Total des pages vues

Affichage des articles dont le libellé est diabète de type 1. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est diabète de type 1. Afficher tous les articles

mardi 10 décembre 2019

#trendsinendocrinologyandmetabolism #diabète #DID #DNID #mortalité La Réduction de la Mortalité Due au Diabète de Type 1 : Rôle des Thérapies Adjuvantes

D.I.D: Diabète Insulino - Dépendant (diabète de type 1)
D.N.I.D: Diabète Non Insulino - Dépendant (diabète de type 2)
Comparaison des mécanismes liés aux deux principaux types de diabète (Prof. Dr. Raynal).
Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Les_diabetes.png

Les patients atteints d’un diabète de type 1 (T1D) ne parviennent que rarement à atteindre leurs objectifs en matière de glycémie ; ils présentent un risque cardiovasculaire très élevé et une mortalité prématurée. Des agents adjuvants peuvent jouer un rôle dans la réduction de la morbidité, de la mortalité, ainsi que des séquelles du traitement par l’insuline. Un rebond dans le développement de médicaments contre le diabète de type 2 a révélé des agents dont le bénéfice est, outre la baisse de la glycémie, celui de la réduction du risque cardiovasculaire. Ces bénéfices peuvent-ils se transposer au diabète de type 1 ? Des essais cliniques spécifiques du diabète de type 1 démontrent de considérables diminutions en  (Hb)A1c avec les inhibiteurs du cotransporteur de glucose (SGLTis) et les agonistes du glucagon-like peptide 1 (GLP)1, ainsi que de modestes améliorations avec la metformine, l’inhibiteur de la dipeptidyl peptidase-4 (DPP4i), et la pramlintide. Des études d’investigation de la diminution du risque cardiovasculaire se justifient. Cette revue de littérature synthétise la littérature émergente ciblant les chercheurs et les cliniciens traitant les personnes atteintes de T1D. Les défis à relever par la recherche dans le domaine du diabète de type 1 sont discutés. Jennifer R. Snaith, et al, dans Trends in Endocrinology and Metabolism, publication en ligne en avant-première, 7 décembre 2019

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

jeudi 7 novembre 2019

#trendsinendocrinologyandmetabolism #récepteurnucléaire #immunorégulation Fonctions Immunorégulatrices des Récepteurs Nucléaires : Mécanismes et Implications Thérapeutiques

Modèle Schématique du Mécanisme de Régulation de l’Immunité dans le Développement de la Résistance à l’Insuline et le Diabète*.

Le PPARƳ des cellules myéloïdes bloque l’activation des macrophages alternatifs, contribuant aux altérations métaboliques fonctionnelles comprenant notamment l’obésité provoquée par un régime alimentaire, la résistance à l’insuline, et l’intolérance au glucose chez les modèles de souris. De plus, lorsqu’exposée à un régime alimentaire riche en lipides, la régulation positive de miR-130b dans les macrophages soumet à régulation à la fois la polarisation M1/M2, l’inflammation du tissu adipeux, et la tolérance au glucose par le truchement du récepteur PPARƳ. L’activation de LRH-1 par BL001 retarde l’inflammation pancréatique et l’apparition de l’hyperglycémie chez les modèles de souris diabétiques de type 1 tout en réduisant la mort cellulaire par apoptose des cellules ß-pancréatiques et augmentant la sécrétion d’insuline chez les modèles de diabète de type 2. Les souris RORα-déficientes soumises à un régime alimentaire riche en lipides présentent une diminution des contenus en triglycérides dans le tissu adipeux et dans le foie en comparaison de leurs congénères de types sauvage. Une déficience en RORα réduit l’infiltration en macrophages et l’expression des gènes de l’inflammation dans le tissu adipeux blanc, tout en protégeant les souris d’une résistance à l’insuline et augmentant la dépense énergétique et le métabolisme des animaux. (…). Abréviations : miR, microARN ; PPARƳ, récepteur activé par les proliférateurs des peroxysomes Ƴ ; RORα, récepteur orphelin lié à l’acide rétinoïque α.   

