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mardi 31 mai 2022

#thelancetmicrobe #paludisme #pyronaridine-artésunate Efficacité de la pyronaridine-artésunate contre les infections à Plasmodium malariae, Plasmodium ovale spp et mixtes à Plasmodium : une analyse post-hoc de l'essai CANTAM-Pyramax

 

Développement de Plasmodium falciparum: principaux stades de développement intraérythrocytaire.
Source iconographique et légendaire: https://fr.wikipedia.org/wiki/Plasmodium

Les preuves de haute qualité de l'efficacité thérapeutique et de l'efficacité des antipaludéens pour les infections causées par Plasmodium malariae, Plasmodium ovale spp et les infections mixtes à Plasmodium sont rares. Dans cette étude, nous avons cherché à analyser l'efficacité de la pyronaridine-artésunate pour le traitement des infections à Plasmodium non falciparum et d'espèces mixtes à partir d'un vaste essai clinique de phase 3b/4 en Afrique centrale.

Cette analyse post-hoc a été effectuée dans un sous-ensemble aléatoire d'échantillons provenant de deux sites (en République démocratique du Congo et au Gabon) de l'essai CANTAM-Pyramax évaluant la thérapie pyronaridine-artésunate. Nous avons sélectionné au hasard des échantillons appariés de gouttes de sang séché du jour 0 et du jour 28 (ou visite imprévue) et les avons analysés par PCR quantitative pour les infections mixtes à Plasmodium ou les mono-infections non falciparum. Les échantillons du jour 28 (ou visite imprévue) positifs pour le paludisme non falciparum ont été réévalués par microscopie pour identifier les infections microscopiques par rapport aux infections sous-microscopiques. Les analyses ont été effectuées sur deux ensembles d'échantillons : un ensemble par protocole et un ensemble en intention de traiter.

Parmi 1502 échantillons sélectionnés au hasard, 192 (12,8 %) présentaient des infections mixtes à Plasmodium ou des mono-infections non falciparum. Nous n'avons pas détecté de P. vivax dans les échantillons. Pour les ensembles selon le protocole et en intention de traiter, les taux de guérison globaux au jour 28 pour P. malariae, P. ovale curtisi et P. ovale wallikeri étaient de 96,3 % ou plus (Intervalle de Confiance [IC] à 95 % de 81,0 à 99,9 à 95,7–100). Les taux de guérison étaient constamment élevés pour P. malariae (99,2 %, 95,7–100) et P. ovale spp (97,9 %, 88·7–99·9, pour P. ovale curtisi et 96·3 %, 81· 0–99·9, pour les infections à P. ovale wallikeri).

Cette analyse post-hoc fournit des preuves importantes à l'appui de la grande efficacité de la pyronaridine-artésunate contre les mono-infections par P. malariae, P. ovale curtisi ou P. ovale wallikeri et les infections mixtes à Plasmodium dans un environnement réel. Mirjam Groger, PhD, et al, dans The Lancet Microbe, publié en ligne le 30 mai 2022

Financement : Medicines for Malaria Venture

Source: The Lancet Online / Préparation post : NZ


mercredi 7 mai 2014

Croissance et décroissance de la prévalence de la malaria dans la communauté rurale de Dielmo, Sénégal, Afrique de l’Ouest, de 1990 à 2012 : étude longitudinale sur 22 ans

Elevage d'anophèles. Dans l'insecterie, on élève et surveille les moustiques anophèles, dans le cadre des études sur le paludisme*. Institut de Biologie Moléculaire et Cellulaire, laboratoire UPR 9022 (Strasbourg)
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/thematiques/microbiologie-et-maladies-infectieuses/dossiers-d-information/paludisme
Une meilleure compréhension de l’effet des interventions sur les populations du vecteur et du parasite causant la malaria, de l’immunité acquise, et du fardeau de la maladie en général est nécessaire ; afin de mieux guider les stratégies d’éradication de cette maladie dans les zones de forte endémie. Nous avons surveillé et analysé les changements dans l’épidémiologie dans une communauté du Sénégal, Afrique de l’ouest, pendant 22 ans.

Entre 1990 et 2012, nous avons effectué une étude longitudinale prospective chez des habitants de Dielmo, Sénégal, dans le but d’identifier tous les épisodes de fièvre et avons poursuivi les investigations permettant de définir la relation entre l’hôte au parasite, le vecteur, et le parasite. Notre étude a inclus une surveillance médicale quotidienne avec dépistage systématique du parasite chez les sujets présentant de la fièvre. Nous avons mesuré la prévalence du parasite quatre fois par an à l’aide d’enquêtes transversales. Nous avons surveillé la transmission de la malaria tous les mois par capture nocturne de moustiques. Le traitement de la malaria a évolué au cours de ces années, en partant de la quinine (1990-1994), puis passant à la chloroquine (1995-2003), l’amodiaquine plus sulfadoxine-pyrimethamine (2003-2006), et finalement à l’artesunate plus amodiaquine (2006-2012). Les moustiquaires imprégnées d’insecticide (ITNs) ont été introduites en 2008.

Nous avons surveillé 776 villageois âgés de 0 à 101 ans pour un suivi évalué à 2 378 150 personnes-années. Le taux d’inoculation entomologique s’est situé entre 142.5 piqûres infectées par personne et par an en 1990 à 482.6 en 2000, et 7.6 en 2012. La prévalence du parasite chez les enfants a baissé de 87% en 1990 à 0.3% en 2012. Chez les adultes, la prévalence est passée de 58% à 0.3%. Nous avons enregistré 23 546 épisodes de fièvres au cours de l’étude, comprenant notamment 8243 crises dues à Plasmodium falciparum, 290 dues à Plasmodium malariae, et 219 dues à Plasmodium ovale. Trois décès ont été imputés directement à la malaria, et deux décès à des évènements indésirables graves dus aux médicaments antimalariques. L’incidence des crises de malaria est passée de 1.50 crise par personne et par année en 1990 à 2.63 en 2000, et à seulement 0.046 en 2012. Les plus grands changements ont été attribués au remplacement de la chloroquine et à l’introduction des ITNs.

Les politiques de contrôle de la malaria, combinant le traitement rapide des crises et le déploiement d’ITNs peut pratiquement éliminer le transport du parasite et fortement réduire le fardeau de la malaria chez les populations exposées à une transmission pérenne et intense de la maladie. La baisse rapide de l’immunité clinique permet un dépistage rapide et le traitement des nouvelles infections et peut donc jouer un rôle clé dans l’efficacité soutenue due à la combinaison d’un traitement à base d’artemisine et l’utilisation d’ITNs malgré la résistance croissante aux pyrethroïdes. Dr Jean-François Trape MD et al, dans The Lancet Infectious Diseases, publication en ligne en  avant-première, 7 mai 2014
*paludisme = malaria (note du traducteur)

Financement : Institut Pasteur de Dakar et de Paris, Institut de Recherche pour le Développement, et Ministère de la Coopération de France

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