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vendredi 2 octobre 2020

#thelancethaematology #lymphomedehodgkin #brentuximabvedotin #nivolumab Brentuximab vedotin plus nivolumab comme thérapie de première intention chez des patients âgés ou inéligibles à une chimiothérapie atteints d’un lymphome de Hodgkin (ACCRU) : un essai multicentrique de phase 2 à simple bras

Préparation cytologique montrant un lymphome de Hodgkin.
Source iconographique et légendaire: https://fr.wikipedia.org/wiki/Lymphome_de_Hodgkin

Le lymphome de Hodgkin est potentiellement guérissable. Cependant, 15-35% des patients âgés  (c’est-à-dire âge > 60 ans) présentent un taux de réponse aux traitements plus bas, de moins bons résultats de survie, et des effets toxiques plus fréquents que chez les patients plus jeunes. Le brentuximab vedotin et le nivolumab montrent une activité chez des patients atteints d’un lymphome de Hodgkin récidivant ou réfractaire. Notre but était donc d’évaluer l’innocuité et l’efficacité du brentuximab vedotin + nivolumab chez des patients âgés atteints du lymphome de Hodgkin n’ayant pas reçu de traitement pour cette pathologie au préalable ou chez des patients plus jeunes considérés inéligibles pour un traitement ABVD standard (c’est-à-dire doxorubicine, bleomycine, vinblastine, et dacarbazine).

Nous avons réalisé un essai multicentrique de phase 2 à simple bras dans 8 centres de traitements du cancer situés aux Etats-Unis (USA). Des patients atteints d’un lymphome de Hodgkin classique n’ayant pas reçu de traitement au préalable étaient éligible pour recrutement dans l’étude s’ils avaient 60 ans et plus, ou d’âge inférieur à 60 ans mais déclarés inéligibles pour une chimiothérapie standard du fait d’une fraction d’éjection cardiaque inférieure à 50%, d’une capacité de diffusion pulmonaire inférieure à 80%, ou d’une clairance de la créatinine 30 mL/min, ou qui avaient refusé une chimiothérapie. Un autre prérequis de recrutement des patients dans l’étude était qu’ils présentent un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0-2. Les patients ont reçu [brentuximab vedotin à raison de 1.8 mg/kg (capsule de 180 mg) + nivolumab à une dose de 3 mg / kg] par voie intraveineuse tous les 21 jours, à 8 reprises (sur 8 cycles).  Le critère principal d’évaluation était la réponse globale, définie comme la réponse métabolique observée à l’issue des 8 cycles de traitement ; définie comme partielle ou comme complète selon les résultats obtenus. Une analyse per protocole a été réalisée, incluant tous les patients qui avaient reçu le traitement et pris en considération dans l’analyse d’activité et dans l’analyse d’innocuité. (…).

Entre le 13 mai 2016 et le 30 janvier 2019, l’étude a accumulé 46 patients. Leur âge médian était de 71,5 ans (Intervalle Interquartile [IQR] 64-77), dont deux (4%) sur 46 avaient moins de 60 ans. La durée médiane de suivi s’est établie à 21.2 mois (IQR 15.6-29.9), et 35 (76%) patients sur 46 avaient entièrement suivi les 8 cycles de traitement. À l’analyse intermédiaire effectuée en date du 11 octobre 2019, les 25 premiers patients évaluables présentaient une réponse globale de 64% ([Intervalle de Confiance -IC- 95% 43-82] 16 patients sur 25 ; 13 [52%] patients ont présenté une réponse métabolique complète et trois [12%] ont présenté une réponse métabolique partielle). Le recrutement de cet essai a été clôturé le 14 octobre 2019, après que l’analyse intermédiaire ait défini que les résultats n’avaient pas satisfait aux critères prédéfinis. Chez tous les 46 patients évaluables, 22 (48%) ont obtenu une réponse métabolique complète et six (13%) une réponse métabolique partielle (taux global de réponse : 61% [IC 95% 45-75]). 14 (30%) patients sur 46 ont subi 16 ajustements de dose, principalement dus à des neurotoxicités. 22 (48%) patients sur 46 avaient de la neuropathie périphérique (cinq [11%] patients ont présenté une neuropathie de grade 3). Des évènements indésirables de grade 4 incluaient augmentation des aminotransférases (un [2%] sur 46), augmentation de la lipase ou de l’amylase (deux [4%]), et pancréatite (un [2%]). Un (2%) patient est décédé d’un arrêt cardiaque, vraisemblablement imputable au traitement.

Bien que l’essai n’ait pas satisfait aux critères d’activité spécifiés à l’avance, le brentuximab vedotin + nivolumab est actif chez les patients âgés atteints d’un lymphome de Hodgkin avec comorbidités non préalablement traité. Le régime de traitement a également été bien toléré chez la majorité des patients dans cette population plus âgée. Les futurs essais devront se focaliser sur l’optimisation des dose et du protocole d’administration, en combinaison avec d’autres agents ciblés qui permettent des stratégies sans chimiothérapies chez des patients âgés atteints du lymphome de Hodgkin. Prof Bruce D Cheson, MD, et al, dans The Lancet Haematology, publication en ligne en avant-première, 1er octobre 2020.

