Le virus
Zika (ZIKV) est associé à des neuropathologies sévères chez les nouveaux-nés,
de même qu’au syndrome de Guillain – Barré et d’autres troubles neurologiques
chez les adultes. Une excrétion virale prolongée a été rapportée dans le
sperme, suggérant la présence de réservoirs viraux anatomiques. Ici, nous
montrons que ZIKV peut persister dans le fluide cérébrospinal (CSF), les
ganglions lymphatiques (GLs) de singes rhésus infectés pendant des semaines
après que le virus ait été éliminé du sang périphérique, de l’urine, et des
sécrétions des muqueuses. Des anticorps neutralisants, spécifiques du ZIKV, ont été
mis en corrélation avec la rapide clairance du virus dans le sang périphérique ;
il est toutefois resté indétectable dans le CSF, tout au long de l’étude. La
persistance du virus, à la fois dans le CSF et les Gls était en corrélation avec la régulation
positive de la cible fonctionnelle de la rapamycine (mTOR), des voies de
signalisation proinflammatoires et anti-apopoptiques, de même que la régulation
négative des voies de signalisation de la matrice extracellulaire. Ces données
évoquent la possibilité que des pathologies neurologiques et lymphoïdes
pourraient survenir, suite à la clairance virale périphérique chez les sujets infectés
par ZIKV. Malika Aid, et al, dans Cell,
publication en ligne en avant-première, 27 avril 2017.
Jusqu'au 30 juin 2022, le blog Actualités Scientifiques - Médicales vous a proposé des traductions en français adaptées de résumés d'articles originaux, tout récemment parus et relayés sur site internet. Actualités Scientifiques - Médicales. A partir du 1er septembre 2022, ce blog vous propose des billets d'opinion relatifs à l'actualité scientifique et médicale, selon un rythme qui reste à définir.
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vendredi 28 avril 2017
#Cell #Zika #singerhésus #ganglionslymphatiques #systèmenerveuxcentral Persistance du virus Zika dans le Système Nerveux Central et les ganglions lymphatiques des Singes Rhésus
mardi 21 février 2017
#cell #Zika #infectionparleviruszika #ARNm #vaccin Des vaccins à ARNm modifié protègent contre l’infection par le virus Zika
L’émergence
des infections par le virus Zika (ZIKV) a sucsité un effort global de
développement de vaccins sûrs et efficaces. Nous avons conçu un vaccin à base d’ARNm
encapsulé dans une nanoparticule lipidique (LNP) codant pour des gènes
structuraux du virus Zika de type sauvage ou muté et avons testé son
immunogénécité et son effet protecteur chez la souris. Deux doses d’ARNm
modifié sous nanocapsule codant pour des gènes prM-E produisant des pseudo-particules
virales ont eu pour résultat des titres d’anticorps hautement neutralisants (environ
1/100 000) protégeant contre ZIKV conférant une immunité stérilisante.
Afin de faire
contrepoids à une préoccupation d’ordre théorique relative aux vaccins contre
les infections par le virus Zika incluant des anticorps présentant une réaction
croisée avec le virus de la dengue (DENV), nous avons fabriqué de l’ARN prM-E
modifié codant pour des mutations détruisant l’épitope de la boucle de fusion
de la protéine E, structure conservée. Ce variant protège contre ZIKV et
diminue la production d’anticorps amplifiant l’infection DENV dans les cellules
ou les souris. Un vaccin ARNm modifié peut prévenir contre l’infection par le
virus Zika et être adapté, dans le but de réduire le risque de sensibilisation
des individus à des expositions subséquentes au DNEV, cela devrait être une
préoccupation pertinente sur le plan clinique. Justin M. Richner, et al, dans
Cell, publication en ligne en avant-première, 17 février 2017
mardi 26 avril 2016
#cell #cerveau #organoïde #bioréacteur #Zika Organoïdes du cerveau région-spécifiques utilisant des mini-bioréacteurs pour la modélisation de l’exposition à ZIKV*
Les organoïdes cérébraux, cultures tridimensionnelles modélisant l’organogénèse,
