Total des pages vues

Affichage des articles dont le libellé est sarcome des tissus mous. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est sarcome des tissus mous. Afficher tous les articles

mercredi 19 décembre 2018

#thelancetoncology #exclusif #Pazopanib #tumeurfibreusesolitaire pour le traitement d’une tumeur fibreuse solitaire maligne ou dédifférenciée à un stade avancé : essai de phase 2 multicentrique à simple bras

Tumeur fibreuse solitaire de la plèvre. Stockholm, 25 septembre 2016
Source: https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:TFS_RP.jpg

Une tumeur fibreuse solitaire est une tumeur rare des tissus mous présentant trois variantes clinico-pathologiques : typique, maligne et dédifférenciée. Des expériences menées à un stade préclinique et des études rétrospectives ont montré différentes sensibilités des tumeurs fibreuses à la chimiothérapie et aux antiangiogéniques. Nous avons donc établi un essai permettant d’évaluer l’activité du pazopanib sur une cohorte de patients atteints d’une tumeur fibreuse solitaire maligne ou dédifférenciée. Les résultats cliniques et translationnels sont présentés ici.

Dans cet essai de phase 2 à simple bras, des patients adultes (d’âge 18 ans) atteints d’une tumeur fibreuse solitaire dédifférenciée ou maligne métastasée ou non résécable, quelle qu’en soit la localisation, qui avait progressé (selon les critères RECIST et Choi) au cours des 6 mois précédents ; et qui présentaient un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0-2, ont été recrutés dans 16 hôpitaux de troisième niveau pourvus de compétences spécifiques pour le traitement des  sarcome situés en Espagne, en Italie, et en France. 
Les patients ont reçu 800 mg de pazopanib par jour, pris per os sans nourriture, au moins 1 heure avant ou 2 heures après un repas ; jusqu’à progression de la maladie ou intolérance. Le critère principal d’évaluation de cette étude était la réponse globale au traitement mesurée selon les critères de Choi dans la population en intention de traiter (patients qui avaient reçu le traitement pendant au moins un mois, qui avaient eu au moins un examen radiologique d’évaluation). Tous les patients qui avaient reçu au moins une dose de médicament à l’étude étaient inclus dans les analyses d’innocuité. (…).

Du 26 juin 2014 au 24 novembre 2016, 36 patients ont été recrutés sur les 40 convoqués pour le recrutement (34 étaient atteints d’une tumeur fibreuse solitaire maligne et deux d’une tumeur fibreuse solitaire dédifférenciée). La durée médiane de suivi était de 27 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 16-31). Sur la base des résultats centralisés diffusés par le comité d’experts radiologues, 18 (51%) patients sur 35 ont présenté des réponses partielles, neuf (26%) ont stabilisé leur maladie, et huit (23%) ont vu leur maladie progresser selon des critères de Choi. 
Un recrutement supplémentaire de patients, atteints de tumeur fibreuse solitaire dédifférenciée est survenu, à la suite de la détection de progressions précoces et rapides, lors de l’analyse intermédiaire des résultats planifiée à l’avance. 
51% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 34-69) des 35 patients ont obtenu une réponse globale au traitement selon des critères de Choi. Dix (29%) patients sur 35 sont décédés. Aucun décès n’est survenu du fait d’un événement indésirable ; et les événements indésirables de grade 3 ou plus les plus fréquemment rencontrés étaient hypertension (11 [31%] patients sur 36), neutropénie (quatre [11%]), augmentation des concentrations en alanine aminotransférase (quatre [11%]) et augmentation des concentrations en bilirubine (trois [8%]).

