une association entre migraine et colique infantile. Dans cette étude cas-témoin, notre but était de déterminer s’il existe une association entre migraine et d’autres troubles gastro-intestinaux fonctionnels chez les enfants et les adolescents.

Nous avons inclus des enfants et des adolescents âgés de 6-17 ans, qui se sont présentés au service des urgences de quatre hôpitaux tertiaires situés en France et en Italie. Les patients diagnostiqués de migraine ou de céphalées du type à tension par le neurologue du service de pédiatrie étaient recrutés dans le groupe cas. Les patients se présentant au service  des urgences atteints de traumatismes mineurs et dépourvus d’historique de céphalées récurrentes étaient recrutés dans le groupe contrôle. Afin d’éviter les biais, les diagnostics étaient effectués selon les critères de diagnostic de Rome (Rome  III), sans accès au tableau de randomisation. Les analyses univariées et multivariées étaient effectuées afin d’identifier les troubles spécifiques ainsi que les facteurs associés aux migraines et aux céphalées du type à tension.

Entre le 1er novembre 2014 et le 31 janvier 2015, nous avons recruté 648 contrôles et 424 cas (257 patients étaient atteints de migraine et 167 de céphalées du type à tension). 83 (32%) enfants du groupe migraine étaient diagnostiqués de troubles gastro-intestinaux fonctionnels en comparaison des 118 (18%) diagnostiqués des mêmes troubles dans le groupe contrôle (p<0.0001). Une analyse de régression logistique multivariée a montré une association significative entre migraine et trois troubles gastro-intestinaux : dyspepsie fonctionnelle (odds ratio 10.76, Intervalle de Confiance [IC] 95% 3.52-32.85 ; p<0.0001), syndrome du colon irritable (3.47, 1.81-6.62 ; p=0.0002), et migraine abdominale (5.87, 1.95-17.69 ; p=0.002). En revanche, une association inverse a été observée entre migraine et constipation fonctionnelle (0.34, 0.14-0.84, p=0.02). 41 (25%) participants atteints de céphalées du type à tension présentaient des troubles gastro-intestinaux, sans différence significative en termes de prévalence avec ceux dénombrés dans le groupe contrôle (p=0.07) ; aucune association significative entre maladie gastro-intestinale fonctionnelle et céphalées du type à tension n’a été notée.

Trois troubles fonctionnels gastro-intestinaux ont été associés avec la migraine chez les enfants et les adolescents. Ce sont des résultats qui comptent, pour le diagnostic et la gestion de ces maladies communes. De futures études seront nécessaires pour définir si les médicaments contre la migraine représentent un bénéfice dans le traitement des troubles fonctionnels gastro-intestinaux. Julie Le Gal, MD, et al, dans The Lancet Gastroenterology & Hepatology, publication en ligne en avant-première, 24 août 2016

Financement : aucun


Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 30 septembre 2015

#thelancetneurology #migraine #CGRP #TEV-48125 Sécurité, tolérance, et efficacité du TEV-48125 comme traitement préventif de la migraine chronique : étude multicentrique de phase 2b, randomisée en double-aveugle et contrôlée par placebo

Le caractère héréditaire de la migraine est connu depuis le 19ème siècle. Il semble plus important pour les migraines avec aura que pour les migraines sans aura. Il n’existe pas un gène de la migraine, mais une susceptibilité qui dépend de l’association de plusieurs variants génétiques : plus d'une douzaine de gènes de susceptibilité à la migraine ont été identifiés depuis 2010. Ils codent notamment pour des protéines impliquées dans des mécanismes qui assurent la transmission des signaux nerveux, comme la régulation glutamatergique.
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/migraine
Les bénéfices de l’inhibition du peptide relié au gène de la calcitonine (CGRP) n’ont pas été établies dans la migraine chronique. Ici, nous étudions la sécurité, tolérance, et efficacité de deux doses de TEV-48125, un anticorps monoclonal anti-CGRP, dans le traitement préventif de la migraine chronique.

Dans cette étude multicentrique de phase 2b, randomisée en double-aveugle et double placebo, nous avons recruté des hommes et des femmes (âgés de 18 à 65 ans) atteints de migraine dans 62 sites situés aux États-Unis. À l’aide d’une séquence de randomisation générée de manière centralisée par informatique, nous avons réparti les patients de manière aléatoire (1:1:1, stratification par sexe et utilisation simultanée de médicaments préventifs) dans trois groupes de traitement de 28 jours par voie sous-cutanée de TEV-48125 675/225 mg (675 mg au cours du premier cycle de traitement et 225 mg au cours des deuxième et troisième cycles de traitement), TEV-48125 900 mg (900 mg au cours des trois cycles de traitement) ou le placebo. Ni les investigateurs, ni les patients n’avaient accès au tableau de randomisation. L’information relative aux maux de tête, quotidiennement relayée, était consignée dans un agenda électronique. Les critères d’évaluation primaire étaient l’évolution du nombre d’heures passées avec maux de tête à partir de la ligne de base, au cours du troisième cycle de traitement (semaines 9-12), la sécurité et la tolérance pendant l’étude. Les critères d’évaluation secondaire étaient l’évolution du nombre de jours passés avec maux de tête modérés ou sévère au cours des semaines 9-12 par rapport à la ligne de base. Les critères d’efficacité ont été analysés sur la population en intention de traiter. La sécurité et la tolérance ont été analysées à l’aide de statistiques descriptives. (…).

