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mardi 4 décembre 2018

#thelancet #MaladieAthéromateuse Visualisation d’une maladie athéromateuse asymptomatique pour une prévention cardiovasculaire optimale (VIPVIZA) : essai pragmatique, ouvert et randomisé

Un facteur d’échec de la prévention des maladies cardiovasculaires est une mauvaise adhésion aux mesures de prévention. Le présent article, dont le résumé figure ci-dessous, évalue l’impact de l’utilisation de l’information iconographique par ultrasons relative pour la détection d’une athérosclérose silencieuse pour l’amélioration de la maladie cardiovasculaire. 

La prévention primaire de la maladie cardiovasculaire échoue souvent, du fait d’une mauvaise adhésion aux mesures de prévention, à la fois de la part des soignants comme de la part des individus. Notre but était d’investiguer si les informations d’imagerie à ultrasons relatives à l’athérosclérose carotidienne subclinique, ciblant les médecins traitants et les individus, était de nature à améliorer la prévention.

La visualisation d’une maladie athéromateuse asymptomatique pour une prévention cardiovasculaire optimale (VIPVIZA) est un essai randomisé pragmatique réalisé en ouvert, qui était intégré au Programme d’Intervention Västerbotten, un programme de prévention contre les maladies cardiovasculaires basé sur population, ciblant le nord de la Suède. Les individus, âgés de 40, 50, ou 60 ans, présentant un ou plusieurs facteurs de risque conventionnels, étaient éligibles pour participer. Les participants ont été soumis à un examen clinique, une prise d’échantillons sanguins, et à un examen d'imagerie par ultrasons d’évaluation de l’épaisseur moyenne de l’intima-média (EIM) de la carotide et de la formation de plaques athéromateuses. Les participants ont été répartis au hasard (1 :1) pour rejoindre le groupe d’intervention (représentation iconographique de la carotide à l'aide d'imagerie par ultrasons + appel téléphonique de soutien d’une infirmière) ou le groupe contrôle (sans transmission d’information) à l’aide d’une liste de randomisation générée par ordinateur. Les critères principaux, à savoir le score de risque cardiovasculaire selon l’échelle de Framingham (FRS) et le score de risque coronarien systématique (SCORE) ont été évalués après un an parmi les participants qui étaient suivis. (…).

3 532 individus ont été recrutés entre le 29 avril 2013 et le 7 juin 2016, dont 1 783 ont été réunis en un groupe de contrôle et 1 749 en un groupe d’intervention, par répartition au hasard. 
3 175 participants ont pleinement participé à l'étude sur la période complète d’un an du suivi. À un an de suivi, les valeurs de FRS et de SCORE relevées ont différé significativement entre les groupes (FRS : 1.07 [Intervalle de Confiance (IC) de 0.11 à 2.03, p=0.0017] et SCORE : 0.16 [de 0.02 à 0.30, p=0.30, p=0.0010]).
FRS a diminué à partir de la ligne de base jusqu’à une année de suivi dans le groupe d’intervention et a augmenté dans le groupe de contrôle (-0.58 [IC 95% de -0.86 à -0.30] versus 0.35 [de 0.08 à 0.63]).
Dans le même temps, SCORE a augmenté dans les deux groupes (0.13 [IC 95% de 0.09 à 0.18] versus 0.27 [de 0.23 à 0.30]).

Cette étude fournit des évidences du rôle contributeur de la présentation iconographique d’une athérosclérose silencieuse pour la prévention de la maladie cardiovasculaire. Ces données soutiennent l’initiative de poursuite du développement de méthodes visant à réduire la mauvaise adhésion aux traitements et aux changements de mode de vie.  Prof Ulf Näslund, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 3 décembre 2018

Financement: Conseil Régional de Västerbotten, Conseil Suédois à la Recherche, Foundation Coeur et Poumon, Société Suédoise de Médecine, et Carl Bennet Ltd, Suède.

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle : The Lancet / Traduction et adaptation : NZ   

mercredi 3 octobre 2018

#thelancet #diabètedetype2 #maladiescardiovasculaires #albiglutide Albiglutide et issues cardiovasculaires chez des patients atteints de diabète de type 2 et de maladie cardiovasculaire (Résultats HARMONY) : essai en double – aveugle, randomisé contrôlé par placebo

L'obésité est un relais entre diabète de type 2 et les maladies cardiovasculaires.
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Figure3_digest5.jpg

Les agonistes du récepteur du GLP-1 (peptide-1 de type glucagon) diffèrent quant à leur structure chimique, la durée de leur action, et leurs effets sur les issues cliniques. Les effets cardiovasculaires de l’administration monohebdomadaire d’albiglutide dans le diabète de type 2 restent inconnus. Notre but était de déterminer l’innocuité et l’efficacité de l’albiglutide dans la prévention de la mort cardiovasculaire, l’infarctus du myocarde, ou l’AVC.

Nous avons réalisé un essai en double-aveugle, randomisé, contrôlé par placebo dans 610 sites situés dans 28 pays. Nous avons réparti au hasard les patients atteints de diabète de type 2 et de maladie cardiovasculaire âgés de 40 ans ou plus (ratio 1:1) dans le groupe recevant l’albiglutide par injection sous-cutanée (30-50 mg, sur la base de la réponse glycémique et de la tolérance) ou le volume injecté correspondant de placebo une fois par semaine, en complément du traitement standard. Les investigateurs ont fait usage d’un système internet de réponse vocale interactive pour obtenir la répartition des traitements ; puis, ni les patients, ni l’ensemble des investigateurs de l’étude n’avaient accès au tableau d’allocation des traitements. Notre hypothèse de départ était que l’albiglutide serait non-inférieure au placebo pour ce qui est du paramètre principal de mesure, à savoir l’occurrence de la première mort cardiovasculaire, d’infarctus du myocarde, ou d’AVC, évaluées dans la population en intention-de-traiter. Si la non-infériorité était confirmée par une limite supérieure de l’intervalle de Confiance [IC] 95% pour un hazard ratio inférieur à 1.30, un essai fermé de supériorité était prévu. (…).

Les patients ont été sélectionnés entre le 1er juillet 2015 et me 24 novembre 2016. 10 793 patients ont été sélectionnés et 9463 patients ont été recrutés et répartis dans les groupes : 4 731 patients ont été assignés au groupe recevant albiglutide et 4723 patients au groupe recevant le placebo. En date du 8 novembre 2017, il a été déterminé que 611 paramètres principaux et une médiane de suivi d’au moins 1.5 ans étaient pris en compte, et les participants sont revenus pour une consultation finale et une sortie d’étude ; la dernière consultation de patient d’étude a eu lieu le 12 mars 2018. Ces 9 463 patients représentant la population en intention de traiter, étaient évalués une période médiane de 1.6 ans pour le résultat principal de l’étude. Le paramètre principal composite était relevé chez 338 (7%) 4 731 patients avec un taux d’incidence de 4.6 évènements pour 100 personnes-années dans le groupe albiglutide et chez 428 (9%) patients sur 4 732 patients avec un taux d’incidence de 5.9 évènements pour 100 personnes-années dans le groupe placebo (hazard ratio 0.78, IC 95% 0.68-0.90), indiquant que l’albiglutide était supérieure au placebo (p<0.0001 pour la non-infériorité ; p=0.0006 pour la supériorité). 
L’incidence de pancréatite aigüe (dix patients dans le groupe albiglutide et sept patients dans le groupe placebo), cancer pancréatique (six patients dans le groupe albiglutide et cinq patients dans le groupe placebo), carcinome médullaire de la thyroïde (zéro patient dans chaque groupe), et d’autres évènements indésirables graves n’a pas présenté de différences entre les deux groupes. Trois décès (<1% des patients) sont survenus dans le groupe placebo qui, selon les investigateurs, étaient liés au traitement et deux décès (<1%) dans le groupe albiglutide.

