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jeudi 9 décembre 2021

#thelancetoncology #axibabtageneciloleucel #lymphomenonhodgkinien Axicabtagene ciloleucel dans le lymphome non hodgkinien indolent en rechute ou réfractaire (ZUMA-5) : un essai de phase 2 multicentrique à un seul bras

Lymphome du manteau (moyen grossissement) de l'iléon terminal (...).
Source iconographique: https://fr.wikipedia.org/wiki/Lymphome_non_hodgkinien 

 

La plupart des patients atteints d'un lymphome non hodgkinien indolent à un stade avancé ont des rechutes multiples. Nous avons évalué la thérapie par lymphocytes T autologues anti - récepteur chimérique de l’antigène CD-19 (CAR) axicabtagene ciloleucel dans le lymphome non hodgkinien indolent en rechute ou réfractaire.

ZUMA-5 est un essai de phase 2 multicentrique à un seul bras mené dans 15 centres anticancéreux médicaux aux États-Unis et dans deux centres anticancéreux médicaux en France. Les patients étaient éligibles s'ils étaient âgés de 18 ans ou plus, atteints d’un lymphome non hodgkinien indolent confirmé histologiquement (lymphome folliculaire ou lymphome de la zone marginale) en rechute ou réfractaire, qui avaient déjà bénéficié d’au moins deux lignes de traitement (y compris un anti-CD20 monoclonal anticorps avec un agent alkylant), et qui présentaient un index de performance de l'Eastern Cooperative Oncology Group de 0 ou 1. Les patients ont subi une leucophorèse et ont reçu une chimiothérapie de conditionnement (cyclophosphamide à 500 mg/m2 par jour et fludarabine à 30 mg/m2 par jour aux jours -5, -4 et -3) suivi d'une seule perfusion d'axicabtagene ciloleucel (2 × 106 cellules CAR T par kg) au jour 0. Le critère d'évaluation principal était le taux de réponse globale (réponse complète et réponse partielle) évalué par un comité d'examen indépendant à l’aide du Classement de Lugano. L'analyse de l'activité principale a été effectuée après qu'au moins 80 patients traités pour un lymphome folliculaire aient été suivis pendant au moins 12 mois après la première évaluation de la réponse à la semaine 4 après la perfusion. Les analyses primaires ont été effectuées dans la population per protocole (c'est-à-dire les patients éligibles atteints de lymphome folliculaire qui ont eu 12 mois de suivi après l'évaluation de la première réponse et les patients éligibles atteints d'un lymphome de la zone marginale qui ont eu au moins 4 semaines de suivi après infusion d'axicabtagene ciloleucel). Des analyses de sécurité ont été effectuées chez des patients ayant reçu une perfusion d'axicabtagene ciloleucel. Le recrutement de patients pour cette étude (…) est clos.

Entre le 20 juin 2017 et le 16 juillet 2020, 153 patients ont été inclus et ont subi une leucophérèse, et l'axicabtagene ciloleucel a été synthétisé avec succès pour tous les patients inscrits. À la date de clôture des données (14 septembre 2020), 148 patients avaient reçu une perfusion d'axicabtagene ciloleucel (124 [84 %] avaient un lymphome folliculaire et 24 [16%] un lymphome de la zone marginale). Le suivi médian pour l'analyse principale était de 17,5 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 14,1–22,6). Parmi les patients éligibles pour l'analyse principale (n=104, dont 84 avaient un lymphome folliculaire et 20 un lymphome de la zone marginale), 96 (92 % ; Intervalle de Confiance [IC] 95 % 85-97) ont présenté une réponse globale et 77 (74 %) eu une réponse complète. Les événements indésirables de grade 3 ou pire les plus courants étaient les cytopénies (104 [70 %] sur 148 patients) et les infections (26 [18 %]). Un syndrome de libération de cytokines de grade 3 ou plus est survenu chez dix (7 %) patients et des événements neurologiques de grade 3 ou 4 sont survenus chez 28 (19 %) patients. Des événements indésirables graves (…) sont survenus chez 74 (50 %) patients. Des décès dus à des événements indésirables sont survenus chez quatre patients (3 %), dont l'un a été jugé lié au traitement (défaillance multisystémique).