Entre le 8 janvier 2014 et le 27 août 2014, nous avons recruté 264 participants : 89 ont été assignés à recevoir le placebo, 88 à recevoir 675/225 mg de TEV-48125, et 87 à recevoir 900 mg de TEV-48125. Le changement moyen, au cours des semaines 9-12, du nombre d’heures avec maux de tête, à partir de la ligne de base, était de -59.84h (Déviation Standard [DS] 80.38) dans le groupe 675/225 mg et de -67.51h (79.37) dans le groupe 900 mg, en comparaison du changement de -37.10h (79.44) dans le groupe placebo. La différence dans les moindres carrés de la diminution d’heures passées avec maux de tête entre les groupes placebo et 675/225 mg étaient de -22.74h (Intervalle de Confiance [IC] 95% de -44.28 à -1.21 ; p=0.0386), alors que la différence entre les groupes placebo et 900 mg était de -30.41 h (de -51.88 à -8.95 ; p=0.0057).
Des évènements indésirables ont été rapportés chez 36 (40%) patients du groupe placebo, 47 (53%) patients du groupe recevant les doses de 675/225 mg, et 41 (47%) patients du groupe recevant la dose de 900 mg; les évènements indésirables reliés au traitement étaient enregistrés chez 15 (17%), 25 (29%) , et 28 (32%) patients respectivement. Les évènements indésirables les plus communs étaient des douleurs modérées au site d’injection et démangeaisons. Quatre (1%) patients ont présenté des évènements indésirables graves non reliés au traitement (un patient du groupe placebo, un patient du groupe 675/225 mg, et deux patients du groupe 900 mg) ; aucun évènement indésirable grave lié au traitement n’a été rapporté, de même, aucun changement en cours d'étude n’a été relevé, ni pour ce qui est de la tension artérielle, ni pour ce qui est des autres signes vitaux.

Le TEV-48125 administré par injection sous-cutanée tous les 28 jours semble être tolérable et efficace ; ces résultats sont donc un encouragement à poursuivre le développement du TEV-48125 pour le traitement préventif de la migraine chronique dans un essai de phase 3. Dr Marcelo E Bigal, MD, et al, dans The Lancet Neurology, publication en ligne en avant-première, 29 septembre 2015

Financement : Teva Pharmaceuticals

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ     

mardi 7 octobre 2014

#migraine #ALD403 #CGRP #calcitonine Innocuité et efficacité d’ALD403, un anticorps du peptide relié au gène de la calcitonine (CGRP) pour la prévention de la migraine épisodique fréquente : un essai exploratoire de phase 2 randomisé en double – aveugle et contrôlé par placebo

Hôpital Lariboisière (Paris). Urgences céphalées. Prise en charge d'une patiente en céphalée aigüe.
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/migraine
Le peptide relié au gène de la calcitonine (CGRP) est crucial dans la pathophysiologie de la migraine. Nous avons étudié l’innocuité, la tolérance et l’efficacité de ALD403, un anticorps humanisé anti-CGRP issu du génie génétique, pour la prévention de la migraine.

Dans cet essai exploratoire de phase 2 preuve de concept, des patients âgés de 18 à 55 ans atteints de migraines pendant cinq à 14 jours par période de 28 jours, ont été répartis de manière aléatoire par système vocal interactif par internet pour recevoir ALD403 1 000 mg par voie intraveineuse ou le placebo. Ni les investigateurs sur site, ni les patients, et ni le sponsor de la présente n’avaient accès au tableau de randomisation pendant l’étude. L’objectif primaire était l’évaluation de l’innocuité à 12 semaines après la perfusion. Le critère primaire d’efficacité était le changement de la ligne de base aux semaines 5-8 en termes de fréquence d’occurrence des migraines, par enregistrement électronique des autoévaluations par les patients. Les patients ont été suivis jusqu’à 24 semaines pour ce qui est des analyses d’innocuité et d’efficacité exploratoires. Les analyses d’innocuité et d’efficacité ont été effectuées sur population en intention de traiter. (…).

