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jeudi 21 avril 2022

#thelancethiv #VIH #dolutegravir #danuravir #lamivudine #zidovudine #tenofovir Efficacité et sécurité du dolutégravir ou du darunavir en association avec la lamivudine plus zidovudine ou ténofovir pour le traitement de deuxième intention de l'infection par le VIH (NADIA) : résultats à la semaine 96 d'un essai prospectif, multicentrique, ouvert, factoriel, randomisé, de non-infériorité

Cycle du Virus de l'Immunodéficience Humaine (VIH). On remarquera que les inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) agissent avant intégration de son génome à celui de l'hôte.
Source iconographique:https://fr.wikipedia.org/wiki/Virus_de_l%27immunodéficience_humaine 

Les directives de l'OMS recommandent le dolutégravir plus deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse (INTI) pour le traitement anti-VIH de deuxième intention, les INTI passant du ténofovir de première intention à la zidovudine. Notre objectif était d'examiner si le dolutégravir est non inférieur au darunavir, le meilleur inhibiteur de protéase de sa catégorie, et si le maintien du ténofovir dans le traitement de deuxième intention est non inférieur au passage à la zidovudine.

Dans cet essai prospectif, multicentrique, ouvert, factoriel, randomisé et de non-infériorité (NADIA), des participants présentant un échec confirmé du traitement de première intention du VIH (ARN du VIH-1 ≥ 1000 copies par mL) ont été recrutés dans sept sites cliniques situés au Kenya, en Ouganda et au Zimbabwe. Suivant une conception factorielle 2 × 2 et stratifiée par site et dépistage de la concentration d'ARN du VIH-1, les participants ont été répartis au hasard (1:1:1:1) pour recevoir un traitement sur une période de 96 semaines contenant soit du dolutégravir (50 mg une fois par jour) soit du ritonavir -darunavir boosté (800 mg de darunavir plus 100 mg de ritonavir une fois par jour) en association soit avec le ténofovir (300 mg une fois par jour) plus lamivudine (300 mg une fois par jour) ou la zidovudine (300 mg deux fois par jour) plus lamivudine (150 mg deux fois par jour). Les INTI attribués par randomisation ont été administrés par voie orale sous forme de pilules combinées à dose fixe ; d'autres médicaments ont été administrés par voie orale sous forme de pilules distinctes. Le critère de jugement principal signalé précédemment était la proportion de participants ayant une concentration plasmatique d'ARN du VIH-1 inférieure à 400 copies par mL à 48 semaines. Nous rapportons ici le principal résultat secondaire : la proportion de participants ayant une concentration plasmatique d'ARN du VIH-1 inférieure à 400 copies par ml à 96 semaines (marge de non-infériorité de 12 %). Nous avons analysé ce critère de jugement et les critères de sécurité dans la population en intention de traiter, qui excluait uniquement ceux qui avaient été assignés au hasard par erreur et retirés avant de recevoir les médicaments à l'essai.

Entre le 30 juillet et le 18 décembre 2019, nous avons dépisté 783 patients et en avons recruté 465. Un participant a été assigné au hasard par erreur et immédiatement retiré. Les 464 participants restants ont été répartis au hasard pour recevoir soit du dolutégravir (n = 235) soit du darunavir boosté au ritonavir (n = 229) et pour recevoir de la lamivudine plus du ténofovir (n = 233) ou de la zidovudine (n = 231). À la semaine 96, 211 (90 %) des 235 participants du groupe dolutégravir et 199 (87 %) des 229 participants du groupe darunavir avaient un ARN du VIH-1 inférieur à 400 copies par mL (différence en points de pourcentage 2,9 ; Intervalle de Confiance [IC] 95 % de −3,0 à 8,7), indiquant la non-infériorité. Neuf (4 %) participants (tous dans le groupe dolutégravir) ont développé une résistance au dolutégravir ; aucun participant n'a développé de résistance au darunavir (p=0,0023). Dans l'autre comparaison randomisée, 214 (92 %) des 233 patients du groupe ténofovir et 196 (85 %) des 231 patients du groupe zidovudine avaient moins de 400 copies d'ARN du VIH-1 par ml (différence en points de pourcentage de 7,0 ; IC 95% 1,2 à 12,8), montrant la non-infériorité et indiquant la supériorité du ténofovir (p=0,019). Les proportions de participants ayant subi un événement indésirable de grade 3-4 étaient similaires entre les groupes dolutégravir (26 [11 %]) et darunavir (28 [12 %]) et entre les groupes ténofovir (22 [9 %]) et zidovudine (32 [14 %]) groupes. Il n'y a eu aucun décès lié aux médicaments à l'étude.

Les régimes à base de dolutégravir et de darunavir maintiennent une bonne suppression virale pendant 96 semaines ; le dolutégravir est non inférieur au darunavir mais présente un plus grand risque de résistance en deuxième intention. Le ténofovir doit être poursuivi en traitement de deuxième ligne, plutôt que d'être remplacé par la zidovudine. Prof Nicholas I Paton, MD, et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant-première, 20 avril 2022

Financement : Janssen

Source : The Lancet Online / Préparation post : NZ

mardi 7 mai 2019

#thelancethiv #VIH1 #bictegravir #emtricitabine #tenofoviralafenamide #dolutegravir Combinaison de bictegravir, emtricitabine et tenofovir alafenamide en une seule forme galénique versus dolutegravir avec emtricitabine et tenofovir alafenamide pour le traitement initial d’une infection au VIH-1 : résultats à la semaine 96 d’un essai de non-infériorité de phase 3 multicentrique randomisé, en double-aveugle

Susan Phillips - sur cette photo prise en 2007 -, utilise la technique ELISA (Enzyme Linked ImmunoSorbent Assay), technique immuno-enzymatique de détection qui permet de visualiser une réaction antigène-anticorps grâce à une réaction colorée produite par l’action sur un substrat d’une enzyme préalablement fixée à l’anticorps ; pour la rapide détection de l’antigène p24 du VIH et par là la séropositivité chez un patient. 
Source iconographique et légendaire: Wikipedia

Le comprimé unique comprenant bictegravir, emtricitabine, et tenofovir alafenamide en une seule forme galénique est recommandé pour le traitement de l’infection au VIH-1 sur la base de résultats obtenus suite à un traitement administré sur une période de 48 semaines. Ici, nous examinons l’efficacité, l’innocuité et la tolérance du bictegravir, emtricitabine, et tenofovir alafenamide en comparaison avec le dolutegravir plus emtricitabine et tenofovir alafenamide en une seule forme galénique à la semaine 96.