Chez les patients atteints de diabète de type 2 et de maladie cardiovasculaire, l’albiglutide était supérieure au placebo quant aux évènements indésirables majeurs et aux évènements cardiovasculaires. Sur la base des preuves recueillies jusqu’à présent, les agonistes du récepteur au peptide 1 de type glucagon devraient être considérés à part entière dans la stratégie globale de réduction des évènements cardiovasculaires chez les patients atteints de diabète de type 2. Prof Adrian Hernandez, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 2 octobre 2018

Financement : GlaxoSmithKline

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ      

lundi 25 septembre 2017

#thelancet #maladiescardiovasculaires #activitéphysique Effet d’une activité physique sur la mortalité et les maladies cardiovasculaires chez 130 000 sujets issus de 17 pays à haut revenu, à revenu intermédiaire et à bas revenu : Étude PURE

Chantier solidaire au Vietnam. Les personnages, hommes et femmes présents sur cette photographie, s'adonnent ici à une activité physique non-récréative.
Source iconographique: https://www.terdav.com/ps-vietnam/rn-centre-vietnam/tp-circuit-accompagne/at-decouverte/vie900--rencontres-chantier-solidaire-ethnie-tay
L’activité physique a un effet protecteur contre les maladies cardiovasculaires (CVD) dans les pays à haut revenu, où l’activité physique est principalement récréative, mais on ne sait pas si cet effet protecteur est aussi observé dans les pays à revenu moins élevé, où l’activité physique est principalement non-récréative. Nous avons examiné si différents niveaux d’activité physique sont associés à une plus faible mortalité et une plus faible prévalence de CVD dans les pays à niveaux économiques différents.

Dans cette étude prospective de cohorte, nous avons recruté des participants provenant de 17 pays (Canada, Suède, Émirats Arabes Unis, Argentine, Brésil, Chili, Pologne, Turquie, Malaisie, Afrique du Sud, Chine, Colombie, Bengladesh, Inde, Pakistan, et Zimbabwe). Dans chaque pays, les zones urbaines et rurales, au centre et à la périphérie de localités et de villes sélectionnées, ont été identifiées pour refléter la diversité géographique. Nous avons des sujets âgés de 35 ans à 70 ans prévoyant de ne pas changer d’adresse dans les quatre prochaines années au minimum. L’activité physique totale a été évaluée à l’aide de Questionnaires Internationaux sur l’Activité Physique (IPQA). Les participants atteints d’une CVD préexistante ont été exclus des analyses. La mortalité et les CVDs ont été enregistrés au cours d’une période de suivi moyenne de 6.9 ans. Les critères d’évaluation préciliniques principaux au cours de la période de suivi étaient la mortalité et l’occurrence d’une CVD grave (mortalité due à un CVD, nouveaux cas d’infarctus du myocarde, AVC, ou insuffisance cardiaque), soit pris ensemble, soit pris individuellement. Les effets de l’activité physique sur la mortalité et la CVD étaient ajustés par rapports aux facteurs sociaux-démographiques et autres facteurs de risque prenant en compte les travaux ménagers, ainsi que les regroupements communautaires et regroupements entre pays.

Entre le 1er janvier 2003, et le 31 décembre 2010, 168 916 participants ont été recrutés, dont 141 945 ont entièrement répondu aux questionnaires IPAQ. Les analyses étaient limitées aux 130 843 participants sans CVD préexistante. En comparaison d’une activité physique faible (< 600 équivalents métaboliques [MET] x minutes par semaine ou < 150 minutes par semaine d’activité physique modérée), modérée (600-3000 MET x minutes ou 150-750 minutes par semaine) et activité physique élevée (>3 000 MET x minutes ou > 750 minutes par semaine) étaient associées à une réduction progressive de la mortalité (hasard ratio 0.80, Intervalle de Confiance -IC- 95% 0.74-0.87 et 0.65, 0.60-0.71 ; p<0.0001 pour la tendance), et des CVDs graves (0.86, 0.78-0.93 ; p<0.001 pour la tendance). Une activité physique plus élevée était associée à un risque diminué de CVD et de mortalité dans les pays à haut revenu, revenu intermédiaire, et faible revenu. (…).

Une activité physique plus élevée, qu’elle soit récréative ou non récréative, était associée à un risque diminué de mortalité et d’événements cardiovasculaires (CVDs) chez des individus provenant de pays à faible revenu, à revenu intermédiaire, et à revenu élevé. L’augmentation du niveau d’activité physique est une stratégie simple, largement applicable partout, d’un coût abordable, qui pourrait permettre de réduire la mortalité et les CVDs survenant à un âge moyen. Dr Scott A Lear, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 21 septembre 2017.

Financement : Population Health Research Institute, the Canadian Institutes of Health Research, Heart and Stroke Foundation of Ontario, Ontario SPOR Support Unit, Ontario Ministry of Health and Long-Term Care, AstraZeneca, Sanofi-Aventis, Boehringer Ingelheim, Servier, GSK, Novartis, King Pharma, and national and local organisations in participating countries that are listed at the end of the Article.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ      

mardi 29 août 2017

#thelancet #LDLcholestérol #evolocumab Efficacité clinique et innocuité dans le cadre de l’atteinte de très faibles niveaux de concentration en LDL-cholestérol obtenus à l’aide de l’inhibiteur PCSK9 evolocumab : analyse secondaire préspécifiée de l’essai FOURIER

Verre de vin rouge. Les personnes consommant des quantités modérées d'alcool diminuent leur risque de maladie cardiovasculaire.
Source iconographique et légendaire: https://en.wikipedia.org/wiki/French_paradox
Le LDL-cholestérol est un facteur de risque cardiovasculaire reconnu. La question de savoir jusqu’à quel point chacun doit ou peut diminuer ce facteur de risque est toujours d’actualité. Notre but était d’explorer le lien existant entre des concentrations en LDL-cholestérol en baisse progressive obtenues en 4 semaines et l’efficacité clinique et l’innocuité dans l’essai FOURIER effectué avec l’evolocumab, un anticorps monoclonal dirigé contre la proprotéine convertase subtilisine/kexine de type 9 (PCSK9).  

Dans cette analyse secondaire préspécifiée de 25 982 patients participant à l’essai randomisé FOURIER, la relation entre la concentration en LDL-cholestérol atteinte à 4 semaines et les issues cardiovasculaires qui en résultent (le critère principal étant la résultante combinée de la mort cardiovasculaire, de l’infarctus du myocarde, des AVC, de la revascularisation coronaire, ou de l’angine instable ; le critère d’évaluation secondaire clé étant la résultante combinée de la mort cardiovasculaire, l’infarctus du myocarde, ou des AVC) ainsi que dix événements préspécifiés relatifs à l’innocuité étaient examinés sur une période médiane de suivi de 2.2 ans. Nous avons utilisé le modèle d’analyse multivarié pour ajuster les facteurs associés aux concentrations en LDL-cholestérol obtenues, en fonction de la ligne de base. (…).

Entre le 8 février 2013, et le 5 juin 2015, 27 564 patients ont été répartis de manière aléatoire dans les groupes de traitements de l’essai FOURIER. 1 025 (4%) patients n’ont pas pu fournir de mesure de leur LDL-cholestérol à 4 semaines et 557 (2%) présentaient déjà un événement notable ou l’un des 10 événements d’innocuité préspécifiés avant la visite médicale de la semaine 4. Des 25 982 patients restant (94% de la population soumise à randomisation), 13 013 ont été placés sous évolocumab et 12 969 sous placebo. 2 669 (10%) des 25 982 patients ont obtenu des concentrations en LDL-cholestérol situées entre 0.5 et moins de 1.3 mmol/L, 3 444 (13%) patients ont obtenu des concentrations situées entre 1.3 et moins de 1.8 mmol/L, 7 471 (29%) patients ont obtenu des concentrations situées entre 1.8 et moins de 2.6 mmol/L, et 4 395 (17%) patients ont obtenu des concentrations en LDL-cholestérol de 2.6 mmol/L ou plus. Une relation uniforme hautement significative a été notée entre une concentration faible en LDL-cholestérol et un risque réduit de présenter des éléments de critères primaires et secondaires s’étendant au plus bas du premier percentile de la distribution (concentrations en LDL-cholestérol inférieures à 0.2 mmol/L ; p=0.0012 pour le critère principal, p=0.0001 pour le critère secondaire). Inversement, aucune association significative n’a été observée entre la concentration atteinte en LDL-cholestérol et les résultats d’innocuité, pour aucun des événements indésirables graves et pour aucun des neuf autres événements d’innocuité préspécifiés.

