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mardi 18 août 2020

#thelancetoncology #cholangiocarcinome #dabrafenib #trametinib #gemcitabine Dabrafenib plus trametinib chez des patients atteints de cancer des canaux biliaires porteur de la mutation BRAFV600E (ROAR) : essai multicentrique « panier » de phase 2 à simple bras

Cholangiocarcinome ou cancer des canaux biliaires. Quadrant haut de droite de cette image.
Micrographie à fort grossissement.
Source: Wikipedia

Des traitements efficaces chez les patients atteints de cholangiocarcinome, en progression après chimiothérapie à base de gemcitabine sont d’une urgente nécessité. Des mutations du gène BRAF ont été trouvées dans 5% des tumeurs des canaux biliaires. La combinaison de dabrafenib et de trametinib ont montré une activité dans plusieurs cancers porteurs de la mutation BRAFV600E. Notre but était d’évaluer l’activité et l’innocuité de la combinaison [dabrafenib + trametinib] chez des patients atteints de cancer des canaux biliaires porteurs de la mutation BRAFV600E.

Cette étude fait partie intégrante de l’essai clinique panier de phase 2 Rare Oncologic Agnostic Research (ROAR) réalisé chez des patients atteints de cancers rares porteurs de la mutation BRAFV600E. Les patients éligibles pour intégration dans la cohorte cancer des canaux biliaires devaient être âgés d’au moins 18 ans, être atteints d’un cancer des canaux biliaires porteur de la mutation  BRAFV600E non résécable localement avancé ou récidivant, présenter un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 à 2, et avoir reçu un traitement systémique au préalable pour cette pathologie. Tous les patients étaient traités avec dabrafenib 150 mg pris per os deux fois par jour et trametinib 2 mg pris per os une fois par jour jusqu’à progression de la maladie ou intolérance au traitement. Le critère principal était la réponse globale, déterminée par les Critères d’Evaluation de la Réponse des Tumeurs Solides version 1.1 dans la population en intention de traiter, qui comprenaient tous les patients recrutés évaluables ; qu’ils reçoivent ou non un traitement (c’est-à-dire présentant une progression de leur pathologie, commençant un nouveau traitement anticancéreux, ayant décidé d’interrompre leur traitement, étant décédés ; ayant une maladie stabilisée pendant 6 semaines ou plus, ou ayant été évalués à deux reprises au moins après l’évaluation réalisée à la ligne de base. (…). Les présents résultats sont basés sur une analyse intermédiaire ; l’étude est toujours en cours, mais ne recrute plus de patients.

Entre le 12 mars 2014 et le 18 juillet 2018, 43 patients atteints de cancer des canaux biliaires porteur de la mutation BRAFV600E ont été recrutés pour inclusion dans l’étude ; tous étaient évaluables. La durée médiane de suivi était de 10 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 6-15). Une réponse globale selon l’évaluation réalisée par l’investigateur était obtenue par 22 (51%, Intervalle de Confiance [IC] 36-67) patients sur 43. Une évaluation indépendante du sponsor du présent essai a défini qu’une réponse globale était obtenue chez 20 (47%, IC 95% 31-62) patients sur 43. L’événement indésirable de grade 3 ou plus le plus communément relevé était l’augmentation des taux de Ƴ-glutamyltransférase chez cinq (12%) patients. 17 (40%) patients présentaient des événements indésirables graves et neuf (21%) présentaient des événements indésirables graves liés au traitement, le plus fréquemment relevé étant la survenue de pyrexie (huit [19%]). Aucun décès lié au traitement n’a été rapporté.