Cet essai de non-infériorité de phase 3 multicentrique randomisé, en double-aveugle, contrôlé par médicament actif – toujours en cours – a été réalisé dans 126 centres de soins ambulatoires situés dans dix pays. Nous avons recruté des adultes (d’âge ≥ 18 ans) atteints d’une infection par le VIH-1, présentant un taux de filtration glomérulaire d’au moins 30 mL/min et une sensibilité à l’emtracitabine et au tenofovir. Les personnes atteintes d’infections chroniques par le virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C, ou les deux, et ceux qui avaient précédemment pris des antiviraux en prophylaxie étaient autorisés à participer. Nous avons réparti les participants (1:1) au hasard pour recevoir le traitement en un seul comprimé combinant bictegravir 50 mg, emtricitabine 200 mg, et tenofovir alafenamide 25 mg en une seule forme galénique [groupe bictegravir] ou le dolutegravir 50 mg avec, en un seul comprimé combinant emtricitabine 200 mg et tenofovir alafenamide [groupe dolutegravir], chacun avec placebo correspondant, une fois par jour pendant 144 semaines. Ni les participants ni les investigateurs n’avaient accès au tableau d’allocation des traitements. Tous les participants qui avaient reçu au moins une dose du médicament à l’étude étaient inclus dans les analyses principales d’efficacité et d’innocuité. Nous avons déjà fait état des résultats du critère principal d’évaluation de cet essai. Ici, nous rapportons la proportion de participants présentant une concentration plasmatique d’ARN inférieure à 50 copies par mL à la semaine 96 à l’aide de l’algorithme snapshot de la Food and Drug Administration des Etats-Unis d’Amérique, avec une marge de non-infériorité précisée à l’avance de -12%. (…).

Entre le 13 novembre 2015 et le 14 juillet 2016, nous avons examinés 742 sujets, 657 d’entre eux ont été engagés dans cette étude. 327 participants étaient assignés au groupe bictegravir et 330 participants étaient assignés au groupe dolutegravir. 320 participants du groupe bictegravir et 325 participants du groupe dolutegravir ont reçu au moins une dose de médicament à l’étude. A la semaine 96, une concentration en ARN de VIH-1 inférieure à 50 copies par mL étaient obtenus chez 269 participants (84%) sur 320 appartenant au groupe bictegravir et 281 participants (86%) sur 325 appartenant au groupe dolutegravir (différence -2.3%, Intervalle de Confiance [IC] de -7.9 à + 3.2), démontrant la non-infériorité du schéma thérapeutique bictegravir comparé au schéma thérapeutique dolutegravir. Les deux traitements ont été bien tolérés au cours des 96 semaines d’administration ; 283 (88%) participants sur 320 du groupe bictegravir et 288 (89%) participants sur 325 du groupe ont présenté des événements indésirables et 55 (17%), et 33 (10%) ont présenté des événements indésirables graves ; quelle qu’en soit leur nature. Les événements indésirables les plus communément rencontrés étaient diarrhée (57 [18%] participants sur 320 du groupe bictegravir versus 51 [16%] participants sur 325 du groupe dolutegravir) et céphalée (51 [16%] patients sur 320 versus 48 [15%] participants sur 325). Trois sujets (1%) sont décédés dans chaque groupe (un arrêt cardiaque, un adénocarcinome gastrique, et une cardiopathie hypertensive et insuffisance cardiaque congestive dans le groupe bictegravir et un décès de cause inconnue, un embolisme pulmonaire, et un lymphome dans le groupe dolutegravir) ; aucun d’entre eux n’a été imputable aux traitements. Les évènements indésirables ont conduit six (2%) participants à sortir de l’étude dans le groupe bictegravir et cinq (2%) dans le groupe dolutegravir ; un de ces évènements dans le groupe bictegravir versus quatre dans le groupe dolutegravir sont survenus entre les semaines 48 et 96. Des évènements indésirables liés aux médicaments à l’étude ont été rapportés par 64 (20%) participants du groupe bictegravir et par 92 (28%) participants du groupe dolutegravir.

Ces données de la semaine 96 étayent le fait que la combinaison bictegravir, emtricitabine, et tenofovir alafenamide représente un traitement durable et bien toléré pour les personnes vivant avec une infection VIH chronique. Prof Hans-Jürgen Stellbrink, MD, et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant-première, 5 mai 2019

Financement : Gilead Sciences, Inc

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 27 mars 2018

#thelancethiv #VIH-1 #doravirine #darunavir #ritonavir Doravirine versus darunavir réhaussé par le ritonavir chez des adultes atteints par le VIH-1 n’ayant jamais reçu de traitement antirétroviral (DRIVE-FORWARD) : résultats d’un essai de non-infériorité de phase 3 randomisé en double-aveugle

Prévalence de l'infection au VIH en 2011, tous sous-types confondus. Données de l'Organisation des Nations - Unies (ONU)
Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:HIV_Epidem.png

La doravirine est un nouvel inhibiteur non-nucléosidique de la transcriptase inverse (NNRTI) avec un profil pharmacocinétique permettant l’indication d’une prise quotidienne, et une activité puissante in vitro contre les variants génétiques de la NNRTI les plus communément rencontrés. Nous avons comparé la doravirine avec le darunavir réhaussé par le ritonavir, quand tous deux sont administrés avec des inhibiteurs de la transcriptase inverse nucléosidique (NRTI) chez des adultes atteints d’infection VIH-1 naïfs de tout traitement anti VIH-1.