À notre connaissance, cet essai est le premier essai pour le traitement avec le pazopanib de patients atteints de la tumeur fibreuse solitaire maligne. Le profil de toxicité s’est révélé gérable et l’activité montrée par le pazopanib suggère que ce médicament pourrait représenter une option de traitement systémique de la tumeur fibreuse maligne avancée ; ces résultats constituent donc une référence pour la mise au point de futurs essais. Javier Martin-Broto, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 18 décembre 2018

Financement : Groupe Espagnol de Recherche sur les Sarcomes, Groupe Sarcome Italie (ISG), Groupe Sarcome France (FSG), GlaxoSmithKline, et Novartis.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 22 janvier 2018

#thelancetoncology #sarcome #nivolumab #ipilimumab Nivolumab avec ou sans ipilimumab pour le traitement du sarcome métastastique (Alliance A091401) : deux essais de phase 2 randomisés non comparatifs

Sarcome des tissus mous au microscope électronique (1983)
Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Soft_tissue_sarcoma.jpg
Les patients atteints de sarcome métastatique n’ont que peu d’options de traitements. Le nivolumab et l’ipilimumab sont des anticorps monoclonaux ciblant PD-1 et CTLA-4, respectivement. Nous avons poursuivi des investigations relatives à l’activité et l’innocuité du nivolumab seul, ou en combinaison avec l’ipilimumab chez des patients atteints de sarcome localement avancé et non résecable, ou de sarcome métastatique.

Nous avons effectué une étude multicentrique ouverte, non comparative, randomisée de phase 2, pour laquelle nous avons recruté des patients âgés de 18 ans ou plus, et dont le sarcome était confirmé examen pathologique centralisé avec au moins une lésion mesurable selon les critères RECIST (version 1.1), évidence de pathologie métastatique ou localement avancée, un statut de performance ECOG de 0-1, et qui avaient reçu au moins un traitement systémique au préalable. Les patients ont reçu les traitements selon un protocole d’essai clinique en ouvert ; de fait, cette étude était réalisée sous la forme de deux essais de phase 2 non comparatifs indépendants. Les patients étaient répartis (1:1) dans les groupes pour recevoir les traitements selon un algorithme dynamique: 3 mg/kg de nivolumab par voie intraveineuse toutes les 2 semaines ou 3 mg/kg de nivolumab + 1 mg/kg toutes les 3 semaines, sur quatre cycles. Puis, tous les patients ont reçu 3 mg/kg de nivolumab toutes les deux semaines sur une période de deux années au maximum. Le critère principal de jugement de l’étude était la proportion de patients atteints de sarcome des tissus mous localement avancé, non résecable ou métastatique, présentant une réponse objective confirmée au traitement. L’analyse a été réalisée per protocole. (…).

Entre le 13 août 2015 et le 17 mars 2016, 96 patients provenant de 15 sites situés aux États-Unis ont été soumis à un examen de pathologie centrale pour éligibilité; 85 patients éligibles (…) ont été répartis dans les groupes : 43 patients ont ainsi rejoint le groupe recevant le nivolumab en monothérapie et 42 patients le groupe recevant le nivolumab + l’ipilimumab. 
L’analyse du critère principal a été effectuée selon les directives précisées par le protocole chez les premiers patients éligibles (38 patients par groupe). Le nombre de réponses confirmées était de deux (5% [Intervalle de Confiance -IC- 92% 1-16] sur 38 patients) dans le groupe nivolumab et six (16% [7-30] sur 38 patients) dans le groupe nivolumab + ipilimumab. 
Les événements indésirables de grade 3 ou plus les plus communément relevés étaient anémie (quatre [10%] patients), diminution de la numération des lymphocytes (trois [7%]), et déshydratation, augmentation des niveaux de lipase, douleurs, épanchement pleural, insuffisance respiratoire, néoplasie secondaire bénigne, et obstruction du tractus urinaire (deux [5%] patients pour chaque événement) parmi les 42 patients du groupe nivolumab et anémie (huit [19%] patients), hypotension (quatre [10%] patients), et douleur et infection du tractus urinaire (trois [7%] patients pour chaque évènement) parmi les 42 patients dans le groupe nivolumab + ipilimumab. 
*Des évènements indésirables graves sont survenus chez huit (19%) des 42 patients sous monothérapie et 11 (26%) des 42 patients sous thérapie combinée ; ils comprenaient notamment anémie, anorexie, déshydratation, numération des plaquettes diminuée, diarrhée, fatigue, fièvre, augmentation de la créatinine, augmentation de l’alanine aminotransférase, augmentation de l’aspartate aminotransférase, hyponatrémie, douleurs, épanchement pleural, et prurit. Aucun décès imputable aux traitements n’est survenu.