Une relation uniforme a été observée, entre les concentrations atteintes en LDL-cholestérol et les résultats cardiovasculaires principaux jusqu’à des concentrations en LDL-cholestérol inférieures à 0.2 mmol/L. Inversement, aucun problème d’innocuité n’a été relevé avec de très faibles concentrations en LDL-cholestérol sur une période médiane de 2.2 ans. Ces données soutiennent toute action visant à faire baisser les niveaux de LDL-cholestérol chez des patients atteints de maladie cardiovasculaire bien en deçà des recommandations actuelles. Dr Robert P Giugliano, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 28 août 2017

Financement : Amgen

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ     

lundi 29 mai 2017

#thelancetdiabetesandendocrinology #lipoprotéinea #variantsgénétiques #LPA #maladiecardiaquecoronarienne Relations entre concentrations en lipoprotéine (a), variants génétiques de LPA, et risque de mortalité chez des patients avec maladie cardiaque coronarienne patente: association moléculaire et génétique

Pontage aortocoronarien, simple, double, triple, ou quadruple respectivement. (Chirurgie cardiaque).
Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Blausen_0152_CABG_All.png

Les concentrations plasmatiques en lipoprotéine(a) [Lp(a)] sont associées à un risque cardiovasculaire, dans la population générale. En revanche, les valeurs prédictives de mortalité des concentrations en Lp (a) et des variants génétiques du gène LPA restent à élucider.

Nous avons obtenu des données auprès des 3313 patients atteints de maladie cardiaque coronarienne confirmée inclus dans l’étude Risque et Santé Cardiovasculaire -Étude LUCIC- [Risk and Cardiovascular Health (LUCIC) study]. Nous avons testé les associations des tertiles de concentrations en lipoprotéine(a) dans le plasma et de deux polymorphismes du nucléotide simple ([SNPs] rs10455872 et rs3798220) avec les mortalités toutes causes confondues et la mortalité cardiovasculaire à l’aide d’une analyse de régression de Cox et avec la gravité de la maladie à l’aide d’une de modèles linéaires généralisés, avec ou sans ajustement pour l’âge, le sexe, le diagnostic de diabète, la pression artérielle systolique, l’IMC, le statut tabagique, l’estimation du taux de filtration glomérulaire, des concentrations en LDL-cholestérol, et de l'événtuel recours à un traitement hypolipémiant. Les résultats des concentrations plasmatiques en lipoprotéine (a) étaient validés par cinq études indépendantes impliquant 10 195 patients atteints de maladie cardiaque coronarienne confirmée. Les résultats relatifs aux associations génétiques étaient répliqués par analyse collaborative à grande échelle dans le consortium GENIUS-CHD, comprenant 106 353 patients atteints de maladie cardiaque coronarienne confirmée et 19 332 décès dans 22 études ou cohortes.

La médiane de durée de suivi était de 9.9 ans. Le niveau de gravité de la maladie cardiaque coronarienne était associée aux concentrations plasmatiques en lipoprotéine (a) du tertile le plus élevé (Hazard Ratio ajusté [HR] 1.44, Intervalle de Confiance [IC] 95% 1.14-1.83) et la présence de l’un ou l’autres des SNP de LPA (1.88, 1.40-2.53). 
Aucune association n'était trouvée concernant la mortalité toutes causes confondues [ni pour ce qui est du tertile le plus élevé de concentration plasmatique en lipoprotéine (a) (0.95, 0.81-1.11), ni pour ce qui est de la présence de l'un ou l'autre des SNPs, ou de la mortalité cardiovasculaire (0.99, 0.81-1.2 et 1.13, 0.90-1.14 respectivement)] ni dans l'étude LURIC, ni dans les études de validation.

Chez les patients atteints de maladie cardiaque coronarienne, les concentrations en lipoprotéine (a) et les variants génétiques n’ont pas montré d’association avec la mortalité. Nous formulons la conclusion que ces variables ne représentent pas des facteurs de risque dont la mesure est utile à l’établissement du taux de mortalité faisant suite une maladie cardiaque coronarienne patente. Stephen Zwinger, MD, et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant – première, 26 mai 2017

Financement : Seventh Framework Programme for Research and Technical Development (AtheroRemo and RiskyCAD), INTERREG IV Oberrhein Programme, Deutsche Nierenstiftung, Else-Kroener Fresenius Foundation, Deutsche Stiftung für Herzforschung, Deutsche Forschungsgemeinschaft, Saarland University, German Federal Ministry of Education and Research, Fondation Willy Robert Pitzer Found, et Clinique Waldburg-Zeil Isny.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

mardi 23 août 2016

#trendsinendocrinologyandmetabolism #maladiescardiovasculaires #biosynthèse #sphingolipide #céramide Biosynthèse de novo des sphingolipides : rhéostat de l’homéostasie cardiovasculaire

Structure générique d'un sphingolipide. Le groupe R peut être:
- un atome d'hydrogène pour un céramide
- la phosphocholine pour une sphingomyéline
- un ose pour un glycosphingolipide
Source iconographique et légendaire: https://fr.wikipedia.org/wiki/Sphingolipide
Les sphingolipides (SL) sont à la fois des composantes structurelles fondamentales des membranes eucaryotes et des molécules de signalisation soumettant à régulation toute une variété de fonctions biologiques. Les lipides hautement bioactifs, céramide et sphingosine-1-phosphate, apparaissent comme d’importants régulateurs de la fonction cardiovasculaire dans la santé et la maladie.
Dans cette revue de littérature, nous discutons les récentes observations relatives au rôle des SLs - céramide et sphingosine-1-phosphate plus particulièrement - dans la physiopathologie du système cardiovasculaire. Nous soulignons également les avancées réalisées dans le domaine des mécanismes moléculaires de régulation de la sérine palmitoyltransférase, et des protéines ORMDL1 et NOGO-B2. La compréhension des mécanismes moléculaires de régulation de cette voie de biosynthèse peut mener au développement d’approches thérapeutiques nouvelles pour le traitement des maladies cardiovasculaires. Linda Sasset et al, dans Trends in Endocrinology & Metabolism, publication en ligne en avant-première, 22 août 2016

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

1    1.orosomucoid-like proteins (ORMDL) : protéines analogues de l’orosomucoïde


2    2.neurite outgrowth inhibitor (NOGO-B) : inhibiteur de l’excroissance des neurites

mardi 7 juin 2016

#thelancetdiabetesandendocrinology #régimealimentaireméditerranéen #régimericheenlégumesetenmatièregrasses #régimericheenmatièresgrasses Effet d’un régime alimentaire méditerranéen riche en matières grasses sur le poids corporel et le tour de taille : analyse des critères d’évaluation secondaires pré-spécifiés de l’essai randomisé contrôlé PREDIMED

Régime alimentaire méditerranéen
Source iconographique: http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/02/26/19936-bienfaits-regime-mediterraneen-confirmes
Du fait de la haute densité en graisses, les régimes alimentaires riches en matières grasses sont perçus comme menant à la prise de poids corporel; ainsi, les dispensateurs de soins hésitent à les recommander aux personnes en surpoids ou obèses. Nous avons étudié les effets à long terme des régimes alimentaires méditerranéens riches en matières grasses et des régimes alimentaires méditerranéens riches en légumes et matières grasses pratiqués sans restreindre l'apport calorique, sur le poids corporel et le tour de taille chez les aînés à risque de maladie cardiovasculaire, la plupart d’entre eux étaient soit en surpoids soit obèses.