Les membres de la superfamille des récepteurs nucléaires servent de régulateurs majeurs dans la signalisation, par la régulation soit positive, soit négative de l’expression génique. Des preuves toujours plus nombreuses suggèrent que les récepteurs nucléaires sont fortement impliqués dans les réponses immunitaires, avec des rôles spécifiques dans différents compartiments des cellules immunocompétentes, contribuant à la fois aux fonctions physiologiques normales et au développement des maladies. Les propriétés thérapeutiques des récepteurs nucléaires en ont fait des cibles thérapeutiques modulables idéales. 
Ici, nous revisitons la biologie des récepteurs nucléaires, résumons les avancées récentes dans notre compréhension des fonction immunologiques des récepteurs nucléaires, et décrivons les rôles type cellulaire-spécifiques et des récepteurs nucléaires spécifiques dans la pathogénèse des maladies, et explorons leur potentiel comme cible thérapeutique nouvelle. Ces altérations récepteur-nucléaire-dépendantes du système immunitaire sont accessibles aux manipulations pharmacologiques et suggèrent de nouvelles stratégies thérapeutiques. Linjie Zhao, et al, dans Trends in Endocrinology and Metabolism, publication en ligne en avant-première, 6 novembre 2019

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

*Il est possible d'augmenter la définition de l'image ci-dessus en cliquant dessus (note de l'éditeur de ce post).

jeudi 3 janvier 2019

#trendsinendocrinologyandmetabolism #DiabèteDeType1 #BCG Thérapie BCG du Diabète de Type 1 : Rétablissement d’un Équilibre Immunitaire et Métabolique

Le Bacille Calmette-Guerin abaisse les niveaux de HbA1c à des niveaux proches de la normale. L'administration de BCG à doses multiples produit un retour à des valeurs de glycémie normales en trois ans environ sans provoquer d'hypoglycémie. Le BCG est efficace même chez des sujets diabétiques de type 1 depuis de longues années. L'effet du traitement persiste même après l'interruption de l'administration de BCG.

Le Vaccin Bilié de Calmette et Guérin (BCG) est un microorganisme développé comme vaccin contre la tuberculose il y a 100 ans ; il a été utilisé comme traitement contre le cancer de la vessie il y a 40 ans. Plus récemment, le BCG s’est montré prometteur comme traitement contre le diabète de type 1 (DT1) et plusieurs autres maladies autoimmunes.
Dans le cas du DT1, le BCG a permis de rétablir des niveaux de glycémie quasi normaux, même chez des patients atteint d’une pathologie diabétique à un stade avancé depuis plus de 20 ans. Cet effet cliniquement important peut être obtenu grâce au réajustement du système immunitaire et le passage d’un métabolisme du glucose avec phosphorylation oxydative très active [un état où l’utilisation du glucose se situe à un niveau très bas] à une glycolyse aérobie [un état où l’utilisation du glucose se situe à un niveau très élevé], pour la production d’énergie. Le décryptage des mécanismes soutient l’hypothèse hygiéniste et révèle la synergie entre immunité et métabolisme lors de l’inoculation mycobactérienne chez les êtres humains à l’heure actuelle. Willem M. Kühtreiber, Denise L. Faustman, dans Trends in Endocrinology and Metabolism, publication en ligne en avant-première, 29 décembre 2018    

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

mardi 6 novembre 2018

#thelancetchildandadolescenthealth #diabètedetype1 #adolescents Co-occurrence de complications liées à un diabète précoce chez les adolescents et jeunes adultes atteints de diabète de type 1 : étude observationnelle de cohorte

Dispositif de mesure de la glycémie chez les diabétiques
Source iconographique:https://pixabay.com/fr/diab%C3%A8te-le-sang-doigt-glucose-777002/

Un adolescent ou jeune adulte atteint de diabète de type 1 présente au moins une complication liée au diabète ou comorbidité. Notre but était d’examiner la prévalence et le schéma de survenue de complications simultanées dans cette population, de même que les facteurs de risque reliés.

Cette étude observationnelle de cohorte inclut des données de sujets diagnostiqués d’un diabète de type 1 avant l’âge de 20 ans qui ont participé à l’étude « SEARCH for Diabetes in Youth Study » dans cinq sites situés aux États-Unis d’Amérique. Nous avons évalué les facteurs de risque sociodémographiques et métaboliques à la ligne de base et au suivi, ainsi que les complications du diabète survenant lors du suivi. Une analyse de fréquence était réalisée afin d’examiner les différences entre prévalence observée versus prévalence attendue (calculée à l’aide d’un tableau de contingence à indépendance des cellules qui le composent) des complications et comorbidités survenant simultanément. Une analyse de groupe a été effectuée pour identifier les groupes uniques de participants basés sur les caractéristiques démographiques et les facteurs de risques métaboliques.

