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vendredi 19 février 2021

#thelancetoncology #mélanome #ADNct #dabrafenib #trametinib #ADN tumoral circulant chez des patients atteints de mélanome avancé traités par dabrafenib ou dabrafenib + trametinib : étude de validation clinique

 

Mélanome du cerveau (Archive militaires US)
Source iconographique et légendaire: https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9lanome#

Le mélanome manque de biomarqueurs sanguins validés pour le suivi et la prédiction de l’efficacité des traitements. L’ADN libre tumoral circulant (ADNct) est un biomarqueur prometteur ; diverses méthodes de détection ont été utilisées, toutefois, à ce jour, aucune étude de grande ampleur n’a porté sur l’association entre changements en ADNct et survie après traitement aux inhibiteurs de BRAF, MEK, ou BRAF + MEK. Notre but était d’évaluer si les concentrations en ADNct et la cinétique pouvaient être prédictifs pour la survie.

Dans cette étude d’évaluation clinique, nous avons réalisé des tests validés à l’aide de la technique PCR digitale à gouttelettes individuelles pour la mesure du ADNct BRAFV600-mutant sur des échantillons de plasma de patients âgés de 18 ans avant traitement et après traitement, recrutés dans deux essais cliniques, avant traitement et pendant traitement. COMBI-d est une étude de phase 3 randomisée réalisée en double-aveugle d’évaluation de l’administration de dabrafenib + trametinib versus dabrafenib + placebo chez des patients atteints de mélanome métastatique non résecable positif pour la mutation BRAFV600 n’ayant pas reçu de traitement au préalable. Les patients présentaient un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 ou 1. COMBI-MB est une étude ouverte et non randomisée de phase 2 d’évaluation de l’administration de dabrafenib + trametinib chez des patients atteints de mélanome métastatique avec présence de métastases cérébrales, positif pour la mutation BRAFV600. Les patients de la cohorte A de COMBI-MB présentaient des métastases asymtomatiques, n’avaient pas reçu de traitement local ciblant le cerveau, et présentaient un statut de rendement ECOG de 0 ou 1. L’analyse de biomarqueurs était un critère d’évaluation spécifié à l’avance commun aux deux essais et appliqué dans la population en intention de traiter de COMBI-d et COMBI-MB. Nous avons poursuivi des investigations sur l’association entre le nombre de copies de génome mutant (à la ligne de base et à la semaine 4) et les critères d’efficacité (survie sans progression, survie globale, et meilleure réponse globale). Nous avons utilisé les modèles de régression de Cox, les représentations graphiques de Kaplan-Meier, ainsi que des tests log-rang pour explorer l’association des concentrations en ADNct avec la survie sans progression et la survie globale. L’effet de variables pronostiques additionnelles comme le lactate déhydrogénase était aussi sujet à investigation en plus du nombre de copies de génome mutant.

Dans l’essai COMBI-d, des échantillons de plasma pris avant traitement étaient disponibles chez 345 (82%) patients sur 423 avant traitement et chez 224 (53%) patients sur 423 pendant le traitement (semaine 4). Dans la cohorte A de COMBI-MB, les échantillons pris avant traitement et pris pendant traitement étaient disponibles chez 38 (50%) patients sur 76 présentant un mélanome métastatique intracranien et extracranien. De l'ADNct était détecté dans des échantillons de plasma pris chez 320 (93%) patients sur 345 (COMBI-d) et 34 (89%) patients sur 38 (COMBI-MB). Lorsque prise en considération comme variable continue, une concentration en ADNct positif pour la mutation BRAFV600 élevée était associée à une moins bonne survie globale (hazard ratio [HR] 1.13 [Intervalle de Confiance -IC- 95% 1.09-1.18], p<0.0001 par analyse multivariée, indépendante du groupe de traitement et des concentrations en lactate déshydrogénase à la ligne de base (1.08 [1.03-1.13], p=0.0020) dans l’essai COMBI-d. Une valeur seuil de concentration en ADNct de 64 copies par mL de plasma était appliqué pour stratifier les patients recrutés dans l’essai COMBI-d , qu’il s’agisse de patients recrutés à haut risque ou à faible risque s’agissant des pronostics de survie (HR 1.74 [IC 95% 1.37-2.21], p<0.0001 pour la survie sans progression ; 2.23 [1.73-2.87], p<0.0001 pour la survie globale) ; cette valeur seuil était validée pour la cohorte COMBI-MB (3.20 [1.39-7.34], p=0.047 pour la survie sans progression ; 2.94 [1.18-7.32], p=0.016 pour la survie globale). Dans l’essai COMBI-d, un niveau de ADNct indétectable à 4 semaines était associé à une survie sans progression et une survie globale prolongées, plus particulièrement chez les patients présentant des concentrations élevées en lactate déshydogénase (HR 1.99 [IC 95% 1.08-3.64], p=0.027 pour la survie sans progression ; 2.38 [1.24-4.54], p=0.0089 pour la survie globale).