PREDIMED était un essai clinique multicentrique à groupes parallèles, randomisé et contrôlé, effectué dans des centres de santé primaires affiliés à 11 hôpitaux tous situés en Espagne ; cet essai a été conduit sur une période de cinq ans. 7 447 hommes (âgés de 55 à 80 ans) et femmes (âgées de 60 à 80 ans) asymptomatiques, présentant des facteurs de risque (diabète de type 2 ou 3 facteurs de risque cardiovasculaire ou plus) ont été répartis de manière aléatoire (1:1:1) à l’aide d’une séquence générée par ordinateur dans un des trois groupes d’intervention suivants : régime alimentaire méditerranéen supplémenté en huile d’olive vierge extra (n=2 543), régime alimentaire méditerranéen supplémenté en noix (n=2  454) ; ou un régime alimentaire de contrôle (conseillant la réduction les matières grasses du régime alimentaire ; n= 2 450). Ni la restriction d’apport énergétique, ni la prescription d’une activité physique n’étaient nommément indiquées. Dans cette analyse de l’essai, nous avons mesuré le poids corporel et le tour de taille à la ligne de base et une fois par au cours des cinq années de durée de l’essai, sur cette population en intention de traiter. (…).

À la suite d’une période médiane de suivi de 4.8 ans (Intervalle Interquartile -IQR- 2.8-5.8), les participants des trois groupes avaient marginalement perdu  du poids corporel et vu le tour de taille augmenter.
La différence ajustée des changements en cinq ans en poids corporel dans le groupe régime alimentaire méditerranéen supplémenté en huile d’olive était de -0.43 kg (Intervalle de conficance -IC- 95% de -0.86 à -0.01 ; p=0.044) et de -0.08 kg (de -0.50 à 0.35 ; p=0.730) dans le groupe noix, en comparaison du groupe de contrôle.
La différence ajustée des changements en cinq ans en tour de taille était de -0.55 cm (de -1.16 à -0.06 ; p=0.048) dans le groupe régime alimentaire méditerranéen supplémenté en huile d’olive et de -0.94 (de -1.60 à -0.27 ; p=0.006) dans le groupe noix, en comparaison du groupe de contrôle.

Une intervention à long terme par régime alimentaire méditerranéen non restreint en calories, riche en légumes et en matières grasses était associée à une diminution en poids corporel et un gain en adiposité centrale moindre, en comparaison d’un régime alimentaire de contrôle. Ces résultats sont de nature à soutenir le conseil de ne pas restreindre l’apport en matières grasses saines pour le maintien du poids corporel.  Dr Ramon Estruch, MD, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 6 juin 2016  

Financement : Gouvernement Espagnol, CIBERobn, Institut de Santé Carlos III, Hojiblanca, Patrimoine Communal Olivarero, California Walnut Commission, Borges SA, and Morella Nuts.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 1 décembre 2015

#thelancetdiabetes&endocrinology #maladiescardiométaboliques #préhypertension #mHealth Efficacité d’une intervention de santé mobile afin d’améliorer le profil cardiométabolique chez les personnes atteintes de préhypertension en milieu urbain à faibles ressources en Amérique Latine : un essai randomisé contrôlé

mHealth. Monitorage de signes vitaux sur smartphone.
Source iconographique: http://www.healthitoutcomes.com/doc/mhealth-needs-evidence-evaluation-0001
Mauvaise alimentation et sédentarité sont les causes les plus importantes de l’épidémie de maladies cardiovasculaires, toujours en croissance dans le monde. Les interventions de santé par réseau de téléphonie mobile interposée (mHealth) se sont avérées utiles, pour ce qui est de leur capacité à favoriser la perte de poids et l’exercice physique ; elles représentent par ailleurs une approche attrayante pour des systèmes de santé aux ressources limitées. Notre étude visait à évaluer la capacité du système mHealth - assorti d’une série de recommandations pour l’amélioration du mode de vie - à réduire la pression artérielle, à favoriser la perte de poids, à améliorer l’alimentation et l’activité physique chez des personnes atteintes de préhypertension, vivant en milieu urbain à faibles ressources en Amérique Latine.

Dans cette étude à groupes parallèles, randomisée et contrôlée, nous avons recruté des personnes (âgées entre 20 et 60 ans) présentant une pression artérielle systolique entre 120 et 139 mm Hg, une pression artérielle diastolique entre 80 et 89 mm Hg, ou les deux, dans des centres de santé, lieux de travail, et centres communautaires situés en milieu urbain à faibles ressources en Argentine, Guatemala, et Pérou. Les participants ont été répartis de manière aléatoire pour recevoir des appels de consultation motivationnels ou des messages textes personnalisés sur leur téléphone portable pendant 12 mois, relatifs à la qualité des comportements alimentaires ou d’activité physique à adopter, ou sur les soins courants. La randomisation a été stratifiée par pays, par sexe et par groupe d’âge. Le personnel de l’étude chargé de la collecte et de l’analyse des données n’avait pas accès au tableau de randomisation. Les critères principaux d’évaluation de l’étude étaient la différence moyenne intergroupe du changement en pression artérielle systolique et diastolique, à partir de la ligne de base à 12 mois. L’analyse sur population en intention de traiter concernait tous les participants ayant achevé les évaluations à 12 mois. Les critères secondaires d’évaluation étaient les changements en poids corporel, tour de taille, et en comportements cibles à partir de la ligne de base à 12 mois. (…).

Entre le 1er mars 2012, et le 30 novembre 2012, nous avons réparti de manière aléatoire 637 participants pour être soumis à intervention (n=316) ou soins courants (n=321). 266 (84%) participants du groupe d’intervention et 287 (89%)  du groupe de contrôle ont été évalués à 12 mois. L’intervention n’a pas affecté le changement en pression artérielle systolique (changement moyen net -0.37 mm Hg [Intervalle de Confiance -IC- de -2.15 à 1.40] ; p=0.43) ou pression artérielle diastolique (0.01 mm Hg [de -1.29 à 1.32]; p=0.99) en comparaison des résultats obtenus par soins courants. Cependant, nous avons noté une réduction significative en poids corporel (-0.66 kg [-1.24 à -0.07] ; p=0.04) et prise d’aliments riches en graisses et en sucres (-0.75 [de -1.30 à -0.20] ; p=0.008] dans le groupe d’intervention en comparaison du groupe de contrôle.
Dans une analyse de sous-groupe prévue à l’avance, nous avons trouvé que les participants du groupe d’intervention qui recevaient plus de 75% des appels (neuf ou plus, jusqu’à 12) présentaient une réduction en poids corporel plus importante (-4.85 [de -8.21 à -1.48]) et en tour de taille (-3.31 [de -5.95 à -0.67]) que les participants du groupe de contrôle. Par ailleurs, les participants du groupe d’intervention ont montré une consommation accrue de fruits et de légumes et une diminution de prise d’aliments riches en sodium, graisses, et sucres simples, par rapport aux participants du groupe de contrôle. Cependant, nous n’avons noté aucun changement en pression artérielle systolique, pression artérielle diastolique ou activité physique dans le groupe de participants recevant plus de 75% des appels, comparé au groupe qui recevaient moins de 50% des appels.