1327 participants s’étant rendus aux visites de suivi ont été inclus dans l’analyse de fréquence. L’âge moyen était de 10.1 (Déviation Standard -DS- 3.9) ans au moment du diagnostic de diabète de type 1 et 18.0 (4.1) ans au cours du suivi. À une durée moyenne de 7.8 [DS 1.9] ans, la survenue simultanée de deux complications ou plus était observée chez 78 (5.9%) participants, plus fréquemment que la prévalence attendue évaluée par probabilité seule (58 [4.4%], p=0.015). 
Plus spécifiquement, les complications survenant simultanément plus fréquemment que ce qui était prévu était rétinopathie et maladie rénale diabétique (11 [0.8%] versus trois [0.2%] ; p=0.0007), rétinopathie et raideur artérielle (13 [1.0%] versus quatre [0.3%] ; p=0.0016), et raideur artérielle et neuropathie autonome cardiaque (24 [1.8%] versus 13 [1.0%] ; p=0.015). 
Nous avons identifié quatre groupes uniques caractérisés par une aggravation progressive des facteurs de risques métaboliques (allongement de la durée de la maladie diabétique et du taux d’hémoglobine glyquée, taux de cholestérol non-HDL, et rapport taille-hanche). La prévalence d’au moins deux complications a augmenté dans les groupes selon le risque (six [2.3%] sur 261 dans le groupe à faible risque, 32 [6.3%] sur 509 dans le groupe à risque modéré, 28 [8%] sur 348 dans le groupe à risque élevé et cinq [20.8%] dans le groupe à risque le plus élevé). 
Comparé aux groupes à faible risque et à risque modéré, les groupes à risque élevé et à risque le plus élevé étaient caractérisés par une proportion plus faible de participants blancs non Hispaniques, et une proportion plus élevée de participants ayant un revenu du foyer inférieur à 50 000 $ US et qui n’avaient pas d’assurance maladie privée.

Des complications précoces surviennent simultanément chez les adolescents et les jeunes adultes atteints de diabète de type 1 plus fréquemment que ce qui est normalement prévisible. L’identification de sujets présentant des facteurs de risque défavorables pourraient permettre des interventions comportementales ou médicales ciblées réduisant l’éventualité d’un développement précoce de morbidités chroniques liées au diabète.

Financement : Centres pour le Contrôle et la Prévention des Maladies et Institut National de la Santé des États-Unis d’Amérique

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ     

lundi 23 juillet 2018

#trendsinendocrinologyandmetabolism #diabètelatentautoimmun Perspective Globale du Diabète Latent Autoimmun chez les Adultes

Hétérogénéité clinique du diabète, avec un diabète latent autoimmun situé entre un diabète de type 2 (T2D) et un diabète de type 1 à déclenchement tardif (T1D). Les sujets au GADA élevé ont tendance à être plus jeunes, plus minces, et à présenter une prévalence plus faible du syndrome métabolique. (...). Abréviations: DAA, autoanticorps associé au diabète; GADA, autoanticorps de la glutamic acid decarboxylase; LADA, diabète autoimmun latent chez l'adulte; T1D, diabète de type 1; T2D, diabète de type 2   

Le Diabète Latent Autoimmun chez les adultes (LADA) est caractérisé par la présence d’autoanticorps des îlots et d’une insulino-indépendance initiale, ce qui peut mener à un faux diagnostic de diabète de type 2 (T2D) La compréhension de l’étiologie génétique du LADA pourrait aider à établir des diagnostics plus précis. Cependant, il y a un débat en cours concernant la définition exacte du LADA ; de ce fait, la compréhension de son impact dans différentes populations lorsque l’on compare à la situation dans le cas du TD1 et du TD2 représente potentiellement une stratégie permettant de mieux comprendre son étiologie. Malheureusement, la manque d’opérations de détection consistante et en profondeur autour du monde est une entrave à la mise en œuvre d’études génétiques de grande ampleur sur le LADA. Cette revue de littérature souligne les études génétiques et épidémiologiques récentes sur le LADA réalisées dans diverses populations de même que l’importance de la détection d’autoanticorps dans la facilitation des futures recherches dans ce domaine.   Rajashree Mishra, et al, dans Trends in Endocrinology and Metabolism, Publication en ligne en avant-première, 23 juillet 2018

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

lundi 19 février 2018

#thelancet #diabètedetype1 #exclusif #glycémie #monitorage Monitorage continu de la glycémie en temps réel chez des adultes atteints de diabète de type 1 et prise de conscience altérée de leur hypoglycémie ou hypoglycémie sévère traitée avec de multiples injections quotidiennes d’insuline (HypoDE) : essai multicentrique randomisé et contrôlé

Le coureur automobile Charlie Kimball (USA) est équipé d'un dispositif médical de contrôle de la glycémie Dexcom.
Source iconographique: https://www.flickr.com/photos/thebusybrain/4463162379 

L’efficacité d’un monitorage continu de la glycémie en temps réel (rtCGM) en évitement de l’hypoglycémie chez des individus à risque atteints de diabète de type 1 traités avec de multiples injections quotidiennes d’insuline (MDI) reste inconnue. Notre but était de définir si l’incidence et la sévérité de l’hypoglycémie peut être diminuée par l’utilisation du trCGM chez ces sujets.

