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jeudi 13 septembre 2018

#thelancetoncology #mélanome #BRAF #encorafenib #binimetinib #vemurafenib Survie globale chez des patients atteints de mélanome à mutation BRAF recevant un traitement encorafenib + binimetinib versus vemurafenib ou encorafenib (COLOMBUS) : essai de phase 3 multicentrique, ouvert, randomisé

Métastase cérébrale de mélanome à mutation BRAFV600E
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:BRAF_V600E_mutant_melanoma.jpg

Les traitements [encorafenib + binimetinib] et [encorafenib] seul ont amélioré la survie sans progression en comparaison du vemurafenib chez des patients atteints de mélanome à mutation BRAFV600 au cours de l’essai COLOMBUS. Ici, nous faisons état des résultats relatifs au critère secondaire de survie globale.

COLOMBUS était un essai de phase 3 organisé en deux phases, randomisé en ouvert, effectué dans 162 hôpitaux situés dans 28 pays. Les patients éligibles étaient âgés d’au moins 18 ans, étaient atteints mélanome cutané métastasé, ou d’un mélanome de primitif inconnu, porteurs des mutations BRAFV600E ou BRAFV600K, présentant un rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 ou 1 ; qui n’avaient pas reçu de traitement contre leur pathologie au préalable ou qui avaient progressé à la suite d’une immunothérapie de première intention. Au cours de la phase I de l’étude, les patients étaient répartis au hasard (1:1:1) à l’aide d’une technique de réponse interactive pour recevoir [encorafenib per os à raison de 450 mg une fois par jour + binimetinib per os à raison de 45 mg deux fois par jour] (groupe encorafenib + binimetinib), [encorafenib per os à raison de 300 mg une fois par jour] (groupe encorafenib), ou [vemurafenib per os à raison de 960 mg deux fois par jour] (groupe vemurafenib). La randomisation était stratifiée selon l’échelle la Commission Américaine Mixte sur la Stadification du Cancer  (American Joint Committee on Cancer stage), le rendement ECOG, et le statut de mutation BRAF. Le critère principal d’évaluation de cet essai, à savoir la survie sans progression chez des patients recevant [encorafenib + binimetinib] versus patients recevant [vemurafenib] a déjà été l’objet d’un compte rendu publié. Ici nous présentons l’analyse intermédiaire de survie globale (…). Les analyses d’efficacité ont été effectuées sur population en intention de traiter. 
La phase 2 de l’étude a été initié à la requête de la Food and Drug Administration américaine dans le but de mieux comprendre la contribution au bénéfice de survie du binimetinib pour ce qui est de la thérapie combinée, en comparant [encorabenib 300 mg par jour + binimetinib 45 mg deux fois par jour] avec [encorafenib 300 mg par jour] seul. Les résultats de la phase 2 seront l’objet d’une autre publication, indépendante de la présente publication.

Entre le 30 décembre 2013 et le 10 avril 2015, 577 patients sur les 1 345 dépistés ont été répartis au hasard pour recevoir [encorafenib + binimetinib] (n=192), encorafenib (n=194), ou vemurafenib (n=191). La durée médiane de suivi pour ce qui est de la mesure de survie globale était de 36.8 mois (Intervalle de Confiance [IC] 95% 35.9-37.5). La médiane de survie globale était de 33.6 mois (IC 95% 24.4-39.2) dans le groupe [encorafenib + binimetinib] et de 16.9 mois (14.0-24.5) dans le groupe vemurafenib (hazard ratio 0.61 [IC 95% 0.47-0.79] ; valeur de p sur test bilatéral < 0.0001). Les évènements indésirables de grade 3 ou de grade 4 le plus communément rencontrés n’ont pas substantiellement changé depuis le premier rapport ; ceux observés chez plus de 5% des patients traités avec [encorafenib + binimetinib] étaient augmentation de la ɣ-glutamyltransférase (18 [9%] patients sur 192), augmentation de la créatine phosphokinase (14 [7%]), et hypertension (12 [6%]) ; ceux observés chez les patients recevant [encorafenib] seul, étaient érythrose palmo-plantaire (26 [14%] patients sur 192), myalgie (19 [10%]), et arthralgie (18 [9%]) ; et avec vemurafenib, l’évènement indésirable de grade 3 et 4 le plus communément rencontré était arthralgie (11 [6%] patients sur 186). Un décès dans le groupe combinaison de traitement a été imputé comme possiblement lié au traitement par l’investigateur.

