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mercredi 18 février 2015

#thelancetinfectiousdiseases #HIV #trithérapie #cART Thérapie antirétrovirale intensive à cinq médicaments versus thérapie standard à triple médicament lors d’infection HIV-1 primaire (OPTIRIM-ANRS 147) : essai de phase 3 randomisé en ouvert

Virus HIV. (...). Les taux de résistance aux traitements antirétroviraux observés chez les patients infectés par le VIH-1 ont diminué entre 2004 et 2009. C’est ce que montre une équipe de l’Inserm qui a suivi ces résistances chez plus de 500 patients en échec thérapeutique. Une bonne nouvelle, probablement liée à la mise en œuvre directe des trithérapies.
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/actualites/rubriques/actualites-recherche/vih-1-moins-de-patients-resistants-aux-traitements

La mise en place précoce d’un traitement par association d’antirétroviraux (cART) au moment de l’infection primaire par HIV-1 pourrait provoquer une inhibition du rétablissement des réservoirs à VIH. Notre but était d’évaluer les effets d’un régime cART intensifié par ajoût de raltegravir et maraviroc, en comparaison de la trithérapie standard cART, sur la charge en ADN-VIH.

Dans cet essai randomisé, ouvert de phase 3, nous avons recruté des patients en provenance d’hôpitaux situés sur tout le territoire Français. Les critères d’inclusion étaient la présence d’une infection primaire à VIH-1 (western blot HIV-1 pour identification partielle et ARN-HIV plasmatique détectable), présentant des symptômes ou un compte des cellules CD4+ inférieur à 500 cellules par µL. Les patients étaient alors répartis de manière aléatoire (1:1) à un schéma thérapeutique incluant cinq médicaments  (raltegravir 400 mg et maraviroc 150 mg deux fois par jour, avec une combinaison à dose fixe de tenofovir disoproxil fumarate 300 mg + emtricitabine 200 mg, darunavir 800 mg, et ritonavir 100 mg une fois par jour) ou une trithérapie standard cART (tenofovir disoproxil fumarate 300 mg + emtricitabine 200 mg, darunavir 800 mg, et ritonavir 100 mg une fois par jour), à l’aide de la génération d’une séquence de randomisation par blocs de taille variable. Le critère principal d’évaluation était le nombre médian de copies de VIH-ADN pour 106 cellules sanguines mononucléaires (PBMC) au mois 24, analysé sur population en intention de traitée, définie par l’ensemble des patients ayant commencé le traitement leur étant assigné. (…).

Entre le 26 avril 2010 et le 13 juillet 2011, 110 patients ont été recrutés ; 92 d’entre eux ont été inclus en séquence de randomisation et 90 d’entre eux ont commencé effectivement leur traitement (45 dans chaque groupe). Six (13%) patients du groupe thérapie cART intensive et deux (4%) du groupe thérapie cART standard sont sortis de l’étude avant le mois 24. Au mois 24, les charges en VIH-ADN étaient similaires entre les groupes  (2.35 [Intervalle Interquartile IQR 2.05-2.50] log10 pour 106 PBMC dans le groupe thérapie cART intensive versus 2.25 [1.71-2.55] dans le groupe thérapie cART standard ; p=0.21). Huit événements indésirables de grade 3-4 ont été rapportés chez sept patients du groupe thérapie  cART intensive et sept événements indésirables de grade 3-4 ont été rapportés chez sept patients du groupe thérapie cART standard. Trois événements indésirables cliniques graves ont été rapportés : deux (pancréatite et lipodystrophie) dans le groupe  thérapie cART standard, qui ont été considérés comme liés au traitement, et un événement (tentative de suicide) dans le groupe thérapie cART intensive, qui n’était lié au traitement.