Dans cet essai multicentrique de non-infériorité randomisé en double-aveugle, des adultes atteints d’une infection à VIH-1 ont été examinés pour recrutement dans un essai dans 125 centres cliniques dans 15 pays. Les participants éligibles (âge ≥ 18 ans) étaient naïfs de tout traitement antirétroviral et présentaient un ARN du VIH-1 d’au moins 1 000 copies au dépistage. Tous les participants qui avaient précédemment été traités pour une infection viral autre que VIH-1, qui prenaient des médicaments immunosuppresseurs, ou les sujets atteints d’hépatite aigue, étaient exclus. Les participants étaient répartis de manière aléatoire (1 : 1) par un système vocal et internet interactifs pour recevoir [doravirine 100 mg per os] ou [darunavir 800 mg + ritonavir 100 mg] une fois par jour, avec deux NRTIs au choix de l’investigateur (tenofovir + emtricitabine ou avacavir + lamivudine) sur une période allant jusqu’à 96 semaines. La randomisation a été stratifiée selon les mesures d’ARN du VIH-1 à la sélection (≤ 100 000 versus > 100 000 copies par mL) et le traitement NRTI choisi. Ni les participants à l’étude, ni le personnel de l’institution sponsorisant l’étude, ni les investigateurs, ni le personnel du site d’étude n’avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal d’efficacité était la proportion de participants obtenant un titre d’ARN du VIH-1 inférieur à 50 copies par mL) à 48 semaines de traitement (…), la non-infériorité étant établie si l’Intervalle de Confiance [IC] 95% bilatéral relatif à la différence d’effet bénéfique entre les traitements (doravirine [moins] daruvavir) était supérieure à -10 points de pourcentage. Tous les participants qui avaient reçu au moins une dose du médicament à l’étude étaient inclus dans les analyses principales d’efficacité et d’innocuité. Cet essai est toujours en cours ; le recrutement en est toutefois clos. (…).

Entre le 1er décembre 2014 et le 20 octobre 2015, 1 027 participants ont été examinés pour admissibilité dans l’essai ; 769 participants ont été répartis de manière aléatoire pour recevoir les traitements (385 ont reçu la doravirine et 384 le darunavir réhaussé par le ritonavir). 56 participants appartenant au groupe doravirine et 71 participants appartenant au groupe darunavir ont interrompu leur traitement, principalement du fait d’une perte de suivi. 383 participants recevant la doravirine et 383 participants recevant le darunavir ont été inclus dans les analyses principales d’efficacité. À la semaine 48, 321 (84%) participants du groupe doravirine et 306 (80%) participants du groupe darunavir ont obtenu des concentrations en ARN de VIH-1 inférieures à 50 copies par mL (différence 3.9%, IC 95% de -1.6 à 9.4), indiquant la non-infériorité du traitement doravirine.
Les événements indésirables liés au médicament à l’étude étaient diarrhée (21 [5%] participants sur 383 dans le groupe doravirine et 49 [13%] participants sur 383 dans le groupe darunavir), nausée (25 [7%] versus 29 [8%]), et céphalée (23 [6%] versus 10 [3%]). 18 participants (six [2%] participants sur 383 dans le groupe doravirine versus 12 [3%] participants sur 383 du groupe darunavir ont interrompu leur traitement du fait d’événements indésirables, qui ont été considérés comme liés au traitement chez quatre (1%) participants dans le groupe doravirine et 8 (2%) dans le groupe darunavir. Des événements indésirables graves sont survenus chez 19 (5%) participants sur 383 dans le groupe doravirine et 23 (6%) participants dans le groupe darunavir ; événements qui ont été considérés comme liés au médicament à l’étude chez un (<1%) participant dans chaque groupe.

Chez les adultes atteints par le VIH-1, naïfs de traitement, la doravirine combinée à deux NRTIs pourrait offrir une option de traitement valable chez des adultes non précédemment traités contre une infection au VIH-1. Prof Jean-Michel Molina, MD, et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant – première, 25 mars 2018

Financement : Merck

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 16 mai 2017

#thelancetgastroenterologyandhepatology #hépatiteB #peginterferon #adefovir #tenofovir #analoguenucléotidique Traitement peginterféron plus analogue nucléotidique versus aucun traitement chez des patients atteints d’hépatite B chronique avec faible charge virale : essai ouvert, randomisé contrôlé

Micrographie du virus de l'hépatite B
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9patite_B
Le traitement antiviral n’est actuellement pas recommandé, chez les patients atteints d’hépatite B chronique à faible charge virale. Cependant, ces patients pourraient tirer bénéfice d’un traitement fonctionnel (perte de l’antigène de surface du virus de l’hépatite B [HBsAg] avec ou sans formation d’anticorps contre les contre les antigènes de surface du virus de l’hépatite B [anti-HBs]). Nous avons étudié la perte de HBsAg au cours de la thérapie combinée peg-interferon-alfa-2a- (peg-IFN) et un analogue nucléotidique chez des patients atteints d’hépatite B chronique à faible charge virale.

Dans cet essai ouvert, randomisé contrôlé, les patients ont été recrutés au Centre Médical Académique (CMA), situé à Amsterdam (Pays Bas). Les patients éligibles étaient HBsAg positifs et HBeAg (antigène e de l’hépatite B) négatifs depuis plus de 6 mois, pouvaient avoir subi un traitement préalable ou être naïfs de tout traitement, et présenter des concentrations en alanine aminotransférase (ALT) inférieures à 5 fois la limite supérieure à la normale (ULN). Les participants étaient répartis de manière aléatoire (1:1:1) à l’aide d’un programme informatique de randomisation (Service de Randomisation ALEA) pour recevoir: 180 μg/semaine de peg-IFN  plus 10 mg/jour d’adefovir, ou 180 μg/semaine de peg-IFN plus 245 mg/jour de tenofovir disoproxil fumarate, ou aucun traitement pendant 48 semaines.
Le critère principal d’évaluation de l’étude était la proportion de patients présentant une perte de HBsAg sérique parmi ceux qui avaient reçu au moins une dose du médicament à l’étude ou qui s’étaient rendus à une visite médicale d’étude au moins (évaluation effectuée sur population en intention de traiter modifiée [mITT]). Tous les patients ont achevé l’étude initiale de 72 semaines et resteront sous suivi d’observation sur une période de cinq années au maximum. (…).

Entre le 4 août 2009 et le 17 octobre 2013, 167 patients ont été dépistés pour recrutement, 151 d’entre eux ont été répartis de manière aléatoire (52 pour recevoir le peg-IFN plus adefovir, 51 pour recevoir peg-IFN plus tenofovir, et 48 pour ne recevoir aucun traitement).
46 participants du groupe peg-IFN plus adefovir, 45 du groupe peg-IFN plus tenofovir, et 43 du groupe ne recevant aucun traitement ont commencé leur traitement ou leur période d’observation et inclus dans la population mITT. À la semaine 72, deux (4%) patients du groupe peg-IFN plus adefovir, et deux (4%) du groupe peg-IFN plus tenofovir avaient atteint l’objectif de perte d’HBsAg, en comparaison d’aucun patients dans le groupe sans traitement (p=0.377).
Les événements indésirables les plus fréquents (>30%) étaient fatigue, céphalée, fièvre, et myalgie, ils ont été imputés au dosage du peg-IFN. Deux (4%) événements indésirables graves ont été rapportés dans le groupe peg-IFN plus adefovir (admission à l’hôpital pour pancréatite liée à l’alcool [semaine 6 ; n=1] et grossesse, suivie d’un avortement délibérément choisi [semaine 9 ; n=1]), trois (7%) dans le groupe peg-IFN plus tenofovir (admission à l’hôpital après tentative de suicide au cours d’une dépression sévère [semaine 23 ; n=1], admission à l’hôpital du fait d’une douleur abdominale [semaine 2 ; n=1], et une laminectomie volontairement choisie [semaine 40 ; n=1], et trois (7%) dans le groupe ne recevant aucun traitement (admission à l’hôpital pour athrite septique [semaine 40 ; n=1]), endocardite [semaine 5 ; n=1], et hyperthyroïdisme [semaine 20 ; n=1]).