Le nivolumab seul ne nécessite pas de poursuite d’études supplémentaires sur une population non sélectionnée de patients atteints de sarcome, du fait de son efficacité limitée. Le nivolumab, combiné à l’ipilimumab, a démontré une efficacité prometteuse dans le traitement de certains sous-types de sarcomes, avec un profil d’innocuité acceptable, comparable à ceux des options de traitements actuels. Cette thérapie de combinaison a satisfait au critère principal de jugement de l’étude ; de futures évaluations de nivolumab + ipilumumab dans une étude randomisée est donc recommandée. Sandra P D’Angelo, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 19 janvier 2018

Financement :  Essais Clinique en Oncologie Alliance, Programme d’Evaluation Thérapeutique du Cancer de l’Institut National du Cancer, Bristol-Myers Squibb, Cycle pour la Survie.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ 

vendredi 10 juin 2016

#thelancet #exclusif #sarcomedestissusmous #olaratumab #doxorubicine Olaratumab et doxorubicine versus doxorubicine seule pour le traitement du sarcome des tissus mous : essai ouvert de phase 1b et essai randomisé de phase 2

Diagnostic d'un sarcome des tissus mous.
Source iconographique et légendaire: http://www.allodocteurs.fr/maladies/cancer/sarcome-des-tissus-mous-l-importance-d-un-diagnostic-precoce_5658.html
La doxorubicine représente la norme actuelle de traitement des patients atteints de sarcome des tissus mous métastatique. La survie globale médiane est de 12-16 mois avec ce traitement, mais peu de traitements nouveaux - si toutefois ils existent - ou de combinaisons nouvelles en chimiothérapie ont été capables d’améliorer ces piètres résultats.
L’olaratumab est un anticorps monoclonal contre le récepteur α du facteur de croissance des plaquettes sanguines humain ; l’olaratumab a montré une activité antitumorale sur des xénogreffes de sarcomes humains. Notre but était d’évaluer l’efficacité de l’administration du cocktail olaratumab  + doxorubicine chez des patients atteints de sarcome des tissus mous avancé ou métastatique.

Nous avons effectué une étude ouverte de phase 1b et une étude randomisée de phase 2 du traitement olaratumab + doxorubicine chez des patients atteints de sarcome des tissus mous non résécable ou métastasé dans 16 sites cliniques aux États-Unis. À la fois pour la phase 1b et la phase 2 de l’étude, les patients éligibles étaient âgés de 18 ans ou plus, et présentaient un diagnostic de sarcome des tissus mous avancé ou métastatique histologiquement confirmé non préalablement traité avec des anthracyclines, un Score de performance ECOG de 0-2, et du tissu tumoral disponible pour la détermination de l’expression de PDGFRα par immunohistochimie. Dans la partie phase 2 de l’étude, les patients ont été assignés de manière aléatoire (1:1) pour recevoir olaratumab (15 mg/ kg) par voie intraveineuse au jour 1 et au jour 8 + doxorubicine (75 mg /m2) au jour 1 au cours de chaque cycle de 21 jours. Jusqu’à 8 cycles de traitement ont été effectués. La randomisation dynamique a été effectuée selon la technique de randomisation par minimisation. Les critères principaux d’évaluation étaient la sécurité pour la phase 1b et la survie sans progression de la maladie (…) pour la phase  2. (…).