Les mesures d'ADNct BRAFV600-mutant réalisées avant traitement et au cours du traitement pourraient servir de biomarqueur indépendant, prédictif de l’issue clinique chez les patients bénéficiant d’une thérapie ciblée. Mahrukh M Syeda, MS, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 12 février 2021

Financement : Novartis

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ


mardi 18 août 2020

#thelancetoncology #cholangiocarcinome #dabrafenib #trametinib #gemcitabine Dabrafenib plus trametinib chez des patients atteints de cancer des canaux biliaires porteur de la mutation BRAFV600E (ROAR) : essai multicentrique « panier » de phase 2 à simple bras

Cholangiocarcinome ou cancer des canaux biliaires. Quadrant haut de droite de cette image.
Micrographie à fort grossissement.
Source: Wikipedia

Des traitements efficaces chez les patients atteints de cholangiocarcinome, en progression après chimiothérapie à base de gemcitabine sont d’une urgente nécessité. Des mutations du gène BRAF ont été trouvées dans 5% des tumeurs des canaux biliaires. La combinaison de dabrafenib et de trametinib ont montré une activité dans plusieurs cancers porteurs de la mutation BRAFV600E. Notre but était d’évaluer l’activité et l’innocuité de la combinaison [dabrafenib + trametinib] chez des patients atteints de cancer des canaux biliaires porteurs de la mutation BRAFV600E.

Cette étude fait partie intégrante de l’essai clinique panier de phase 2 Rare Oncologic Agnostic Research (ROAR) réalisé chez des patients atteints de cancers rares porteurs de la mutation BRAFV600E. Les patients éligibles pour intégration dans la cohorte cancer des canaux biliaires devaient être âgés d’au moins 18 ans, être atteints d’un cancer des canaux biliaires porteur de la mutation  BRAFV600E non résécable localement avancé ou récidivant, présenter un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 à 2, et avoir reçu un traitement systémique au préalable pour cette pathologie. Tous les patients étaient traités avec dabrafenib 150 mg pris per os deux fois par jour et trametinib 2 mg pris per os une fois par jour jusqu’à progression de la maladie ou intolérance au traitement. Le critère principal était la réponse globale, déterminée par les Critères d’Evaluation de la Réponse des Tumeurs Solides version 1.1 dans la population en intention de traiter, qui comprenaient tous les patients recrutés évaluables ; qu’ils reçoivent ou non un traitement (c’est-à-dire présentant une progression de leur pathologie, commençant un nouveau traitement anticancéreux, ayant décidé d’interrompre leur traitement, étant décédés ; ayant une maladie stabilisée pendant 6 semaines ou plus, ou ayant été évalués à deux reprises au moins après l’évaluation réalisée à la ligne de base. (…). Les présents résultats sont basés sur une analyse intermédiaire ; l’étude est toujours en cours, mais ne recrute plus de patients.

Entre le 12 mars 2014 et le 18 juillet 2018, 43 patients atteints de cancer des canaux biliaires porteur de la mutation BRAFV600E ont été recrutés pour inclusion dans l’étude ; tous étaient évaluables. La durée médiane de suivi était de 10 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 6-15). Une réponse globale selon l’évaluation réalisée par l’investigateur était obtenue par 22 (51%, Intervalle de Confiance [IC] 36-67) patients sur 43. Une évaluation indépendante du sponsor du présent essai a défini qu’une réponse globale était obtenue chez 20 (47%, IC 95% 31-62) patients sur 43. L’événement indésirable de grade 3 ou plus le plus communément relevé était l’augmentation des taux de Ƴ-glutamyltransférase chez cinq (12%) patients. 17 (40%) patients présentaient des événements indésirables graves et neuf (21%) présentaient des événements indésirables graves liés au traitement, le plus fréquemment relevé étant la survenue de pyrexie (huit [19%]). Aucun décès lié au traitement n’a été rapporté.

