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mardi 29 janvier 2019

#trendsincognitivesciences #cognition #suralimentation #obésité #évolution Perspective Évolutive sur Les Mécanismes d’Altération des Fonctions Cognitives en cas de Suralimentation

Mécanismes Cellulaires et Moléculaires par lesquels la Prise Alimentaire Impacte la Neuroplasticité et la Cognition. 
(A)  Réponses adaptatives des réseaux neuronaux face à une déprivation intermittente de nourriture ou face au jeûne. 
Des périodes étendues sans prise de nourriture ou avec très faible prise de nourriture déclenchent un changement de l’état métabolique ; à savoir le passage de l’utilisation du glucose dérivé du glycogène hépatique à celle des acides gras et corps cétoniques dérivés des cellules adipeuses (BHB, ß-hydroxybutyrate ; AcAc, acétoacétate) à partir desquelles ils sont générés. Outre leur utilisation comme source d’acétyl CoA pour la production d’ATP mitochondrial, les corps cétoniques peuvent activer les voies de signalisation impliquées dans la plasticité synaptique et la résistance cellulaire au stress, comprenant notamment celles impliquées dans la transcription de protéines se fixant au CRE dites séquences CRE (cAMP Responsive Elements) et le facteur nucléaire kappa B (NF-ĸB), ainsi que les facteurs neurotrophiques, comme les facteurs neurotrophiques dérivés du cerveau (BDNF). L’augmentation d’activité des réseaux neuronaux impliqués dans le traitement cognitif au cours de la recherche de nourriture (orientation dans l’espace, prise de décision, etc) implique des voies de signalisation adaptatives qui soutiennent la fonction mitochondriale et soumettent les facteurs neurotrophiques, le tonus GABAergique, les défenses antioxydantes, la réparation de l’ADN, tout en supprimant l’inflammation. Ces réponses adaptatives stimulent la plasticité synaptique, la neurogénèse et la résistance cellulaire au stress, qui, à leur tour, augmentent la cognition et la résistance du cerveau aux lésions et aux maladies. 
(B) La prise alimentaire excessive comme cela survient chez les animaux de laboratoires nourris ad libitum et chez la plupart des humains dans les pays modernes, altère la neuroplasticité. La consommation de nourriture au cours de la période d’éveil résulte en un changement métabolique faible ou nul, causant ce faisant une résistance à l’insuline et un engagement très réduit de l’activité neuronale impliquée dans l’orientation et la prise de décision dans des situations critiques. Par conséquent, les voies de signalisation favorisant la neuroplasticité et la résilience sont désengagées, avec pour résultat des capacités cognitives suboptimales et une vulnérabilité du cerveau au stress et aux troubles neurodégénératifs. Des études menées sur des modèles animaux de laboratoire ont montré que des régimes alimentaires riches et le diabète accélèrent le déclin cognitif et les déficits moteurs cérébraux dans la maladie d’Alzheimer (AD) et la maladie de Parkinson (PD) respectivement. Des apports énergétiques excessifs accélèrent l’accumulation sous-jacente de peptide ß-amyloïde (Aß) et de protéine Tau (pTau) dans le cerveau en dans la AD et de α-synucléine dans la PD. Abréviations : NRF2, facteur de régulation nucléaire 2 ; PGC-1α, cofacteur 1α du récepteur ɣ activé par les proliférateurs de péroxysomes.   
Les structures du cerveau et les réseaux neuronaux contrôlant l'orientation dans l'espace, la prise de décision, la socialité, et la créativité ont évolué, en partie, afin de satisfaire les besoins en nourriture. Ici sont discutées les évidences suggérant que la raison poussant à la surconsommation de nourriture riche en énergie impacte les fonctions cognitives réside dans le fait que les voies de signalisation ayant évolué de manière à donner une réponse adaptative au manque de nourriture, sont relativement désengagées dans le contexte d’une disponibilité en aliments continue. L’obésité altère les fonctions cognitives et augmente le risque de troubles psychiatriques et de démences. De plus, à la fois l’obésité maternelle et paternelle prédispose la progéniture à présenter une détérioration des fonctions cognitives au cours de leur développement, du fait de mécanismes moléculaires épigénétiques. Les voies de signalisation neuronales, qui ont évolué dans le sens d’un renforcement des fonctions cognitives dans des contextes d’insécurité alimentaire, peuvent être stimulées par la pratique par intermittence du jeûne et de l’exercice. Mark P. Mattson, dans Trends in Cognitive Sciences, publication en ligne en avant-première 19 janvier 2019