La combinaison [dabrafenib + trametinib] représente un traitement produisant une activité prometteuse chez les patients atteints de cancer des canaux biliaires porteurs de la mutation BRAFV600E , avec un profil d’innocuité gérable. Des tests de dépistage des mutations BRAFV600E devrait être pris en considération chez les patients atteints de cancer des canaux biliaires. Vivek Subbiah, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 17 août 2020

Financement : Glaxosmithkline et Novartis

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 23 mars 2020

#thelancetoncology #cholangiocarcinome #pemigatinib Administration de pemigatinib chez des patients atteints de cholangiocarcinome précédemment traité, localement avancé ou métastatique : étude de phase 2 multicentrique, ouverte

Micrographie à très fort grossissement d'un cholangiocarcinome (partie droite de l'image), adjacent à des cellules hépatiques saines. Coloration à l'hématoxyline et à l'éosine.
Source iconographique et légendaire:  https://en.wikipedia.org/wiki/Cholangiocarcinoma

Les altérations du gène du récepteur du facteur de croissance des fibroblastes (FGFR) 2 sont impliquées dans la pathogénèse du cholangiocarcinome. Le pemigatinib est un inhibiteur sélectif puissant du FGFR1, 2, et 3, administrable per os. Cette étude visait à évaluer l’innocuité et l’activité antitumorale du pemigatinib chez des patients atteints de cholangiocarcinome préalablement traité, localement avancé ou métastatique, avec ou sans fusions ou réarrangements de FGFR2.

Dans cette étude multicentrique de phase 2, ouverte, à simple bras, à cohortes multiples (FIGHT-202), des patients âgés de 18 ans ou plus, dont la pathologie était en progression à la suite d'un traitement précédent au moins, présentant un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0-2, recrutés dans 146 sites universitaires ou de recherche communautaire situés aux USA, Europe, Moyen-Orient, et Asie ont répartis en une à trois cohortes : patients présentant des fusions ou réarrangements de FGFR2, patients présentant d’autres altérations de FGF/FGFR, ou patients sans altérations FGF/FGFR. Tous les patients recrutés ont reçu un dose (...) de 13.5 mg de pemigatinib per os une fois par jour (sur un cycle de 21 jours; soit administration du médicament sur deux semaines, puis repos sans traitement d’une semaine) jusqu’à progression de la maladie, toxicité intolérable, retrait de consentement, ou décision d’interruption du traitement par le médecin. Le critère principal était la proportion de patients obtenant une réponse objective au traitement parmi ceux présentant des fusions ou réarrangements de FGFR2, dont l’évaluation était réalisée par mesure centralisée chez tous les patients qui avaient reçu au moins une dose de pemigatinib. Le recrutement de cet essai est achevé.

Entre le 17 janvier 2017 et le 22 mars 2019, 146 patients ont été recrutés : 107 présentaient des fusions ou réarrangements de FGFR2, 20 présentaient d’autres altérations de FGF/FGFR, un patient présentait une altération indéterminée de FGF/FGFR. La période médiane de suivi était de 17, 8 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 11.6-21.3). 38 (35.5% [Intervalle de Confiance -IC- 95% 26.5-45.4]) patients présentant des fusions ou réarrangements de FGFR2 ont obtenu une réponse objective (trois réponses complètes et 35 réponses partielles).
Dans l’ensemble, l’hyperphosphatémie était l’évènement indésirable le plus communément rencontré, abstraction faite de toute cause de survenue (88 [60%] patients sur 146). 
93 (64%) patients présentaient un évènement indésirable de grade 3 ou plus (abstraction faite de toute cause de survenue) ; les plus fréquents étant hypophosphatémie (18 [12%]), arthralgie (neuf [6%]), stomatite (huit [5%], hyponatrémie (huit [5%], douleur abdominale (sept [5%]), et fatigue (sept [5%]). 65 (45%) patients ont présenté des évènements indésirables graves ; les plus fréquents étant douleur abdominale (sept [5%]), pyrexie (sept [5%]), cholangite (cinq [3%]), et épanchement pleural (cinq [3%]). 71 (49%) patients sont décédés au cours de l’étude, principalement du fait d’une progression de leur pathologie (61 [42%]) ; aucun décès n’a été imputé au traitement.

Ces données indiquent le potentiel thérapeutique du pemigatinib chez des patients atteints de cholangiocarcinome préalablement traités, présentant des fusions ou réarrangements de FGFR2. Prof Ghassan K Abou-Alfa, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 20 mars 2020

Financement : Incyte Corporation

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