L’axicabtagene ciloleucel a montré des taux élevés de réponses durables et avait un profil d'innocuité gérable chez les patients atteints d'un lymphome non hodgkinien indolent en rechute ou réfractaire. Carol A Jacobson, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 8 décembre 2021

Financement : Kite, filiale de Gilead

Source : The Lancet Online / Préparation post : NZ

mardi 9 octobre 2018

#thelancetoncology #lymphomefolliculaire #immunochimiothérapie Valeur pronostique de la réponse de fin d’induction mesurée par TEP après immunochimiothérapie de première ligne pour traitement d’un lymphome folliculaire (GALLIUM) : analyse secondaire d’un essai de phase 3 randomisé

Lymphome Folliculaire (Fort Grossissement)
Source iconograhique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Follicular_lymphoma_--_very_high_mag.jpg

Les résultats initiaux de l’essai GALLIUM en cours ont montré que les patients atteints de lymphome folliculaire présentent une survie sans progression plus longue après une immunochimiothérapie de première intention avec obinutuzumab qu’avec rituximab. Le but de cette analyse secondaire était d’évaluer la valeur pronostique des réponse TEP-CT (tomographie par émission de positons et tomodensitométrie) après une immunochimiothérapie de première intention dans l’étude GALLIUM.

GALLIUM est un essai ouvert à groupes parallèles, randomisé, de phase de phase 3, où des patients atteints de lymphome folliculaire CD20-positif (de grade 1 à 3 ; maladie de stade III/IV, ou stade II avec la tumeur au diamètre le plus grand 7 cm) étaient âgés de 18 ans ou plus et satisfaisaient aux critères leur permettant de subir un traitement; et ils n’avaient pas subi de traitement au préalable pour leur présente pathologie. Les patients éligibles étaient répartis au hasard (1:1) pour recevoir l’obinutuzumab par voie intraveineuse (1 000 mg aux jours 1, 8, et 15 du cycle 1, puis au jour 1 des cycles suivants) ou le rituximab (375 mg/m2 au jour 1 de chaque cycle), au cours de six cycles de 21 jours avec cyclophosphamide, doxorubicine, vincristine, et prednisone (cocktail CHOP administré per os) suivis de deux cycles de 21 jours avec administration de l’anticorps seul, ou  huit cycles de 21 jours avec cyclophosphamide, vincristine, et prednisone (cocktail CVP administré per os), ou six cycles de 28 jours avec bendamustine, suivis de l’administration d’anticorps de maintien tous les deux mois sur une période de 2 ans au plus.
Le critère principal de cet essai, la survie sans progression évaluée par l’investigateur, a déjà été l’objet d’un compte – rendu. Cette analyse secondaire fait état des réponses TEP-CT à l’issue de la période de thérapie induction et explique le rapport qu’il y a avec les résultats de survie sans progression et de survie globale chez les patients chez qui les données d’imagerie étaient disponibles. (…) Les patients évaluables per protocole (dont les examens de TEP étaient disponibles) ont subi toutes les observations et mesures prospectives par les investigateurs et un comité d’examen indépendant (IRC) selon les critères de réponse de l’International Harmonisation Project (IHP) de 2007, puis retrospectivement par l’IRC seul en appliquant les critères de réponse Lugano 2014 actuels. Contrairement aux investigateurs, les membres de l’IRC n’avaient pas accès au tableau de randomisation. Les analyses cardinales ont exclu les patients décédés ou en progression (…) avant la fin de la période d’induction ou en fin de période d’induction. (…).