15 patients ont été recrutés et traités par olaratumab + doxorubicine dans la phase 1b de l’étude, et 133 patients ont été randomisés (66 pour recevoir olaratumab + doxorubicine ; 67 pour recevoir doxorubicine seule) dans la phase 2 de l’étude, 129 (97%) d’entre eux ont reçu au moins une dose de médicament à l’étude (64 ont reçu le cocktail olaratumab + doxorubicine, 65 ont reçu la doxorubicine). La médiane de survie sans progression était de 6.6 mois en phase 2 (Intervalle de Confiance [IC] 95% 4.1-8.3) avec olaratumab + doxorubicine et de 4.1 mois (2.8-5.4) avec  doxorubicine (« hazard ratio » stratifié [HR] 0.67 ; 0.44-1.02, p=0.0615).
La médiane de survie globale était de 26.5 mois (20.9-31.7) avec olaratumab + doxorubicine et de 14.7 mois (9.2-17.1) avec doxorubicine (HR stratifié 0.46, 0.30-0.71, p=0.0003).
Le taux de réponse objective était de 18.2% (9.8-29.6) avec olaratumab + doxorubicine et de 11.9% (5.3-22.2) avec doxorubicine (p=0.3421).
La concentration stationnaire en olaratumab était atteinte au cours du cycle 3 avec les concentrations moyennes maximales et minimales s’étendant de 419 μg/mL (…) à 487 μg/mL (…) et de 123 μg/mL (…) à 156 μg/mL (…) respectivement.
Les évènements indésirables les plus fréquents avec olaratumab + doxorubicine versus doxorubicine seule incluaient neutropénie (37 [58%] versus 12 [18%]), mucosité (34 [53%] versus 23 [35%]), nausée (47 [73%] versus 34 (52%]), vomissement (29 [45%] versus 12 [18%]), et diarrhée (22 [34%] versus 15 [23%]). Des neutopénies fébriles de grade 3 ou plus étaient similaires dans les deux groupes (olaratumab + doxorubicine : huit (13%] patients sur 64 versus doxorubicine : neuf [14%] patients sur 65).

Cette étude d’olaratumab avec doxorubicine chez des patients atteints de sarcome des tissus mous avancé a satisfait aux critères d’évaluation prédéfinis pour ce qui est de la survie sans progression et présenté une amélioration hautement significative de 11.8 mois de la médiane de survie globale, suggérant un potentiel changement de protocole de traitement des sarcomes tissus mous. Dr William D Tap, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 9 juin 2016

Financement : Eli Lilly and Company

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 9 avril 2015

#thelancetoncology #sarcomedestissusmous #ombrabuline #cisplatine #anthracycline #ifosfamide Ombrabuline + cisplatine versus placebo chez des patients atteints de sarcomes de tissus mous après échec de chimiothérapie comprenant anthracycline et ifosfamide : essai de phase 3 randomisé en double-aveugle et contrôlé par placebo

Sarcome des tissus mous. Le sarcome des tissus mous est une tumeur maligne envahissant les tissus conjonctifs. Le nom de la tumeur dépend du tissu conjonctif envahi :  les tissus mous relient, soutiennent et entourent les organes du corps humain. Ils se trouvent entre la peau et les organes internes. Ils comprennent différents tissus tels que les muscles, les tendons, les tissus adipeux et fibreux ainsi que les structures articulaires ou le tissu nerveux. Les parties molles représentent plus de la moitié du poids du corps. Les tissus osseux ne font pas partis des tissus mous. Les sarcomes des tissus mous sont très rares. Ils représentent environ 0,5 à 1 % de tous les cancers diagnostiqués. Ils touchent un peu plus les hommes que les femmes
Source iconographique et légendaire: http://www.swissorthoma.ch/refMedicales/Sarcome.htm
L’ombrabuline (AVE 8062) agit en dégradant le réseau sanguin de tumeurs déjà patentes, et a montré une activité antitumorale préclinique synergique lorsqu’administrée avec la cisplatine. Dans cet essai de phase 3, notre but était d’évaluer l’efficacité et l’innocuité d’ombrabuline + cisplatine en comparaison de placebo + cisplatine chez des patients atteints de sarcome des tissus mous avancé.