L’étude HypoDE était une étude multicentrique à groupes parallèles en ouvert, randomisée et contrôlée, effectuée sur une durée de 6 mois dans 12 services de traitement du diabète situés en Allemagne. Les participants éligibles étaient atteints d’un diabète de type 1 et présentaient un historique de prise de conscience altérée de leur hypoglycémie au cours de l’année précédente. Tous les participants étaient équipés d’un système rtCGM pendant 28 jours, puis étaient soumis à répartition aléatoire dans les groupes, en ouvert, pour être placés sous contrôle rtCGM (Système Mobile Dexcom G5) sur une durée de 26 semaines (groupe suivi) ou pour continuation de l’autocontrôle de leur glycémie (groupe contrôle). La randomisation par blocs avec répartition 1:1 des groupes était effectuée centralement, avec le site d’étude comme variable de stratification. La mise en aveugle des participants et des sites d’étude n’a pas été possible pour cet essai. Les participants appartenant au groupe de contrôle étaient équipés d’un système rtCGM invisible au cours de la phase de suivi (semaines 22 à 26). Le critère principal de l’étude était le nombre d’événements hypoglycémiques, ajusté par rapports aux valeurs de base (définis comme une glycémie mmol/L sur une durée 20 minutes) au cours de la phase de suivi. L’analyse sur l’ensemble des données recueillies comprenait des participants équipés du système rtCGM au cours des périodes de référence et des périodes de suivi. L’analyse en intention de traiter comprenait tous les participants randomisés. (…).

Entre le 4 mars 2016 et le 12 janvier 2017, 149 participants étaient répartis de manière aléatoire (n=74 dans le groupe de contrôle ; n=75 dans le groupe rtCGM) et 141 ont participé à la phase de suivi dans son entièreté (n=66 pour le groupe de contrôle et n=75 dans le groupe rtCGM). Le nombre moyen d’événements hypoglycémiques par 28 jours était diminué de 10.8 (Erreur Standard [ES]=10.0) à 3.5 (4.7) ; les réductions parmi les participants du groupe de contrôle étaient négligeables (de 14.4 [12.4] à 13.7 [11.6]). L’incidence des évènements hypoglycémiques a diminué de 72% chez les participants du groupe rtCGM (ratio du taux d’incidence 0.28 [Intervalle de Confiance [IC] 0.20-0.39], p<0.0001). 18 évènements indésirables graves ont été rapportés : sept dans le groupe de contrôle, dix dans groupe rtCGM, et un avant la randomisation. Aucun évènement n’a été considéré comme lié au dispositif médical investigué.

L’utilisation de rt CGM a réduit le nombre d’événements hypoglycémiques chez les sujets atteints de diabète de type 1 sous traitement MDI présentant une prise de conscience altérée de leur hypoglycémie ou hypoglycémie sévère. Prof Lutz Heinemann, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 16 février 2018

Financement : Dexcom Inc.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 18 septembre 2017

#thelancetdiabetesandendocrinology #diabètedetype1 #HbA1c #dapaglifozine Efficacité et innocuité de la dapagliflozine chez des patients atteints d’un diabète de type 1 non contrôlé de manière adéquate (DEPICT-1) : résultats à 24 semaines d’un essai de phase 3 multicentrique, en double-aveugle, randomisé, contrôlé.

L'insuline est synthétisée et sécrétée par les îlots du pancréas endocrine. Chez les patients diabétiques de type 1, Le pancréas est en situation de total tarissement d'insuline, à la fois sur le plan de la synthèse et sur le plan de la sécrétion. Il faut alors recourir à l'administration d'insuline de substitution
Source iconographique:  https://simple.wikipedia.org/wiki/Diabetes_mellitus#/media/File:Pancreas_insulin_beta_cells.png
La dapaglifozine est un inhibiteur du cotransporteur sodium-glucose - 2 (SGLT-2) ratifié pour le traitement du diabète de type 2. Notre but était d’évaluer l’efficacité et l’innocuité de la dapaglifozine comme traitement d’appoint à l’insuline injectée en continu sous forme de débit ajustable chez des patients atteints de diabète de type 1 non contrôlé de manière adéquate.