1 202 patients ont été recrutés dans l’étude GALLIUM entre le 6 juillet 2011 et le 4 février 2014, dont 595 ont été inclus dans la population TEP ; 533 ont pu être évalués en analyse prospective (IHP 2007) et 508 en analyse rétrospective (Lugano 2014) pour ce qui est de la survie sans progression (analyse cardinale). En fin de période d’induction, 390 patients sur 595 (65.5% [Intervalle de Confiance -IC- 95% 61.6-69.4]) ont présenté une réponse TEP complète selon les critères IHP 2007 et 450 (75.6% [IC 95% 72.0-79.0]) ont présenté une réponse métabolique complète selon les critères Lugano 2014. Avec une période médiane de 43.3 mois d’observation (Intervalle Interquartile [IQR] 36.2-51.8), la survie sans progression sur 2.5 ans à partir de la fin de période d’induction était réalisée chez 87.8% (IC 95% 83.9-90.8) des patients à réponse TEP complète et chez 72.0% (63.1-79.0) des patients à réponse TEP incomplète selon les critères IHP 2007 évalués par l’IRC (hazard ratio [HR] 0.4, IC 95% 0.3-0.6, p<0.0001). Selon les critères Lugano 2014, le taux de survie sans progression à 2.5 ans des patients présentant une réponse métabolique complète était de 87.4% (IC 95% 83.7-90.2) et de 54.9% (40.5-67.3 ; HR 0.2, IC 95% 0.1-0.3, p<0.0001) chez les patients présentant une réponse métabolique incomplète.

Nos résultats suggèrent que la TEP représente une meilleure modalité d’imagerie que la CT, pour ce qui est de l’évaluation de la réponse à une immunochimiothérapie de première intention chez les patients atteints de lymphome folliculaire. L’évaluation TEP selon les critères de réponse Lugano 2014 fournit une plateforme d’investigation d’approches thérapeutiques adaptées aux réponses. Des données additionnelles seront les bienvenues. Prof Judith Trotman, MBChB, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 8 octobre 2018

Financement : F Hoffmann La Roche

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ    

vendredi 6 juillet 2018

#thelancethaematology #lymphomefolliculaire #rituximab Rituximab et risque de transformation du lymphome folliculaire : analyse rétrospective de données mutualisées

Lymphome folliculaire.
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Follicular_lymphoma,_CD10.jpg

La transformation histologique du lymphome folliculaire en lymphome agressif est un événement grave, avec des effets significatifs sur la situation du patient. Le but de l’étude Aristote était d’évaluer l’effet du rituximab sur le risque de transformation histologique et du résultat qui en découle.

11 groupes coopératifs ou institutions à travers l’Europe ont contribué à cette étude. Les patients éligibles (18 ans) étaient atteints de lymphome folliculaire confirmé de grade 1, 2, ou 3a, diagnostiqué entre le 2 janvier 1997 et le 20 décembre 2013. La transformation histologique était définie par la présence d’un lymphome agressif patent confirmé par biospsie survenant en tant que premier événement rapporté après administration d’un traitement en première intention. Les critères principaux étaient le danger cumulatif de transformation histologique et la survie après transformation.

