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jeudi 7 septembre 2017

#thelancetpsychiatry #sommeil #thérapiecognitivocomportementale Effets de l’amélioration du sommeil sur la santé mentale (OASIS) : essai randomisé contrôlé avec analyse de médiation

Schéma qui illustre les différents systèmes cérébraux liés au sommeil et à l'état de veille (les structures cérébrales exactes ne sont pas indiquées)
Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Centres_de_l%27%C3%A9veil_et_du_sommeil.png
Les difficultés de sommeil peuvent avoir un lien de causalité et contribuer à l’occurrence de maladies mentales. Si ces hypothèses se confirment, l’amélioration du sommeil pourrait être bénéfique pour la santé psychologique. Notre but était de déterminer si le traitement de l’insomnie pouvait conduire à la réduction de la paranoia et des hallucinations.

Nous avons effectué cet essai randomisé, contrôlé, en simple aveugle (OASIS) dans 26 universités situées au Royaume-Uni. Des étudiants à l’Université atteints d’insomnie ont été répartis de manière aléatoire (1:1) par randomisation simple pour suivre une thérapie cognitivo-comportementale en ligne (CBT) contre l’insomnie (n=1 891) ou recevoir le traitement classique; l’équipe de recherche n’ayant pas accès au tableau de randomisation. Les évaluations en ligne ont eu lieu à la semaine 0, 3, 10 (fin de thérapie), et 22. Les critères principaux étaient représentés par la mesure de l’insomnie, la paranoïa, et les expériences hallucinatoires. Nous avons effectué les analyses sur population en intention de traiter. (…).

Entre le 5 mars 2015 et le 17 février 2016, nous avons répartis de manière aléatoire 3 755 participants pour suivre une CBT contre les insomnies (n= 1 891) ou pour recevoir le traitement classique (n=1 864). En comparaison avec le traitement classique, l’intervention CBT a réduit les insomnies (différence ajustée 4.78, Intervalle de Confiance [IC] 95% de 4.29 à 5.26, d de Cohen = 1.11 ; p<0.0001), paranoïa (-2.22, de -2.98 à -1.45, d de Cohen 0.19 ; p<0.0001), et hallucinations (-1.58, de -1.98 à -1.18, d de Cohen = 0.24 ; p<0.0001). L’amélioration des insomnies a eu un effet médiateur des changements relatifs à la paranoïa et aux hallucinations. Aucun événement indésirable grave n’a été rapporté.

Il s’agit ici, à notre connaissance, du plus important essai randomisé contrôlé sur une intervention psychologique visant à traiter une maladie mentale. Cette étude fournit des preuves solides indiquant que l’insomnie est un facteur causal d’expérience psychotiques et autres problèmes de santé mentale. Ces résultats devront toutefois être confirmés par des tests effectués sur une population plus importante, au-delà de celle constituée d’étudiants à l’Université. Le traitement des altérations du sommeil devrait être une priorité des Services de Santé Mentale. Prof Daniel Freeman, PhD, et al, dans The Lancet Psychiatry, publication en ligne en avant-première, 6 septembre 2017

Financement : Wellcome Trust

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ 

jeudi 6 février 2014

Thérapie cognitive destinée aux personnes atteintes de troubles du spectre schizophrénique et ne recevant pas de traitement pharmacologique antipsychotique pour ces pathologies: essai en simple aveugle, randomisé et contrôlé

Cortex temporal (vue de dessous). A gauche: modification du volume cérébral à l'adolescence chez le sujet sain; plus la couleur est chaude, plus la modification est importante (image adaptée de Gogtay et al PNAS 2004). Au centre: sillon collatéral chez un adolescent sain et (à droite) chez un adolescent atteint de schizophrénie.
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/thematiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologie-psychiatrie/dossiers-d-information/schizophrenie
Les médicaments antipsychotiques sont habituellement utilisés comme traitement de première intention de la schizophrénie ; cependant, beaucoup de patients refusent ou interrompent le traitement pharmacologique de leur pathologie. Notre but était d’établir si une thérapie cognitive était efficace pour réduire les symptômes psychiatriques chez les personnes atteintes de troubles du spectre schizophrénique qui avaient choisi de ne suivre aucun traitement pharmacologique.

