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lundi 16 mai 2022

#thelancethaematology #myélofibrose #navitoclax #ruxolitinib Ajout de navitoclax au traitement en cours de ruxolitinib chez les patients atteints de myélofibrose (REFINE) : une analyse post-hoc des biomarqueurs moléculaires dans une étude de phase 2

 

Face viscérale de la rate.
Source iconographique: https://fr.wikipedia.org/wiki/Rate
La myélofibrose est une pathologie dans laquelle du tissu fibreux remplace progressivement les cellules souches sanguines dans la moelle osseuse, ce qui provoque la formation de globules rouges de forme anormale, une anémie et une augmentation du volume de la rate (cf www.msdmanuals.com ). 

Les analyses primaires de la cohorte 1a de l'essai REFINE ont montré que l'ajout de navitoclax au ruxolitinib induisait une réduction de 35 % ou plus du volume de la rate (SVR35) et réduisait les symptômes chez les patients atteints de myélofibrose ne bénéficiant plus du ruxolitinib. Nous rapportons ici les analyses exploratoires post-hoc des biomarqueurs de la cohorte 1a.

REFINE est un essai ouvert multicentrique de phase 2 conçu pour évaluer l'activité et la sécurité du navitoclax seul ou en association avec le ruxolitinib chez les patients atteints de myélofibrose primaire ou secondaire (post-polycythémie vraie ou post-thrombocytémie essentielle). La cohorte 1a de l'étude comprenait des patients qui présentaient une progression de la maladie ou une réponse sous-optimale à la monothérapie stable au ruxolitinib. Les patients de la cohorte 1a, qui avaient précédemment reçu du ruxolitinib pendant 12 semaines ou plus, ont poursuivi leur dose stable actuelle, et le navitoclax a été administré par voie orale à 50 mg par jour et augmenté chaque semaine jusqu'à un maximum de 300 mg par jour, en fonction de la tolérance. Le critère principal d'évaluation de l'activité était la SVR35 à la semaine 24 par rapport à l'inclusion. Les critères d'évaluation secondaires étaient une réduction de 50 % ou plus du score total des symptômes (TSS50) à la semaine 24 par rapport au départ mesuré selon le formulaire d'évaluation des symptômes de la myélofibrose (version 4.0), la réponse anémique évaluée selon les critères de l'International Working Group-Myeloproliferative Neoplasms Research et de l'European LeukemiaNet, le changement de grade de la fibrose médullaire selon le système de notation consensuel européen ; les critères d'évaluation exploratoires comprenaient la survie globale et les modifications des cytokines inflammatoires. Des analyses exploratoires ont étudié les biomarqueurs pronostiques potentiels du bénéfice du traitement combiné à base de navitoclax, y compris la fibrose de la moelle osseuse et la fréquence des allèles variants, chez les patients présentant une réponse sous-optimale au ruxolitinib. Cette étude (…est toujours en cours.

Entre le 14 novembre 2017 et le 10 avril 2019, 34 patients de la cohorte 1a ont reçu au moins une dose de navitoclax plus ruxolitinib. 23 (68 %) patients étaient des hommes, dont 32 (94 %) étaient de race blanche. À la date de clôture des données (6 mai 2021), la période médiane de suivi des survivants était de 26,2 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 21,9–32,3). 33 patients étaient évaluables pour les analyses de biomarqueurs ; 19 (58 %) présentaient des mutations à haut risque moléculaire. Cinq (31 %) des 16 patients présentaient une SVR35 à la semaine 24 dans le groupe à haut risque moléculaire, de même que quatre (31 %) patients sur les 13 dans le groupe à risque moléculaire non élevé. Quatre (36 %) patients des 11 patients du groupe à risque moléculaire élevé présentaient un TSS50 à la semaine 24, contre deux (25 %) des huit patients dans le groupe à risque moléculaire non élevé ; sept (39 %) sur 18 dans le groupe à risque moléculaire élevé ont présenté une amélioration de la fibrose d'au moins un grade contre cinq (36 %) sur 14 dans le groupe à risque moléculaire non élevé ; et quatre (28 %) sur 14 présentaient des réductions de la fréquence des allèles variants de 20 % ou plus dans le groupe à risque moléculaire élevé, contre deux (17 %) sur 12 dans le groupe à risque moléculaire non élevé. Les patients présentant des améliorations de la fibrose d'un grade ou plus et une réduction de 20 % ou plus de la fréquence des allèles variants avaient une survie globale améliorée (survie globale médiane non atteinte) par rapport à ceux qui n'avaient pas obtenu d'amélioration de la fibrose ou une réduction de la fréquence des allèles variants (survie globale médiane 28,5 mois [Intervalle de Confiance -IC- 95 % 19·6–non estimable] pour les deux), suggérant une modification potentielle de la maladie. En outre, modifications des concentrations de β-2-microglobuline (semaine 12 : r=0,57 ; semaine 24 : r=0,57), inhibiteur de la métallopeptidase TIMP 1 (semaine 12 : r=0,47 ; semaine 24 : r= 0·54), le récepteur du TNF de type II (r=0·55 ; semaine 24 : r=0·40) et la molécule d'adhésion cellulaire vasculaire-1 (r=0·58 ; semaine 24 : r=0·50) ont été positivement associée à des modifications du volume de la rate.