La combinaison [dabrafenib + trametinib] représente un traitement produisant une activité prometteuse chez les patients atteints de cancer des canaux biliaires porteurs de la mutation BRAFV600E , avec un profil d’innocuité gérable. Des tests de dépistage des mutations BRAFV600E devrait être pris en considération chez les patients atteints de cancer des canaux biliaires. Vivek Subbiah, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 17 août 2020

Financement : Glaxosmithkline et Novartis

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 28 mars 2019

#thelancetoncology #mélanome #dabrafenib #trametinib Résultats déclarés par les patients dont le mélanome à haut risque réséqué porteur de mutations BRAFV600E ou BRAFV600K est traité en adjuvant avec dabrafenib plus trametinib (COMBI-AD) : essai de phase 3 randomisé, contrôlé par placebo

Micrographie d'un mélanome pigmenté
Source iconographique et légendaire: https://sco.wikipedia.org/wiki/File:Pigmented_melanoma_-_cytology.jpg

Dans l’étude de phase 3 COMBI-AD, des patients, atteints d’un mélanome de stade III et ayant subi une résection de leur pathologie, porteuse de mutations BRAFV600E ou BRAFV600K ont reçu un traitement [dabrafenib + trametinib] en adjuvant ou le placebo. L’analyse principale de cette étude a montré que le traitement [dabrafenib + trametinib] a significativement amélioré la survie sans récidive à trois ans. Ces résultats on mené la Food and Drug Administration [FDA] des États-Unis d’Amérique à approuver [dabrafenib + trametinib] comme traitement adjuvant chez les patients ayant subi la résection d’un mélanome porteurs des mutations BRAFV600E ou BRAFV600K. Ici, nous rapportons les résultats de l’essai COMBI-AD, déclarés par les patients.

COMBI-AD était une étude de phase 3 randomisée, en double – aveugle, contrôlée par placebo, réalisée dans 169 sites situés dans 25 pays. Les participants à l’étude étaient âgés de 18 ans ou plus, et avaient été traités par résection complète d’un mélanome cutané de stade IIIA (métastases aux ganglions lymphatiques > 1 mm), IIIB ou IIIC selon les Critères de l’American Joint Committee on Cancer (7ème édition) relatifs au mélanome cutané présentant les mutations BRAFV600E ou BRAFV600K, et un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 ou 1. Les patients ont été répartis au hasard (1:1) par un système vocal interactif, puis stratifiés par type de mutation et par stade de la maladie, pour recevoir dabrafenib per os (150 mg deux fois par jour) plus trametinib (2 mg une fois par jour) ou les placebos correspondants pendant 12 mois. Ni les patients, ni les médecins, ni les investigateurs en charge de l’analyse des données, n’avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal était la survie sans progression, dont on a déjà rendu compte ailleurs. La qualité de vie liée à la santé perçue par les patients, objet du présent rapport, était un critère exploratoire spécifié à l’avance, qui était évalué à l’aide du questionnaire EQ-5D-3L d’évaluation de la Qualité de Vie en Europe (…) dans la population en intention de traiter. Nous avons utilisé un modèle mixte de d’analyse à mesures répétitives pour évaluer les différences de qualité de vie liée à la santé entre les groupes. (…). Cette étude est toujours en cours ; le recrutement en est toutefois terminé.