fournissent une plateforme d’investigation nouvelle du développement du cerveau
humain. Toutefois, leur coût élevé, leur variabilité, et l’hétérogénéité des
tissus en limitent l’utilisation. Ici, nous développons un bioréacteur à
agitation centrifuge miniaturisé (SpinΩ) pour générer des organoïdes spécifiques du cerveau antérieur à partir de cellules souches humaines pluripotentes
induites. Ces organoïdes reconstituent les caractéristiques clé du
développement cortical humain, comprenant notamment l’organisation de la zone
progénitrice, l’expression génique, et, en particulier, une couche externe de
cellules gliales radiaires spécifiques à l’espèce humaine. Nous avons également
développé des protocoles pour le développement d’organoïdes du mésencéphale et
de l’hypothalamus. Enfin, nous avons employé la plateforme des organoïdes du
mésencéphale pour modéliser l’exposition au virus Zika (ZIKV). Des analyses
quantitatives ont aussi révélé une infection productive préférentielle de
progéniteurs neuronaux avec des souches ZIKV africaines ou asiatiques. L’infection
ZIKV mène à une mort cellulaire augmentée et une prolifération diminuée, résultant en un volume de couche de cellules
neuronales diminuée ressemblant à une microcéphalie. Pris dans leur ensemble,
nos organoïdes spécifiques aux régions du cerveau et SpinΩ fournissent une
plateforme accessible et versatile pour la modélisation du développement du
cerveau humain et de ses pathologies ; ainsi que pour le test de composés,
incluant les médicaments antiviraux potentiels contre ZIKV. Xuyu Qian et al,
dans Cell, publication en ligne en avant-première, 22 avril 2016
*Virus Zika
mercredi 16 mars 2016
#thelancet #viruszika #microcéphalie Association entre virus Zika et microcéphalie en Polynésie Française entre 2013 et 2015 : étude rétrospective
L’apparition du virus Zika au sein des Amériques a coïncidé avec l’augmentation de la publication de rapports relatifs aux nouveaux-nés atteints de microcéphalie. Le 1er
février 2016, l’OMS a déclaré « urgence de santé publique de portée
internationale » le lien suspecté entre virus Zika et microcéphalie. Cette
association n’a cependant pas été précisément quantifiée pour l’instant.
Nous avons analysé de manière rétrospective les données d’une épidémie au
virus Zika survenue en Polynésie Française, qui s’est révélée être l’épidémie
la mieux documentée avant celle survenue aux Amériques. Nous avons fait usage
de données sérologiques et de surveillance, afin d’estimer la probabilité d’infection
au virus Zika au cours de chacune des semaines renseignée de l’épidémie, et
recherché les dossiers médicaux hospitaliers permettant d’identifier tous des
cas de microcéphalie survenus entre septembre 2013 et juillet 2015. Des modèles
simples d’évaluation ont été utilisés afin d’étudier les périodes de risque en
cas de grossesse, au moment où le virus Zika pourrait voir le risque de
microcéphalie augmenter et donc en estimer le risque associé.
L’épidémie du virus Zika a commencé en octobre 2013 et s’est terminée en
avril 2014; 66% (Intervalle de Confiance -IC- 95% 62-70) de la
population générale a été contaminée. Des huit cas de microcéphalie détectés au
cours des 23 mois au cours desquels l’étude a été réalisée, sept (88%) sont
survenus au cours de la période de 4 mois s’étendant du 1er mars au
10 juillet 2014. Le calendrier d’apparition de ces cas était expliqué par la
période de risque correspondant au premier trimestre de grossesse. Dans ce
modèle, la prévalence de la microcéphalie était de deux cas (IC 95% 0-8) pour
10 000 nouveaux-nés à la ligne de base, et le risque de microcéphalie
associé à une infection au virus Zika était de 95 cas (34-191) pour 10 000
femmes infectées au cours du premier trimestre de grossesse. Nous ne pouvons
exclure un risque accru de microcéphalie au cours des trimestres suivants, mais
les modèles excluant le premier trimestre n’étaient pas étayés par les données.
