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jeudi 15 octobre 2015

#thelancethaematology #cancer #lymphomedehodgkin #maladiecardiovasculaire Maladie cardiovasculaire après traitement contre un lymphome de Hodgkin : analyse de neuf essais collaboratifs OERTC-LYSA

"Staging" de la maladie de Hodgkin
Les maladies cardiovasculaires après traitement sont une préoccupation importante chez les survivants du cancer. Cependant, la connaissance en matière de cardiotoxicité est limitée du fait de la nature rétrospective des données, qui, bien souvent, n’incluent pas les détails concernant les expositions aux médicaments. Afin de faciliter le conseil auprès des patients sur les risques individuels, notre but était de quantifier l’effet des anthracyclines, vinca-alakaloïdes, et de la radiothérapie sur le risque de maladie cardiovasculaire chez les patients traités pour un lymphome de Hodgkin.

En 2009-20, un questionnaire sur la situation de vie (LSQ) a été distribué aux patients par mél afin d’étudier les effets tardifs du traitement contre le lymphome de Hodgkin chez des patients inclus dans neuf essais randomisés successifs effectués sous la houlette de l’Organisation Européenne pour la Recherche et le Traitement du Cancer  (OERTC) et du Groupe d’Étude des Lymphomes de l’Adulte (anciennement GELA, aujourd’hui LYSA) entre 1964 et 2004. Nous avons reconstitué le calendrier des doses moyennes de radiations reçues au niveau du cœur et des artères coronaires ainsi que des doses d’anthracyclines et d’alcaloïdes prises, pour tous les patients. L’incidence de maladie cardiovasculaire était rapporté au cours du suivi et « mis au propre » par le truchement du questionnaire LSQ. Nous avons appliqué les analyses d’après le modèle de régression aléatoire proportionnelle de Cox (Cox) pour quantifier l’effet de la chimiothérapie et des radiations sur le risque de première manifestation d’un évènement cardiovasculaire.

Les informations relatives à un premier traitement administré étaient complètes pour 6 039 patients (âge médian au diagnostic : 30 ans [Intervalle Interquartile -IQR- 23-40] ; durée médiane de suivi : 9 ans [6-14]). 1 919 patients ont répondu au LSQ. Les 1238 premiers évènements cardiovasculaires ont été enregistrés chez 703 patients, la plupart de ces évènements étaient des ischémies (132 [19%]), insuffisances cardiaques (85 [12%]), arrythmie (110 [16%]), et cardiopathies valvulaires (77 [11%]). La moyenne des doses de radiation au niveau du cœur par Gray additionnel (HR 1.015 [Intervalle de Confiance -IC-  95% 1.006-1.024], p=0.0014) et la dose d’anthracyclines par 50 mg /m2 additionnel en dose cumulée (1.077 [1.021-1.137], p=0.0064) représentaient des prédicteurs significatifs de maladie cardiovasculaire. Les doses cumulées de vinblastine (p [modèle non ajusté] = 0.77), vincristine (p=0.36), et dose moyenne de radiation au niveau de la artère carotide interne gauche (p=0.41) ou droite (p=0.70) n’étaient pas prédictifs d’évènements cardiovasculaires.

La quantification d’un risque cardiovasculaire accru avec des doses spécifiques de radiations et d’exposition aux anthracyclines permettra une évaluation quantitative de la combinaison optimale thérapie systémique - radiothérapie, apportant ce faisant une aide aux cliniciens dans la mesure du rapport risque/bénéfice des différents traitements pour chaque patient pris individuellement. Dr Maja V Maraldo, PhD, et al, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 14 octobre 2015

Financement : Comité de Recherche Rigshospitalet, Fonds de recherche sur le cancer OERTC , et Bourse Sally Snowman Survivorship.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 15 septembre 2015

#thelancetoncology #bombeatomique #radiationsionisantes #effetstransgénérationnels Risque de décès chez des enfants de survivants à la bombe atomique après 62 ans de suivi : étude de cohorte

Le champignon atomique de la bombe d'Hiroshima.
Source iconographique et légendaire: http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2011/06/02/ground-zero-des-photos-inedites-dhiroshima-devoilees/
Aucun effet épidémiologique héréditaire dû à une exposition aux radiations n’a été rapporté chez des êtres humains. Cependant, jusqu'à présent, aucune étude n’a eu pour objet d’effectuer des investigations relatives à une mortalité à un âge moyen dans une population dont les parents ont été exposés à des doses importantes de rayonnement avant leur conception. Nous avons étudié la mortalité d'enfants de survivants à la bombe atomique après 62 ans de suivi.

Dans cette étude prospective de cohorte, nous avons étudié 75 327 enfants uniques de survivants aux bombes atomique d’Hiroshima et de Nagasaki et de contrôles n’ayant pas été exposés, nés entre 1946 et 1984 ; et les avons suivi jusqu’au 31 décembre 2009. Leurs parents avaient subi des expositions directes aux radiations, au niveau des gonades. Le critère principal d’évaluation de l’étude était le décès par cancer ou pathologie non cancéreuse, sur la base des certificats de décès.

La durée médiane de suivi était de 54.3 années (IQR 45.4-59.3). 5 183 participants sont morts de maladie. L’âge moyen des 68 689 enfants survivants à l’issue de la période de suivi était de 53.1 ans (Déviation Standard [DS] 7.9); 15 623 (23%) d’entre eux avaient plus de 60 ans. Pour les parents ayant été exposé à des doses de radiations non nulles au niveau des gonades, la dose moyenne d’exposition était de 264 mGy (DS 463). Nous n’avons détecté aucune association entre les doses d’exposition aux radiations des mères, ni pour le risque de décès par cancer (hazard ratio [HR] pour un changement de dose d’exposition de 1 Gy 0.891 [Intervalle de Confiance [IC] 0.693-1.145] ; p=0.36), ni pour le risque de décès par pathologie non cancéreuse (0.973 [0.849-1.115]; p=0.69). De la même manière, l’exposition aux radiations des pères n’a eu aucun effet, ni sur les décès causés par cancer (0.815 [0.614-1.083] ; p=0.14), ni sur les décès causés par des pathologies non cancéreuses (1.103 [0.979-1.241 ; p=0.12). L’âge ou la période de temps entre l’exposition aux radiations des patents et la naissance n’avait aucun effet sur le risque de décès.

Les effets tardifs des expositions aux radiations ionisantes incluent notamment un risque accru de mortalité; et les modèles relatifs aux effets transgénérationnels des radiations prédisent une prévalence accrue des maladies génétiques chez les enfants des personnes ayant été exposées aux radiations. Cependant, les enfants de personnes exposées aux bombes d’Hiroshima et de Nagasaki n’ont présenté aucune indication d’effet délétère sur la santé après 62 ans. Des études épidémiologiques, complétées par des techniques moléculaires sensibles sont nécessaires à la compréhension des effets globaux d’expositions aux radiations ionisantes avant  la conception chez les êtres humains. Dr Eric J Grant, PhD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 14 septembre 2015

Financement : Ministère de la Santé, du Travail et du Bien-Être du Japon et Département de l’Énergie des États-Unis

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