Nous avons effectué cette étude de phase 3 multinationale, randomisée en double aveugle dans 44 centres situés dans dix pays. Les patients, âgés de 18 ans et plus, atteints de sarcomes des tissus mous métastatiques, présentant un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0-2, et qui avaient précédemment reçu un traitement à base d’anthracycline et ifosfamide, ont été répartis de manière aléatoire (1:1) pour recevoir une perfusion intraveineuse d’ombrabuline 25 mg / m2+ cisplatine 75 mg/m2 ou perfusion par voie intraveineuse de placebo + cisplatine 75 mg/m2 toutes les 3 semaines. Les patients ont été assignés aux traitements  par le truchement d’une randomisation par blocs permutés (calibre du bloc : 4 sujets) générée par un système vocal interactif, et stratifiée par sous-type histologique. Ni les patients, ni le personnel médical, ni les investigateurs de l’étude, ni les data managers n’avaient accès au tableau d’attribution des traitements. Notre critère principal de mesure était la médiane de survie sans progression sur la population en intention de traiter. Les analyses d’innocuité étaient effectuées en comprenant tous les patients qui avaient reçu au moins une dose de médicament à l’étude.

Entre le 13 juin 2008 et le 26 avril 2012, nous avons randomisé 355 patients dans le groupe recevant ombrabuline + cisplatine (n=176) ou dans le groupe recevant placebo + cisplatine (n=179). La durée médiane de suivi était de 27.9 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 20.9-33.2) dans le groupe placebo et de 30.5 mois (20.7-37.6) dans le groupe ombrabuline. La survie sans progression de la maladie était légèrement mais significativement améliorée dans le groupe ombrabuline en comparaison du groupe placebo (médiane : 1.54 mois [Intervalle de Confiance -IC- 95% 1.45-2.69] versus 1.41mois [1.38-1.58] ; hazard ratio 0.76 [IC 95% 0.59-0.98] ; p=0.0302).
Les événements indésirables de grade 3 ou 4 sont survenus plus fréquemment chez les sujets du groupe ombrabuline que chez les sujets du groupe placebo ; ils incluaient neutropénie (34 [19%] dans le groupe ombrabuline versus 14 [8%] dans le groupe placebo) et thrombocytopénie (15 [8%] versus six [3%] pour le placebo). Les événements indésirables ayant pour issue le décès sont survenus chez 18 patients du groupe ombrabuline et 10 patients du groupe placebo.

La combinaison ombrabuline + cisplatine a amélioré de manière significative la survie sans progression de la maladie ; cependant, elle n’a pas montré un bénéfice clinique suffisant chez les patients atteints de sarcome des tissus mou avancé pour la proposer comme option thérapeutique. Il est nécessaire de trouver des biomarqueurs prédictifs pour le développement de médicaments agissant par la dégradation  du réseau sanguin des sarcomes des tissus mous.  Prof Jean-Yves Blay, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant – première, 8 avril 2015

Financement : Sanofi

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 11 février 2015

#thelancetoncology #sarcomedestissusmous #doxorubicine #trabectedin Interruption ou poursuite d’un traitement par trabectedin chez des patients atteints de sarcome des tissus mous (T-DIS) : essai randomisé de phase 2

Dans plus de 90% des sarcomes des tissus mous de l'adulte, le grade histologique représente le meilleur facteur prédictif d'une évolution métastatique et de la survie globale.
Source iconographique et légendaire: http://revue.medhyg.ch/print.php3?sid=32473
Le bénéfice ou le préjudice de l’interruption d’un traitement par trabectedin chez des patients atteints de sarcome des tissus mous restent non élucidés. Nous rendons compte ici de l’analyse finale d’un essai de phase 2 d’évaluation du bénéfice clinique de poursuite d’un traitement par trabectedin jusqu’à progression versus interruption du traitement après 6 cycles chez des patients atteints de sarcome des tissus mous avancé.