L’information de mise en place de cette étude a diffusée auprès de 10 001 patients atteints de lymphome folliculaire, dont 8 116 ont été éligibles pour analyse. 509 transformations histologiques ont été rapportées. 
Après une période médiane de suivi de 87 mois (éventail calendaire des périodes de suivi : de 1 mois à 221 mois ; éventail entre le 2,5ème et le 97,5ème percentile : de 5 à 160), le danger cumulatif de transformation histologique sur 10 ans était de 7.7% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 6.9-8.5). 
Le danger cumulatif de tranformation histologique était de 5.2% (IC 95% 4.5-6.2) chez les patients recevant le rituximab et de 8.7% (7.2-10.6) chez les patients n’en recevant pas (hazard ratio [HR] 0.73, IC 95% 0.58-0.90 ; p=0.004). 
Le danger cumulatif de transformation biologique sur 10 ans était de 5.9% (IC 95% 5.0-7.0) chez les patients recevant le rituximab uniquement comme traitement d’induction et de 3.6% (IC 95% 2.3-5.5) chez ceux recevant le rituximab comme traitement d’induction et comme traitement de maintien (HR 0.55, IC 95% 0.37-0.81 ; p=0.003). Ce résultat était confirmé par la suite par analyse multivariée (p=0.016).  
287 décès ont été enregistrés chez 509 patients présentant une transformation histologique, avec pour résultat une survie à 10 ans après transformation de 32% (IC 95% 26-38). La survie après transformation n’a pas présenté de différence entre les patients qui n’avaient par reçu de rituximab et ceux qui avaient reçu le rituximab comme traitement d’induction uniquement. (HR 0.94, IC 95% 0.69-1.28 ; p=0.70); et entre ceux qui avaient reçu le rituximab comme traitement d’induction uniquement et ceux qui avaient reçu le rituximab comme traitement d’induction et de maintien (0.96, 0.58-1.61 ; p=0.88).

Le risque de transformation histologique comme premier événement peut être significativement diminué par l’utilisation du rituximab. Ces résultats soutiennent la démarche d’une information éclairée des patients prenant le rituximab en temps réel, selon laquelle le risque de transformation est plus faible qu’il n’était avant l’introduction du rituximab.  Prof Massimo Federico, MD, et al, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 4 juillet 2018

Financement : Associazione Angela Serra per la Ricerca sul Cancro, European Lymphoma Institute, European Hematology Association Lymphoma Group, Fondazione Italiana Linfomi, Spanish Group of Lymphoma and Bone Marrow Transplantation.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 25 janvier 2018

#thelancethaematology #lymphomefolliculaire #radioimmunothérapie #rituximab R-CHOP, radioimmunothérapie, et maintien du rituximab dans le lymphome folliculaire (SWOG S0801) : étude multicentrique de phase 2 à simple bras

Lymphome folliculaire.
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Follicular_lymphoma,_Bcl-2.jpg
Malgré l’abondance d’options thérapeutiques, le lymphome folliculaire reste incurable quand il est découvert à un stade avancé. De plus, la séquence idéale des traitements et le bénéfice absolu d’une thérapie post-inductive reste peu claire. Nous avons mis au point l’essai SWOG S0801 pour étudier l’efficacité d’une radioimmunothérapie de consolidation et du traitement de maintien du rituximab en séquentiel, à la suite d’une chimioimmunothérapie.

Pour cette étude multicentrique de phase 2 à simple bras, nous avons recruté des patients âgés de 18 ans et plus avec un diagnostic de lymphome folliculaire de stade III, IV, (…), et de grade 1, 2, ou 3a, qui n’avaient reçu aucun traitement préalable, dans 20 institutions appartenant au Réseau d’Essais Cliniques de l’Institut National du Cancer (National Cancer Institute). Les patients étaient assignés devaient suivre un traitement sur une période de 5 ans, comprenant R-CHOP (rituximab + cyclophosphamide [750 mg/m2], doxorubicine [50 mg/m2], vincristine [1.4 mg/m2], et prednisone ou prednisolone [100 mg]) tous les 21 jours sur six cycles au maximum, avec rituximab 375 mg/m2 administré au jour 1 des cycles 1 à 4, suivi par une radioimmunothérapie tositumomab à l’iode 131 (131I) et thérapie de maintien au rituximab 375 mg/m2 dans les 12 semaines suivant le sicième cycle de R-CHOP, tous les 3 mois sur une période de 4 ans au plus. Le critère principal était la survie sans progression sur 3 ans dans la population en intention de traiter. Les analyses d’efficacité et d’innocuité étaient effectuées sur la population en intention de traiter et sur la population per protocole. (…).