Ces analyses de biomarqueurs révèlent des réponses spléniques cliniquement significatives indépendantes du statut de mutation à haut risque moléculaire chez les patients traités par navitoclax plus ruxolitinib qui ne bénéficiaient pas de la monothérapie au ruxolitinib. De plus, le bénéfice de survie globale observé chez les personnes présentant une amélioration de la fibrose ou une réduction de la fréquence des allèles variants suggère une modification de la maladie, ce qui implique le potentiel thérapeutique de l'ajout de navitoclax au ruxolitinib pour les patients atteints de myélofibrose qui ont eu une progression de la maladie ou une réponse sous-optimale au ruxolitinib en monothérapie. Naveen Pemmaraju, MD, et al, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 13 mai 2022

Financement : AbbVie

Source : The Lancet Online / Préparation post : NZ 


jeudi 20 février 2020

#EClinicalMedicine #néoplasmemyéloprolifératif #inflammation Polymorphisme induisant une perte de fonction de IL6 diminue le risque de mutation somatique de JAK2V617F et de néoplasme myéloprolifératif : étude de randomisation mendélienne

Myélogramme d'une personne atteinte d'un trouble myéloprolifératif. (NIH, 2017)
Source: https://en.m.wikipedia.org/wiki/File:Myelogram_of_person_with_a_myeloproliferative_disorder.png

La question de savoir si l’inflammation est associée de manière indépendante au développement de la mutation JAK2V617F et du néoplasme myéloprolifératif reste à élucider. Nous avons testé l’hypothèse selon laquelle un polymorphisme induisant une perte de fonction de IL6R (marquée par rs4537545) réduit le risque de mutation de JAK2V617F et de néoplasme myéloprolifératif dans une étude de randomisation mendélienne.

Nous avons génotypé 107 969 Danois participant à l’étude Copenhagen General Population Study pour le génotype IL6Rrs4537545, où l’allèle T est associé à une signalisation altérée du récepteur de l’interleukine-6 et une diminution de l’inflammation. JAK2V617F, était examinée sur un échantillon de 49 143 sujets. Nous avons poursuivi des investigations concernant le risque de développement de la mutation JAK2V617F associé à IL6Rrs4537545 à l’aide d’une analyse de régression logistique et concernant l’association entre IL6Rrs4537545 et le risque de néoplasme myéloprolifératif à l’aide d’une analyse de régression de Cox.

36 871 individus étaient des non-porteurs, 52 500 hétérozygotes, et 18 598 hétérozygotes pour l’allèle T du génotype IL6Rrs4537545. Parmi les 107 969 sujets, 352 ont été diagnostiqués d’un néoplasme myéloprolifératif, et parmi 49 143 sujets, 62 étaient positifs pour JAK2V617F (sur ces 62 sujets, 46 avaient reçu le diagnostic de néoplasme myéloprolifératif). En comparaison des non-porteurs, les rapports de cotes - ajustés pour l’âge et le sexe - de risque de JAK2V617F étaient de 0.55 (Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.32-0.94) chez les hétérozygotes, 0.51 (0.24-1.12) chez les homozygotes, 0.54 (0.33-0.89) chez les porteurs, et 0.66 (0.45-0.96) par allèle T. En comparaison des non porteurs les rapports de cotes - ajustés pour l’âge et le sexe – de risque de néoplasme myéloprolifératif étaient de 0.82 (IC 95% 0.64-1.02) chez les hétérozygotes, de 0.65 (0.47-0.91) chez les homozygotes, 0.77 (0.63-0.96) chez les porteurs, et 0.81 (0.70-0.94) par allèle T. Les associations étaient observées pour la polycythémie vera et la myélofibrose, et pour le néoplasme myéloprolifératif positif pour JAK2V617F.