Entre le 28 janvier 2013 et le 23 décembre 2013, 163 patients sur les 174 affectés dans les 26 centres situés aux États-Unis ont reçu soit ALD403 (n=81), soit le placebo (n=82). Des événements indésirables ont été relevés chez 46 (57%) des 81 patients du groupe ALD403 et chez 43 patients (52%) des 82 du groupe placebo. Les événements indésirables les plus fréquents étaient infection du tractus respiratoire supérieur (placebo 6 [7%] patients versus ALD403 7 [9%] patients), infection des voies urinaires (4 [5%] versus 1[1%]), fatigue (3 [4%] versus 3 [4%]),  douleurs lombaires (4 [5%] versus 3 [4%]), arthralgie (4 [5%] versus 1 [1%]), et nausées et vomissements (2 [2%] versus 3 [4%]). Six événements indésirables graves ont été relevés et jugés indépendants du médicament à l’étude : dans le groupe ALD403, un patient a montré quatre événements indésirables graves, et un patient a montré un événement indésirable grave ; dans le groupe placebo, un patient a montré un événement indésirable grave. Aucune différence en données vitales ou données de laboratoire relatives à l’innocuité n’ont été relevées entre les deux groupes. Le changement moyen en jours avec migraine entre la ligne de base et les semaines 5-8 étaient de -5.6 (Déviation Standard [DS] 3.0) pour le groupe ALD403, en comparaison de – 4.6 (3.6) pour le groupe placebo (différence -1.0, Intervalle de Confiance [IC] 95% de -2.0 à 0.1 ; p-valeur unilatérale = 0.0306).

Aucun problème d’innocuité n’a été relevé lors de l’administration d’ALD403 1000 mg par voie intraveineuse. Cette étude donne des évidences préliminaires d’efficacité d’ALD403 pour le traitement préventif de la migraine chez les patients atteints de migraines à fréquence mensuelle élevée. Prof David W Dodick MD et al, dans The Lancet Neurology, publication en ligne en avant- première, 6 octobre 2014

Financement : Alder Biopharmaceuticals

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 28 mars 2012

Efficacité et tolérance du lasmiditan, un agent oral, agoniste du récepteur 5-HT1F, pour le traitement aigu de la migraine: une étude de phase 2 d'établissement de la posologie, randomisée, en groupes parallèles et contrôlée par placebo

Image de synthèse de chromosomes et d'ADN. Une équipe de l'Inserm  (Unité U 708 dirigée par Tobias Kurth) vient (juin 2011) d'identifier 3 gènes de la migraine. Une bonne nouvelle pour les 11 millions de Français qui en souffrent.
Source iconographique et légendaire:   http://www.lexpress.fr/actualite/sciences/sante/migraine-la-fin-du-casse-tete_1004942.html 
Le lasmiditan (COL-144) est un nouvel agoniste hautement sélectif du récepteur au 5-HT1F; sans activité vasoconstrictrice, ayant montré une efficacité quand il est distribué par voie intraveineuse lors d'une étude de preuve-de-concept sur la migraine. Notre but était d'étudier l'efficacité et la sécurité du lasmiditan dans le traitement aigu de la migraine.

Dans cette étude multicentrique d'établissement de la posologie, effectuée en double aveugle, en groupes parallèles dans 43 centres de traitement des maux de tête situés dans 5 pays européens; des patients migraineux avec ou sans "aura"*, et sans traitement de prophylaxie, ont été distribués de manière aléatoire (1:1:1:1:1) pour traitement d'attaque migraineuse d'intensité moyenne à sévère avec 50 mg, 100 mg, 200 mg ou 400 mg, ou placebo. Le médicament de l'étude et le placebo étaient fournis sous conditionnements numérotés identiques. Les codes de randomisation étaient générés par un statisticien indépendant. Ni les patients ni les investigateurs n'avaient accès au tableau d'attribution des traitements. Le critère principal de mesure était la dose nécessaire à une réponse en termes de soulagement des maux de tête (maux de tête modérés ou sévères devenant faibles ou absents) à 2 h. L'analyse primaire a été effectuée sur population en intention de traiter modifiée. (...).