Financement : Seattle Genetics et Bristol Myers Squibb

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 11 décembre 2014

#cancer #cancerdelavessie #cystectomie #chimiothérapie #chimiothérapieimmédiate #chimiothérapiedifférée #gemcitabine #cisplatine #méthotrexate #vinblastine #doxorubicine Chimiothérapie immédiate versus chimiothérapie différée après cystectomie radicale chez des patients atteints de carcinome urothélial de la vessie pT3-pT4 ou N+ M0 (EORTC 30994) : un essai intergroupe de phase 3, ouvert et randomisé

Cancer de la vessie.
Source iconographique et légendaire: http://www.uroinfo.ca/brochures_bladder_fr/BCGforBladderCancer_fr.html
Les patients atteints de carcinome urothélial de la vessie invasif sur le plan musculaire montrent de faibles taux de survie après cystectomie. L’essai EORTC 30994 avait pour but de comparer chimiothérapie combinée à base de cisplatine immédiate versus différée après cystectomie radicale chez des patients atteints de carcinome urothélial de la vessie pT3-pT4 ou N+ M0.

Pour cet essai intergroupe de phase 3, ouvert et randomisé, des patients ont été recrutés dans des hôpitaux situés au Canada et en Europe. Les patients éligibles présentaient un carcinome de la vessie confirmé sur le plan histologique, une pathologie de stade pT3-pT4 ou une pathologie à ganglion positif (pN1—3) M0 après cystectomie radicale ou lymphadénectomie, sans présence de cellules carcinomateuses résiduelles détectables. Dans les 90 jours suivant la cystectomie, les patients ont été répartis de manière aléatoire (1:1) par minimisation à une chimiothérapie adjuvante immédiate (quatre cycles de gemcitabine + cisplatine, méthotrexate, vinblastine, doxorubicine, ou cisplatine [MVAC à haute dose],  ou MVAC) ou  six cycles de chimiothérapie différée à la récidive. Les patients ont été stratifiés par rapport à leur lieu d’hospitalisation d’origine, de la catégorie de pT, et du statut des ganglions lympatiques selon le nombre de ganglions prélevés. L’essai était ouvert ; à la fois les investigateurs et les patients avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal mesuré était la survie globale ; toutes les analyses ont été effectuées par intention de traiter. L’essai a été clos après le recrutement de 284 patients sur les 660 initialement planifiés. (…).

Du 29 avril 2002 au 14 août 2008, 284 patients ont été répartis de manière aléatoire (141 pour traitement immédiat et 143 pour traitement différé), et ont été suivis jusqu’à mutualisation finale des données le 21 août 2013. Après un suivi d’une durée médiane de 7.0 ans, (Intervalle Interquartile [IQR] 5.2-8.7), 66 (47%) des 141 patients du groupe Traitement Immédiat étaient décédés en comparaison des 82 (57%) des 143 patients du groupe Traitement Différé.  Aucune amélioration significative en termes de survie globale n’était notée chez les patients soumis au Traitement Immédiat, en comparaison des patients soumis au Traitement Différé (HR ajusté 0.78, Intervalle de Confiance [IC] 95% 0.4-0.73, p<0.0001), avec survie sans progression de la maladie à 5 ans de 47.6% (IC 95% 38.8-55.9) dans le groupe Traitement immédiat et de 31.8% (24.2-39.6) dans le groupe Traitement Différé. Des myélosuppressions ont été rapportées chez 33 (26%) des 128 patients du groupe chimiothérapie immédiate versus 24 (35%) des 68 patients du groupe chimiothérapie différée, des neutropénies sont survenues chez 49 (38%) versus 36 (53%) patients, respectivement, et des thrombocytopénies chez 36 (28%) versus 26 (38%). Deux patients sont décédés du fait de la toxicité, un dans chaque groupe.

Nos données n’ont pas montré d’amélioration significative de la survie globale chez les patients recevant une chimiothérapie immédiate versus chimiothérapie différée, après cystectomie radicale et lymphadectomie bilatérale chez les patients atteints de carcinome urothélial invasif sur le plan musculaire. Cependant, l’essai était limité sur le plan de la puissance, et il est possible que certains sous-groupes de patients pourraient encore tirer un bénéfice d’une chimiothérapie immédiate. Une méta-analyse effectuée sur les données individuelles des patients mises à jour, ainsi qu’une recherche de biomarqueur seraient nécessaires, afin de déterminer plus précisément le potentiel de survie des sous-groupes de patients. Dr Cora N Sternberg MD et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant – première, 11 décembre 2014

Financement : Lilly, Canadian Cancer Society Research

SourceThe Lancet Online  / Traduction et adaptation: NZ