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mardi 15 mars 2022

#thelancetrespiratorymedicine #cancerdupoumon #dépistage Faisabilité du dépistage du cancer du poumon dans les régions défavorisées

Poumon, illustration. Copyright: Zephyr/Science Photo Library

 

Le cancer du poumon est l'un des cancers les plus courants dans le monde, avec 2,21 millions de nouveaux cas en 2020, et reste la première cause de décès liés au cancer dans le monde. Il a un taux de survie à 5 ans de seulement 15 % ; les résultats sont bien meilleurs si les patients reçoivent un diagnostic de maladie localisée, mais cela se produit dans moins de 20 % des cas. Pour améliorer les résultats en détectant le cancer plus tôt, plusieurs pays explorent des programmes de dépistage du cancer du poumon; et des essais menés aux États-Unis et en Europe ont montré que le dépistage par TDM à faible dose (LDCT) peut entraîner une réduction de la mortalité d'environ 20 %. Malgré ces résultats encourageants, les États-Unis restent l'un des rares pays à disposer d'un programme national de dépistage.

Contrairement au dépistage d'autres cancers, le dépistage du cancer du poumon cible les personnes à haut risque en utilisant principalement l'âge et les antécédents de tabagisme pour réduire la population dépistée. Cette stratégie réduit les coûts et minimise les risques de surdiagnostic chez les personnes à faible risque, mais cela signifie aussi inévitablement manquer certains cancers - une préoccupation particulière chez les minorités raciales et les femmes, qui sont généralement diagnostiquées à un âge plus précoce et fument moins de cigarettes que les hommes blancs diagnostiqués avec cancer du poumon aux États-Unis. En février 2022, les centres de services Medicare et Medicaid ont élargi la couverture aux États-Unis en abaissant l'âge du dépistage de 55 à 50 ans et en réduisant les antécédents de tabagisme de 30 paquets-années à 20, ce qui donnera accès au dépistage à plus d'individus à risque.

Le dépistage du cancer du poumon s'est avéré être un moyen efficace d'améliorer les résultats du cancer du poumon dans les pays à revenu élevé dotés de systèmes de santé bien établis et en mars 2022, la Commission européenne sur le dépistage du cancer a suggéré d'étendre les programmes de dépistage actuels pour y inclure le cancer du poumon en appliquant le dépistage par LDCT aux fumeurs actuels et anciens. Ils ont cependant reconnu qu'un élément important du dépistage du cancer du poumon est la capacité de fournir non seulement les tomodensitomètres supplémentaires et les radiologues formés pour faire face à la demande accrue de dépistage, mais aussi celle de soins de suivi et de traitement des cancers une fois détectés. Cette capacité varie considérablement d'un pays européen à l'autre, et toute initiative de dépistage nécessitera des recherches spécifiques à chaque pays sur l'efficacité et la rentabilité, ainsi qu'un soutien financier pour le déploiement.

Avec plus de 80 % des fumeurs dans le monde qui vivent désormais dans des pays à revenu faible ou intermédiaire (PRFI), les taux de cancer du poumon dans ces régions devraient augmenter. En 2018, la Chine représentait plus d'un tiers des cas de cancer du poumon et des décès dans le monde. Ainsi, l'un des objectifs du programme Healthy China 2030 est d'améliorer la survie au cancer grâce au dépistage. Une étude portant sur plus d'un million de résidents chinois publiée le 8 mars 2022 a montré qu'une analyse LDCT unique d'individus à haut risque réduisait la mortalité par cancer du poumon de 31% par rapport aux participants non dépistés. Il existe cependant peu de données probantes sur le dépistage du cancer du poumon dans les PRIFIs et les considérations logistiques pour les zones défavorisées et rurales doivent être prises en compte - par exemple, l'utilisation de centres de dépistage mobiles a été testée aux États-Unis dans les zones rurales où le transport et la distance vers un centre doté d'installations LDCT est difficile.