Pour cette étude de phase 2, ouverte, non comparative et multicentrique, nous avons recruté des patients adultes atteints de sarcome des tissus mous avancé dans 14 centres du Groupe Sarcome Français (GSF), qui avaient déjà reçu une chimiothérapie à base de doxorubicine, et qui étaient aptes à recevoir un traitement par trabectedin. Le trabectedin était administré à une dose de 1.5 mg / m2 par perfusion continue de 24 h à l’aide d’une ligne veineuse centrale toutes les 3 semaines. À la suite d’une phase initiale de 6 cycles de trabectedin, les patients sans progression de leur pathologie ont été répartis de manière aléatoire (1:1) dans le groupe de poursuite du traitement soit dans le groupe d’interruption de traitement. La randomisation par blocs de permutation de 4 patients a été effectuée à l’aide d’une séquence générée par ordinateur, stratifiés selon de grade de la tumeur et le statut de rendement. Les patients assignés au groupe d’interruption de traitement ont été autorisés à reprendre le traitement par trabectedin en cas de progression de la maladie. Le critère principal d’évaluation de l’étude était la survie sans progression de la maladie statué 6 mois après randomisation, analysé sur population en intention de traiter. (…).

Sur 178 patients évaluables, 91 (51%) n’ont pas montré de progression de la maladie après 6 cycles de traitement. De ces patients, 53 ont été répartis de manière aléatoire aux deux groupes de traitements : 27 dans le groupe poursuite du traitement et 26 dans le groupe interruption du traitement. Globalement, les patients des deux groupes ont reçu un nombre médian similaire de cycles de traitement par trabectedin (groupe continuation : 11 cycles [éventail de 6 à 31+] versus groupe interruption : 11 [éventail de 6 à 23+]). Après la randomisation, la survie sans progression à 6 mois était de 51.9% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 31.9-68.6) dans le groupe poursuite du traitement versus 23.1% (9.4-40.3) dans le groupe interruption de traitement (p=0.0200). L’occurrence des événements indésirables de grade 3 liés au traitement (quatre [16%] sur 25 patients dans le groupe poursuite du traitement versus trois [14%] sur 21 dans le groupe interruption de traitement) et celle des événements indésirables de grade 4 (un [4%] versus aucun) était similaire dans les deux groupes. Les toxicités de grade 3 et de grade 4 les plus fréquemment rencontrées étaient augmentation des taux d’alanine aminotransferase ou aspartate aminotransferase (un [4%] dans le groupe interruption versus trois [14%] dans le groupe poursuite), neutropénie (deux [8%] versus deux [10%]), et occlusion intestinale (un [4%] versus un [5%]).

Nous ne recommandons pas l’interruption du traitement par trabectedin chez les patients atteints de sarcome des tissus mous réfractaire à la doxorubicine et qui n’ont pas progressé après six cycles de traitement. Axel Le Cesne MD et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant – première, 10 février 2015

Financement : Institut National du Cancer, France (INCa) et PharmaMar SA.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 5 mars 2014

Administration de doxorubicine seule versus administration intensive de doxorubicine + ifosfamide pour le traitement en première ligne du sarcome métastatique des tissus mous : essai de phase 3 randomisé et contrôlé

Mise en place en 2009 à Gustave Roussy, la consultation de diagnostic en 1 jour des sarcomes des tissus mous permet de mieux déceler ces tumeurs mal connues et d'enclencher rapidement une prise en charge spécialisée.
Source iconographique et légendaire: http://www.gustaveroussy.fr/en/newsletter/km_973-1360256514
Il n’existe pas à ce jour de médicament ciblé efficace pour le traitement de la plupart des sarcomes ; ainsi, la doxorubicine et l’ifosfamide – qui ont été utilisés dans le traitement du sarcome des tissus mous pendant plus de 30 ans – ont encore un rôle très important à jouer. Si la doxorubicine seule ou la combinaison de doxorubicine et d’ifosfamide devraient être utilisés en routine reste une question controversée. Nous avons étudié si une intensification des doses de doxorubicine avec ifosfamide améliore la survie des patients atteints de sarcome avancé des tissus mous en comparaison de la doxorubicine seule.