Notre intervention mHealth n’a pas eu d’effet sur les changements  en pression artérielle différant de ceux obtenus par soins courants, mais elle était associée avec une petite réduction en poids corporel et une amélioration des habitudes alimentaires. Nous avons noté un effet dose-réponse, signalant ce faisant de potentielles opportunités d’obtention d’effets plus importants générés par des interventions similaires dans d’autres milieux à faibles ressources. Des recherches supplémentaires concernant mHealth sont nécessaires, plus particulièrement parmi les personnes à faibles revenus et affectées de manière disproportionnée par l’épidémie de maladies cardiovasculaires, et nécessitant des interventions efficaces et abordables pour combler l’écart en matière d’équité dans la gestion des facteurs de risque cardiométaboliques. Professor Adolfo Rubinstein, PhD et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 30 novembre 2015

Financement :  National Heart, Lung, and Blood Institute (US National Institutes of Health) and the Medtronic Foundation.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

jeudi 19 novembre 2015

#trendsinendocrinology&metabolism #maladiecardiométabolique #génomique #SNP Études d’associations pangénomiques comme force motrice de la découverte de gènes dans les maladies cardiométaboliques

Le profil cardiométabolique d'un patient s'établit par la mesure de dizaines de paramètres à la fois biologiques, biochimiques, physiologiques... et génétiques.
Source iconographique: http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/zone/zone-sante/201507/08/01-4884115-sante-cardiometabolique-au-dela-du-miroir.php
Les maladies cardiométaboliques sont des troubles complexes fréquemment rencontrés, présentant une forte composante génétique. Les études d’associations pangénomiques ont recueilli quelque 755 polymorphismes du nucléotide simple (SNP) recouvrant 366 loci indépendants, qui pourraient permettre de décrypter les bases moléculaires des maladies cardiométaboliques. La découverte des étapes qui jalonnent le déclenchement d’une pathologie à SNP jusqu’aux mécanismes sous-jacents qui la caractérisent représente un immense défi à relever, du fait que les SNPs associés n’altèrent que rarement la fonction des protéines. Un bon nombre de SNPs liés à des pathologies sont localisés dans des régions non codantes ; il faut donc porter l’attention sur le rapport existant entre variation génétique des SNPs et son effet sur les niveaux d’expression des gènes. En intégrant l’information génétique sous la forme d’un profilage systématique à grande échelle des données d’expression génique en synergie avec les données issues des cartes épigéniques révélant les zones de régulation des gènes, nous nous attendons à bientôt pouvoir identifier les gènes candidats ainsi que le potentiel de régulation des SNPs liés à des pathologies. Bilijana Atanasovska, et al, dans Trends in Endocrinology & Metabolism, publication en ligne en avant-première, 18 novembre 2015


Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ  

mercredi 21 octobre 2015

#thelancet #OMS #maladiescardiovasculaires #aspirine #β-bloquant #inhibiteurdel’enzymedeconversiondel’angiotensine #statine Disponibilité et accessibilité aux médicaments traitant les maladies cardiovasculaires et leurs effets dans les pays à haut, moyen, et faible revenu : analyse des données de l’étude PURE

Siège de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Genève, Suisse
Source iconographique: http://www.who.int/mediacentre/multimedia/2004/en/WHOGeneva008.jpg?ua=1
L’OMS a pour objectif de rendre disponibles les médicaments traitant les maladies cardiovasculaires récurrentes auprès de 80% des communautés ainsi que leur usage effectif auprès de 50% des personnes éligibles, à l’horizon 2025. Nous avons déjà rendu compte de la faible utilisation de ces médicaments, toutefois, notre but est d’évaluer si ce bas niveau d’utilisation est lié à une faible disponibilité ou une faible accessibilité aux médicaments.

Nous avons analysé l’information à propos de la disponibilité et les coûts des médicaments pour le traitement des maladies cardiovasculaires (aspirine, β-bloquants, inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, et les statines) recueillie au niveau de pharmacies de 596 communautés situées dans 18 pays participant à l’étude PURE (Etude Prospective d’Epidémiologie Urbaine/Rurale – Prospective Urban Rural Epidemiology [PURE] study dans le texte). Les médicaments étaient considérés comme disponibles s’ils étaient présents en pharmacie lors du passage de l’enquêteur, et abordables si leur coût combiné était inférieur à 20% de la capacité des ménages à payer. Nous avons comparé les résultats obtenus entre les pays à haut, moyen, et faible revenu. Les données recueillies en Inde ont été présentés séparément, du fait de la spécificité et l’importance de son industrie pharmaceutique productrice de médicaments génériques.

Les communautés ont été recrutées entre le 1er janvier 2003 et le 31 décembre 2013.
Les quatre médicaments traitant les maladies cardiovasculaires étaient disponibles dans 61 (95%) et 27 (90%) des 64 communautés urbaines et des 30 communautés rurales respectivement, situées dans les pays à haut revenu, 53 (80%) et 43 (73%) des 66 communautés urbaines et des 59 communautés rurales respectivement, situées dans les pays à revenu moyen supérieur, 69 (62%) et 42 (37%) des 111 communautés urbaines et des 114 communautés rurales respectivement, situées dans les pays à revenu moyen inférieur, huit (25%) et une (3%) des 32 communautés urbaines et des 30 communautés rurales respectivement, situées dans les pays à faible revenu (excluant l’Inde), et 34 (89%) et 42 (81%) des 38 communautés urbaines et des 52 communautés rurales respectivement, situées en Inde.
Les quatre médicaments traitant les maladies cardiovasculaires étaient potentiellement inaccessibles pour 0.14% des ménages dans les pays à haut revenu (14 ménages sur 9 934), 25% dans les pays à revenu moyen supérieur (6 299 sur 24 776), 33% dans les pays à revenu moyen inférieur (13 253 sur 40 023), et 60% dans les pays à faible revenu (excluant l’Inde ; 1 976 sur 3 312), et pour 59% des ménages en Inde (9 939 sur 16 874).
Dans les pays à faible et à moyen revenu, les patients ayant déjà présenté des maladies cardiovasculaires étaient moins susceptibles d’utiliser les quatre médicaments si les quatre médicaments n’étaient pas tous disponibles (odds ratio [OR] 0.16, Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.04-0.57). Dans les communautés où tous les quatre médicaments étaient disponibles, les patients étaient moins susceptibles d’utiliser les médicaments si potentiellement, le ménage ne pouvait se le permettre (0.16, 0.04-0.55).
Les médicaments pour la prévention secondaire sont indisponibles et inaccessibles dans un grand nombre de communautés et ménages dans les pays à revenu moyen supérieur, à revenu moyen inférieur et à faible revenu, qui ne font qu’un faible usage de ces médicaments. Des améliorations dans la disponibilité et l’accessibilité aux médicaments  clé sont susceptibles d’amplifier leur utilisation et contribuer à l’atteinte de l’objectif de 50%, dans l’utilisation des médicaments clé à l’horizon 2025. Rasha Khatib, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 20 octobre 2015

Financement : Population Health Research Institute, the Canadian Institutes of Health Research, Heart and Stroke Foundation of Ontario, AstraZeneca (Canada), Sanofi-Aventis (France et Canada), Boehringer Ingelheim (Germany et Canada), Servier, GlaxoSmithKline, Novartis, King Pharma, organismes nationaux ou locaux dans les pays participants.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ 

jeudi 15 octobre 2015

#thelancethaematology #cancer #lymphomedehodgkin #maladiecardiovasculaire Maladie cardiovasculaire après traitement contre un lymphome de Hodgkin : analyse de neuf essais collaboratifs OERTC-LYSA

"Staging" de la maladie de Hodgkin
Les maladies cardiovasculaires après traitement sont une préoccupation importante chez les survivants du cancer. Cependant, la connaissance en matière de cardiotoxicité est limitée du fait de la nature rétrospective des données, qui, bien souvent, n’incluent pas les détails concernant les expositions aux médicaments. Afin de faciliter le conseil auprès des patients sur les risques individuels, notre but était de quantifier l’effet des anthracyclines, vinca-alakaloïdes, et de la radiothérapie sur le risque de maladie cardiovasculaire chez les patients traités pour un lymphome de Hodgkin.