Un polymorphisme induisant une perte de fonction chez IL6R réduit le risque de mutation JAK2V617F et de néoplasme myéloprolifératif. Cette découverte soutient la thèse selon laquelle l’inflammation demeure un facteur de risque indépendant de la mutation JAK2V617F et pour le néoplasme myéloprolifératif ; elle indique que les thérapies visant à bloquer la signalisation du récepteur à interleukine 6 pourrait empêcher ou retarder la progression du néoplasme myéloprolifératif. Kasper Mønsted Pedersen, et al, dans EClinicalMedicine – The Lancet, publication en ligne en avant-première, le 19 février 2020

Financement : Fondation Karen Elise Jensen

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 21 mars 2017

#thelancethaematology #exclusif #myélofibrose #JAK2 #FLT3 #pacritinib Pacritinib versus meilleur traitement disponible pour le traitement de la myélofibrose, indépendamment de la cytopénie à la ligne de base (PERSIST-1) : essai international randomisé de phase 3

Myélofibrose avec marquage des fibres de réticuline.
Source: https://www.flickr.com/photos/euthman/6032644716
Les traitements disponibles pour la myélofibrose peuvent exacerber des cytopénies et ne sont donc pas indiquées chez les patients présentant des throbocytopénies sévères. Le pacritinib, inhibiteur à la fois de des voies de signalisation JAK2 et FLT3, induit des réponses au niveau de la rate avec une myélosuppression limitée au cours des essais de phase 1/2. Notre but était d’évaluer l’efficacité et la sécurité du parcritinib versus meilleur traitement disponible chez des patients atteints de myélofibrose, indépendamment de la cytopénie à la ligne de base.

Cet essai international randomisé de phase 3, multicentrique (PERSIST-1) a été effectué dans 67 sites dans 12 pays. Les patients atteints de myélofibrose à risque plus élevé (sans exclusion des sujets présentant anémie ou thrombocytopénie à la ligne de base) ont été répartis de manière aléatoire (2:1) pour recevoir le pacritinib 400 mg per os une fois par jour ou le meilleur traitement disponible (MTD) à date excluant les inhibiteurs de la voie JAK2 jusqu’à progression de la maladie ou toxicité intolérable. La randomisation était stratifiée par catégorie de risque, numération plaquettaire, et région géographique. À la fois les investigateurs, le personnel du site, les patients, les auditeurs cliniques externes, et le personnel de pharmacovigilance avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal d’évaluation était une réduction du volume de la rate (RVR) de 35% ou plus constaté à la semaine 24 en comparaison de la ligne de base, dans la population en intention de traiter ; selon les imageries IRM et tomodensitométrique analysées de manière centralisée. Nous avons effectué des analyses de sécurité chez tous les patients randomisés qui avaient reçu l’un ou l’autre des traitements. Ce sont les données finalisées qui sont présentées ici. (…).

Entre le 8 janvier 2013 et le 1er août 2014, 327 patients ont été répartis de manière aléatoire dans le groupe de sujets recevant le pacritinib (n=220) ou le groupe recevant le MTD (n=107). La médiane de suivi était de 23.2 mois (Intervalle Interquartile -IQR- 14.8-28.7). À la semaine 24, le critère principal, à savoir une RVR de 35% ou plus était atteint par 42 (19%) patients dans le groupe pacritnib versus cinq (5%) patients du groupe MTD (p=0.0003). 
90 patients du groupe MTD sont passés au traitement pacritinib après une période médiane de 6.3 mois (IQR 5.8-6.7). Les événements indésirables de grade 3-4 les plus communs jusqu’à la semaine 24 étaient anémie (n=37 [17%]), thrombocytopénie (n=26 [12%]), et diarrhée (n=11 [5%]) dans le groupe pacritinib, et anémie (n=16 [15%]), thrombocytopénie (n=12 [11%]), dyspnée (n=3 [3%]), et hypotension (n=3 [3%]) dans le groupe MTD. 
Les événements indésirables graves les plus sévères survenus jusqu’à la semaine 24 sous étaient anémie (10 [5%]), insuffisance cardiaque (5 [2%]), pyrexie (4 [2%]) sous pacritinib, et pneumonie (4 [2%]), et anémie (5 [5%]), septicémie (2[2%]), et dyspnée (2[2%]) sous MTD Les décès dus aux événements indésirables étaient observés chez 27 (12%) patients dans le groupe pacritinib et 14 (13%) patients dans le groupe MTD au cours du complet de l’étude.