DEPICT-1 est un essai de phase 3 multicentrique, à trois bras, randomisé, en double-aveugle, à groupes parallèles, effectué au niveau de 143 sites situés dans 17 pays. Les patients éligibles étaient âgés de 18 ans à 75 ans, présentaient un diabète de type 1 non contrôlé de manière adéquate ([HbA1c] située entre 7.7% et 11.0% [≥ 61.0 mmol/mol et ≤ mmol/mol]) et chez qui il avait été prescrit de l’insuline pendant au moins les 12 mois précédant leur recrutement. Après une période préparatoire de 8 semaines permettant d’optimiser la gestion du diabète, les patients ont été tirés au sort (1:1:1) à l’aide d’un système vocal interactif pour recevoir dapaglifozine 5 mg une fois par jour ou  dapaglifozine 10 mg une fois par jour, per os, ou le placebo correspondant. La randomisation a été stratifiée par l’utilisation de monitorage du glucose en temps réel, la méthode d’administration de l’insuline, et [HbA1c] à la ligne de base. Le critère principal d’efficacité était le changement de [HbA1c] après 24 semaines de traitement, par rapport à la ligne de base dans l’ensemble d’analyse intégral, comprenant l’ensemble des patients randomisés qui avaient reçu au moins une dose du médicament à l’étude. 55 patients supplémentaires, qui n’avaient pas été randomisés correctement et qui recevaient uniquement la dapaglifozine ont été inclus dans la population analysée. (…). Le recueil de données pour la présente analyse s’est terminée le 4 janvier 2017, et une phase d’extension de l’essai de 28 semaines est en cours.

Entre le 11 novembre 2014 et le 16 avril 2016, 833 patients ont été assignés aux groupes de traitements et inclus dans les analyses d’innocuité (dapaglifozine 5 mg [n=277] versus dapaglifozine 10 mg [n=296] versus placebo [n=260] ; 778 de ces patients étaient répartis de manière aléatoire et inclus dans l’ensemble d’analyse intégral pour les analyses d’efficacité (258 versus 259 versus 260 ; différence due à une erreur de randomisation affectant 55 patients). 
La [HbA1c] moyenne à la ligne de base était de 8.53% (70 mmol/mol ; Erreur Standard -ES- 0.67% [7.3 mmol/mol]). À la semaine 24, à la fois la prise d’une dose quotidienne per os de 5 mg et d’une dose quotidienne per os de 10 mg ont permis la réduction significative de [HbA1c] en comparaison du placebo (différence moyenne de la ligne de base à la semaine 24 pour dapaglisfozine 5 mg versus placebo était de -0.42% [Intervalle de Confiance -IC- 95% de -0.56 à -0.28 ; p<0.0001] ; et pour dapaglifozine 10 mg versus placebo, cette différence était de -0.45% [IC 95% de -0.58 à -0.31 ; p<0.0001]). 
Parmi les patients des groupes dapaglifozine 5 mg (n=277), dapaglifozine 10 mg (n=296), et placebo (n=260), les événements indésirables les plus communément rencontrés étaient nasopharyngite (38 [14%] versus 36 [12%] versus 39 [15%]), infection du tractus urinaire (19 [7%] versus 11 [4%] versus 13 [5%]), infection du tractus respiratoire supérieur (15 [5%] versus 15 [5%] versus 11 [4%]), et céphalée (12 [4%] versus 17 [6%] versus 11 [4%]). De l’hypoglycémie est survenue chez 220 (79%), 235 (79%), et 207 (80%) patients dans les groupes dapaglifozine 5 mg, dapaglifozine 10 mg et placebo respectivement ; de l’hypoglycémie sévère est survenue chez 21 (8%), 19 (6%), et 19 (7%) patients, respectivement. De la kétoacidose diabétique est survenue chez quatre (1%) patients dans le groupe dapaglifozine 5 mg, cinq (2%) patients dans le groupe dapaglifozine 10 mg, et trois (1%) dans le groupe placebo.

Nos résultats suggèrent que la dapaglifozine est un traitement d’appoint à l’insuline prometteur pour l’amélioration du contrôle de la glycémie chez des patients atteints d’un diabète de type 1 non contrôlé de manière adéquate.  Dr Paresh Dandona, MD, et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 18 septembre 2017

Financement : AstraZeneca et Bristol-Myers Squibb

Source : The Lancet Online / Traduction et adpatation : NZ

mardi 22 août 2017

#thelancetdiabetesandendocrinology #diabètedetype1 #fibrillationatriale Risque de fibrillation atriale chez des personnes atteintes de diabète de type 1 versus témoins appariés pris dans la population générale

Fibrillation Atriale. Flèche rouge: trémulations de la ligne iso-électrique, indiquant une fibrillation auticulaire (atriale). (...).
Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Afib_ecg.jpg
Le diabète de type 1 est associé à une augmentation du risque de complications cardiovasculaires sévères. À notre connaissance, une association indépendante entre diabète de type 1 et fibrillation atriale n’a pas été étudiée.