Le dépistage par LDCT du cancer du poumon est associé à des coûts élevés et n'est pas facilement disponible dans de nombreux pays ; ainsi, des efforts supplémentaires sont consentis pour trouver d’autres moyens de dépistage du cancer du poumon ou de réduction du nombre de personnes nécessitant un dépistage par une meilleure compréhension des facteurs de risque et l'identification des personnes à haut risque. Une étude publiée en janvier 2022 dans le Journal of Clinical Oncology a montré qu'un panel de biomarqueurs sanguins associé à un modèle de prédiction du risque de cancer du poumon améliorait considérablement l'évaluation du risque de cancer du poumon. Une autre étude a examiné l'utilisation de l'apprentissage en profondeur pour interpréter les scans LDCT et a constaté qu'elle montrait des performances similaires à celles des radiologues. Bien que l'apprentissage en profondeur dans ce contexte nécessite des études et une validation plus approfondie, l'utilisation de cette technologie pourrait réduire les ressources et les coûts nécessaires pour exécuter des programmes de dépistage du cancer du poumon dans les pays à faible revenu.

Le rapport 2022 de l'American Cancer Society a montré que le pourcentage de cancers du poumon diagnostiqués à un stade localisé est passé de 17% en 2004 à 28% en 2018, et la proportion de personnes atteintes d'un cancer du poumon qui ont survécu 3 ans après le diagnostic est passée de 21% à 31 %. Le dépistage aux États-Unis a probablement joué un rôle crucial dans ces améliorations. Trouver un moyen d'améliorer la détection précoce du cancer du poumon dans les PRIFIs reste un défi et nécessitera de nouvelles approches, un financement accru et une utilisation ciblée des ressources. Bien que la détection précoce soit importante, la prévention - par la lutte antitabac, le sevrage tabagique et la réduction de la pollution de l'air - doit rester la priorité et être associée à des programmes de dépistage. Editorial, The Lancet Respiratory Medicine, publication en ligne en avant-première, 14 mars 2022

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle : The Lancet Online / Préparation post : NZ

lundi 18 mai 2020

thelancet #COVID-19 #populationsindigènes Isolement volontaire collectif comme meilleure réponse au COVID-19 pour populations indigènes ? Etude de cas et protocole appliqué en région Amazonienne de Bolivie

Amazonie Bolivienne.
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:R%C3%ADo_Yacuma_Beni_Bolivia.jpg

Les communautés indigènes à travers le monde partagent des caractéristiques communes qui font d’elles des entités particulièrement vulnérables aux complications et à la mortalité dues au COVID-19. Elles possèdent également des facultés de résilience que l’on peut mettre à profit dans le cadre d’une campagne de prévention. Comment peuvent donc des communautés indigènes faire au mieux pour réduire les effets potentiellement dévastateurs du COVID-19 ? En Bolivie, où presque la moitié des habitants se disent d’origine indigène, aucune directive spécifique n’a été présentée visant à la protection des communautés d’autochtones de ces territoires. Dans cet article traitant d’aspects de Santé Publique, nous faisons états des efforts collaboratifs déployés par les anthropologues, les médecins, les chefs de tribus, et les officiels locaux pour développer et implanter des campagnes de prévention et de confinement multidimensionnelle contre le COVID-19 focalisées sur l’isolation volontaire collective et la recherche de contacts parmi les populations indigènes Tsimanes  de foreurs-horticulteurs d’Amazonie Bolivienne. La phase 1 comprend de l’éducation, diffusion et préparation ; et la phase 2 se focalise sur le confinement, la gestion des patients et leur mise en quarantaine. Les caractéristiques de ce plan peut être exporté et adapté aux données locales partout où il faut prévenir la mortalité généralisée dans les communautés indigènes. Prof Hillard S Kaplan, PhD, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 15 mai 2020

Financement : Tsimane Health and Life History Project (THKHP) National Institute of Health (NIH, USA), National Science Foundation (NSF, USA) et Agence Nationale de la Recherche (ANR, France)

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ   

mardi 28 août 2018

#thelancet #évènementvasculaire #prévention #aspirine Utilisation de l’aspirine pour réduire les évènements vasculaires initiaux chez les patients à risque modéré de maladie cardiovasculaire (ARRIVE) : essai randomisé en double-aveugle, contrôlé par placebo.