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ 

jeudi 16 juillet 2015

#thelancet #animauxpollinisateurs #nutritionhumaine #santéglobale Effets de la diminution du nombre de animaux pollinisateurs sur la nutrition humaine et la santé globale : analyse par modélisation

Dans un rapport du 10 mars 2011, le PNUE* revient sur les menaces qui pèsent sur les insectes pollinisateurs au premier rang desquels figure les abeilles. L'ONU craint pour la sécurité alimentaire des populations et en appelle aux gouvernements.
Source iconographique et légendaire: http://www.actu-environnement.com/ae/news/rapport-pnue-declin-abeille-12127.php4
La diminution anthropique des animaux pollinisateurs et les effets associés sur la nutrition humaine sont une croissante préoccupation. Nous avons quantifié les effets sur la nutrition et la santé, associés à une diminution de la diminution de la prise de nourriture pollinisateur - dépendante sur les populations humaines dans le monde.

Nous avons constitué une base de données concernant l’apport de 224 types de nutriments dans 156 pays. Nous avons quantifié la composition des nutriments et la dépendance des pollinisateurs vis-à-vis de la nourriture disponible pour estimer l’amplitude des réductions possibles en micronutriments et des prises de nourriture pour différentes populations au niveau national, tout en maintenant constante la prise alimentaire en termes de calories ingérées - avec des produits alimentaires de base en guise de nourriture de remplacement. Nous avons estimé les changements pollinisateur-dépendants dans les populations déficientes en micronutriments par l’estimation pondérée par rapport à la population de la moyenne des besoins et par la méthode des seuils observés. Nous avons estimé les fardeaux dus aux maladies non contagieuses, aux maladies contagieuses, et aux maladies liées à la malnutrition à l’aide du dispositif d’évaluation comparative des risques dus à la charge mondiale de morbidité générale en 2010.

Avec l’hypothèse de la disparition complète des pollinisateurs, 71 millions de personnes (Intervalle de Confiance -IC- 95% 41-262) vivant dans des contrées à faibles revenus pourraient devenir déficients en vitamine A, et 2.2 milliards (1.2-2.5) d’individus supplémentaires, dont la consommation se situe déjà au-dessous du bolus requis, pourraient subir une nouvelle diminution des apports en vitamine A. On estime à 173 millions (134-225) et 1.23 milliard d’individus respectivement, concernés un défaut d'apport en folate selon ce même schéma.  Une diminution de 100% en services rendus par les pollinisateurs pourrait provoquer la réduction de la production en fruits de 22.9% (19.5-26.1), en légumes  de 16.3% (15.1-17.7), en noix et en graines de 22.1% (17.7-26.4), avec une hétérogénéité par pays significative. Au total, ces changements en matière nutritionnelle pourraient provoquer une augmentation de la mortalité globale annuelle due aux maladies non-contagieuses et aux maladies liées à la malnutrition de 1.42 million (1.38-1.48) et années de vie corrigées du facteur invalidité (DALYs) de 27.0 millions (25.8-29.1), une augmentation de 2.7% des décès et de 1.1% des DALYs. Une diminution de 50% des services en matière de pollinisation pourrait être associée à 700 000 décès annuels additionnels et de 12.2 millions DALYs.

La diminution des animaux pollinisateurs pourrait provoquer un fardeau supplémentaire significatif en termes de maladies non contagieuses et de déficiences en micronutriments. Matthew R Smith, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 15 juillet 2015

Financement : Winslow Foundation, Bill & Melinda Gates Foundation.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