Chez les patients atteints d’hépatite B chronique à faible charge virale, le traitement combiné (peg-IFN plus adefovir et peg-IFN plus tenofovir) n’a pas résulté en une perte significative de HBsAg en comparaison d’une absence de traitement ; ces éléments ne sont pas de nature à encourager l’usage d’un traitement combiné dans cette population de patients. Annikki de Niet, PhD, et al, dans The Lancet Gastroenterology & Hepatology, publication en ligne an avant-première, 15 mai 2017

Financement : Roche, Fonds NutsOhra


Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ    

mardi 15 mars 2016

#thelancethiv #VIH-1 #emtricitabine #tenofoviralafenamide #tenofovirdisoproxilfumarate Efficacité et innocuité du tenofovir alafenamide versus tenofovir disoproxil fumarate administrés en association fixe contenant de l’emtricitabine comme épine dorsale du traitement d’une infection VIH-1 chez des adultes virologiquement supprimés : essai de phase 3, randomisé en double-aveugle et contrôlé par médicament actif

Lymphocytes infectés par le VIH-1. Les particules virales (en jaune) bourgeonnent à la surface d'une cellule infectée. Image réalisée en microscopie électronique à balayage. Olivier Shwartz / Ultrapole Institut Pasteur 
L’emtricitabine combiné au tenofovir disoproxil fumarate représente la norme de soins de l’épine dorsale du traitement par l’inhibiteur nucléosidique de la transcriptase inverse (NRTI). Cependant, l’action du tenofovir disoproxil fumarate est associée à des effets toxiques au niveau rénal et osseux ; le nouveau promédicament tenofovir alafenamide atteint, pour sa part, des concentrations plasmatiques en tenofovir diminuées de 90%. Notre but était d’étudier plus avant l’innocuité et l’efficacité d’une association fixe emtricitabine – tenofovir alafenamide chez des patients précédemment sous emtricitabine – tenofovir disoproxil fumarate.

Dans cet essai multicentrique de phase 3 contrôlé en double - aveugle, nous avons recruté des patients virologiquement supprimés (concentration en ARN du VIH < 50 copies par mL), âgés de 18 ans et plus, recevant des régimes de traitement emtricitabine - tenofovir disoproxil fumarate combinés à dose fixe dans 78 sites en Amérique du Nord et Europe. Les patients ont été répartis de manière aléatoire (1:1) pour passer à un traitement à dose fixe emtricitabine 200 mg - tenofovir 10 mg ou 25 mg - ou de continuer le traitement emtricitabine 200 mg - tenofovir disoproxil fumarate 200 mg ou 300 mg, en conservant le même troisième agent pendant 96 semaines. La randomisation a été effectuée à l’aide d’une séquence d’allocation de traitement générée par ordinateur et stratifiée par le troisième agent (inhibiteur des protéases réhaussé versus autre agent). Ni les investigateurs, ni les patients, ni le personnel de l’étude distribuant les traitements, relevant les résultats et collectant les données n’avaient accès au tableau de randomisation. Le résultat principal était la proportion de patients présentant une concentration en ARN du VIH-1 inférieure à 50 copies par mL à la semaine 48 comme défini par un algorithme d’instantané de la Food and Drug administration des États-Unis, avec marge de non - infériorité préspécifiée de 10%. Le critère principal d’efficacité était analysé per-protocole, alors que l’analyse d’innocuité a inclus tous les patients assignés aux traitements de manière aléatoire ayant reçu au moins une dose du médicament à l’étude. (…).

Nous avons recruté les patients entre entre le 6 mai 2011 et le 11 septembre 2014 ; 780 ont été dépistés et 668 ont été répartis pour revoir tenofovir alafenamide (n=333) ou tenofovir disoproxil fumarate (n=330). Jusqu’à la semaine 48 le succès virologique (concentration en ARN de VIH-1 < 50 copies par mL) était maintenu chez 314 (94%) des patients du groupe tenofovir alafenamide en comparaison des 307 (93%) des patients du groupe tenofovir disoproxil fumarate (différence 1.3%, Intervalle de Confiance -IC- 95% de -2.5 à 5.1), montrant la non-infériorité du tenofovir alafenamide en comparaison du tenofovir disproxil fumarate. Sept patients du groupe tenofovir alafenamide (2%) et trois (1%) du groupe tenofovir disoproxil fumarate ont quitté l’essai du fait d’évènements indésirables. Aucun cas de tubulopathie rénale n’a été noté dans l’un ou l’autre groupe de patients.

Chez les patients passant d’un traitement emtricitabine - tenofovir disoproxil fumarate à un traitement emtricitabine - tenofovir alafenamide, les taux élevés de suppression virale étaient maintenus. Avec ses avantages en matière d’innocuité, une dose fixe d’emtricitabine – tenofovir alafenamide a le potentiel de devenir une épine dorsale NRTI importante. Joel E Gallant, MD, et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant-première, 14 mars 2016

Financement : Gilead Sciences

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 3 novembre 2015

#thelancetinfectiousdiseases #VIH-1 #tenofovirdisoproxilfumarate #tenofoviralafenamide Remplacement du tenofovir disoproxil fumarate par le tenofovir alafenamide dans des régimes antirétroviraux chez des adultes virologiquement supprimés atteints d’infection par le VIH-1 : étude multicentrique de non-infériorité de phase 3 randomisée en ouvert, avec contrôle par agent actif

Schéma du VIH
Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Virus_de_l%27immunod%C3%A9ficience_humaine#/media/File:HI-Virion-fr.svg
Les régimes antirétroviraux comprenant du tenofovir disoproxil fumarate sont souvent associés à des effets secondaires comme la toxicité rénale et la réduction de la densité minérale osseuse. Le tenofovir alafenamide est un nouveau promédicament qui réduit de 90% les concentrations plasmatiques en tenofovir, réduisant ce faisant les effets secondaires non ciblés. Notre but était d’étudier si l’efficacité, la sécurité et la tolérance étaient non-inférieures chez les patients passant d’un régime de traitement comprenant du tenfovir alafenamide versus les patients restant sur le régime de traitement comprenant du tenofovir disoproxil fumarate.