En 2009-20, un questionnaire sur la situation de vie (LSQ) a été distribué aux patients par mél afin d’étudier les effets tardifs du traitement contre le lymphome de Hodgkin chez des patients inclus dans neuf essais randomisés successifs effectués sous la houlette de l’Organisation Européenne pour la Recherche et le Traitement du Cancer  (OERTC) et du Groupe d’Étude des Lymphomes de l’Adulte (anciennement GELA, aujourd’hui LYSA) entre 1964 et 2004. Nous avons reconstitué le calendrier des doses moyennes de radiations reçues au niveau du cœur et des artères coronaires ainsi que des doses d’anthracyclines et d’alcaloïdes prises, pour tous les patients. L’incidence de maladie cardiovasculaire était rapporté au cours du suivi et « mis au propre » par le truchement du questionnaire LSQ. Nous avons appliqué les analyses d’après le modèle de régression aléatoire proportionnelle de Cox (Cox) pour quantifier l’effet de la chimiothérapie et des radiations sur le risque de première manifestation d’un évènement cardiovasculaire.

Les informations relatives à un premier traitement administré étaient complètes pour 6 039 patients (âge médian au diagnostic : 30 ans [Intervalle Interquartile -IQR- 23-40] ; durée médiane de suivi : 9 ans [6-14]). 1 919 patients ont répondu au LSQ. Les 1238 premiers évènements cardiovasculaires ont été enregistrés chez 703 patients, la plupart de ces évènements étaient des ischémies (132 [19%]), insuffisances cardiaques (85 [12%]), arrythmie (110 [16%]), et cardiopathies valvulaires (77 [11%]). La moyenne des doses de radiation au niveau du cœur par Gray additionnel (HR 1.015 [Intervalle de Confiance -IC-  95% 1.006-1.024], p=0.0014) et la dose d’anthracyclines par 50 mg /m2 additionnel en dose cumulée (1.077 [1.021-1.137], p=0.0064) représentaient des prédicteurs significatifs de maladie cardiovasculaire. Les doses cumulées de vinblastine (p [modèle non ajusté] = 0.77), vincristine (p=0.36), et dose moyenne de radiation au niveau de la artère carotide interne gauche (p=0.41) ou droite (p=0.70) n’étaient pas prédictifs d’évènements cardiovasculaires.

La quantification d’un risque cardiovasculaire accru avec des doses spécifiques de radiations et d’exposition aux anthracyclines permettra une évaluation quantitative de la combinaison optimale thérapie systémique - radiothérapie, apportant ce faisant une aide aux cliniciens dans la mesure du rapport risque/bénéfice des différents traitements pour chaque patient pris individuellement. Dr Maja V Maraldo, PhD, et al, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 14 octobre 2015

Financement : Comité de Recherche Rigshospitalet, Fonds de recherche sur le cancer OERTC , et Bourse Sally Snowman Survivorship.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 13 octobre 2015

#thelancet #maladiecoronarienne #endoprothèseàélutionmédicamenteuse #supportmétalliqueabsorbable Sécurité et performance d’un support métallique absorbable à élution de médicament de deuxième génération chez des patients atteints de lésions de novo des artères coronaires (BIOSOLVE-II) : résultats à 6 mois d’une première étude prospective chez l’homme, multicentrique et non-randomisée

Un athérome (grossi ici 400 fois) est un dépôt produit par l'accumulation de différents éléments (graisse, sang, tissu fibreux, calcaire) sur une partie de la paroi artérielle interne, l'intima. Copyright Inserm, Centre de recherche cardiovasculaire
De récents travaux ont par exemple permis de montrer que le stress émotionnel et l'intensité d'un effort physique sont des facteurs de risque de rupture des plaques d'athérome. Ainsi, le risque d'infarctus est multiplié par 20 dans les 24 heures qui suivent le décès d'un proche et par 4 dans les semaines qui suivent.
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/thematiques/physiopathologie-metabolisme-nutrition/dossiers-d-information/atherosclerose 
Des supports absorbables ont été conçus pour pallier les limitations propres aux endoprothèses à élution médicamenteuse métalliques classiques, non absorbables. Jusqu’à présent, seuls des supports absorbables en matériau polymérique étaient disponibles sur le marché. Notre but était d’évaluer la sécurité et la performance d’un nouveau modèle de support métallique à élution médicamenteuse de seconde génération (DREAM 2G) chez des patients atteints de lésions de novo des artères coronaires.

Nous avons effectué cette première étude prospective chez l’homme, multicentrique et non-randomisée dans 13 centres d’intervention coronaire percutanée (ICP) en Belgique, Brésil, Danemark, Allemagne, Singapour, Espagne, Suisse, et au Pays - Bas. Les patients éligibles étaient atteints d’angine de poitrine stable ou instable ou d’ischémie silencieuse documentée, et présentaient un maximum de deux lésions de novo avec un diamètre vasculaire de référence s’échelonnant entre 2.2 mm et 3.7 mm. Le calendrier de suivi clinique prévoyait des visites à 1, 6, 12, 24, et 36 mois. Il était prévu un suivi angiographique des patients à 6 mois, ainsi que des explorations intravasculaires par ultrasons, des examens de tomographie par cohérence optique, et des mesures de vasomotricité. Il était recommandé à tous les patients de prendre un double traitement antiagrégant plaquettaire pendant au moins 6 mois. Le critère principal était la réduction de la lumière vasculaire segmentaire tardive à 6 mois. L’analyse a été effectuée sur population en intention de traiter. (…).

Entre le 8 octobre 2013 et le 22 mai 2015, nous avons recruté 123 patients atteints de 123 lésions coronaires cibles. À 6 mois, la perte moyenne de la lumière vasculaire segmentaire était de 0.27 mm (Déviation Standard [SD] 0.37), et une vasomotricité discernable par angiographie était documentée chez 20 (80%) patients sur 25. Les explorations vasculaires par ultrasons ont montré une préservation de la zone d’implantation du support métallique implantable (moyenne de 6.24 mm2 [DS 1.15] post-procedure versus 6.21 mm2 [1.22] à 6 mois) avec une zone néointimale basse moyenne (0.08 mm2 [0.09]), les examens de tomographie par cohérence optique n’ont pas détecté de masse intraluminale. Une impossibilité d’atteindre la lésion cible est survenue chez quatre (3%) patients : un (<1%) patient est décédé de mort cardiaque, un (<1%) patient a présenté un infarctus du myocarde périprocédural, et deux (2%) patients ont nécessité une revascularisation de la zone lésée conduite cliniquement. Aucune thrombose définie ou probable n’a été observée au niveau du support métallique.

Nos résultats montrent que l’implantation du dispositif DREAMS 2G chez des patients atteints de lésions de novo des artères coronaires est envisageable, avec des résultats de sécurité et de performance favorables à 6 mois. Ce nouveau support métallique absorbable pourrait représenter une alternative aux supports absorbables à base de polymères, pour le traitement de la maladie coronarienne obstructive. Prof Michael Haude, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 12 octobre 2015

Financement : Biotronik AG


Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ 

mardi 29 septembre 2015

#thelancetdiabetes&endocrinology #maladiecardiovasculaire #mortalité #obésité #diabètedetype2 #chirurgiebariatrique Maladie cardiovasculaire et mortalité chez des patients atteints de diabète de type 2 après chirurgie bariatrique : étude observationnelle de cohorte à sujets appariés effectuée à l’échelon national

Entre 2006 et 2014 s'est opéré un véritable "boom" des techniques chirurgicales non-réversibles. Comme le rappelait le rapport de l'Assurance maladie en 2013, de nombreuses études soulignent la plus grande efficacité des techniques irréversibles, en termes "d'amélioration, voire de guérison, des différentes comorbidités (en particulier du diabète)", et "d'amélioration de qualité de vie", ce qui pourrait expliquer cet essor.
Source iconographique et légendaire: http://www.allodocteurs.fr/actualite-sante-chirurgie-de-l-obesite-toujours-plus-d-interventions-non-reversibles_12980.html
Chez les patients spécifiquement atteints de diabète et d’obésité, aucune étude n’a examiné la mortalité après chirurgie bariatrique. Nous avons effectué une étude à l’échelon national en Suède, afin d’étudier les risques de maladie cardiovasculaire et de mortalité chez les patients obèses et diabétiques ayant subi une chirurgie bariatrique (dérivation gastrique Roux-en-Y 5[RYGB]).