Entre le 1er avril 2009 et le 15 décembre 2010, nous avons recruté 84 patients évaluables, dont 73 ont suivi le protocole R-CHOP et la radioimmunothérapie dans leur intégralité. Des 69 patients recevant la thérapie de maintien, seuls 41 d'entre eux ont suivi le traitement de maintien au rituximab de 4 années jusqu’au bout. La survie sans progression à 3 ans était de 90% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 82-95). Les événements indésirables de grade 3 ou plus les plus communément relevés comprenaient notamment neutropénie chez 48 (57%) patients, leucopénie chez 34 (40%) patients, thrombocytopénie chez 17 (20%) patients, et neutropénie fébrile chez 14 (17%) patients. Neuf patients sont décédés, de causes secondaires ou inconnues (n=3), de cirrhose (n=1), d'arrêt cardiaque (n=1), et de malignités secondaires (n=4). Des malignités secondaires sont survenues chez sept patients, incluant deux sarcomes, deux carcinomes colorectaux, et deux leucémies myéloïdes, et un cas de carcinome rénal.

L’essai SWOG S0801 a montré des réponses quasi-universelles à la suite de la chimio-immunothérapie et de la radioimmunothérapie. Cependant, la plupart des sorties d’étude sont survenues au cours de la période de maintien, ce qui suggère que l’administration de rituximab sur une période de 4 ans n’est pas envisageable chez beaucoup de patients. Cependant, cette stratégie thérapeutique séquentielle a conduit à des issues favorables, de manière générale - à savoir une faible incidence de progression de la maladie, chez les patients. Paul M Barr, MD, et al, dans The Lancet Haematogy, publication en ligne en avant-première, 24 janvier 2018

Financement : National Cancer Institute et GlaxoSmithKline

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 3 mai 2017

#thelancethaematology #lymphomefolliculaire #rituximab Efficacité et innocuité du rituximab administré par voie sous-cutanée versus administré par voie intraveineuse comme traitement de première ligne du lymphome folliculaire (SABRINA) : étude de phase 3 randomisée, ouverte

Micrographie à fort grossissement d'un lymphome folliculaire (néphron).
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Follicular_lymphoma_--_very_low_mag.jpg#/media/File:Follicular_lymphoma_--_very_high_mag.jpg
Le rituximab administré par voie intraveineuse représente la norme en matière de traitement du lymphome non-Hodgkinien à cellules B, et il est administré sur une durée de 1.5h-6h. Une formulation sous-cutanée pourrait réduire le fardeau du traitement subi par les patients et d'améliorer la gestion des ressources en soins de santé. Notre but était de montrer la non-infériorité pharmacocinétique du rituximab administré en sous-cutané versus celle du rituximab administré en intraveineuse dans le traitement du lymphome folliculaire et de fournir des données d’efficacité et d’innocuité.

SABRINA était une étude de phase 3, ouverte, effectuée dans 113 centres de soins situés dans 30 pays. Les patients éligibles étaient âgés de 18 ans et plus, et présentaient tous un lymphome folliculaire CD 20 positif de grade 1, 2, ou 3a ; un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0-2 ; une pathologie mesurable par TDM ou IRM ; une espérance de vie évaluée à 6 mois ou plus ; une fonction hématologique adéquate sur 28 jours ou plus ; et un ou plusieurs symptômes requérant traitement selon les critères du Groupe d’Études des Lymphomes Folliculaires. Les patients étaient répartis de manière aléatoire (1:1) par les investigateurs ou les membres de l’équipe de recherche à l’aide d’un algorithme de randomisation dynamique à 375 mg / m2 de rituximab par voie intraveineuse ou 1 400 mg de rituximab par voie sous-cutanée + chimiothérapie (six à huit cycles de cyclophosphamide, doxorubicine, vincritstine, et prednisone [CHOP] ou huit cycles de cyclophosphamide, vincristine, et prednisone [CVP]), toutes les 3 semaines pendant la phase d’induction, puis un traitement de maintien avec rituximab toutes les 8 semaines. La randomisation était stratifiée selon la chimiothérapie sélectionnée, l’Index de Pronostic International Lymphome, et la région. Le critère principal pour le stade 2 était la réponse globale (c’est – à – dire une réponse confirmée complète, réponse complète non confirmée, et réponse partielle) en fin de période d’induction. Les analyses d’efficacité ont été effectuées dans la population en intention de traiter. Les données mutualisées des stades 1 et 2 sont rapportées sur la base de la date limite de rendu des données du dernier patient ayant terminé la phase de maintien de l’étude. (…). Le recrutement est maintenant terminé ; toutefois, quelques patients sont encore suivis.