Entre le 8 juillet 2009 et le 18 février 2010, 512 patients ont été assignés de manière aléatoire aux traitements; 391 d'entre eux ont effectivement reçu un traitement. 
86 patients ont reçu le placebo (81 inclus en analyse primaire) et 305 patients ont reçu le lasmiditan (50 mg n=79, 100 mg n=81, 200 mg n=69, et 400 mg n=68 inclus dans l'analyse primaire). Une association linéaire a été observée entre le taux de réponse à 2 h et la dose de médicament administrée (Cochran-Armitage test p<0,0001).
Chacune des doses de lasmiditan a produit un effet significatif sur la réponse (baisse de la douleur) à 2 h, en comparaison du placebo (lasmiditan 50 mg: différence 17,9% - p=0,022; 100 mg: 38,2% - p<0,0001; 200 mg: 28,8% - p=0,0018; 400 mg: 38,7% - p<0,0001).
La proportion des patients montrant des événements indésirables a augmenté avec l'augmentation des doses de médicament administrées (53/82[65%], 59/82[72%], 61/71[86%], 59/70[84%] pour des doses de 50, 100, 200 et 400 mg de lasmiditan respectivement, versus placebo (...). Les événements indésirables les plus fréquemment observés étaient liés au système nerveux central (SNC) et incluaient étourdissement, fatigue, vertige, paresthésie, somnolence.

Le lasmiditan administré par voie orale semble être à la fois sûr et efficace dans le traitement aigu de la migraine. La poursuite d'études comprenant un nombre plus élevé de sujets placebo-contrôlés, et des essais triptan-contrôlés sont nécessaires pour établir le potentiel rôle du lasmiditan dans la thérapie aigue de la migraine. Prof Markus Fäkkilä MD, Prof Hans-Christoph Diener MD, Prof Gilles Géraud MD et al, in The Lancet Neurology, Early Online Publication, 28 March 2012

*c'est à dire avec ou sans troubles sensoriels ou comportementaux (précision du traducteur)

Source: www.thelancet.com / Traduction et adaptation: NZ

mercredi 7 septembre 2011

Injections sous-occipitales de stéroïdes pour le traitement transitoire de patients atteints de plus de 2 crises d'algie vasculaire de la face par jour: un essai randomisé, en double-aveugle, contrôlé placebo

Les différentes douleurs d'origine migraineuse. En orange, la zone principale de la douleur, en jaune la zone d'irradiation possible. Source: www.algos-france.fr/pages/informations
Des injections sous-occipitales de stéroïdes peuvent être utilisées comme traitement préventif des algies vasculaires de la face, mais peu de données cliniques relatives à l'efficacité de cette approche sont disponibles pour l'instant. Notre but était d'établir l'efficacité et la sécurité de l'administration de cortivazol versus placebo comme traitement d'appoint chez des patients sujets à de fréquentes crises d'algie vasculaire de la face au quotidien.

Dans notre essai randomisé en double - aveugle, contrôlé placebo, effectué au Centre Urgences Céphalées, Hôpital Lariboisière, Paris; nous avons enrolé des patients atteints d'algie vasculaire de la face épisodique ou chronique, adultes, âgés de 18 à 65 ans, sujets à plus de deux (2) crises d'algie vasculaire de la face par jour. Nous avons réparti les patients de manière aléatoire dans un (1) groupe recevant 3 injections sous-occipitales de cortivazol - 3,75 mg - (à 48-72 h d'intervalle) et  un (1) groupe recevant le placebo; en complément prophylactique d'un traitement per os au verapamil. La répartition des sujets dans chaque groupe était générée par ordinateur (blocs de 4 pour chaque strate). Les injections étaient administrées par des médecins pour qui la répartition des traitements était ouverte; ladite répartition restant masquée pour les patients et les médecins investigateurs en charge de l'évalutation statistique de l'étude. Le principal paramètre d'efficacité mesuré était la proportion des patients atteignant le nombre de deux (2) - ou moins de deux (2) -crises quotidiennes d'algie vasculaire de la face par jour. Les patients évalués ont tous reçu au moins une dose du médicament à l'étude dans l'analyse des patients en intention de traiter.

Entre novembre 2008 et juillet 2009, nous avons réparti 43 patients (15 patients chroniques et 28 patients atteints d'algie vasculaire de la face épisodique) pour recevoir le cortivazol ou le placebo. 20 des 21 patients recevant le cortivazol montraient en moyenne deux (2) ou moins de deux (2) crises quotidiennes , en comparaison de 12 des 22 patients de contrôle recevant le placebo (p=0,012). (...) Nous n'avons noté aucun évènement indésirable grave, et 32 (74 %) des 43 patients ont montré d'autres évènements indésirables [18 des 21 patients recevant du cortivazol et 14 des 22 patients recevant le placebo (p=0,162)]. Les évènements indésirables les plus fréquents étaient des douleurs au cou - au site même de l'injection - et des maux de tête simples.

Les injections sous-occipitales de cortivazol peuvent soulager rapidement les patients sujets à des crises quotidiennes et fréquentes d'algie vasculaire, indépendamment de leur type (chronique ou épisodique). L'efficacité et la tolérance de ce traitement devront être confirmées par des études de plus grande ampleur.
Elizabeth Leroux et al, in The Lancet Neurology, Early Online Publication, 7 September 2011, in press.

Source: www.thelancet.com/neurology / Traduction et adaptation: NZ