Après 24 mois, la thérapie cART intensifiée par ajoût de raltegravir et maraviroc n’a pas eu d’effet plus important sur les réservoirs sanguins que la thérapie cART standard. Ces résultats devraient aider à la conception de futurs essais visant à la diminution des reservoirs HIV chez les patients atteints d’infection HIV-1 primaire. Dr Antoine Chéret MD et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en avant – première, 17 février 2015

Financement : Inserm–ANRS, Gilead Sciences, Janssen Pharmaceuticals, Merck, et ViiV Laboratories.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

mardi 21 octobre 2014

#VIH #CCR5 #thérapieART #IRIS #maraviroc Effet de l’antagoniste de CCR5 maraviroc sur l’occurrence du syndrome inflammatoire de reconstitution immune chez les patients VIH (CADIRIS) : essai en double – aveugle, randomisé, contrôlé par placebo

Macrophages infectés par le VIH.
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/actualites/rubriques/actualites-recherche/vih-l-arrivee-du-virus-chez-l-hote-mieux-comprise
Le syndrome inflammatoire de reconstitution immune (IRIS) est une complication liée à la thérapie antirétrovirale (ART) chez les patients VIH. L’IRIS est associée à un risque augmenté d’hospitalisation et de décès. Nous avons étudié si le blocage de CCR5 avec le maraviroc pouvait réduire le risque d’IRIS.

L’étude CALDIRIS est une étude en double – aveugle, randomisée, contrôlée par placebo pour laquelle des participants ont été recrutés à partir de cinq sites de recherche clinique au Mexique et un en Afrique du Sud, et les avons suivi sur une durée d’un an. Les patients étaient éligibles s’ils étaient adultes atteints de HIV, qu’ils n’avaient jamais reçu de thérapie ART auparavant, et s’ils montraient un nombre de CD4 plus élevé que 100 cellules par µL et un ARN du HIV plus élevé que 1000 copies par mL. Les participants ont été assignés de manière aléatoire (1:1) par randomisation par blocs permutés pour recevoir [soit maraviroc (600 mg deux fois par jour) soit le placebo] en sus du traitement ART qui comprenait tenofovir, emtricitabine, et efavirenz pendant 48 semaines. Ni les patients, ni le personnel prodiguant les soins, ni les membres de l’équipe d’investigateurs n’avaient accès au tableau de randomisation. Les évaluations cliniques et de laboratoire  étaient effectuées à la ligne de base, et aux semaines 2, 4, 8, 12, 16, 24, 48, et 60. Le critère primaire d’évaluation était le moment d’apparition d’un syndrome IRIS jusqu’à 24 semaines. Tous les patients randomisés ont été inclus dans l’analyse primaire du temps avant l’événement, à partir de la date de début de traitement ART jusqu’à la semaine 24, le moment d’occurrence d’un événement IRIS ou la mort. (…).

Entre le 20 décembre 2009 et le 17 janvier 2012, nous avons dépisté 362 patients ; 279 ont satisfait aux critères d’inclusion et parmi eux, trois ont finalement refusé de participer. Ainsi, 276 patients ont été répartis de manière aléatoire (140 pour recevoir le maraviroc et 136 pour recevoir le placebo). 64 (23%) patients ont montré des événements IRIS, 33 (24%) dans le groupe maraviroc et 31 (23%) dans le groupe placebo (p=0.74). Aucune différence de calendrier des événements IRIS rapportés n’a été notée entre les groupes de traitement (Hazard Ratio [HR] 1.08, Intervalle de Confiance [IC] 95%  0.66 – 1.77 ; test log-rangs p=0.74). 37 participants (26%) dans le groupe maraviroc ont montré des événements indésirables de grade 3 ou de grade 4, en comparaison des 24 participants (18%)  du groupe placebo qui en ont montré (p=0.072) ; 25 participants (18%) du groupe maraviroc et 21 participants (15%) du groupe placebo ont présenté des événements indésirables graves dus au traitement (p=0.63).  

Le maraviroc n’a montré aucun effet significatif sur le développement d’un IRIS après initiation d’une ART. L’inclusion de cet inhibiteur des récepteurs CCR5 au cours d’un traitement initial ne procure pas de protection significative par rapport à l’occurrence d’un IRIS chez les personnes atteintes d’une infection VIH à un stade avancé. Juan G Sierra-Madero MD et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant – première, 21 octobre 2014

Financement : Pfizer

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

P.S.1 : Le récepteur à C-C chimiokine de type 5 (CCR5), aussi connu sous le nom de CD195, est une protéine de la surface des leucocytes impliquée dans l'immunité : il agit comme un récepteur de chimiokines. Plusieurs formes du virus VIH utilisent ce récepteur pour entrer dans les cellules hôtes. (Wikipedia).

P.S. 2 : CD4 (cluster de différenciation 4) est une glycoprotéine exprimée à la surface des lymphocytes T CD4+, des cellules régulatrices T, des monocytes, des macrophages et de certaines cellules dendritiques. (Wikipedia).