Entre le 31 janvier 2013, et le 11 décembre 2014, 870 patients ont été recrutés et répartis au hasard pour recevoir [dabrafenib + trametinib] (n=438) ou les placebos correspondants (n=432). Les données ont été recueillies jusqu’à clôture de la base de données pour analyses du critère principal (30 juin 2017). La durée médiane de suivi était de 34 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 28-39) dans le groupe [dabrafenib + trametinib] et de 33 mois (20.5-39) dans le groupe placebo. Au cours des 12 mois de la phase de prise des traitements, il n’y a pas eu de changements significatifs sur le plan clinique du score EQ-5D-3L obtenu à la mesure des échelles visuelles analogiques à partir de la ligne de base (EQ-VAS) ou du score de performance. Au cours du traitement, il n’y a pas eu de différences cliniquement significatives en score VAS ou en score de performance dans le groupe [dabrafenib + trametinib] entre les patients ayant rapporté ou non des événements indésirables parmi les plus communément rencontrés. Au cours du suivi à long terme (période allant de 15 mois à 48 mois), les scores VAS et de performance étaient similaires entre les groupes, et n’ont, en outre, pas présenté de différences avec ceux obtenus à la ligne de base. Lors d’une rechute de la maladie, des diminutions significatives des scores VAS ont été relevées à la fois dans le groupe [dabrafenib + trametinib] (moyenne des changements observés -6.02, Déviation Standard [SD] 20.57 ; p=0.0032) et dans le groupe placebo (-6.84, 20.86 ; p<0.0001) ; le moyenne des changements observés du score de performance était significativement différent en cas de récidive, pour les deux groupes ([dabrafenib + trametinib] -0.0626, 0.1911, p<0.0001 ; placebo -0.0748, 0.2182, p<0.0001).

Ces résultats indiquent que la combinaison [dabrafenib + trametinib] n’a pas eu d’impact sur les résultats de qualité de vie perçue, rapportés par les patients au cours, ou après le traitement adjuvant, cela suggère que la prévention de la récidive ou l’effet retardateur sur l’apparition de la récidive à l’aide d’un traitement adjuvant pourrait être bénéfique dans ce contexte. Prof Dirk Schadendorf, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 27 mars 2019

Financement : Novartis

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 18 janvier 2018

#thelancetoncology #mélanome #dabrafenib #trametinib Dabrafenib et trametinib en néoadjuvant + adjuvant versus norme de traitement chez les patients atteints de mélanome résécable à risque élevé

Mélanome au Pied Gauche.
Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:WB032021.JPG
La double inhibition BRAF et MEK produit une réponse chez un nombre élevé de patients atteints d’un mélanome de stade IV à mutation BRAF. La norme de soins existante chez les patients atteints d’un mélanome de stade clinique III est la chirurgie en première intention et les dispositions permettant d’envisager une thérapie adjuvante ; ce qui se révèle insuffisant pour soigner la plupart des patients. La  thérapie néoadjuvante à base d’inhibiteurs de BRAF et de MEK (comme par exemple le dabrafenib et le trametinib) pourrait apporter un bénéfice clinique auprès de cette population à haut risque.

Nous avons effectué cet essai monocentrique randomisé en ouvert de phase 2 au Centre Médical M. D. Anderson de l’Université du Texas (Houston, TX, USA). Les participants éligibles étaient des patients adultes (âge ≥ 18 ans), atteints mélanome résécable de stade III histologiquement ou cytologiquement confirmé ou d’un mélanome oligométastatique de stade IV porteur de mutation BRAFV600E ou BRAFV600K (c’est-à-dire muté Val600Glu ou Val600Lys). Les patients éligibles devaient présenter un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 ou 1, une espérance de vie supérieure à 3 ans ; ils devaient en outre ne jamais avoir été exposés à des inhibiteurs de BRAF ou de MEK. Les critères d’exclusion de l’étude comprenaient métastases osseuses, métastases cérébrales, ou métastases au niveau d’autres sites où la faisabilité d’une excision complète par chirurgie serait douteuse. 
Nous avons réparti les patients de manière aléatoire (1:2) dans le Groupe 1 : Groupe chirurgie de première intention + dispositions permettant d’envisager une thérapie néoadjuvante (Groupe Norme de Soins) ou dans le Groupe 2 : Groupe Thérapie néoadjuvante + traitement dabrafenib per os et trametinib per os (administration de dabrafenib 150 mg deux fois par jour pendant et de trametinib 2 mg par jour pendant 8 semaines suivi d’une chirurgie, puis traitement dabrafenib + trametinib en adjuvant commençant une semaine après la chirurgie sur une durée maximale de 44 semaines pour une durée totale de traitement de 52 semaines). La randomisation, assurée par le centre où l’essai avait lieu, était effectuée en ouvert (…). Les patients étaient stratifiés par stade de la maladie. Le critère principal de l’étude était la survie sans nouvel événement - évaluation par l’investigateur - (c’est-à-dire les patients vivants sans progression de la maladie) à 12 mois dans la population en intention de traiter (…).