Aspirine Bayer fabriquée en Grèce.
L'aspirine reste le médicament le plus consommé dans le monde. https://fr.wikipedia.org/wiki/Portail:Pharmacie/Le_saviez_vous%3F_Hazard
Source iconographique: https://www.flickr.com/photos/dirkvorderstrasse/10564731205
L’utilisation de l’aspirine en prévention primaire des évènements cardiovasculaires reste controversée. Notre but était d’évaluer l’efficacité et la sécurité de l’aspirine versus placebo chez les patients à risque modéré d’évènement cardiovasculaire.

ARRIVE est un essai multicentrique randomisé en double-aveugle, contrôlé par placebo, réalisé dans sept pays. Les patients éligibles étaient âgés de 55 ans et plus (hommes) et de 60 ans et plus (femmes) présentant un risque moyen de maladie cardiovasculaire, jugé modéré sur la base du nombre de facteurs de risque spécifiques. Nous avons exclu les patients à risque élevé de saignement du tractus gastro-intestinal, ou de diabète. Les patients étaient répartis au hazard (1:1) à l’aide d’un code de randomisation généré par ordinateur, pour recevoir pour recevoir des comprimés d’aspirine (100 mg) à enrobage entérique ou le placebo, une fois par jour. Ni les patients, ni les investigateurs, ni le personnel participant à la distribution des traitements, ni les statisticiens de l’étude, n’avaient accès au tableau de randomisation.  Le critère d’efficacité principal était représenté par la résultante des paramètres imputables à la première occurrence de mort cardiovasculaire, d’infarctus du myocarde, d’angine de poitrine, d’accident vasculaire cérébral, ou d’ischémie cérébrale transitoire. Les critères de sécurité de l’essai étaient événements hémorragiques, et l’incidence d’autres évènements indésirables, et étaient analysés sur la population en intention de traiter.

Entre le 5 juillet 2007 et me 15 novembre 2016, 12 546 patients ont été recrutés et répartis au hasard pour recevoir l’aspirine (n=6 270) ou le placebo (n=6 276) dans 501 sites. La médiane de suivi était de 60 mois. Dans l’analyse en intention de traiter, le critère principal d’évaluation de l’étude était présent chez 269 (4.29%) patients dans le groupe aspirine versus 281 (4.48%) dans le groupe placebo (hazard ratio [HR] 0.96 ; Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.81-1.13 ; p=0.6038). Des saignements gastrointestinaux (faibles pour la plupart) sont survenus chez 61 (0.97%) patients du groupe aspirine versus 29 (0.46%) dans le groupe placebo (HR 2.11 ; IC 95% 1.36-3.28 ; p=0.0007). Le taux d’incidence globale d’évènements indésirables graves était similaire dans les deux groupes de traitements (n=1 266 [20.19%] dans le groupe aspirine versus n=1 311 [20.89%] dans le groupe placebo. Le taux d’incidence globale d’évènements indésirables était similaire dans les deux groupes de traitements (n=5 142 [82.01%] versus n=5 129 [81.72%] dans le groupe placebo). Le taux d’incidence globale des évènements indésirables liés aux traitements était bas (n=1 050 [16.75%] versus n=850 [13.54%] dans le groupe placebo ; p<0.0001). 321 décès documentés ont été rapportés dans la population en intention de traiter (n=160 [2.55%] versus n=161 [2.57%] patients sur 6 276 du groupe placebo).