Dans cette étude observationnelle de cohorte à sujets appariés, effectuée à l’échelon national, nous avons mutualisé les données de patients ayant subi une RYGB et inclus dans le Registre Scandinave de Chirurgie de l’Obésité et d’autres bases de données nationales, et identifié des témoins appariés (sur la base du sexe, de l’âge, de l’IMC, et du temps calendaire [année]) ; et qui n’avaient pas subi de chirurgie bariatrique, d’après le Registre National du Diabète. Nous avons étudié les risques de maladie cardiovasculaire et de décès à l’aide du modèle de régression aléatoire proportionnelle de Cox ainsi que d’autres méthodes de mesure des effets d’un traitement permettant de tenir compte de l’effet résiduel de confusion. Les critères principaux d’évaluation étaient : 1. mortalité totale, 2. décès du fait de maladie cardiovasculaire, et 3. infarctus du myocarde à issue fatale ou issue non fatale.

Entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2014, nous avons obtenu les données de 6 132 patients qui avaient subi une RYGB et de 6 132 patients qui n’avaient pas subi cette intervention. La période médiane de suivi était de 3.5 années (Intervalle Interquartile [IQR] 2.1-4.7). Nous avons relevé une réduction de 58% du risque relatif (hazard ratio [HR] 0.42, IC 95% 0.30-0.57 ; p<0.0001) de mortalité globale dans le groupe RYGB en comparaison du groupe de contrôle. Le risque d’infarctus du myocarde à issue fatale ou issue non fatale était de 49% plus bas (HR 0.51, 029-0.91 ; p=0.021) et celui de décès par maladie cardiovasculaire de 59% plus bas (0.41, 0.19-0.90 ; p=0.026) dans le groupe RYGB que dans le groupe de contrôle. Les risques absolus de décès sur 5 ans étaient de 1.8% (IC 95% 1.5-2.2) dans le groupe RYGB et de 5.8% (5.0-6.8) dans le groupe de contrôle.

Nos résultats soutiennent les bénéfices d’une chirurgie RYGB chez des patients atteints d’obésité et de diabète de type 2. Les causes de ces effets bénéfiques peuvent s’expliquer par la perte de poids en tant que telle, les changements physiologiques et métaboliques, l'amélioration des soins et des traitements prodigués, l’amélioration du mode de vie et des facteurs de risque, ou une combinaison de tous ces facteurs. Björn Eliasson, MD et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 28 septembre 2015

Financement :  Swedish Association of Local Authorities and Regions et Region Västra Götaland. 

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ  

jeudi 17 septembre 2015

#thelancet #alcool #maladiecardiovasculaire #cancer #blessure #hôpital #mortalité Consommation d’alcool et maladie cardiovasculaire, cancer, blessure, admission à l’hôpital, et mortalité : étude prospective de cohorte

Population déclarant consommer plus de 2 verres d'alcool par jour, par pays (en %)
Source iconographique et légendaire: 
http://www.irdes.fr/EspaceEnseignement/ChiffresGraphiques/SHARE/ConsoAlcool.html
Il est souvent considéré que la consommation d’alcool représente le troisième facteur de risque le plus important de décès et d’invalidité. Cependant, la consommation d’alcool est bien souvent associée à la fois à des bénéfices et des préjudices ; de précédentes études ont été principalement effectuées dans les pays à haut revenus. Nous avons effectué des recherches sur les associations entre consommation d’alcool et ses effets dans une étude de cohorte sur des pays à différents niveaux économiques situés dans les cinq continents.

Nous avons inclus de l’information provenant de 12 pays participant à l’étude PURE (Prospective Urban Rural Epidemiological study), une étude prospective de cohorte incluant des sujets âgés de 35-70 ans. Nous avons utilisé le modèle de régression aléatoire de Cox (Cox) afin d’étudier les associations avec la mortalité (n=2723), les maladies cardiovasculaires (n=2742), les infarctus du myocarde (n=979), les AVC (n=817), les cancers liés à l’alcool (n=764), les blessures (n=824), les admissions à l’hôpital (n=8786), ainsi que la résultante de ces effets (n=11963).

Nous avons inclus 114 970 adultes, dont 12 904 (11%) provenaient de pays à hauts revenus (HCIs), 24 408 (21%) de pays à revenus intermédiaires de la  tranche supérieure (UMICs), 48 845 (43%) de pays à revenus intermédiaires de la tranche inférieure (LMICs), 28 813 (25%) de pays à faibles revenus (LICs). La durée médiane de suivi était de 4.3 ans (Écart Interquartile [IQR]3.0-6.0). Une consommation d’alcool  était rapportée par 36 030 (31%) sujets, elle s’est révélée associée à un nombre moins important d’infarctus du myocarde (hazard ratio [HR] 0.76 [Intervalle de Confiance -IC- 95% 0.63-0.93]), mais également à un nombre accru de cancers liés à l’alcool (HR 1.51 [1.22-1.89]) et de blessures (HR 1.29 [1.04-1.61]). Une consommation élevée était associée à une mortalité augmentée (HR 1.31 [1.04-1.66]). En comparaison avec les sujets ne buvant jamais d’alcool, nous avons identifié des hazards ratios considérablement diminués pour ce qui est de la résultante des effets dus à la consommation d’alcool chez les sujets provenant des HCIs et des UMICs (HR 0.84 [0.77-0.92]) ; mais pas chez les sujets provenant des LMICs et LICs, chez lesquels nous n’avons identifié aucune diminution de la résultante des effets (HR 1.07 [0.95-1.21] ; Pinteraction<0.0001).

La consommation d’alcool s’est révélée provoquer des effets associés différents (…) selon le niveau économique de la région concernée. Cependant, nous avons identifié suffisamment d’éléments communs permettant de soutenir des stratégies globales en matière de santé, ainsi que des initiatives au niveau national visant à réduire la consommation délétère d’alcool.  Dr Andrew Smyth, PhD, et al,  dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 16 septembre 2015

Financement : Population Health Research Institute, the Canadian Institutes of Health Research, Heart and Stroke Foundation of Ontario, AstraZeneca (Canada), Sanofi-Aventis (France and Canada), Boehringer Ingelheim (Germany and Canada), Servier, GlaxoSmithKline, Novartis, King Pharma, et organisations nationales ou locales dans les pays participants.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

vendredi 16 janvier 2015

#thelancet #coronaropathie #infarctus #myocarde #stent #zotarolimus #biolimus Stent revêtu d’un polymère durable imprégné de zotarolimus versus stent revêtu d’un polymère biodégradable imprégné de biolimus chez des patients soumis à intervention coronaire percutanée (SORT OUT VI) : essai randomisé de non-infériorité.

Source iconographique: http://titan.medhyg.ch/mh/formation/print.php3?sid=32100
Les stents imprégnés de médicaments de nouvelle génération ont réduits le risque d’affection coronarienne, plus spécialement chez les patients atteints de maladies complexes ou de lésions. Jusqu’à quel point les différents stents, polymères, et les agents antiprolifératifs influent sur l’issue d’une maladie reste toutefois très peu clair. Nous avons étudié l’innocuité et l’efficacité d’un stent de troisième génération par comparaison d’un stent revêtu d’un polymère durable hautement biocompatible imprégné de zotarolimus avec un stent revêtu d’un polymère biodégradable imprégné de biolimus.