Entre le 23 octobre 2014 et le 13 avril 2016, nous avons réparti de manière aléatoire 21 patients au total : sept patients ont reçu la norme de soins et 14 patients ont reçu la thérapie néoadjuvante + dabrafenib et trametinib en adjuvant. L’essai a été interrompu peu après l’analyse intermédiaire d’innocuité planifiée à l’avance qui est intervenue à la suite de la constatation qu’un quart des participants recrutés présentaient une survie sans récidive significativement plus élevée sous thérapie néoadjuvante + dabrafenib et trametinib en adjuvant que sous norme de traitement.
Après une période médiane de suivi de 18.6 mois, (Intervalle Interquartile [IQR] 14.6-23.1), un nombre significativement plus élevé de patients recevant le traitement néoadjuvant + dabrafenib et trametinib en adjuvant étaient vivants sans progression de la maladie que ceux recevant la norme de traitement (dix [71%] patients sur 14 versus aucun patient sur sept dans le groupe norme de traitement ; la médiane de survie sans événement était de 19.7 mois [de 16.2 à non estimable) versus 2.9 mois [Intervalle de Confiance -IC- 95% de 1.7 à non estimable] ; hazard ratio 0.016, IC 95% 0.00012-0.14, p<0.0001).  Le traitement néoadjuvant + dabrafenib et trametinib en adjuvant ont été bien tolérés, sans survenue d’événements indésirables graves de grade 4 ou de décès liés aux traitements. Les événements indésirables les plus communément rencontrés dans le groupe traitement néoadjuvant + dabrafenib et trametinib en adjuvant étaient des toxicités de grade 1-2 incluant des frissons (12 patients [92%]), céphalées (12 [92%]), et pyrexie (dix [77%]).  L’événement indésirable de grade 3 le plus fréquent était diarrhée (deux patients [15%]).

Le traitement néoadjuvant + dabrafenib et trametinib versus norme de traitement a sigificativement augmenté la survie sans événement chez des patients atteints de mélanome résécable à haut risque de stade clinique III-IV. Bien que l’essai ait été prématurément interrompu, limitant une interprétation globale des résultats; ceux-ci représentent en eux-mêmes une preuve de concept et soutiennent le principe d’une poursuite des investigations sur les approches néoadjuvantes ce cette maladie. Le recrutement de patients se poursuit actuellement, pour cet essai, dans le cadre d’une étude à simple bras sur dabrafenib et trametinib en néoadjuvant et adjuvant. Rodabe N Amaria, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 17 janvier 2018

Financement : Novartis Pharmaceutical Corporation

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ           

lundi 6 mars 2017

#thelancetoncoology #mélanome #BRAF #MEK #dabrafenib #trametinib Combinaison de dabrafenib plus trametinib chez des patients prétraités avec inhibiteur de BRAF et de MEK atteints de mélanome avancé à mutation BRAFV600 : étude de phase 2 bicentrique, ouverte, à simple bras

Evolution d'un mélanome nodulaire de 4 mm.
Source iconographique et légendaire: https://en.wikipedia.org/wiki/File:NodularMelanomaEvolution.jpg
Les patients atteints de mélanome à mutation BRAFV600 bénéficient du traitement constitué d’une combinaison d’inhibiteurs de BRAF et de MEK, mais à la fois une résistance aux traitements et une progression de la maladie se développent chez la plupart des patients. Des études précliniques ainsi que des études de cas ont indiqué que la résistance acquise à l’inhibition de BRAF peut être réversible. Notre but était d’évaluer l’activité anti-tumorale lors la reprise de l’inhibition de BRAF et de MEK dans un essai clinique prospectif.

Dans cette étude académique de phase 2 bicentrique, ouverte, à simple bras, effectuée en Belgique, des patients âgés de 18 ans et plus, atteints de mélanome à mutation BRAFV600, chez qui une progression de leur maladie avait déjà été constatée sous inhibiteurs de BRAF (avec ou sans inhibiteurs de MEK) et qui, au moment de l’inclusion, ne recevaient plus aucun traitement, ont été traités per os avec dabrafenib 150 mg deux fois par jour + trametinib 2 mg une fois par jour. Le critère principal de l’étude était la proportion de patients présentant une réponse évaluée par l’investigateur (définie par une réponse complète ou partielle, confirmée en deux occasions au cours de l’étude, selon les critères RECIST version 1.1, au moins 28 jours après que la première réponse ait été enregistrée). Les analyses ont été effectuées sur la population en intention de traiter. La présente étude est toujours en cours ; le recrutement de patients en est toutefois terminé. (…).