Nous avons effectué une étude cas-témoin de sujets atteints de diabète de type 1, extraits du Fichier National Suédois du Diabète; chaque sujet diabétique était apparié avec cinq sujets contrôle pour ce qui est de l’âge, du sexe, de la région de résidence ; ils étaient sélectionnés de manière aléatoire à partir du Registre National Suédois de la Population. Les cas de fibrillation atriale étaient extraits du Registre National des Patients de Suède.

Nous avons suivi jusqu’à 36 258 patients atteints de diabète de type 1 et 179 980 sujets de contrôle entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2013. La durée médiane de suivi était de 9.7 ans (Intervalle Interquartile [IQR] 5.2-13.0) pour les patients, et de 10.2 ans (5.7-13.0) pour les contrôles. 749 (2%) sujets atteints de diabète de type 1 et 2 882 (2%) contrôles étaient également atteints de fibrillation atriale, avec un hazard ratio (HR) de 1.13 (Intervalle de Confiance [IC] 95% 1.01-1.25 ; p=0.029) chez les hommes et de 1.50 (1.30-1.72 ; p<0.0001) chez les femmes (p=0.0019 pour l’interaction). Le risque de fibrillation atriale qui était observé chez les hommes atteints de diabète de type 1 augmentait en fonction de l’altération du contrôle de la glycémie et de l’occurrence des complications rénales. Parmi les sujets normoalbinuriques, aucun risque accru de fibrillation atriale n’était noté chez les hommes atteints de diabète de type 1 qui présentaient un taux de HbA1c inférieur à 9.7% (<83 mmol/mol) ou chez les femmes atteintes de diabète de type 1 qui présentaient un taux de HbA1c inférieur à 8.8% (<73 mmol).

En comparaison avec la population générale, le risque de fibrillation atriale chez des hommes atteints de diabète de type 1 était légèrement augmenté ; chez les femmes, ce risque était augmenté de 50%. Le risque de fibrillation atriale chez les personnes atteintes de diabète de type 1 avait tendance à augmenter en fonction des complications rénales et des altérations du contrôle de la glycémie. Sofia Dahlqvist, et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 21 août 2017

Financement :   Novo Nordisk Foundation, Swedish State (ALF agreement), Swedish Research Council (SIMSAM), Swedish Heart and Lung Foundation, Swedish Diabetes Foundation, Diabetes Wellness.

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ   

jeudi 13 juillet 2017

#thelancetdiabetesandendocrinology #exclusif #diabètedetype1 #pompeàinsuline #glycémie Effet du recours à une pompe à insuline chez des adultes atteints de diabète de type 1 initialement traités à raison d’injections quotidiennes multiples d’insuline et soumis au monitorage continu de leur glycémie (DIAMOND) : étude multicentrique, randomisée, contrôlé

Insuline administrable par voie sous-cutanée, intraveineuse ou intramusculaire
Source iconographique: https://fr.wikipedia.org/wiki/Insuline
Le bénéfice du recours à un traitement à base de perfusion d’insuline (perfusion sous-cutanée continue ; CSII) chez des patients atteints de diabète de type I sous monitorage continu de leur glycémie (CGM) n’a pas encore été étudié. Notre but était d’évaluer les effets sur la glycémie lors d’un passage d’un traitement à raison d’injections quotidiennes multiples d’insuline (MDI) à un traitement CSII chez des adultes atteints de diabète de type 1 et placés sous CGM.

Dans cette étude multicentrique, randomisée, contrôlée, 75 adultes atteints de diabète de type 1 dans le groupe CGM de l’essai DIAMOND étaient répartis de manière aléatoire par le truchement du site internet de l’étude et à l’aide d’une séquence de randomisation générée par ordinateur, pour continuer le traitement MDI ou pour passer au traitement CSII, avec poursuite de la CGM, pendant 28 semaines. Le critère principal d'évaluation était la période de temps au cours de laquelle la glycémie se situait dans la fourchette 70-180 mg/Dl (3.9-10.0 mmol/L). (…).