Nous avons mené cet essai de phase 3 randomisé et contrôlé (EORTC 62012) dans 38 hôpitaux dans dix pays. Nous avons inclus des patients atteints de sarcome des tissus mous de haut grade localement avancé ou métastatisé, non résécable, âgés de 18 à 60 ans, montrant un statut de rendement de 0 ou 1 selon les critères de l’OMS. Ces patients ont été répartis de manière aléatoire (1:1) par méthode de minimisation pour recevoir soit doxorubicine (75 mg/m2 en bolus par voie intraveineuse au jour 1 ou par perfusion intraveineuse continue d’une durée de 72h)  ou de doxorubicine en intensif (75 mg/m; 25 mg/m2 par jour, du jour 1 au jour 3) + ifosfamide (10 g/m2 sur 4 jours avec mesna et pegfilgrastim) comme traitement de première intention. La randomisation a été stratifiée par centre, statut de rendement (0 versus 1), âge (<50 ans versus 50 ans), présence de métastases hépatiques, et grade d’histopathologie (2 versus 3). Les patients ont été soumis aux traitements une fois toutes les 3 semaines jusqu’à progression de la maladie ou effets toxiques intolérables pour un nombre total de six cycles de traitement au maximum. Le critère principal mesuré était la survie globale sur la population en intention de traiter. (…).

Entre le 30 avril 2003 et le 25 mai 2010, 455 patients ont été répartis de manière aléatoire pour recevoir doxorubicine  (n=228) ou doxorubicine et ifosfamide (n=227). La durée médiane de suivi s’est établie à 56 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 31 – 77) dans le groupe doxorubicine seule et à 59 mois (36 – 72) dans le groupe combinaison doxorubicine et ifosfamide. Il n’a pas été relevé de différence significative en termes de survie globale entre les groupes (durée médiane de survie 12,8 mois [Intervalle de Confiance -IC-95,5%  de 10,5 à 14,3] dans le groupe doxorubicine versus 14,3 mois [12,5 à 16,5] dans le groupe doxorubicine et ifosfamide ; hazard ratio [HR] 0,83 [IC 95,5% 0,67-1,03] ; test log-rangs stratifié p=0,076). La durée médiane de survie sans progression de la maladie était significativement plus élevée dans le groupe doxorubicine et ifosfamide (7,4 mois [IC 95% 6,6 – 8,3] que dans le groupe doxorubicine (4,6 mois [2,9-5,6] ; HR 0,74 [IC 95% 0,60-0,90], test log-rangs stratifié p=0,003). Un nombre significativement plus important de patients du groupe doxorubicine et ifosfamide en comparaison du groupe doxorubicine ont montré une réponse globale (60 [26%] sur 227 patients versus 31 [14%] sur 228 ; p<0,0006). Les effets toxique de grade 3 et 4 les plus fréquents – qui étaient tous plus fréquents dans le groupe doxorubicine et ifosfamide que dans le groupe doxorubicine seule – étaient leucopénie (97 [43%] sur 224 patients versus 40 [18%] sur 223 patients), neutropénie (93 [42%]  versus 83 [37%]), neutropénie fébrile (103 [46%] versus 30 [13%]), anémie (78 [35%] versus 10 [5%]), et thrombocytopénie (75 [33%] versus un [<1%]).

Nos résultats ne soutiennent pas l’utilisation de doxorubicine et ifosfamide en intensif pour le traitement palliatif des sarcomes de tissus mous avancés, à moins que le but dudit traitement soit la diminution en volume de la tumeur. Ces résultats devraient permettre une personnalisation des soins chez les patients atteints de cette maladie. Prof Ian Judson MD et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant – première, 5 mars 2014

Financement : Cancer Research UK, EORTC Charitable Trust, UK NHS, Canadian Cancer Society Research Institute, Amgen


Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