Le taux d’occurrence des évènements s’est révélé beaucoup plus bas que ce qui était attendu, représentant probablement le reflet des stratégies actuelles de gestion des risques, rendant cette étude plus représentative d’une population à faible risque. Le rôle de l’aspirine en prévention primaire chez les patients à risque modéré n’a pas pu être examiné. Cependant, les résultats concernant les effets de l’aspirine per se sont conformes avec ceux observés dans les études relatives à la prévention primaire chez les populations à faible risque, précédemment publiées. Prof J Michael Graziano, MD, et al, publication en ligne en avant-première, 26 août 2018

Financement : Bayer

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ 

lundi 2 octobre 2017

#thelancethiv #HIV #afriquedusud Détection et traitement d’une infection par le VIH au stade 1 de Fiebig chez des jeunes femmes à risque en Afrique du Sud : étude prospective de cohorte

"S'il n'a pas de préservatif, respirez profondément et demandez-lui d'aller en chercher un" Campagne contre le sida, 1989.
Source iconographique: https://www.nlm.nih.gov/exhibition/visualculture/hivaids19.html
L’incidence de l’infection au VIH chez les jeunes femmes en Afrique Sub-Saharienne reste élevée et l'inclusion de ces femmes dans des programmes de vaccination et de soins est crucial. Notre but était d’établir une cohorte de jeunes femmes dépistées d’une infection aigüe par le VIH au stade 1 de Fiebig chez lesquelles un traitement était initié immédiatement après le diagnostic ; afin d’avancer dans la recherche dans ce groupe à haut risque.

945 femmes âgées de 18-23 ans à KwaZulu-Natal, Afrique du Sud, exemptes d’infection par le VIH et sexuellement actives, ont consenti à se soumettre à un dépistage bi-hebdomadaire d’ARN-VIH-1 et à des prélèvements d’échantillons biologiques pour évaluation du risque tous les 3 mois, dans le cadre d’une participation à un programme de formation aux bonnes pratiques sanitaires et d’accès à l’emploi. Nous avons analysé l’effet d’une mise sous traitements antirétroviraux combinés (ART) sur la virémie et les réponses immunitaires, les comportements sexuels à risque, ainsi que l’effet d’une intervention socio-économique.

42 femmes ont reçu le diagnostic d’infection aigüe par le VIH entre le 1er décembre 2012 et le 30 juin 2016 (incidence 8.2 pour 100 personnes-années, Intervalle de Confiance [IC] 95% 5.9-11.1), dont 36 (86%) ont reçu le diagnostic d’infection au stade 1 de Fiebig avec une charge virale initiale de 2.97 log10 copies par mL (Intervalle Interquartile [IQR] 2.42-3.85). 23 femmes sur 36 ont commencé une thérapie ART avec une période médiane de délai entre la détection et le début du traitement d’une journée (1-1), ce qui a limité le pic de charge virale médiane à une valeur de 4.22 log10 copies par Ml (3.27-4.83) et un nadir de CD4 de 685 cellules par µL (561-802). L’ART a également eu un effet suppresseur sur la charge virale (atteignant des valeurs < 20 copies par mL) sur une période médiane de 16 jours (12-26) et, chez 20 (87%) femmes sur 83, a empêché la séroconversion, donnée confirmée par western blot. 
385 femmes ont suivi les 48 semaines d’intervention socioéconomique jusqu’au bout, dont 231 ont été suivies sur 1 an. 202 (87%) de ces 231 femmes ont obtenu une place de travail, sont retournées à l’école, ou ont lancé une affaire.  

Un dépistage fréquent des infections par le VIH combiné à une intervention socioéconomique ont facilité l’échantillonnage et l’évaluation du risque avant et après infection. Outre la détection d’une infection aigüe et d’un placement sous traitement immédiat, nous avons établi une cohorte de recherche optimisée, pour ce qui est de la prévention et du traitement. Krista L dong, MD, et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant-première, 2 octobre 2017.