Nos résultats fournissent une estimation quantitative du risque de microcéphalie chez
les fœtus et nouveaux-nés, dont les mères sont infectées par le virus Zika. Dr
Simon Cauchemez, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en
avant-première, 15 mars 2016
Financement : Labex-IBEID, NIH-MIDAS, AXA Research fund,
EU-PREDEMICS.
jeudi 18 février 2016
#thelancetinfectiousdiseases #zika #foetus #microcéphalie Détection et séquençage du virus Zika à partir du liquide amniotique de fœtus atteints de microcéphalie : une étude de cas
L’incidence de microcéphalie en 2015, au Brésil, était en 2015 20 fois plus
élevée qu’au cours des années précédentes. La microcéphalie congénitale est
associée à des facteurs génétiques et plusieurs agents causatifs. Des données
épidémiologiques suggèrent que les cas de microcéphalie au Brésil pourraient
être associés avec l’introduction du virus Zika. Notre but était de détecter et
de séquencer le génome du virus Zika présent dans des échantillons de liquide
amniotique chez deux femmes enceintes avec diagnostic prénatal de microcéphalie
de leurs fœtus.
Dans cette étude de cas, des échantillons de liquide amniotique de deux
femmes enceintes de l’état de Paraiba au Brésil - chez les fœtus desquelles un
diagnostic de microcéphalie a été posé – ont été recueillis sur la
recommandation des autorités de santé brésiliennes, à l’aide d’une amniocentèse
transabdominale guidée par ultrasons à 28 semaines de gestation. Ces femmes s’étaient
présentées à 18 semaines et 10 semaines de gestation respectivement, présentant
des manifestations cliniques qui pouvaient bien correspondre à des symptômes d’une
infection au virus Zika, incluant fièvre, myalgie, et éruption cutanée. Après
centrifugation des échantillons de liquide amniotique, l’ADN et l’ARN ont été
extraits à partir des particules virales purifiées avant que le génome viral n’ait
été identifié par PCR quantitative après transcription inverse et séquençage par
technique métagénomique de nouvelle génération. La reconstruction
phylogénétique et les recherches relatives aux évènements de recombinaison ont
été effectuées par comparaison des séquences génomiques du virus Zika brésilien
avec des séquences d’autres lignées de Zika et de flavivirus présents dans des
régions comparables du Brésil.
Nous avons détecté le génome du virus Zika dans le liquide amniotique des
deux femmes enceintes. Aucune trace de virus n’était détectée ni dans leur
urine, ni leur sérum. Des tests de détection du virus de la dengue, du virus chikungunya,
de Toxoplasma gondii, du virus de la rubéole, du cytomégalovirus, du
virus de l’herpès simplex, du VIH, de Treponema pallidium, et du parvovirus
B19 était tous négatifs. Après séquençage complet du génome du virus Zika
Brésilien isolé chez la patiente n°1, les analyses phylogénétiques ont montré
un partage de 97-100% l’identité génomique du virus Zika Brésilien avec celle
des lignées isolées lors de l’épidémie survenue en Polynésie Française en 2013,
et qu’à la fois au niveau de l’enveloppe du virus et des régions génomiques
NS5, il existait une analogie de séquences avec des lignées originaires d’Amérique
du Sud et d’Amérique du Nord, d’Asie du Sud-Est, et du Pacifique. Après étude
de la possibilité d’évènements de recombinaison entre le virus Zika et d’autres
flavivirus, nous avons exclu l’hypothèse selon laquelle le génome du virus Zika
Brésilien proviendrait de souches recombinantes d’autres flavirirus transmissibles
par les moustiques.
Ces résultats renforcent l’association supposée entre virus Zika et cas de
microcéphalie chez les nouveaux nés au Brésil. De plus, nos résultats suggèrent
que le virus peut traverser la barrière placentaire. Ainsi, le virus Zika
devrait être considéré comme un agent infectieux potentiel ciblant les fœtus humains.
Des études de pathogénèse confirmant le tropisme neuronal du virus Zika sont à
recommander. Guilherme Calvet, PhD, et al, dans The Lancet Infectious Diseases,
publication en ligne an avant-première, 17 février 2016
Financement : Consellho Nacional de Desenvolvimento e Pesquisa (CNPq), Fundação de
Amparo a Pesquisa do Estado do Rio de Janeiro (FAPERJ).
Source : The Lancet Online / Traduction et
adaptation : NZ
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