Entre le 15 février 2011 et le 15 mai 2013, 410 patients ont été répartis; 205 pour recevoir le rituximab par voie intraveineuse et, 205 pour recevoir le rituximab par voie sous-cutanée. La réponse globale, évaluée par l’investigateur en fin de période d’induction était de 84.9% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 79.2-89.5) dans le groupe administration par voie intraveineuse, et de 84.4% (78.7-89.1) dans le groupe administration par voie sous-cutanée. 
La fréquence des événements indésirables était similaire dans les deux groupes (199 [95%] sur 210 dans le groupe administration par voie intraveineuse versus 189 [96%] sur 197 dans le groupe administration par voie sous-cutanée) ; la fréquence des événements indésirables de grade 3 ou plus était également similaire (116 [55%] versus 111 [56%]). L’événement indésirable de grade 3 ou plus était neutropénie, survenu chez 44 patients (21%) du groupe administration par voie intraveineuse et 52 (26%) dans le groupe administration par voie sous-cutanée. Des événements indésirables graves ont été relevés chez 72 patients (34%) dans le groupe administration par voie intraveineuse et 73 (37%) dans le groupe administration par voie sous-cutanée. 
Des réactions liées à l’administration du médicament sont survenues chez 73 patients (37%) du groupe administration par voie intraveineuse et chez 95 (48%) patients du groupe administration par voie sous-cutanée (principalement des réactions locales de grade 1 ou 2 au niveau du site d’injection).

Le rituximab administré par voie intraveineuse ou par voie sous-cutanée ont présenté des profils d’efficacité et d’innocuité similaires; aucun autre problème d’innocuité n’a été relevé. L’administration par voie sous – cutanée ne compromet pas l’activité anti-lymphomateuse du rituximab lors de son administration avec chimiothérapie concomitante. Dr Andrew Davies, PhD, et al, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 2 mai 2017

Financement : F Hoffmann-La Roche

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ     

lundi 10 février 2014

Pharmacocinétique et sécurité de l’administration de rituximab par voie sous-cutanée pour le lymphome folliculaire (SABRINA): analyse de la première étape d’un essai randomisé de phase 3

Cellules de lymphome folliculaire. (...).
Source iconographique et légendaire: http://www.ciml.univ-mrs.fr/fr/science/lab-bertrand-nadel/pour-tous
Le rituximab administré par voie intraveineuse est un traitement majeur du lymphome folliculaire. Une formule administrable par voie sous-cutanée, qui permettrait d’atteindre les concentrations sériques obtenues par voie intraveineuse pourrait améliorer de façon très significative le confort des patients, et permettre une rentabilisation meilleure des ressources disponibles pour les soins de santé, sans conséquence pour l’activité clinique. Notre but était d’étudier la non-infériorité de la pharmacocinétique du rituximab administré à dose fixe par voie sous-cutanée sur des cycles de trois semaines versus le rituximab administré par voie intraveineuse.  