Nous avons réalisé un essai en simple aveugle, randomisé et contrôlé dans deux centres situés au Royaume – Uni entre le 15 février 2010 et le 30 mai 2013. Les participants, âgés de 16 à 65 ans, atteints de troubles du spectre schizophrénique et qui avaient choisi de ne pas prendre de médicament antipsychotique contre la psychose, ont été assignés de manière aléatoire (1:1) par un système généré par ordinateur avec permutation de blocs (de quatre ou six patients), pour recevoir une thérapie cognitive + traitement selon les pratiques habituelles ou le traitement selon les pratiques habituelles seul. La randomisation a été stratifiée par site. Les évaluateurs de l’essai n’avaient pas accès au tableau de randomisation. Notre paramètre primaire d’efficacité était le score PANSS (Positive and Negative Syndrome Scale) atteint, mesuré à la ligne de base, et aux mois 3, 6, 9, 12, 15, et 18. L’analyse a été effectuée en intention de traiter, à l’aide d’un modèle ANCOVA ajusté pour le site, l’âge, le sexe, et les symptômes évalués à la ligne de base. (…).

74 sujets ont été assignés de manière aléatoire pour recevoir thérapie cognitive + traitement selon les pratiques habituelles (n=37), ou le traitement seul selon les pratiques habituelles (n=37). Le score PANSS total s’est montré significativement plus faible dans le groupe thérapie cognitive que dans le groupe traitement seul selon les pratiques habituelles, avec un effet effectif de groupe estimé à de -6.52 (Intervalle de Confiance [IC] 95% -10.79 à -2.25 ; p=0.003). Nous avons enregistré huit évènements indésirables graves : deux chez des patients du groupe thérapie cognitive (un patient par surdose volontaire et un patient présentant un danger pour les autres, tous deux post-thérapie), et six dans le groupe traitement selon les pratiques habituelles (deux décès, tous deux jugés non associés à leur participation à l’essai ou à leur état mental ; trois hospitalisations obligatoires dû à un acte de démence ; et un par surdose volontaire).

La thérapie cognitive a significativement réduit les symptômes psychiatriques et semble représenter une alternative sûre et acceptable chez des personnes atteintes de troubles du spectre schizophrénique qui ont choisi ne pas prendre de traitement pharmacologique antipsychotique. (…). Toutefois, un essai de plus grande envergure est nécessaire pour pouvoir formellement statuer. Prof Anthony P Morrison D Clin Psy et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 6 février 2014  

Financement: National Institute for Health Research


Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

vendredi 7 décembre 2012

Thérapie cognitivo-comportementale en complément d’une pharmacothérapie comme soins primaires chez des patients avec résistance à traitement antidépresseur conventionnel : résultats de l’essai randomisé contrôlé CoBalT

La thérapie cognitivo - comportementale est également cardinale, en complément des prescriptions classiques dans le traitement de l'obésité. In Revue Médicale Suisse N° 242, 31 mars 2010
Source:   http://revue.medhyg.ch/article.php3?sid=34800

Seulement un tiers des patients atteints de dépression répondent pleinement à un traitement antidépresseur basé sur la pharmacopée disponible; il n’existe toutefois que peu de données permettant d’indiquer les orientations nouvelles pour ce qui est des techniques nouvelles de soins à prodiguer chez les patients réfractaires aux traitements traditionnels. L’essai  CoBalT a eu pour but d’examiner l’efficacité d’une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) en complément d’un traitement classique (incluant une pharmacothérapie) comme soins primaires chez des patients atteints de dépression réfractaire à un traitement classique, en comparaison du traitement classique seul.

Cet essai multicentrique randomisé contrôlé, à deux groupes parallèles, a recruté 469 patients âgés de 18 à 75 ans, atteints de dépression réfractaire à un traitement classique (sous antidépresseurs depuis plus de 6 semaines, avec un score de dépression de Beck supérieur à 14 [BDI] ; atteints d’une pathologie dépressive, classée « dépression » selon les Critères de Classification Internationale des Maladies CIM-10/ICD-10), provenant de 73 centres de consultation en médecine générale basés au Royaume – Uni. Les participants ont été randomisés à l’aide de codes générés  par ordinateur (stratifiés par centre et minimisés en fonction du score BDI à la ligne de base, de la présence ou l’absence d’un conseiller de consultation de médecine générale, de l’historique personnel de prise de traitements à base d’antidépresseurs,  et de la durée du présent épisode de dépression) dans l’un des deux groupes : (1) traitement classique ou (2) TCC en complément au traitement classique ; et soumis à suivi sur une période de temps allant jusqu’à 12 mois. Du fait de la nature de l’intervention, il n’était pas possible de masquer l’allocation des traitements ni aux participants, ni aux médecins généralistes, ni aux thérapeutes  TCC, ni aux chercheurs. Les analyses ont été effectuées sur population en intention de traiter. Le principal paramètre mesuré était la réponse, définie comme une diminution d’au moins 50% des symptômes propres à la dépression (score BDI) à 6 mois, en comparaison de la ligne de base. (…).