La combinaison d’encorafenib + binimetinib a produit un bénéfice cliniquement significatif avec une bonne tolérance, comme le montrent les améliorations sur la survie sans progression et la survie globale, en comparaison du vemurafenib. Ces données suggèrent que la combinaison [encorafenib + binimetinib] est amenée à devenir une option thérapeutique importante chez les patients atteints d’un mélanome à mutation BRAFV600. Prof Reinhard Dummer, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 12 septembre 2018

Financement : Array Biopharms, Novartis

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 25 juillet 2016

#thelancetoncology #cancerpapillairedelathyroïde #vemurafenib #BRAFV600E Vemurafenib chez des patients atteints de cancer papillaire de la thyroïde métastatique ou non résécable BRAFV600E-positif réfractaire à l’iode radioactif : essai de phase 2 non-randomisé, multicentrique et ouvert

Cancer papillaire de la thyroïde
Source iconographique et légendaire: https://www.thyroidcancercanada.org/types-of-thyroid-cancer.php?lang=fr
Environ la moitié des patients atteints de cancer papillaire de la thyroïde présentent des tumeurs porteuses de la mutation activatrice BRAFV600E. Le vemurafenib, un inhibiteur de l’enzyme produite par l’oncogène BRAF, qui a déjà reçu une autorisation de mise sur le marché pour le traitement du mélanome BRAF-positif,  a montré un bénéfice clinique chez trois patients atteints de cancer papillaire de la thyroïde BRAFV600E-positif, dans une étude de phase 1. Notre but était donc d’établir l’activité du vemurafenib chez des patients atteints de cancer papillaire de la thyroïde BRAFV600E-positif.

Nous avons effectué une étude ouverte de phase 2 non randomisée, dans dix centres hospitalo-universitaires ou hôpitaux situés dans le monde entier chez des patients âgés de 18 ans ou plus qui présentaient un cancer papillaire de la thyroïde histologiquement confirmé, récidivant ou métastatique, réfractaire à l’iode radioactif et positif pour la mutation BRAFV600E.
Les participants se distribuaient comme suit: soit ils n’avaient jamais reçu d’inhibiteur multikinase ciblant VEGFR (cohorte 1), soit ils avaient été précédemment traités avec un inhibiteur multikinase ciblant VEGRF (cohorte 2). Les patients recevaient le vemurafenib à raison de 960 mg par voie orale deux fois par jour. Le critère principal d’évaluation de était la meilleure réponse globale mesurée dans la cohorte 1 par l’investigateur (confirmée par deux mesures espacées d’au moins 4 semaines). Les analyses étaient planifiées de manière à ce qu’elles soient réalisées au terme d’une période médiane de suivi d’au minimum 15 mois (date limite de remise des données pour analyse : 18 avril 2014) et étaient effectuées respectivement dans les populations de mesure d’innocuité, en intention de traiter et per protocole (…).

Entre le 23 juin 2011 et le 15 janvier 2013, 51 patients ont été recrutés dans l’étude, 26 dans la cohorte 1 et 25 dans la cohorte 2. La durée médiane de suivi était de 18.8 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 14.2-26.0) dans la cohorte 1 et de 12.0 mois (6.7-20.3) dans la cohorte 2 . Des réponses partielles ont été enregistrées chez 10 patients sur 26 dans la cohorte 1 (meilleure réponse globale 38.5%, Intervalle de Confiance [IC] 20.2-59.4). Les évènements indésirables de grade 3 ou de grade 4 étaient carcinome basocellulaire de la peau (sept [27%] patients dans la cohorte 1, cinq [20%] patients dans la cohorte 2), lymphopénie (deux [8%] patients dans chaque cohorte), et ɣ-glutamyltransférase augmentée (un [4%] patient dans la cohorte 1, trois [12%] patients dans la cohorte 2). Deux sujets de la cohorte 2 sont décédés du fait d’évènements indésirables, l’un d’une dyspnée et un d’une défaillance de plusieurs organes, mais aucun d’entre eux n’était dû aux traitements. Des évènements indésirables graves ont été rapportés chez 16 (62%) des 26 patients  de la cohorte 1 et chez 17 (68%) des 25 patients de la cohorte 2.

Le vemurafenib a montré une activité antitumorale chez des patients atteints de cancer papillaire de la thyroïde   BRAFV600E-positif réfractaire à l’iode radioactif et qui n’avaient pas été avec un inhibiteur multikinase auparavant. Vu comme tel, cet agent représente une nouvelle option potentielle de traitement chez ces patients. Dr Marcia S Brose MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 22 juillet 2016.

Financement : F Hoffmann-La Roche

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