Dans notre essai randomisé, ouvert de phase 3 en deux étapes, randomisé, nous avons recruté des patients atteints de lymphome folliculaire de grade 1-3a, CD20-positif n’ayant pas reçu de traitement au préalable dans 67 centres situés dans 23 pays. Dans l’étape N°1, nous avons réparti les patients de manière aléatoire (1:1) selon l’algorithme de Pocock et Simon pour recevoir le rituximab par voie intraveineuse à raison de 375 mg/m2 ou en dose fixe (1400 mg) par voie sous-cutanée, stratifiés selon leur régime de chimiothérapie d’induction  (cyclophosphamide, doxorubicine, vincristine, prednisone ou cyclophosphamide, vincritsine, prednisone), leur score de pronostic selon l’Index International de Pronostic du Lymphome Folliculaire, et leur région d’origine. Après randomisation, les patients ont reçu une dose d’induction de rituximab par voie intraveineuse pour le cycle 1, et le traitement spécifique leur étant alloué pour les cycles 2-8. Les patients montrant une réponse complète ou partielle suivant la thérapie d’induction ont poursuivi leur traitement rituximab de maintien par voie intraveineuse ou sous-cutanée toutes les 8 semaines. Le paramètre principal d’évaluation était le rapport concentration en rituximab sérique observé en fonction des valeurs intergroupes observées Cthrough au cycle 7 (avant l’administration prévue au cycle 8) du traitement d’induction dans la population per-protocole. Les résultats obtenus chez les patients traités ont été analysés pour ce qui est des paramètres de sécurité. L’étape 2 de l’essai est actuellement en cours (…).

Entre le 4 février 2010 et le 21 octobre 2011, nous avons recruté 127 patients. Les données de pharmacocinétique étaient disponibles pour 48 (75%) des 64 patients qui recevaient le rituximab par voie intraveineuse et 54 (86%) des 63 patients recevant le rituximab par voie sous-cutanée. La moyenne géométrique de Cthrough était de 83.13 μg/mL dans le groupe administration par voie intraveineuse et de 134.58 μg/mL dans me groupe administration par voie sous-cutanée (ratio 1.62, Intervalle de Confiance [IC] 1.36-1.94), montrant la non-infériorité du rituximab administré par voie sous-cutanée. 57 (88%) des 65 patients évalués pour la sécurité d’essai du groupe rituximab administration par voie intraveineuse ont montré des évènements indésirables (30 [46%] de grade 3) de même que 57 (92%) des 62 patients évalués pour la sécurité de l’essai du groupe rituximab administration par voie sous-cutanée (29 [47%] de grade 3). L' évènement indésirable de grade 3 ou plus le plus fréquent dans les deux groupes de patients était neutropénie (14 [22%] patients du groupe administration par voie intraveineuse et 16 [26%] patients du groupe par voie sous – cutanée). Les évènements indésirables liés à l’administration des produits étaient de grade 1-2 pour la plupart, et sont survenus chez 21 (32%) patients du groupe par voie intraveineuse et 31 (50%) patients du groupe administration par voie sous-cutanée.

Les données de l’étape 1 montrent que le profil pharmacocinétique du groupe administration de rituximab par voie sous-cutanée n’était pas inférieur à celui du groupe administration de rituximab par voie intraveineuse ; et n’était pas associé aux préoccupations nouvelles concernant la sécurité de l’essai. L’étape 2 de l’essai fournira des données nouvelles d’efficacité et de sécurité concernant l’administration par voie sous-cutanée.   Andrew Davies et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant – première, 10 février 2014

Financement : F Hoffmann-La Roche


Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 11 décembre 2013

Sécurité et activité suite au blocage de la voie de signalisation de PD1 par pidilizumab en combinaison avec le rituximab chez des patients atteints de lymphome folliculaire récidivant : un essai de phase 2 ouvert et à groupe unique

Lymphome folliculaire avec différenciation marginale. In Revue Francophone des Laboratoires, Volume 2008, Issue 398, January 2008, Pages 73 - 79
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1773035X08701412
Les réponses immunitaires antitumorales endogènes ou iatrogènes peuvent améliorer le pronostic d’un lymphome folliculaire ; ces réponses pouvant toutefois être diminuées par les points de contrôle des voies immunitaires dans le microenvironnement de la tumeur. Ces points de contrôle comprennent notamment les effets de la mort cellulaire programmée 1 (PD1), un récepteur co-inhibiteur qui altère la fonction des cellules T et qui est fortement exprimé dans les cellules T intratumorales. Nous avons effectué cette étude de phase 2 afin d’examiner l’activité du pidilizumab, un anticorps monoclonal anti-PD1 « humanisé » associé au rituximab chez des patients atteints de lymphome folliculaire récidivant.