Entre le 14 avril 2015 et le 5 mai 2016, 75 participants au total ont été répartis de manière aléatoire dans les groupes : [CGM + CSII ; 37 participants] et [CGM+MDI ; 38 participants]. Cette étude a été poursuivie jusqu’à son terme par 36 (97%) des 37 sujets du groupe CGM+CSII et 35 (92%) des 38 sujets de groupe CGM+MDI. La période moyenne de monitorage continu de la glycémie était de 6.7 jours par semaine (Déviation Standard [DS] 0.8) dans le groupe CGM+CSII et de 6.9 jours par semaine (0.3) dans le groupe CGM+MDI (p=0.86). Aucun participant du groupe CGM+CSII ayant poursuivi l’étude jusqu’au bout n’a interrompu le traitement CSII. 
Sur la période entière de suivi, la période moyenne au cours de laquelle la glycémie s’établissait dans la fourchette 70-180 mg/Dl (3.9-10.0 mmol/L) était de 791 minutes par jour (DS 157) dans le groupe CGM+CSII et de 741 minutes par jour (DS 225) dans le groupe CGM+MDI (différence intergroupe moyenne ajustée : 83 minutes, Intervalle de Confiance [IC] 95% 17-149 ; p=0.01). 
Les participants du groupe CGM+CSII ont présenté une plus grande diminution de glycémie moyenne par mesure continue CGM (p=0.005) et d’hyperglycémie (à partir de quatre mesures : p=0.007 pour une glycémie ˃ 180 mg/dL [˃10.0 mmol/L], p=0.02 pour une glycémie ˃ 250 mg/dL [13.9 mmol/L], p=0.04 pour une glycémie ˃ 300 mg/dL [˃16.6 mmol/L] p=0.02 pour l’aire sous la courbe calculée pour 180 mg/dL [10 mmol/L], mais aussi une augmentation de l’hypoglycémie par mesure continue CGM (p=0.0001 pour une glycémie < 70 mg/dL [<3.9 mmol/L], p=0.0002 pour une glycémie <60 mg/dL [<3.3 mmol/L], p=0.0009 pour une glycémie <50 mg/dL [<2.8 mmol/L], p=0.0002 pour l’aire sous la courbe calculée pour une glycémie de 70 mg/dL [3.9 mmol/L]. 
La moyenne du changement à 28 semaines en HbA1c à partir de la ligne de base était de 0.3% (DS 0.9 ; 3.3 mmol/mol [DS 9.8]) dans le groupe CGM+CSII et de 0.1% (0.4 ; 1.1 mmol/mol [4.4]) dans le groupe CGM+MDI (p=0.32). 
De l’hypoglycémie sévère est survenue chez un participant dans le groupe CGM+MDI, ainsi que de la cétoacidose diabétique et de l’hypoglycémie sévère chez un participant pour chaque événement, dans le groupe CGM+CSII.

Nos résultats indiquent que le contrôle d’une glycémie se situant dans la fourchette 70-180 mg/dL (3.9-10.0 mmol/L) est améliorée par le recours à un traitement CSII chez des adultes atteints de diabète de type 1. Cependant, l’hypoglycémie biochimique était également augmentée dans cette étude, ce qui est important à prendre en considération lors de la prise en compte de ces résultats dans la pratique clinique.  Dr Roy W Beck, MD, et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 12 juillet 2017

Financement : Dexcom


Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ  

mardi 25 avril 2017

#thelancetdiabetesandendocrinology #diabètedetype1 #fatigue #TCC Application web pour thérapie cognitivo-comportementale combinée à des sessions d’entretien face à face pour le traitement de la fatigue chronique dans le diabète de type 1 : essai multicentrique randomisé et contrôlé

Le schéma montre comment les émotions, la pensée, et les comportements s'influencent mutuellement (en rouge). Le triangle au centre représente les principes de la Thérapie Cognitive Comportementale, selon lesquels les convictions fondamentales (en noir) se rangent dans trois catégories: soi-même, les autres, et le futur (en bleu)
Source iconographique et légendaire:   https://en.wikipedia.org/wiki/File:Depicting_basic_tenets_of_CBT.jpg
La fatigue dans le diabète de type 1 est à la fois fréquente et persistante ; mais aucun traitement fondé sur des éléments tangibles n’est disponible à ce jour. Notre but était de poursuivre des investigations relatives à l’efficacité d’une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour la réduction de la sévérité de la fatigue chez les patients atteints de diabète de type 1.

Nous avons effectué un essai randomisé et contrôlé dans un centre médical universitaire et quatre hopitaux universitaires situés aux Pay-Bas. Les patients éligibles étaient âgés de 18 ans à 70 ans et présentaient un diabètet de type 1 depuis au moins une année et une fatigue chronique pour au moins 6 mois. Nous avons réparti les patients de manière aléatoire (1:1) pour soins de fatigue par thérapie cognitivo-comportementale ou liste d’attente par randomisation, dont la séquence était générée par ordinateur ; cette randomisation était stratifiée par type de recrutement. L’intervention TCC (Dia Fit) était prodiguée pendant 5 mois sous sa forme combinée, consistant en des entretiens en face à face et des sessions par application web. Le critère principal de l’étude était la sévérité de la fatigue évaluée 5 mois après randomisation, directement après intervention  ou période passée sur liste d’attente, à l’aide de la sous-échelle individuelle de résistance à la fatigue à plusieurs paramètres de mesure. Les critères secondaires de l’étude étaient évaluation des altérations fonctionnelles (par mesure du profil d’impact pathologique 8 – sickness impact profile 8 dans le texte), le contrôle glycémique (HbA1c) et les variations de la glycémie. Les analyses ont été effectuées sur population en intention de traiter. (…).

