La respiration est essentielle pour la survie, elle fonctionne sous contrôle
neural précis. Le nerf vague est un conduit majeur de l’influx nerveux entre cerveau
et poumon, requis pour une respiration normale. Ici, nous identifions deux
populations d’afférences nerveuses vagales chez la souris (P2ry1, Npry2r), composées chacune d’une
centaine de neurones exerçant des effets puissants et opposés sur la
respiration. La cartographie anatomique génétiquement guidée a révélé que ces
neurones innervent le poumon de manière très dense, et envoient des projections
nerveuses longue-distance aux différentes cibles du tronc cérébral. Les
neurones Npy2r sont majoritairement représentés par des fibres C à conduction
lente, alors que les neurones P2ry1 sont majoritairement représentés par des
fibres A à conduction rapide, contactant les cellules endocrines pulmonaires
(corps neuroépithéliaux). La stimulation optogénétique des neurones P2ry1
provoque le blocage de la respiration, piégeant les animaux en phase d’expiration,
alors que la stimulation des neurones Npy2r provoque une respiration rapide et superficielle. L’activation des neurones P2ry1 n’a eu d’effet ni sur le rythme
cardiaque ni sur le contrôle du gradient de pression gastro-oesophagienne, fonctions pourtant également soumises à
contrôle vagal. Ainsi, le nerf vague comprend des neurones sensitifs indissociables,
constituant des conductions nerveuses en lien spécifique avec des connections
anatomiques et des fonctions physiologiques spécifiques associées. Rui B. Chang et al, dans
Cell, publication en ligne en avant-première, 16 avril 2015
Jusqu'au 30 juin 2022, le blog Actualités Scientifiques - Médicales vous a proposé des traductions en français adaptées de résumés d'articles originaux, tout récemment parus et relayés sur site internet. Actualités Scientifiques - Médicales. A partir du 1er septembre 2022, ce blog vous propose des billets d'opinion relatifs à l'actualité scientifique et médicale, selon un rythme qui reste à définir.
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lundi 20 avril 2015
#Cell #respiration #tronccérébral #nerfvague #vagal #neuronessensorielsvagaux #P2ry1 #Npy2r Contrôle différentiel de la respiration par différents sous-types de neurones sensoriels vagaux
mardi 25 novembre 2014
#toux #afférencesvagales #récepteurP2X3 #AF-219 #antitussifs Antagoniste AF-219 du récepteur P2X3 dans la toux chronique réfractaire : un essai de phase 2 randomisé, en double – aveugle, et contrôlé par placebo
![]() |
Source iconographique et légendaire: http://revue.medhyg.ch/print.php3?sid=24140 |
Des études précliniques suggèrent que les récepteurs P2X3 sont exprimés par
des afférences vagales au niveau du système respiratoire, contribuant ce
faisant à l’hypersensibilisation des neurones sensitifs. Les récepteurs P2X3
pourraient jouer un rôle dans la médiation du réflexe de la toux, menant à la
toux chronique. Notre but était d’étudier
l’efficacité d’un antagoniste P2X3 premier produit d’une nouvelle classe de
médicament AF-219, pour la réduction de la fréquence de la toux chez les
patients atteints de toux chronique réfractaire.
Nous avons effectué un essai croisé en deux périodes, en double – aveugle contrôlé
par placebo, dans un seul centre situé au Royaume – Uni. Nous avons, à l’aide d’une
séquence générée par ordinateur, placé de manière aléatoire les patients atteints
de toux chronique réfractaire, soit dans le groupe de sujets recevant
AF-219 à raison de 600 mg deux fois par
jour, soit dans le groupe de sujets recevant le placebo (1:1) ; puis, à la
suite d’une période de lavage de deux semaines (période au cours de laquelle
les patients ne reçoivent pas les médicaments habituels)*, les patients
assignés ont été placés sous un autre traitement. Ni les patients, ni le
personnel soignant, ni les investigateurs n’avaient accès au tableau de
randomisation. Nous avons mesuré la fréquence quotidienne des épisodes de toux
(critère principal d’évaluation) à la ligne de base, puis après 2 semaines de
traitement, à l’aide d’enregistrements des épisodes de toux sur 24 h. L’analyse
primaire a été effectuée selon un modèle à effets mixtes sur la population en
intention de traiter. (…).
Sur 34 sujets étudiés entre le 22 septembre 2011 et le 29 novembre 2012,
nous avons répartis de manière aléatoire 24 patients (âge moyen 54.5 ans ;
Déviation Standard [DS] 11.1). Dans l’analyse de cas, la fréquence d’épisodes
de toux était diminuée de 75% chez les patients recevant AF-219 versus ceux recevant le placebo (p=0.0003). La fréquence diurne a chuté,
à partir d’une moyenne de 37 épisodes de toux par heure (DS 32) à 11 (8)
épisodes de toux par heure après administration de AF-219 versus 65 (163)
épisodes de toux par heure à 44 (51) épisodes de toux après placebo. Six
patients se sont retirés avant la fin de l’étude du fait de troubles gustatifs,
qui ont été rapportés par tous les patients prenant AF-219.
Les antagonistes aux récepteurs P2X3 semblent jouer un rôle clé dans la
médiation de l’hypersensibilité neuronale dans la toux. Les antagonistes des
récepteurs P2X3 comme AF-219 constituent un nouveau groupe prometteur d’antitussifs.
Rayid Abdulqawi PhD et al, The Lancet, publication
en ligne en avant – première, 25 novembre 2014
*note du traducteur
Financement : Afferent Pharmaceuticals
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