Nous avons effectué cette étude non randomisée ouverte au Centre de Cancérologie MD Anderson de l’Université du Texas (Houston, TX, USA). Les patients, adultes (≥18 ans), étaient éligibles s’ils étaient atteints de lymphome folliculaire sensible au rituximab, ayant récidivé après avoir suivi un à quatre traitements au préalable. Le pidilizumab était administré à raison de quatre perfusions de 3 mg/kg par voie intraveineuse, toutes les 4 semaines ; plus huit perfusions optionnelles toutes les 4 semaines chez des patients montrant une pathologie stable ou en amélioration. 17 jours après la première perfusion de pidilizumab, le rituximab a été administré à raison de 375 mg/m2 par voie intraveineuse pendant 4 semaines. Le critère principal d’évaluation était la proportion de patients ayant atteint l’objectif de réponse (à savoir une réponse complète + une réponse partielle selon les Critères Révisés de Réponse des Lymphomes Malins). L’analyse a été effectuée sur population en intention de traiter. (…).

Nous avons recruté 32 patients entre le 13 janvier 2010 et le 20 janvier 2012. La durée médiane de suivi était de 15,4 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 10.1 – 21.0). La combinaison pidilizumab – rituximab a été bien tolérée, sans évènements indésirables autoimmuns ou liés au traitement de grade 3 ou 4. L’évènement indésirable de grade 1 le plus fréquent était anémie (14 patients) et fatigue (13 patients), l’évènement indésirable de grade 2 le plus fréquent étant infection respiratoire (cinq patients). Des 29 patients évaluables pour activité, 19 (66%) ont montré une réponse objective : des réponses complètes ont été relevées chez 15 (52%) patients et des réponses partielles chez quatre (14%).

La combinaison pidilizumab + rituximab est bien toléré et active chez des patients atteints de lymphome folliculaire récidivant. Nos résultats suggèrent que le point de contrôle des voies immunitaires est d’intérêt pour étude(s) complémentaire(s) dans le cas du lymphome folliculaire. Jason R Westin MD et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant – première, 11 décembre 2013

Financement : National Institute of Health, Leukemia and Lymphoma Society, Cure Tech, et University of Texas MD Anderson Center.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ 

mardi 21 décembre 2010

Maintien de deux ans sous rituximab de patients atteints de lymphome folliculaire avancé, répondant au rituximab + chimiothérapie (PRIMA): essai contrôlé radomisé de phase 3

Intéractions cellulaires - Lymphome folliculaire. Source: http://www.arcagy.org/
Les patients atteints de lymphome folliculaire peuvent survivre longtemps; mais la maladie progresse souvent dans les 3-5 ans qui suivent sa première prise en charge médicamenteuse.

Nous avons étudié le bénéfice potentiel du maintien sous rituximab pendant deux ans; suite à un traitement d'attaque au rituximab + chimiothérapie. L'essai ouvert et randomisé a inclus 1217 patients au départ, répartis dans 223 centres investigateurs situés dans 23 pays. (...). 1018 patients ont été présents sur toute la durée de l'étude. (...).

Les résultats de la présente étude montrent que la poursuite d'un traitement au rituximab suite à une immunochimiothérapie comme traitement d'attaque augmente significativement le taux de survie [Progression-free survival (PFS) dans le texte]. Prof Gilles Salles et al, in The Lancet Early Online Publication, 21 december 2010.

Source: http://www.thelancet.com/ / Traduction: NZ