Dans cette étude multicentrique de non-infériorité, randomisée en ouvert  avec contrôle par agent actif, nous avons recruté des adultes atteints d’infection par le VIH-1 participant à des études cliniques Gilead dans 168 sites situés dans 19 pays. Les patients étaient virologiquement supprimés (ARN de VIH-1 < 50 copies par mL), avec un taux estimé de filtration glomérulaire de 50 mL par minute ou plus, et qui étaient sous un des quatre traitements comprenant du tenofovir disoproxil fumarate pendant au moins 96 semaines avant le recrutement. À l’aide d’une séquence de randomisation générée par ordinateur sous contrôle d’un tiers, les patients ont été répartis (2:1) de manière aléatoire pour recevoir quotidiennement un comprimé unique contenant elvitegravir (150 mg), cobicistat (150 mg), emtricitabine (200mg), et tenofovir alafenamide (10 mg) [groupe tenofovir alafenamide] ou pour continuer la prise quotidienne de l’un des quatre traitements précédent, comprenant tenofovir disoproxil fumarate [groupe tenofovir disoproxil fumarate] pendant 96 semaines. La randomisation était stratifiée en fonction du traitement précédemment poursuivi par blocs de six. À la fois les patients et les médecins traitants avaient accès au tableau de distribution des traitements ; en revanche, le personnel chargé de l’évaluation des résultats n’avait accès au tableau de randomisation qu’au verrouillage de la base de données. Le critère principal d’évaluation était la proportion de patients présentant une charge virale indétectable (ARN de VIH-1 < 50 copies par mL), et qui avaient reçu au moins une dose du médicament à l’étude à la semaine 48. La marge de non-infériorité était fixée à 12%. (…).

Entre le 12 avril 2013 et le 3 avril 2014, nous avons recruté 1 443 patients. 959 patients ont été assignés de manière aléatoire au groupe de traitement tenofovir alafenamide et 477 au groupe de traitement tenofovir disoproxil fumarate. Une suppression virale à la semaine 48 a été notée chez 932 (97%) patients assignés au groupe tenofovir alafenamide et chez 444 (93%) patients assignés au groupe tenofovir disoproxil fumarate (différence rajustée : 4.1%, Intervalle de Confiance [IC] 95% 1.6-6.7), avec échec du traitement sur le plan virologique chez dix et six patients, respectivement. Le nombre d’évènements indésirables était similaire entre les deux groupes, mais les évènements indésirables liés au médicament à l’étude étaient plus communément rencontrés chez les patients du groupe tenofovir alafenamide (204 patients [21%] versus 76 [16%]). La densité minérale osseuse de la hanche et de la colonne vertébrale, ainsi que la filtration glomérulaire, étaient significativement améliorées chez les patients du groupe tenofovir alafenamide, en comparaison des patients du groupe tenofovir disoproxil fumarate.  

Le passage à un traitement comprenant tenofovir fumarate en remplacement d’un traitement comprenant tenofovir disoproxil fumarate n’était pas inférieur pour le maintien d’une suppression virale, et a conduit à une amélioration de la densité minérale osseuse et de la fonction rénale. Un suivi à plus long terme est nécessaire à une meilleure compréhension de l’impact clinique de ces changements. Anthony Mills, MD, et al, dans The Lancet infectious Diseases, publication en ligne en avant-première, 1er novembre 2015

Financement : Gilead Sciences

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ 

jeudi 10 septembre 2015

#thelancet #VIH-1 #VIH #tenofovir #emtricitabine Essai de prophylaxie préexposition pour la prévention de l’acquisition de l’infection à VIH-1 (PROUD) : résultat d’efficacité d’une phase pilote d’un essai pragmatique randomisé en ouvert

Prévalence de l'infection au VIH chez les 15-49 ans, en 2013, par région OMS
Source iconographique:  http://reliefweb.int/map/world/adults-and-children-estimated-be-living-hiv-2013-who-region-28-nov-2014
Les essais randomisés contrôlés par placebo ont montré qu’une prophylaxie préexposition per os (PrEP) avec tenofovir-emtricitabine réduit le risque d’infection au VIH. Cependant, le bénéfice tiré pourrait être contrebalancé par la compensation du risque chez les sujets sous PrEP. Nous avons effectué l’étude PROUD dans le but d’évaluer cet effet.

PROUD est un essai randomisé en ouvert réalisé dans 13 cliniques de santé sexuelle en Angleterre. Nous avons recruté des homosexuels VIH-négatifs ainsi que d’autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, ayant pratiqué la sodomie sans préservatif au cours des 90 jours précédant la visite de recrutement. Les participants ont été répartis de manière aléatoire (1:1) pour recevoir quotidiennement du tenofovir disoproxil fumarate (245 mg) et de l’emtricitabine (200 mg) soit immédiatement, soit à l’issue d’une période de report de un an. La randomisation a été effectuée à l’aide d’une liste par blocs de dimension variable (stratifiés par site clinique) centralisée, générée par ordinateur et accessible sur internet. Le suivi était effectué quatre fois par an. Les critères principaux d’évaluation pour la phase pilote était le temps nécessaire à la réalisation du recrutement de 500 participants et leur maintien dans l’étude ; les critères secondaires d’évaluation de l’étude incluaient les cas incidents d’infection à VIH au cours de la période de report, la sécurité de l’essai, l’adhésion au traitement, et la compensation du risque. (…).