Le traitement pacritinib était bien toléré et a induit une réduction de RVR significative et soutenue, accompagnée d’une réduction des symptômes, y compris chez les patients présentant cytopénie sévère à la ligne de base. Le pacritinib pourrait ainsi représenter une option de traitement chez les patients atteints de myélofibrose, incluant ceux dont les cytopénies à la ligne de base font que les options de traitement restent particulièrement limitées. Dr Ruben A Mesa, MD, et al, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 20 mars 2017

Financement : CTI BioPharma Corp.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ          

jeudi 12 janvier 2017

#thelancethaematology #leucemielymphoïdechronique #myelofibrose #ruloxitinib Ruxolitinib pour le contrôle des symptômes chez des patients atteints de leucémie lymphoïde chronique: essai de phase 2

Symptômes communs de la leucémie
Systémiques: perte de poids
Fièvres
Fréquentes infections
Poumons:
Souffle court
Muscles:
Faiblesse musculaire
Squelette et articulations:
Douleur ou tendreté du tissu
Tableau psychologique:
Fatigue
Perte d'appétit
Ganglions lymphatiques;
Enflure - gonflement
Rate et/ou Foie:
Augmentation du volume
Peau:Sueurs nocturnes
Saignements et contusions fréquents
Taches ou boutons violacés
Source iconographique et légendaire: Wikipedia



Les symptômes liés à la maladie altèrent la qualité de vie chez les patients atteints de leucémie lymphoïde chronique (LLC) ne nécessitant pas de traitement systémique. Les traitements disponibles ne sont pas spécifiquement ciblés pour le contrôle des symptômes. Du fait que l’activation des lymphocytes B active JAK2 chez les cellules malignes de LLC et que l’inhibiteur de JAK2 ruxolitinib améliore les symptômes observés chez les patients atteints de myélofibrose, nous proposons que le ruxolitinib pourrait améliorer les symptômes chez les patients atteints de LLC. Nous avons effectué un essai ruxolitinib de phase 2 afin de tester cette hypothèse.

Des patients atteints de LLC symptomatique ne nécessitant pas de traitement systémique, ont été recrutés au Centre de Traitement du Cancer MD Anderson (Houston, TX, USA) entre le 15 septembre 2014 et le 20 septembre 2015. Les participants ont reçu 10 mg de ruxolitinib per os, deux fois par jour. Les scores d’Inventaire de Fatigue (IF), d’Inventaire d’Anderson relatif aux Symptômes de la LLC (MDASI) et des interférences associées aux symptômes dans les activités quotidiennes, étaient mesurés avant traitement et après 3 mois de traitement. Cet essai est toujours en cours. (…).

41 patients (25 naïfs de traitement pour une LLC et 18 ayant déjà reçu un traitement pour une LLC) ont été recrutés. À 3 mois, le changement moyen à partir de la ligne de base du score IF était de 44.3% (Ecart-Type [ET] 35.0, p<0.0001), en score d’interférences liées aux symptômes de 43.4% (51.5, p<0.0001), et en score MDASI de 42.1% (37.4, p<0.0001). 32 (78%) patients ont présenté une diminution en IF moyen de 20% ou plus, et 24 (59%) présentaient une diminution de deux unités ou plus du score de fatigue le plus sévère mesuré au cours des dernières 24 heures, selon l’évaluation d’IF. Les évènements indésirables de grade 3-4 les plus communément rencontrés étaient neutropénie (n=2 [5%]), hypertension (n=2 [5%], insomnie (n=1 [2%]), acouphène et vertige (n=1 [2%]), et thrombocytopénie (n=1 [2%]).

Chez les patients atteints de LLC, le ruxolitinib était associé à des améliorations significatives des symptômes liés à la maladie selon les mesures d’IF, de MDASI, et du score d’interférences associées aux symptômes. Des études complémentaires ayant pour but de mesurer l’efficacité thérapeutique du ruxolitinib dans le traitement de la LLC se justifient. Preetesh Jain, MD, et al, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 11 janvier 2017

Financement : Incyte, Institut National du Cancer (USA)

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