Cet essai ouvert de non-infériorité, randomisé et multicentrique a été réalisé dans trois sites situés dans la partie occidentale du Danemark. Tous les patients atteints d’une coronaropathie stable ou d’un syndrome coronarien aigu et porteurs d’au moins une lésion artérielle coronarienne (sténosée à plus de 50%), ont été examinés pour éligibilité. Les patients ont été répartis de manière aléatoire (ratio 1:1) pour recevoir le stent à polymère durable imprégné de zotarolimus ou le stent à polymère biodégradable imprégné de biolimus. Le critère primaire était l’innocuité du composite (mort d’origine cardiaque et infarctus du myocarde non clairement imputable à une lésion non cible) et l’efficacité (revascularisation de la lésion cible) à 12 mois, analysé sur population en intention de traiter. L’essai était conçu de manière à définir la non-infériorité  du stent à polymère durable imprégné de zotarolimus en comparaison du stent à polymère biodégradable imprégné de biolimus, avec une marge de non-infériorité prédéterminée de 0.025. (…)

Sur 7 103 patients examinés, 1 502 patients avec 1 883 lésions ont été assignés au placement de stents à polymère durable imprégné de zotarolimus et 1 497 patients avec 1 791 lésions au au placement de stents à polymère biodégradable imprégné de biolimus. 79 patients (5.3%) et 75 patients (5.0%) respectivement, ont satisfait au critère principal (différence absolue de risque 0.0025, limite supérieure de l’Intervalle de Confiance [IC] à 95% du risque unilatéral 0.016 ; p=0.004). Les composantes individuelles du critère principal n’ont pas montré de différence significative entre les types de stent à 12 mois.

Le stent à polymère durable imprégné de zotarolimus était non-inférieur au stent à polymère biodégradable imprégné de biolimus chez des patients non sélectionnés. Dr Bent Raugaard PhD et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant - première, 15 janvier 2015

Financement : Medtronic Cardiovascular et Biosensors Interventional Technologies

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ        

mercredi 23 octobre 2013

Point de Vue / Lettre: manque de données, aucune preuve scientifique solide

L'abus d'édulcorant aurait des incidences sur la santé
Source iconographique et légendaire: http://www.francesoir.fr/actualite/sante/edulcorants-nouveau-sur-sellette-66455.html
Pendant ces 50 dernières années, on a assisté à une augmentation sans précédent de la prévalence de l’obésité, du diabète de type II (T2D), de l’hypertension et des maladies cardiovasculaires, qui comptent parmi les causes de mortalité les plus importantes aux États – Unis. Simultanément, la disponibilité et la consommation d’édulcorants artificiels (AS pour Artificial Sweeteners dans le texte) s’est répandue à très grande vitesse, et le public a été conduit à la croyance selon laquelle la consommation d’AS est un moyen efficace de contrôle du poids corporel; et qu’il existe des preuves scientifiques solides attestant du rôle bénéfique des AS sur la santé.

La co-occurrence de l’augmentation de l’usage des AS et des données de santé mentionnées plus haut ne suggère pas forcément de lien de cause à effet : de fait, il difficile de croire que les AS fournissent une arme efficace dans le contrôle du poids corporel et de garantie de bonne santé. Mon article publié* a mis l’accent sur la faiblesse des arguments soutenant les effets prétendument bénéfiques des AS, fournit des données extraites d’études indiquant que les AS pourraient produire des effets métaboliques délétères, et présente un mécanisme par lequel lesdits effets délétères pourraient s’exprimer. J’ai conclu que les données récentes obtenues chez l’homme et les modèles de rongeurs de laboratoire ne fournissent que peu d’arguments en faveur des AS édulcorants de boissons [ASB(everages) dans le texte] dans la perte de poids corporel ou la prévention de problèmes de santé comme le T2D, le syndrome métabolique et les maladies cardiovasculaires ; et que les soi-disant « données actuelles » suggèrent plutôt une prise de précaution dans l’adoucissement dans l’alimentation, abstractions faites de la nature de l’édulcorant (artificiel ou non) et de sa propriété à fournir des calories directes ou non. (…). Susan E. Swithers, dans Trends in Endocrinology and Metabolism – 909, publication en ligne en avant – première, le 22 octobre 2013

*Swithers SE (2013) : Artificial Sweeteners produce the counterintuitive effect of inducing metabolic derangements. Trends. Endocrinol. Metab. 24, 431 - 441

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ 

mardi 11 décembre 2012

Effets de la masse corporelle et des traitements contre l’hypertension sur les taux d’accidents cardiovasculaires: sous-analyse de l’essai randomisé contrôlé ACCOMPLISH

IDM=infarctus du myocarde. AVC=accident vasculaire cérébral. Tableau tiré de Revue Francophone des Laboratoires Volume 2009, Issue 409, February 2009, Pages 27-39
Source: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1773035X09701984

Dans des essais cliniques précédents, effectués chez des patients hypertendus à haut risque, des taux d’accidents vasculaires paradoxalement plus élevés ont été rapportés chez des patients de poids corporel normal en comparaison avec des patients obèses. Comme précédemment spécifié dans l’analyse de l’essai ACCOMPLISH (Avoiding Cardiovascular Events through Combination Therapy in Patients living with Hypertension), notre objectif était de définir si du type de traitement contre l’hypertension  dépend le résultat sur le plan cardiovasculaire chez les patients ; et également selon leur masse corporelle.

Sur la base de l’Index de Masse Corporelle (IMC), nous avons réparti l’intégralité des sujets de la  cohorte ACCOMPLISH en trois groupes: sujets obèses (IMC ≥30, n=5709), sujets en surpoids (≥ 25 à < 30, n=4157),  et sujets de poids normal (<25, n=1616). La cohorte ACCOMPLISH avait déjà été soumise à randomisation : combinaisons de traitement en un seul comprimé comprenant benazepril + hydrochlorothiazide ou benazepril + amlodipine. Nous avons comparé les taux d’accidents (ajustés selon l’âge, le sexe, de diabète, l’existence d’accident vasculaire précédent, d’attaque cérébrale, ou de maladie rénale chronique) pour ce qui est du paramètre principal de mesure, à savoir le décès dû à une maladie cardiovasculaire, ou la déclaration d’un infarctus du myocarde non mortel ou d’une attaque cérébrale. L’analyse a été effectuée sur population en intention de traiter. (…).

Dans le groupe de patients recevant benazepril + hydrochlorothiazide, le paramètre principal mesuré (par 1000 patients-années) était de 30,7 chez les sujets de poids normal ; de 21,9 chez les sujets en surpoids ; et de 18,2 chez les patients obèses (p pour comparaison globale intergroupes = 0,0034). Cependant, chez les sujets recevant benazepril + amlodipine, le paramètre principal mesuré n’a pas différé entre les trois groupes de BMI différents (18,2 ; 16,9 ; et 16,5 respectivement; p pour comparaison globale intergroupes = 0,9721). Chez les individus obèses, les taux d’accidents cardiovasculaires primaires étaient similaires dans les groupes benazepril + hydrochlorothiazide et benazepril + amlodipine ; ces taux étaient toutefois significativement plus bas chez les sujets en surpoids sous benazepril + amlodipine (hazard ratio 0,76 ; Intervalle de Confiance – IC – 95% 0,59-0,94 ; p=0,0369) et chez les sujets de poids normal (0,57 ; 0,39-0,84 ; p=0,0037).

L’hypertension chez les patients de poids normal et chez les sujets obèses pourraient être médiés par différents mécanismes. Le traitement à base de thiazide offre une protection cardiovasculaire moindre chez les patients de poids normal que chez les patients obèses, mais le traitement à base d’amlodipine est d’une efficacité égale, à travers les sous-groupes d’IMC et offre donc une meilleure protection cardiovasculaire chez les patients hypertendus de poids normal.  Prof. Michael A Weber MD et al, in The Lancet, Early Online Publication, 6 December 2012, in press

Financement: Novartis Pharmaceuticals

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