Nous avons recruté 544 participants (275 dans le groupe traitement immédiat, et 269 dans le groupe traitement reporté) entre le 29 novembre 2012 et le 30 avril 2014. Sur la base d’évidences d’efficacité, le comité directeur de l’étude a émis, en date du 13 octobre 2014, la recommandation selon laquelle un traitement PrEP soit offert de fait à tous les participants du groupe traitement reporté. Le suivi pour ce qui est de l’incidence du VIH était complet pour 243 (94%) des 259 patients-années dans le groupe traitement immédiat versus 222 (90%) des 245 patients-années du groupe traitement reporté. Trois infections VIH sont survenues dans le groupe traitement immédiat (1.2/100 personnes-années) versus 20 dans le groupe traitement reporté (9.0/100 personne-année) malgré 174 prescriptions de prophylaxie post-exposition dans le groupe traitement reporté (diminution relative 86%, Intervalle de Confiance [IC] 90% 64-96, p=0.0001 ; différence absolue 7.8/100 personnes-années, IC 90% 4.3-11.3). 13 hommes (IC 90% 9-23) provenant d’une population similaire nécessiteraient un accès au traitement PrEP pour une durée de un an pour éviter une infection au VIH.
Nous n’avons enregistré aucun évènement indésirable grave impliquant les produits à l’étude ; 28 évènements indésirables, le plus souvent des nausées, maux de tête, arthralgie, qui ont eu pour effet l’interruption du traitement PrEP. Nous n’avons détecté aucune différence intergroupe d’occurrence d’infections transmises par voie sexuelle, gonorrhée rectale et chlamydia incluses, malgré un risque de compensation du risque suggéré parmi les bénéficiaires du traitement PrEP.

Dans cette population à haute incidence, l’administration quotidienne de tenofovir-emtricitabine a conféré une protection plus élevée contre le VIH que celle notée dans les études contrôlées par placebo, réfutant ce faisant les inquiétudes selon lesquelles l’efficacité serait moindre dans un contexte réel. Aucune évidence d’augmentation de fréquence d’autres infections sexuellement transmissibles n’a été relevée. Nos résultats soutiennent fermement l’adjonction du traitement PrEP aux standards de prévention chez les hommes entretenant des relations sexuelles avec d’autres hommes avec risque d’infection par le VIH. Prof Sheena McCormack, MSc, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 9 septembre 2015

Financement: MRC Clinical Trials Unit à l’UCL, Public Health England, et Gilead Sciences.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

jeudi 16 avril 2015

#thelancet #VIH-1 #HIV-1 #tenofoviralafenamide #tenofovirdisoproxilfumarate #elvitegravir #cobicistat #emtricitabine Tenofovir alafenamide versus tenofovir disoproxil fumarate, coformulé avec elvitegravir, cobicistat et emtricitabine, pour le traitement initial d’une infection VIH-1 : deux essais de non-infériorité de phase 3, randomisés en double aveugle

La photo de microscopie électronique représente une vue générale de macrophages infectés par le VIH. L'acidité des différents compartiments est appréciée par la densité des petites particules d'or qui apparaissent sur l'image comme de petits points noirs. Cette densité est forte dans les lysosomes qui sont des compartiments de dégradation, denses aux électrons et donc gris foncés sur la photo (cf moitié droite de la photo). A l'inverse, peu de petites particules d'or sont associées aux grands compartiments qui contiennent des particules virales qui sont clairement identifiées par la présence de particules d'or plus grosses (de 15 nm de diamètre), (cf moitié gauche de la photo). Ces compartiments sont donc très peu acides. On y voit de nombreuses particules virales qui se sont accumulées.
Source iconographique et légendaire: http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1163.htm
Le tenofovir disoproxil fumarate peut provoquer des effets toxiques au niveau du rein et de l’os, liés aux concentrations plasmatiques élevées en tenofovir. Le tenofovir alafenamide est un promédicament réduisant de 90% les concentrations plasmatiques en tenofovir. Les protocoles à base de tenofovir alafenamide  peuvent avoir amélioré la sécurité au niveau du rein et de l’os en comparaison des protocoles à base de tenofovir disoproxil fumarate.

Dans ces deux essais de phase 3 contrôlés en double – aveugle, nous avons recrutés des patients atteints d’infections avec le VIH naïfs de traitements, avec une clairance à la créatinine de 50 mL / minute ou plus dans 178 centres de soins ambulatoires situés dans 16 pays. Les patients étaient répartis de manière aléatoire (1:1) pour recevoir une fois par jour des cachets pour prise per os contenant 150 mg d’elvitegravir, 150 mg de cobicistat, 200 mg d’emtricitabine, et 10 mg de tenofovir alafenamide (E/C/F tenofovir alafenamide) ou 300 mg de tenofovir disoproxil fumarate (E/C/F/ tenofovir disoproxil fumarate) avec le placebo correspondant. La randomisation a été effectuée à l’aide d’une séquence d’allocation générée par ordinateur (taille des blocs : 4), stratifiée en fonction de l’ARN du VIH-1, de la numération des CD4, et de la région d’origine aux États-Unis et autres pays. Ni les investigateurs, ni les patients, ni le personnel de l’étude dans son ensemble n’avaient accès aux tableaux de randomisation. Tous les participants recevant au moins une dose du médicament à l’étude ont été inclus dans la population en intention de traiter primaire, pour ce qui est des analyses d’efficacité et de sécurité. Le critère principal d’évaluation était la proportion de patients avec une concentration plasmatique en ARN de VIH-1 inférieure à 50 copies par mL à la semaine 48, définie par l’algorithme de mesure instantanée de la Food and Drug Administration des États-Unis (FDA) [applicable avec une marge de non-infériorité pré-spécifiée de 12%] et autres critères prédéterminés d’évaluation rénale et osseuse à la semaine 48. (…).

Nous avons recruté les patients du 22 janvier 2013 au 4 novembre 2013 (2 175 patients ont été dépistés et 1 744 d’entre eux ont été admis pour répartition de manière aléatoire dans les groupes); nous en avons  traité 1 733 (866 ont reçu le E/C/F/tenofovir alafenamide et 867 ont reçu le E/C/F/tenofovir disoproxil fumarate). E/C/F/tenofovir alafenamide ne s'est pas montré inférieur au à E/C/F/tenofovir disoproxil fumarate, 800 patients (92%) sur 866 du groupe tenofovir alafenamide et 784 patients (90%) sur 867 du groupe tenofovir disoproxil fumarate présentant une concentration plasmatique en ARN de VIH-1 inférieure à 50 copies / mL (différence ajustée 2.0%, Intervalle de Confiance [IC] 95% de -0.7 à 4.7). 
Les patients recevant E/C/F/tenofovir alafenamide ont présenté une concentration moyenne en créatinine sérique significativement plus faible que ceux recevant E/C/F/ tenofovir disoproxil fumarate (0.08 versus 0.12 mg/dL ; p<0.0001), une protéinurie significativement plus faible (pourcentage médian de changement -3 versus 20 ; p<0.0001), une diminution en densité minérale osseuse de la colonne vertébrale et de la hanche significativement plus faible [(pourcentage moyen de changement -1.3 versus -2.86 ; p<0.0001) et (-0.66 versus -2.95 ; p<0.0001)] à 48 semaines, respectivement.