Entre le 5 avril 2014 et le 2 février 2016, 25 patients ont été recrutés et ont commencé leur traitement dans notre étude. Une réponse partielle a été documentée chez huit (32%) des 25 patients (Intervalle de Confiance [IC] 95% 15-54) ; six patients avaient progressé lorsqu’ils avaient précédemment reçu un traitement dabrafenib + trametinib et deux patients avaient progressé sous monothérapie précédente avec inhibiteur de BRAF. Une maladie stable était notée chez dix patients (40% ; IC 95% 21-61). Le replacement sous traitement sous traitement dabrafenib + trametinib était bien toléré. Il n’y a pas eu d’évènement indésirable inattendu de grade 4 ou de grade 5 lié au traitement. Des événements indésirables de grade 3 sont survenus chez deux patients (8% ; panniculite [n=1] et pyrexie [n=1]). Des événements indésirables graves qui sont survenus sur l’étude étaient un patient avec une crise d’Addison déclenchée par des symptômes de pyrexie de grade 2, qui se sont résolus après interruption de prise du dabrafenib et du trametinib. Aucun patient n’est décédé du fait du traitement à l’étude.

La reprise d’un traitement dabrafenib + trametinib a montré une activité anti-tumorale chez des patients ayant déjà vécu une progression de leur maladie sous inhibiteurs de BRAF et en soi, la reprise du traitement représente une nouvelle option potentielle de traitement chez ces patients. Max Schreuer MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 3 mars 2017

Financement :   Vlaamse Liga Tegen Kanker, Novartis.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

vendredi 26 juin 2015

#Cell #drosophila #Ras-Erk-ETS #insuline/IGF-1 #longévité #trametinib La voie de signalisation Ras-Erk-ETS comme cible médicamenteuse avec action sur la longévité

normal lifespan = durée de vie normale
extended lifespan = durée de vie augmentée
wild type = type sauvage
insulin mutant = mutant insuline
Ras inhibition = inhibition de Ras
MEK inhibitor = inhibiteur de MEK
L'inhibition de Ras est impliquée dans la longévité résultant de la diminution de la signalisation insline/IGF-1. Chez les mouches adultes, l'inhibition pharmacologique de la signalisation Ras utilisant un inhibiteur de la MEK kinase trametinib prolonge la durée de la vie, révèle ce faisant une nouvelle cible potentielle d'intervention anti-vieillissement chez les individus adultes.  
L’identification des mécanismes moléculaires qui sous-tendent le vieillissement ainsi que leur manipulation pharmacologique sont les cibles clés pour l’amélioration de la santé humaine tout au long de la vie. Ici, nous identifions le rôle critique de la signalisation Ras-Erk-ETS dans le vieillissement chez Drosophila. Nous montrons que l’inhibition de Ras est suffisante pour l’allongement de la durée de vie, avec une signalisation en aval insuline/IGF-1 diminuée (IIS). De plus, une réduction directe de l’activité Ras ou de l’activité Erk mène à un allongement de la durée de la vie. Nous identifions le répresseur transcriptionnel E-twenty six (ETS) […] comme ayant un rôle central sur l’allongement de la durée de vie, causée par une IIS réduite ou une diminution d’activité Ras. D’ailleurs, nous montrons que le médicament trametinib -un inhibiteur spécifique de la signalisation Ras-Erk-ETS- possède la propriété de rallonger la vie lorsque son administration débute à l’âge adulte. La découverte de la voie de signalisation Ras-Erk-ETS comme cible pharmacologique du vieillissement chez l’animal, suggère, du fait notamment de son haut degré de conservation sur le plan évolutif, que l’inhibition de la voie de signalisation Ras-Erk-ETS pourrait représenter une cible efficace pour les interventions anti-vieillissement chez les mammifères. Cathy Slack et al, dans Cell, publication en ligne en avant-première, 25 juin 2015

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