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lundi 31 août 2015

#thelancet #dépression #automutilation #sousculturegothique #adolescents Risque de dépression et d’automutilation chez des adolescents s’identifiant à la sous-culture gothique : étude longitudinale de cohorte

Photographie à l'esthétique proche du gothique (noir et blanc, mise en valeur de la peau, importance du flou) mettant en scène une jeune fille habillée selon les canons de cette mouvance.
Source iconographique et légendaire: https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouvement_gothique
De précédentes recherches ont suggéré que l’automutilation délibérée est associée à la sous-culture gothique contemporaine chez les jeunes ; cependant, la question de savoir si cette association se confond avec les caractéristiques des jeunes au sens large - leurs familles, les circonstances de la vie - reste non élucidée. Notre but était de tester si l’autoidentification comme telle à la sous-culture gothique est en corrélation avec l’émergence d’une dépression clinique et de comportements automutilatoires chez les très jeunes adultes.

Nous avons utilisé des données extraites de l’étude longitudinale Avon sur les Parents et les Enfants, étude de cohorte de naissances menée sur une population de 14 541 femmes enceintes dont les accouchements respectifs étaient prévus entre le 1er avril 1991 et le 31 décembre 1992. Tous les enfants de l’étude étaient invités, à partir de l’âge de sept ans, à se rendre périodiquement à des visites de suivi organisées à la clinique de recherche. À l’âge de 15 ans, les participants ont dû rendre compte de leur niveau d’autoidentification à la sous culture gothique. Nous avons étudié l’humeur dépressive et l’automutilation à l’âge de 15 ans à l'aide d'une version remaniée d’un protocole d’interview cliniques. Nous avons calculé l’association prospective existante entre l’identification à la sous-culture gothique à l’âge de 15 ans et la prévalence de dépression et de comportements automutilatoires à 18 ans à l’aide d’analyses de régression logistique.

Sur 5 357 participants dont des données relatives à l’identification à la sous-culture gothique étaient disponibles, 3694 sujets présentaient également des données de dépression et de comportements automutilatoires à 18 ans. 105 (6%) adolescents sur 1 841 qui ne s’identifiaient pas à la sous-culture gothique satisfaisaient aux critères de dépression en comparaison avec les 28 (18%) adolescents sur 154 qui s’y identifiaient ; pour ce qui est des comportements automutilatoires, les données étaient de 189 (10%) sur 1 841 versus 57 (37%) sur 154. Nous avons noté une relation de corrélation avec l’autoidentification à la sous-culture gothique à la fois pour la dépression et le comportement automutilatoire.
En comparaison avec des jeunes gens ne s’identifiant pas à la sous-culture gothique, ceux qui s’y identifiaient d’une manière ou d’une autre présentaient une prévalence 1.6 fois supérieure (Rapport de Cotes Odds Ratio [OR] non ajusté 1.63, Intervalle de Confiance [IC] 95% 1.14-2.34, p<0.001), et ceux qui s’y identifiaient totalement présentaient une prévalence trois fois supérieure (OR non ajusté 3.67, 2.33-4.79, p<0.001) de montrer des résultats aux questionnaires se situant dans la zone définissant un état dépressif à 18 ans ; des résultats similaires ont été obtenus concernant le comportement automutilatoire. Les corrélations n’étaient pas diminuées après ajustement selon les individualités personnelles, les origines familiales et sociales.

Nos résultats suggèrent que des jeunes gens s’identifiant avec la sous-culture gothique présentent un risque plus élevé de dépression et de comportement automutilatoire. Bien que nos données suggèrent l’existence d’une contagion au sein de la communauté gothique, des résultats d’étude observationnelle ne peuvent être utilisées dans le but de prétendre que le fait même d’intégrer une communauté gothique augmente en soi le risque de comportement automutilatoire ou de dépression. Le travail avec les  jeunes appartenant à la sous-culture gothique dans le but d’identifier les sujets à risque accru de dépression et de comportement automutilatoire, ainsi que l’apport d’un soutien, représentent des démarches qui pourraient se révéler efficace. Dr Lucy Bowes, PhD, et al, dans The Lancet Psychiatry, publication en ligne en avant-première,  27 août 2015

Financement : Wellcome Trust, Medical Research Council Programme

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ  

lundi 16 décembre 2013

Suicide et automutilation dans les prisons en Angleterre et au Pays de Galles : étude épidémiologique de prévalence, facteurs de risques et leurs combinaisons, et conséquences en matière de prévalence des suicides

