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mardi 21 janvier 2020

#EClinicalMedicine #alcool #tabac #nourrisson La consommation d’alcool et le tabagisme contemporains d’une grossesse augmente les risques de Syndrome de Mort Subite du Nourrisson (MSN) : rapport de l’Etude « Safe Passage »

Nourrisson. Ex Voto exposé au Musée de Reims.
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Nourrisson_ex-voto_4189.jpg

Le syndrome de mort subite du nourrisson (MSN) est une cause majeure de mortalité postnéonatale. Bien que sa prévalence semble avoir atteint un plateau, tout décès inattendu d’un nourrisson est une tragédie pour la famille ; de ce fait, en trouver les causes contributrices aux risques restent une préoccupation majeure de santé publique. L’objectif principal de cette investigation était de déterminer les modèles de consommation d’alcool et de tabagisme au cours de la grossesse pouvant augmenter les risques de MSN.

L’Etude « Sage Passage » était une étude prospective, multi-centrique, observationnelle, réalisée avec 10 088 femmes, 11 892 grossesses, et 12 029 fœtus, suivis jusqu’à une année après l’accouchement. Les sujets étaient originaires de deux sites situés au Cap, Afrique du Sud, et de cinq sites situés aux Etats-Unis (…). Un modèle basé sur les trajectoires de comportement groupe a été appliqué pour catégoriser les diverses coutumes et fréquences de consommation d’alcool et de tabac au cours de la grossesse.

Les résultats arrêtés à un ans après accouchement étaient validés chez 94.2% des nourrissons, avec 28 MSNs relevés (2.43/1000) et 38 causes connues de décès (3.30/1000). L’augmentation de risque relatif de MSNs, ajusté selon les données démographiques et les caractéristiques cliniques, était de 11.79 (Intervalle de Confiance [IC] 98.3% 2.59-53.7, p<0.001) chez les nourrissons dont les mères avaient rendu compte à la fois de consommation d’alcool et de pratique tabagique prénatale au-delà du premier trimestre, 3.95 (IC 98.3% 0.44-35.83, p=0.14) pour la seule prise d’alcool au-delà du premier trimestre et 4.86 (IC 95% 0.97-24.27, p=0.02) pour le tabagisme seul au-delà du premier trimestre ; par rapport à ceux non exposés ou dont les mères avaient rapporté une cessation de l’une et/ou l’autre desdites pratiques tout au début de la grossesse.

Les nourrissons exposés à la fois à l’alcool et aux cigarettes au-delà du premier trimestre de grossesse présentent un risque plus élevé de MSN comparé à ceux non exposés, exposés à l’alcool seul ou aux cigarettes seules, ou lorsque la mère rend compte d’une cessation de l’une ou l’autre desdites pratiques tout au début de la grossesse. Du fait que la consommation d’alcool et le tabagisme sont des facteurs de risques contrôlables, ces résultats apportent des réponses à un problème majeur de santé publique. Amy J. Elliott, et al, dans EClinicalMedicine – The Lancet -, publication en ligne en avant-première, 20 janvier 2020

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

Financement : National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism, Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health and Human Development, and the National Institute on Deafness and Other Communication Disorder

mercredi 23 avril 2014

Oxymétrie de pouls avec examen clinique pour le dépistage des cardiopathies congénitales en Chine : étude prospective

L'oxymétrie de pouls permettrait de repérer 76% des cas de malformation chez les nourrissons. Crédit photo: Flichr/storyvillegirl
Source iconographique et légendaire: http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/05/02/18108-bebe-mieux-detecter-malformations-cardiaques
Plusieurs études pionnières ont fourni les informations justifiant l’implémentation de l’oxymétrie de pouls pour le dépistage des cardiopathies congénitales critiques. Cependant, on ignore encore si la démarche d’un dépistage systématique et ses bénéfices, rapportés dans les études effectuées dans les pays à hauts revenus, sont transposables dans les pays à bas revenus. Nous avons étudié la faisabilité et la fiabilité de l’oxymétrie de pouls accompagné d’examens cliniques pour la détection des cardiopathies majeures, et plus spécialement les cardiopathies congénitales critiques, en Chine.