Entre le 4 novembre 2008 et le 30 septembre 2010, nous avons recruté 235 patients pour soumission à des soins classiques, et 234 patients pour soumission à une TCC plus soins classiques. 422 participants (90%) ont répondu présent au suivi continu à 6 mois et 3936 (84%) au suivi à 12 mois; l’étude s’achevant le 31 octobre 2011. 95 participants (46%) du groupe d’intervention (avec complément TCC) ont satisfait aux critères de réponse à 6 mois, en comparaison des 46 (22%) du groupe soins classiques (rapport de cotes 3,26 ; Intervalle de Confiance – IC – 95% 2,10-5,06 ; p<0,001).   

Avant cette étude, aucune indication extraite d’études randomisées contrôlées effectuées à grande échelle n’était disponible pour ce qui est de l’efficacité d’une thérapie TCC en complément au traitement pharmacologique, représentant l’étape suivante dans les soins prodigués aux patients atteints de dépression et n’ayant pas répondu aux traitements pharmacologiques seuls. Notre étude apporte pour la première fois une solide évidence que la TCC comme adjonction aux soins classiques incluant des médicaments antidépresseurs est une démarche thérapeutique efficace, permettant de réduire les symptômes de dépression dans la population.  Dr Nicola Wiles PhD et al, in The Lancet, Early Online Publication, 7 December 2012, in press

Financement : NIHR Health Technology Assessment program – UK

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

jeudi 1 mars 2012

Efficacité d'un traitement cognitivo-comportemental diffusé sur internet pour des adolescents atteints du syndrome de fatique chronique (FITNET)

Le nombre d'enfants et d'adolescents atteints du syndrome de fatique chronique aussi appelé encéphalomyélite myalgique pourrait être sous-estimé selon une étude publiée dans le British Medical Journal.
Source: http://www.psychomedia.qc.ca/syndrome-de-fatigue-chronique/2011-12-14/prevalence-adolescents-enfants-sous-estimee
Le syndrome de fatigue chronique se caractérise par une fatigue persistante accompagnée d'un grave handicap. La thérapie cognitivo-comportementale semble être un traitement prometteur, mais assujettie à restrictions. Nous avons développé "Fatigue In Teenagers" (Fatigue chez les Adolescents) sur internet (FITNET), le premier programme thérapeutique diffusé sur internet et destiné aux adolescents atteints de ce trouble, et comparé son efficacité avec celle des soins habituels.

Des adolescents âgés de 12 à 18 ans, atteints du syndrome de fatigue chronique, ont été répartis à égale proportion 1:1, soit:
  • dans le groupe de traitement FITNET, soit
  • dans un groupe recevant les soins habituels
dans un centre de traitement tertiaire; à l'aide d'un programme de randomisation généré par ordinateur. L'étude était ouverte. Les paramètres primaires mesurés étaient l'assiduité à l'école, la gravité de la fatigue, et le fonctionnement physique. Ces paramètres ont été mesurés à 6 mois, à l'aide de questionnaires informatiques. L'analyse a été effectuée sur population en intention de traiter. (...).

68 des 135 adolescents ont été soumis à la thérapie FITNET; et 67 aux soins habituels; 67 et 64 respectivement ont été inclus dans l'analyse finale. La thérapie FITNET s'est montrée significativement plus efficace que les soins habituels pour ce qui est des paramètres primaires - analysés en approche dichotomisée - à 6 mois: assiduité scolaire (50[75%] versus 10[16%]; p<0,0001), absence de fatigue sévère (57[85%] versus 17[27%]; p<0,0001), et fonctionnement physique normal (52[78%] versus 13[20%]; p<0,0001). Aucun évènement indésirable grave n'a été rapporté.

FITNET offre un traitement facilement accessible et très efficace pour les adolescents atteints du syndrome de fatigue chronique. Les résultats de cette étude justifient son implémentation à plus grande échelle. Dr Sanne L Nijhof MD et al, in The Lancet, Early Online Publication, 1 March 2012

Source: http://www.thelancet.com/ / Traduction et adaptation: NZ