Des soldats devant la prison de Moldovanovka au Kirghizistan; où un millier de prisonniers se sont cousus les lèvres, en 2006. (Pratique d'automutilation).
Source iconographique et légendaire: http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/01/24/au-kirghizistan-un-millier-de-prisonniers-se-cousent-les-levres_1633954_3216.html
L’automutilation et le suicide sont des phénomènes fréquents chez les prisonniers, toutefois, des données exhaustives concernant les personnes à risque manquent encore à l’heure actuelle. De plus, la compréhension de la fréquence du geste suicidaire suivant l’automutilation proprement dite - et c’est important pour la compréhension du phénomène - et quelles catégories de prisonniers montrent le plus de probabilité d’occurrence, restent à définir. Nous avons effectué une étude de cas-témoin rassemblant tous les prisonniers incarcérés en Angleterre et au Pays de Galles; afin de définir la prévalence du geste d’automutilation dans cette population, les facteurs de risque associés, et les risques de suicide suivant le geste d’automutilation.


L’ensemble des données d’incidents d’automutilation consignés de toutes les prisons d’Angleterre et du Pays de Galles ont été systématiquement rassemblées entre janvier 2004 et décembre 2009. Nous avons effectué des études cas-témoin comportant des groupes de comparaison, sur les prisonniers ayant fait montre d’automutilation et sur les prisonniers  n’ayant pas montré de geste d’automutilation, entre janvier 2006 et décembre 2009. Nous avons aussi analysé plus en détail les personnes s’étant automutilées de manière plus spécifique, à l’aide d’une approche Bayésienne. Le groupe de prisonniers automutilés, morts en prison par suicide par la suite a été comparé au groupe des détenus automutilés n’ayant pas succombé en prison par la suite.

139 195 incidents d’automutilation ont été enregistrés chez 26 510 prisonniers différents entre 2004 et 2009 ; 5-6% des prisonniers de sexe masculin et 20-24% des prisonnières de sexe féminin se sont automutilées chaque année. Les taux d’automutilation se sont montrés dix fois supérieurs chez les prisonnières que chez leurs collègues prisonniers.  La répétition de l’acte d’automutilation s’est révélée fréquent, particulièrement chez les femmes et les adolescentes, chez lesquelles il a été comptabilisé 17 307 épisodes d’automutilation sur sous-groupe de 102 prisonnières. À la fois chez les hommes et les femmes, la fréquence d’automutilation était corrélée avec l’âge – actes plus fréquents chez les jeunes -, une origine caucasienne, le type de prison, la condamnation à vie, l’attente du jugement ; par ailleurs, chez les femmes, l’acte de violence perpétré contre un tiers a été également pris en compte dans l’évaluation. De substantielles évidences d’effet groupé en termes de moment d’occurrence des actes localisation des prisonniers automutilés (corrélation intra-classe de prisonniers ajustée 0.15, Intervalle de Confiance – IC – 95% 0.11 – 0.18). 109 suicides suite à automutilation ont été rapportés ; le risque de suicide se révélant supérieur de fait chez les prisonniers automutilés que dans la population carcérale générale, plus de la moitié des morts survenant dans le mois suivant l’acte d’automutilation. Les facteurs de risque de suicide après automutilation chez les prisonniers masculins étaient l’âge et un épisode précédent d’automutilation (…) ; et, chez les prisonnières féminines, un historique de plus de cinq incidents d’automutilation dans l’année étant associé à un suicide survenant par la suite.

Le fardeau que représente le phénomène d’automutilation dans la population carcérale est important, particulièrement chez les femmes. L’automutilation en prison est fréquemment suivie d’un suicide dans ce cadre. La prévention contre le geste d’automutilation chez les prisonnières et les prisonniers représente une composante essentielle pour la prévention des suicides dans les prisons. Prof Keith Hawton FMedSci et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 16 décembre 2013

Financement : Wellcome Trust, National Institute of Health Research, National Offender Management Service, and Department of Health.


Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

jeudi 17 novembre 2011

Automutilation chez les adolescents

"Les automutilations sont souvent envisagées comme un rituel de passage ou pour marquer l'appartenance à un groupe". Source: www.lefigaro.fr/france/20070615.FIG000000012_...
La première étude dans le domaine de l'automutilation chez les adolescents et les jeunes adultes effectuée sur une population définie, montre qu'un (1) jeune sur 12 s'automutile; la proportion étant légèrement plus élevées chez les filles que chez les garçons. 90 % des personnes qui s'automutilent à l'adolescence ne récidivent pas à l'âge adulte. Les auteurs d'un commentaire déclarent "les résultats soulèvent d'importantes questions relatives à la prévention dans le domaine de l'automutilation, du premier geste à la récidive, en passant par le comportement suicidaire chez l'adulte jeune". Les résultats sont discutés sur un podcast. Dr Paul Moran MD et al, in The Lancet, Early Online Publication, 17 November 2011

Source: http://www.thelancet.com/ / Traduction et adaptation: NZ