Nous avons effectué une étude pilote dans trois hôpitaux à Shanghaï, afin d’étudier la précision de l’oxymétrie de pouls accompagné d’examens cliniques pour la détection des cardiopathies congénitales. Nous avons planifié le recueil des données avant le recrutement. Nous avons mis en place une étude multicentrique prospective de grande ampleur au cours de laquelle nous avons dépisté tous les nourrissons résultant de naissances consécutives (âgés de 6h à 72h), nés dans 18 hôpitaux situés en Chine entre le 1er août 2011 et le 30 novembre 2012. Les nouveaux – nés déterminés positifs au dépistage (montrant soit une oxymétrie de pouls, soit un examen clinique anormaux) ont été dirigés vers un service d’électrocardiographie dans les 24h suivant le dépistage. Nous avons identifié les faux – négatifs grâce à un suivi clinique et au retour d’informations des parents. Nous avons calculé la sensibilité, la spécificité, les valeurs prédiction négative et positive ; de même que les taux de probabilité selon les mesures d’oxymétrie de pouls seules et en combinaison avec  les examens cliniques, pour la détection des cardiopathies congénitales majeures et critiques.

Dans cette étude pilote, 6785 nourrissons résultant de naissances consécutives ont été dépistés ; 46 (94%) des 49 cas de cardiopathie congénitale majeure asymptomatique et huit cas sur huit (100%) de maladie critique asymptomatique ont été détectés par oxymétrie de pouls et évaluation clinique. Dans l’étude prospective, nous avons dépisté 122 738 nourrissons résultant de naissances consécutives (120 707 asymptomatiques et 2 031 symptomatiques), et avons détecté une cardiopathie congénitale chez 1 071 (157 critiques et 330 majeures) d’entre eux. Chez les nouveaux-nés asymptomatiques, la sensibilité de l’oxymétrie de pouls accompagnée de l’examen clinique était de 93.2% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 87.9-96.2) pour ce qui est des cardiopathies congénitales critiques, et de 90.2% (86.4-93.0) pour cette même pathologie classée majeure. L’addition de l’oxymétrie de pouls à l’examen clinique a amélioré la sensibilité de la détection des cardiopathies congénitales critiques dans une fourchette allant de 77.4% (IC 95% 70.0-83.4) à 93.2%  (87.9-96.2) des sujets. Le taux de faux positifs pour la détection de la pathologie classée critique était de 2.7% (3298 sur 120 392) pour l’examen clinique seul, et de 0.3% (394 sur 120 561) pour l’oxymétrie de pouls seule.

L’oxymétrie de pouls accompagnée d’un examen clinique et à la fois faisable et fiable pour la détection des cardiopathies congénitales majeures chez les nouveaux-nés en Chine. Cette méthode d’évaluation, résultante de deux examens combinés (physiologique et clinique), est simple et efficace, et devrait être utilisée dans les hôpitaux et maternités pour le dépistage des cardiopathies congénitales. Qu-ming Zhao MD et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 23 avril 2014

Financement : Key Clinical Research Project, soutenu par le Ministère de la Santé, Shanghaï Public Health Three-Year Action Plan soutenu par le Conseil Municipal de Shanghaï, et National Basic Research Project de Chine

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ  

mercredi 22 janvier 2014

Diagnostic précoce d’une infection HIV chez le nourrisson dans des pays à bas et moyen niveau de vie : le jeu en vaut-il la chandelle ?