Financement :   Bill & Melinda Gates Foundation, National Institute of Allergy and Infectious Diseases, International AIDS Vaccine Initiative, Wellcome Trust, Howard Hughes Medical Institute.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

vendredi 28 novembre 2014

#VIH #violencesconjugales #rapportsexuels #prévention #Rakai #OIM #OMS Efficacité de la prévention contre le VIH dans un cadre de violence intégrée dans les relations conjugales

L'OIM distribue des équipements médicaux et de laboratoire dans les cliniques de santé situées dans les "points chauds du VIH" en Ouganda afin de faciliter et d'améliorer les services VIH conseil, ainsi que dépistage et traitement d'autres infections sexuellement transmissibles, de même que d'autres infections comme la tuberculose ou la malaria.
Source iconographique et légendaire: http://www.iom.int/cms/fr/sites/iom/home/news-and-views/press-briefing-notes/pbn-2014/pbn-listing/iom-uganda-promotes-hivaids-prev.html
Les violences conjugales (VC) sont souvent associées au VIH. Notre but était d’étudier si l’apport de la prévention contre les VC combinée aux prestations contre le VIH pouvait réduire les VCs et l’incidence du VIH chez des sujets recrutés dans le cadre de l’Etude de Cohorte de la Communauté Rakai  (RCCS), à Rakai, Ouganda.

Nous avons utilisé des regroupements de collectivités préexistants randomisés faisant partie prenante d’un précédent essai de planning familial réalisé dans cette cohorte. Quatre regroupements de groupes d’intervention de l’essai précédent ont reçu les soins standard dispensés par les services VIH, ont participé à des actions visant à la prise de conscience pour changer les attitudes, les normes sociales et les comportements liés aux VCs ; et ont bénéficié d’un dépistage, d’une brève intervention visant à promouvoir la révélation sécurisée de la présence d’une infection VIH ainsi que de conseils en matière de réduction des risques prodigués aux femmes en recherche de conseil et de dépistage [(…) SHARE Project].
Sept regroupements de collectivités de contrôle (incluant deux groupes d’intervention du précédent essai) ont uniquement reçu les soins standards prodigués par les services VIH. Les investigateurs de la RCCS attitrés ont réalisé une enquête de ligne de base entre février 2005 et juin 2006, et deux enquêtes de suivi entre août 2006, avril 2008, juin 2008 et décembre 2009. Nos critères principaux étaient l’auto-évaluation des expériences vécues avec perpétration d’événements émotionnels, physiques et sexuels (IPV) survenus au cours de l’année précédente, et les diagnostics de laboratoire de l’incidence du VIH sur la population à l’étude. Nous avons utilisé la régression de Poisson pour l’analyse multi variée de l’estimation le risque ajusté de prévalence  (aPRR) de VCs, ainsi que les taux ajustés (aIRR) d’infection par le VIH. (…).

Entre le 15 février 2005 et le 30 juin 2006, nous avons recruté 11 448 sujets âgés de 15 à 49 ans. 5 337 sujets (dans quatre regroupements de groupes d’intervention) ont été intégrés au groupe SHARE + services VIH. En comparaison des groupes de contrôle, les sujets des groupes d’intervention SHARE ont rapporté moins d’auto-évaluations  IPV  au cours de l’année précédente (346 [16%] sur 2127 répondants dans les groupes de contrôle versus 217 [12%] sur 1812 répondants dans les groupes d’intervention ; aPRR 0.79, Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.67-0.92) et d’IPV sexuel (261 [13%] sur 2038 versus 167 [10%] sur 1737 ; 080, 0.67-0.97). L’incidence de l’IPV émotionnel n’a pas différé (409 [20%] sur 2039 versus 311 [18%] sur 1737 ; 0.91, 0.79-1.04). SHARE n’a pas eu d’effet sur les perpétrations IPV rapportés par les sujets de sexe masculin. Au suivi 2 (après 35 mois) l’intervention était associée à une réduction de l’incidence du VIH (1.15 cas pour 100 personnes – années chez les sujets contrôle versus 0.87 cas pour 100 personnes – années dans les groupes d’intervention ; aIRR 0.67, IC 95% 0.46-0.97, p=0.0362).