À l’issue de 48 semaines de suivi, plus de 90% des patients recevant E/C/F/tenfovir alafenamide ou E/C/F/tenofovir disoproxil fumarate ont montré un effet bénéfique (succès) sur le plan virologique. Les effets sur le rein et l’os ont été significativement plus faibles chez les patients recevant E/C/F/tenofovir alafenamide. Bien que ces études ne permettent pas de conclure de manière définitive sur les événements de sécurité clinique comme l’insuffisance rénale et les fractures, nos données suggèrent que E/C/F/tenofovir alafenamide montrera un profil de sécurité à long terme favorable au niveau de l’os et du rein. Dr Prof Paul E Sax, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant – première, 15 avril 2015

Financement : Gilead Sciences

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ 

mardi 10 mars 2015

#thelancethiv #VIH #ARN #infectionvih #dolutegravir #darunavir #ritonavir #tenofovir #emtricitabine #abacavir #lamivudine Dolutegravir une fois par jour versus darunavir + ritonavir chez des adultes atteints d’une infection par le VIH et naïfs de traitement (FLAMINGO): résultats à 96 semaines d’une étude de phase 3b randomisée et ouverte

Schéma de la section d'un VIH (Virus de l'Immunodéficience Humaine)
Source iconographique et légendaire: http://fr.wikipedia.org/wiki/Virus_de_l%27immunod%C3%A9ficience_humaine
L’analyse primaire à 48 semaines de l’étude FLAMINGO a montré que les patients sous prise monoquotidienne de dolutegravir montraient une réponse virale significativement plus élevée, en comparaison des patients sous prise monoquotidienne de darunavir renforcé par ritonavir. Nous présentons ici les résultats secondaires d’efficacité et d’innocuité à 96 semaines.

FLAMINGO était une étude multicentrique de non-infériorité de phase 3b, ouverte, menée avec des patients atteints d’une infection par le VIH-1, naïfs de traitement. Les patients ont été répartis de manière aléatoire (1:1) pour recevoir dolutegravir 50 mg ou [darunavir 800 mg + ritonavir 100 mg], additionné de tenofovir et emtricitabine ou d’abacavir et lamivudine comme traitements de base sélectionnés par l’investigateur. Les critères principaux d’évaluation étaient une concentration en ARN de VIH-1 plasmatique inférieure à 50 copies par mL et l’innocuité. La marge de non-infériorité était de -12%. Si l’extrémité inférieure de la fourchette de l’intervalle de confiance [IC] à 95% était plus élevée que 0%, nous concluions que le dolutegravir était supérieur au darunavir renforcé par le ritonavir.

Sur les 595 patients dépistés, 488 ont été soumis à répartition aléatoire et 484 ont été inclus dans l’analyse (242 assignés à recevoir le dolutegravir et 242 assignés à recevoir le darunavir renforcé par le ritonavir). À 96 semaines, 194 (80%) des 242 patients du groupe dolutegravir et 164 (68%) des patients du groupe darunavir renforcé avec ritonavir présentaient une concentration en ARN HIV-1 inférieure à 50 copies par mL (différence ajustée 12.4, IC à 95% 4.7-20.2 ; p=0.002), la plus grande différence interpatients observée chez ceux montrant une charge virale élevée au départ -ligne de base- (50/61 [82%] versus 32/61 [52%], test d’homogénéité p=0.014). Six participants (trois à partir de 48 semaines) dans le groupe dolutegravir et 13 (quatre) dans le groupe darunavir + ritonavir sont sortis d’étude du fait d’événements indésirables. Les événements indésirables les plus fréquemment rencontrés étaient diarrhée (23/242 [10%] dans le groupe dolutegravir versus 57/242 [24%] dans le groupe darunavir + ritonavir), nausée (31/242 [13%] versus 34/242 [14%]), maux de tête (17/242 [7%] versus 12/242 [5%]). (…).

Dolutegravir en prise monoquotidienne est associé à une réponse virale plus élevée que le cocktail darunavir-ritovavir en prise monoquotidienne. Le dolutegravir se compare avantageusement au darunavir renforcé à la fois en termes d’efficacité et d’innocuité, en addition d’un traitement de fond avec un inhibiteur de la transcriptase inverse chez des patients atteints d’une infection par VIH-1 et naïfs de traitement. Prof Jean-Michel Molina MD et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant - première, 9 mars 2015

Financement : ViiV Healthcare et Shionogi & Co

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

mercredi 18 février 2015

#thelancetinfectiousdiseases #HIV #trithérapie #cART Thérapie antirétrovirale intensive à cinq médicaments versus thérapie standard à triple médicament lors d’infection HIV-1 primaire (OPTIRIM-ANRS 147) : essai de phase 3 randomisé en ouvert

Virus HIV. (...). Les taux de résistance aux traitements antirétroviraux observés chez les patients infectés par le VIH-1 ont diminué entre 2004 et 2009. C’est ce que montre une équipe de l’Inserm qui a suivi ces résistances chez plus de 500 patients en échec thérapeutique. Une bonne nouvelle, probablement liée à la mise en œuvre directe des trithérapies.
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/actualites/rubriques/actualites-recherche/vih-1-moins-de-patients-resistants-aux-traitements

La mise en place précoce d’un traitement par association d’antirétroviraux (cART) au moment de l’infection primaire par HIV-1 pourrait provoquer une inhibition du rétablissement des réservoirs à VIH. Notre but était d’évaluer les effets d’un régime cART intensifié par ajoût de raltegravir et maraviroc, en comparaison de la trithérapie standard cART, sur la charge en ADN-VIH.