Source iconographique: ONUSIDA-UNAIDS

Malgré l’amplification des services de prévention de la transmission mère-enfant du VIH (PMTCT), environ 700 nourrissons en sont contaminés chaque jour. L’initiation précoce d’une thérapie antirétrovirale destinée aux nourrissons contaminés par le VIH en réduit leur taux de mortalité, mais requière un diagnostic par l’application de tests virologiques, ce qui est complexe, cher, et inaccessible dans beaucoup de cas. Il n’existe que peu de stratégies disponibles offrant des services de diagnostic de maladies infantiles à bon rapport coût-efficacité. Le rapport coût-efficacité va dépendre de paramètres relatifs au dépistage, de la prévalence sous-jacente du VIH, de la disponibilité en moyens PMTCT et en traitements, et d’autres facteurs (…). Une politique de réponses appropriées est donc spécifique à chaque contexte. Dans la plupart des cas, le diagnostic précoce chez le nourrisson devrait se cantonner aux contextes où la prévalence sous-jacente du VIH du nourrisson est la plus élevée (par exemple au niveau des centres de traitement contre la malnutrition). Cette stratégie contraste avec la tendance présente, qui est celle de pratiquer le dépistage essentiellement au sein des programmes PMTCT. Si les tests de dépistage sont effectués dans le cadre de programmes PMTCT de grande ampleur, ajouter un test virologique à la naissance pourrait avoir des avantages, notamment celui d’être d’une plus grande valeur prédictive, de permettre un diagnostic plus précoce et un meilleur suivi du nourrisson. Les managers des programmes nationaux devraient être informés des possibilités de mise en place de programmes en environnement à faible ressources, assumer l’intensification des programmes PMTCT, s’assurer de la bonne installation des campagnes de détection et de conseil, afin de mettre en place des programmes taillés sur mesure de diagnostic précoce chez le nourrisson permettant une amélioration générale de la santé chez les enfants. Martina Penazzato PhD et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant-première, 21 janvier 2014

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ


jeudi 31 mai 2012

Administration de zinc comme traitement palliatif à des nourrissons atteints d'une affection bactérienne grave probable: étude randomisée en double-aveugle, contrôlée par placebo

Nourrisson atteint de coliques. Source: http://www.bebeguide.com/reconnaitre-comprendre-et-soulager-les-coliques-du-nourrisson/
Les infections bactériennes graves sont une cause majeure de décès chez les très jeunes enfants, dans les pays en voie de développement. Des traitements peu coûteux et accessibles, administrés en complément aux traitements antibiotiques standards, pourraient diminuer la mortalité infantile. Nous avons mesuré les effets de l'administration de zinc en complément au traitement antibiotique standard, chez des nourrissons atteints d'infection bactérienne grave probable.

Dans cet essai randomisé en double-aveugle, et contrôlé par placebo, nous avons recruté des nourrissons âgés de 7 à 120 jours, avec infection bactérienne grave probable, dans trois hôpitaux de New Delhi (Inde), entre le 6 juillet 2005 et le 3 décembre 2008. Nous avons réparti les nourrissons au hasard en blocs permutés de six (6) à l'aide de séquences générées par ordinateur, en les stratifiant selon leur état nutritionnel (malnutrition) et la présence-absence de diarrhées au recrutement; pour recevoir soit 10 mg de zinc soit le placebo chaque jour, en complément de leur traitement antibiotique. Le paramètre principal mesuré était l'échec du traitement; défini par a. la nécessité de changer l'antibiotique dans le 7 jours suivant la randomisation ou b. la nécessité de soins intensifs ou c. par le décès dans les 21 jours. Ni les participants ni les investigateurs n'avaient accès au tableau de randomisation. Toutes les analyses ont été effectuées sur population en intention de traiter. (...).

700 nourrissons ont été recrutés et répartis de manière aléatoire pour recevoir le zinc (352) ou le placebo (348). 332 nourrissons ayant reçu le zinc, et 323 nourrissons ayant reçu le placebo ont pu être intégrés dans l'analyse d'évaluation de l'échec au traitement.
Un nombre significativement plus bas d'échec aux traitements a été observé dans le groupe zinc (34 [10%]), comparé au groupe placebo (55 [17%]); réduction du risque relatif: 40%; avec Intervalle de Confiance à 95% (IC 95%) = 10-60; p=0,0113; réduction du risque absolu: 6,8%; 1,5-12,0; p=0,0111).
Le traitement de 15 (IC 95% 8 à 67) nourrissons avec le zinc s'est vu efficace dans la prévention de l'échec au traitement. Dix nourrissons recevant du zinc sont décédés, en comparaison des 17 décès du groupe de nourrissons recevant le placebo (risque relatif: 0,57; 0,27-1,23; p=0.15).

Le zinc pourrait être donné comme traitement complémentaire pour la diminution des échecs aux traitements, chez les nourrissons atteints d'infections bactériennes graves probables. Prof Shinjini Bhatnagar PhD et al, in The Lancet, Early Online Publication, 31 May 2012

Financement: Département de Biotechnologie, Gouvernement Indien; Commission Européenne; Fondation Meltzer; Conseil Norvégien de la Recherche

Source: www.thelancet.com / Traduction et adaptation: NZ