SHARE pourrait permettre la diminution de certaines formes d’IPV envers les femmes, ainsi que l’incidence globale du VIH, vraisemblablement par la diminution des rapports sexuels sous la contrainte et une meilleure révélation des résultats de dépistage du VIH. Les résultats de cette étude pourraient orienter de nouveaux travaux dans le domaine de la prévention du VIH, le traitement, les soins de manière générale ;  ainsi, l’approche écologique de la démarche SHARE pourrait être adoptée, au moins en partie, et se voir attribuer le label de « traitement standard » applicable à d’autres programmes VIH en Afrique Sub – Saharienne. Dr Jennifer A Wagman PhD et al, dans The Lancet Global Health, publication en ligne en avant – première, 28 novembre 2014

Financement : Bill & Melinda Gates Foundation, US National Institutes of Health, WHO, President's Emergency Plan for AIDS Relief, Fogarty International Center.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

lundi 30 septembre 2013

Étude de l’efficacité à l’échelon d’une population de l’efficacité du programme de prévention du VIH « Avahan » en Inde du Sud : analyse d’un modèle pré-planifié basé sur de nouvelles inférences causales

Transmission du VIH-1. Représentation schématique des mécanismes de transmission du VIH-1 à travers les différents types de muqueuses. In Revue Francophone des Laboratoires, Issue 410, March 2009, Pages 45 - 54
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1773035X09716818
« Avahan », l’initiative de la Fondation Bill & Melinda Gates contre le Sida en Inde, était une initiative d'intervention de prévention du VIH à grande échelle. Notre but était d’étudier sa globale efficacité par l'estimation du nombre et de la proportion d’infections VIH évitées au niveau de tous les districts « Avahan », en fonction des interventions reliées aux inférences causales.

Nous avons créé un modèle mathématique de transmission du VIH chez les groupes à haut risque de la population générale, à l’aide de données extraites d’enquêtes transversales (modèle intégré incluant des mesures comportementales et biologiques - IBBAs dans le texte -) dans un cadre Bayesien, que nous avons utilisé pour reproduire les tendances de prévalence du VIH chez les travailleuses (femmes) du sexe et leurs clients, chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes, et dans la population générale dans 24 districts d’Inde du Sud sur les 4 dernières années (2004-07 ou 2005-08 selon le district concerné, ainsi que les 10 années au complet (2004-13) de l'initiative « Avahan ». Nous avons testé si ces tendances de prévalence du VIH étaient en cohérence avec les déclarations auto-reportées d’amplification (augmentation) du port du préservatif à la suite de l’implémentation du programme « Avahan » par rapport à la situation contrefactuelle (à supposer que le port avéré du préservatif  avait augmenté à des taux plus bas au cours de la période précédent celle de l’étude « Avahan », c.à.d au cours de la période « pré – Avahan ») en utilisant un facteur de Bayes, pourvoyeur d’un facteur indiquant une probabilité estimée d’efficacité. À l’aide d’une analyse de régression, nous avons extrapolé les effets de prévention dans les districts couverts par IBBAs pour les 69 districts « Avahan ».

Dans 13 des 24 districts IBBA, le modèle a suggéré que l’évidence d’augmentation du port du préservatif selon les informations d’auto-évaluation rapportées  était moyennement à fortement significatif depuis l’implémentation de « Avahan ». Dans les 11 districts IBBA restants, l’évidence était plus faible, du fait que le port avéré du préservatif était déjà élevé avant la mise  en place d’« Avahan ». Environ 32 700 infections VIH (Intervalle de Confiance – IC – 95% 17 900 – 61 600) ont été évitées au cours des 4 premières années du programme dans les districts IBBA avec  (significativité d’évidence moyenne à forte). L’addition des districts à évidence plus faible a établi le total d’infections VIH évitées à 62 800 (32 000 – 118 000) ; l’extrapolation produite à partir de ces données a fourni  l’évaluation de 202 000 (98 300 – 407 000) infections évitées à travers les 69 districts « Avahan » d’Inde du Sud, atteignant 606 000 (290 000 - 1 193 000) sur 10 ans. Au cours des 4 premières années du programme, 42% des infections à HIV ont été évitées, 57% sur une période de 10 ans.