Dans cet essai randomisé, ouvert de phase 3, nous avons recruté des patients en provenance d’hôpitaux situés sur tout le territoire Français. Les critères d’inclusion étaient la présence d’une infection primaire à VIH-1 (western blot HIV-1 pour identification partielle et ARN-HIV plasmatique détectable), présentant des symptômes ou un compte des cellules CD4+ inférieur à 500 cellules par µL. Les patients étaient alors répartis de manière aléatoire (1:1) à un schéma thérapeutique incluant cinq médicaments  (raltegravir 400 mg et maraviroc 150 mg deux fois par jour, avec une combinaison à dose fixe de tenofovir disoproxil fumarate 300 mg + emtricitabine 200 mg, darunavir 800 mg, et ritonavir 100 mg une fois par jour) ou une trithérapie standard cART (tenofovir disoproxil fumarate 300 mg + emtricitabine 200 mg, darunavir 800 mg, et ritonavir 100 mg une fois par jour), à l’aide de la génération d’une séquence de randomisation par blocs de taille variable. Le critère principal d’évaluation était le nombre médian de copies de VIH-ADN pour 106 cellules sanguines mononucléaires (PBMC) au mois 24, analysé sur population en intention de traitée, définie par l’ensemble des patients ayant commencé le traitement leur étant assigné. (…).

Entre le 26 avril 2010 et le 13 juillet 2011, 110 patients ont été recrutés ; 92 d’entre eux ont été inclus en séquence de randomisation et 90 d’entre eux ont commencé effectivement leur traitement (45 dans chaque groupe). Six (13%) patients du groupe thérapie cART intensive et deux (4%) du groupe thérapie cART standard sont sortis de l’étude avant le mois 24. Au mois 24, les charges en VIH-ADN étaient similaires entre les groupes  (2.35 [Intervalle Interquartile IQR 2.05-2.50] log10 pour 106 PBMC dans le groupe thérapie cART intensive versus 2.25 [1.71-2.55] dans le groupe thérapie cART standard ; p=0.21). Huit événements indésirables de grade 3-4 ont été rapportés chez sept patients du groupe thérapie  cART intensive et sept événements indésirables de grade 3-4 ont été rapportés chez sept patients du groupe thérapie cART standard. Trois événements indésirables cliniques graves ont été rapportés : deux (pancréatite et lipodystrophie) dans le groupe  thérapie cART standard, qui ont été considérés comme liés au traitement, et un événement (tentative de suicide) dans le groupe thérapie cART intensive, qui n’était lié au traitement.

Après 24 mois, la thérapie cART intensifiée par ajoût de raltegravir et maraviroc n’a pas eu d’effet plus important sur les réservoirs sanguins que la thérapie cART standard. Ces résultats devraient aider à la conception de futurs essais visant à la diminution des reservoirs HIV chez les patients atteints d’infection HIV-1 primaire. Dr Antoine Chéret MD et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant – première, 17 février 2015

Financement : Inserm–ANRS, Gilead Sciences, Janssen Pharmaceuticals, Merck, et ViiV Laboratories.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

jeudi 5 juin 2014

Changement pour une préparation coformulée composée d’elvitegravir, cobicistat, emtricitabine, et tenofovir versus continuation de l’administration d’un inhibiteur non – nucléosidique de la transcriptase inverse avec emtricitabine et tenofovir chez des adultes virologiquement supprimés atteints par le HIV (STRATEGY-NNRTI) : résultats à 48 semaines d’une étude randomisée de non-infériorité de phase 3b, ouverte

Cellule infectée (située en arrière-plan) par le virus HIV responsable du SIDA. Copyright JC. Chermann/Inserm
Source iconographique et légendaire: http://presse-inserm.fr/caracterisation-des-cellules-immunitaires-capables-de-controler-linfection-au-vih/7489/
La préparation coformulée composée d’elvitegravir, cobicistat, emtricitabine, et tenofovir disoproxil fumarate (tenofovir) pourrait représenter une option de traitement sûre et efficace destinée à des patients virologiquement supprimés atteints par le HIV montrant des effets secondaires neuropsychiatriques avec un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (NNRTI) ou qui sont sous schéma posologique multiple comprenant un NNRTI et qui souhaitent une simplification dans la prise de leur traitement. Nous avons étudié la non-infériorité d’un tel changement en comparaison d’un protocole avec NNRTI.

STRATEGY-NNRTI est un essai de non-infériorité phase 3b, international, multicentrique et ouvert pour lequel des adultes (18 ans) ont été recrutés, positifs pour HIV-1 et atteints d’une charge d’ARN viral d’HIV située en dessous de 50 copies par mL depuis au moins 6 mois, sous protocole NNRTI plus emtricitabine et tenofovir. Nous avons assigné les participants (2:1 ; blocs de six, stratifiés en fonction de la prise ou non d’efavirenz au dépistage) au changement vers la préparation coformulée elvitegravir, cobicistat, emtricitabine et tenofovir (groupe changement) ou de continuer le protocole NNRTI plus emtricitabine et tenofovir (groupe non-changement), à l’aide d’une séquence de randomisation générée par ordinateur. Les critères d’éligibilité clé incluaient l’absence d’historique d’échec de traitement sur le plan virologique ainsi qu’un taux de filtration glomérulaire estimé à 70 mL par min ou plus. Le critère principal d’évaluation était la proportion de participants montrant une charge virale plasmatique en dessous de 50 copies par mL à la semaine 48 à l’aide d’un algorithme d’instantané avec marge de non-infériorité de 12% (évaluation effectuée sur population en intention de traiter modifiée). (…).

Entre le 29 décembre 2011 et le 13 décembre 2012, nous avons assigné de manière aléatoire 439 participants aux traitements : 290 participants assignés au groupe changement et 143 participants assignés au groupe non-changement ont reçu les traitements et inclus dans la population en intention de traiter modifiée. À la semaine 48, 271 (93%) des 290 participants du groupe changement et 126 (88%) des 143 participants du groupe non-changement ont maintenu une charge virale située en dessous de 50 copies par mL (différence 5.3%, Intervalle de Confiance -IC- de -0.5 à 12.0 ; p=0.066). Nous n’avons détecté aucune résistance émergente aux traitements, ni dans le groupe changement, ni dans le groupe non-changement. Peu d’événements relatifs à la sécurité de l’essai menant à une sortie d’étude ont été relevés dans les deux groupes : six (2%) des 291 participants du groupe changement et un (1%) dans le groupe non-changement.

La préparation coformulée à base d’elvitegravir, cobicistat, emtricitabine, et tenofovir semble être efficace et bien tolérée chez des adultes supprimés sur le plan virologique et atteints par le HIV ; elle pourrait représenter une alternative adéquate pour les patients sous protocole NNRTI avec emtricitabine et tenofovir envisageant une modification ou simplification de protocole. Dr Anton Pozniak MD et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant – première, 5 juin 2014

Financement : Gilead

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