Il s’agit de la première étude d’évaluation de l'initiative « Avahan » utilisant la méthode des inférences causales dans le calcul des effets d’intervention, à savoir du changement des comportements à risque chez les travailleuses du sexe (femmes) et des hommes à haut-risque qui ont des relations sexuelles avec des hommes ; permettant ce faisant d’éviter les infections au VIH au niveau de ces groupes et de la population générale. Ces résultats suggèrent que de substantiels progrès en matière de prévention  peuvent être réalisés par l’adoption d’initiatives ciblées de prévention comportementales contre les infections au VIH. Michael Pickles PhD et al, dans The Lancet Global Health, publication en avant – première en ligne, 30 septembre 2013

Financement : Fondation Bill & Melinda Gates

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 24 juillet 2013

Diabète et risque de handicap physique à l’âge adulte : revue de littérature systématique et méta-analyse

Prévalence de la maladie diabétique dans le monde
IG = intolérance au glucose. Document IDF (International Diabetes Federation)
Source: http://www.idf.org/diabetesatlas/5e/fr/le-fardeau-mondial?language=fr
Selon des rapports précédemment publiés, le risque de handicap physique dû à la maladie diabétique varie beaucoup. L’évaluation du handicap représente un bon index de l’état de santé, et l’estimation du risque de handicap conséquent à un diabète patent est cruciale dans le cadre de la vision globale du diabète comme épidémie. Nous avons effectué une revue de littérature systématique et une méta-analyse, afin d’estimer ce risque.

Nous avons consulté les bases de données Ovide, Medline, Embase, Cochrane Library, et Cumulative Index to Nursing and Allied Health Literature jusqu’au 8 août 2012. Nous avons inclus des études effectuées chez des adultes, comparant le risque de handicap – par la mesure des activités de la vie quotidienne (ADL), des activités instrumentales de la vie quotidienne (IADL), ou la mobilité – chez les personnes diabétiques ou les personnes non – diabétiques. Nous avons exclus les études des sous-populations atteintes de maladies spécifiques ou incluant des personnes en maison de repos. À partir de ces études, nous avons consigné les données et caractéristiques des populations, le mode de diagnostic du diabète (par un médecin ou auto-diagnostic), les fonctions affectées et définitions des handicaps décelés, et les estimations de risque de handicap. Nous avons calculé les estimations regroupées par type de handicap et type de risque estimé (odds ratio [OR] et rapport de risque [RR]).

Notre revue de littérature systématique a retenu 3224 résultats, extraits de 26 études sur lesquelles nous avons effectué nos méta-analyses. Le diabète a augmenté le risque de handicap dans la mobilité (15 études, OR 1,71 ; Intervalle de Confiance – IC – 95% 1,53 – 1,91 ; RR 1,51 ; IC 95% 1,38-1,64), de handicap IADL (dix études ; OR 1,65 ; IC 95% 1,55-1,74) et de handicap ADL (16 études ; OR 1,82 ; IC 95% 1,63-2,04 ; RR 1,82 ; IC 95% 1,40-2,36).

Le diabète est associé à une forte augmentation du risque de handicap physique. Les efforts d’encouragement d’un vieillissement sain devraient compter dans les politiques de prévention et de gestion du diabète.  Dr Evelyn Wong MBBS et al, in The Lancet Diabetes & Endocrinology, Early Online Publication, 24 July 2013

Financement: Monash University, Baker IDI Bright Sparks Foundation, Australian Postgraduate Award, VicHealth, National Health and Medical Research Council, Australian Research Council, Victorian Government

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