Entre le 6 février 2014 et le 24 mars 2016, nous avons réparti de manière aléatoire 120 patients éligibles pour suivi de la TCC (n=60)  ou mise sur liste d’attente (n=60), tous les patients ont été inclus dans les analyses sur population en intention de traiter. En comparaison des patients sur liste d’attente, le groupe TCC présentait des scores de sévérité de fatigue significativement plus faibles (différence moyenne 13.8, Intervalle de Confiance [IC] 95% 10.0-17.5 ; p<0.0001) ainsi que des scores d’altération fonctionnelle significativement plus faibles (différence moyenne 513, IC 95% 340-686 ; p<0.0001) 5 mois plus tard. Les variations en HbA1c et en glycémie n’ont pas présenté de changement après le traitement et aucune différence intergroupe n’a été relevée. Cinq patients du groupe TCC et sept patients du groupe liste d’attente ont rapporté des événements indésirables ; aucun d’entre eux n’a été imputé à l’étude d’intervention en tant que telle.

Bien que nos résultats nécessitent confirmation par le truchement d’études plus importantes et à plus long terme, ils suggèrent que la TCC peut réduire effectivement réduire la sévérité de la fatigue et les altérations fonctionnelles liées au diabète de type 1.  Juliane Menting, MSc, dans The Lancet Diabetes and Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 24 avril 2017

Financement : Fonds Néerlandais de Recherches sur le Diabète

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

vendredi 2 décembre 2016

#cell #artemisinines #cellulesα #cellulesβ #gephyrin #GABA Les artemisinines ciblent la voie de signalisation du récepteur GABA (A) et modifient l’identité des cellules α

Le médicament antimalarique artemisinine peut être une force motrice dans la conversion des cellules α-pancréatiques en pseudo-cellules β par le truchement d’une signalisation GABA amplifiée et peut, ce faisant, présenter un potentiel dans la thérapie du diabète.   
Le diabète de type 1 se caractérise par la destruction des cellules β-pancréatiques ; ainsi, la génération favorisée de cellules productrices d’insuline nouvelles - par rapport à d’autres types cellulaires – représente un défi majeur de la médecine régénérative. Une approche prometteuse est la transdifférenciation de cellules du pancréas d’un type voisin des cellules β sur le plan du développement, incluant notamment les cellules α productrices de glucagon. Dans un modèle génétique, la perte fonctionnelle d’un facteur de transcription majeur Arx est suffisante pour induire la conversion de cellules α en pseudo-cellules β fonctionnelles. Ici, nous identifions les artemisinines comme de petites molécules qui répriment Arx sur le plan fonctionnel en causant sa translocation vers le cytoplasme. Nous montrons que la protéine gephyrin est la cible chez les mammifères de ces médicaments antimalariques et que le mécanisme d’action de ces molécules dépend de l’amplification des  voies de signalisation du recepteur GABAA. Nos résultats obtenus sur des ilôts pancréatiques de poisson zèbre, de rongeurs et chez l’homme (…) identifient la gephyrin comme une cible thérapeutique pour la régénération de la masse β-cellulaire à partir de cellules α. Jin Li, et al, dans Cell, publication en ligne en avant-première, 1er décembre 2016

Source iconographique, légendaire et rédactionnelle: Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

vendredi 16 septembre 2016

#thelancetdiabetesandendocrinology #diabètedetype1 #glycémie #monitorage Monitorage en continu chez des patient atteints de diabète de type 1 et conscience altérée de leur hypoglycémie (IN CONTROL) : essai croisé randomisé en ouvert

Capteur de glycémie Enlite et pompe à insuline Minimed
Source iconographique: https://www.medtronicdiabetes.com/products/enlite-sensor
Les patients atteints de diabète de type 1 ont souvent une conscience altérée de leur hypoglycémie. Notre but était d’évaluer si un monitorage en continu de leur glycémie (MCG) permet une amélioration de la glycémie et empêche la survenue d’hypoglycémie sévère, en comparaison du monitorage classique de la glycémie par prélèvement autopratiqué (MGPA), chez cette population à haut risque.

Nous avons effectué cet essai croisé randomisé en ouvert (IN CONTROL) dans deux centres médicaux situés aux Pays Bas. Les patients éligibles étaient des patients diagnostiqués comme souffrant d’un diabète de type 1 selon les critères de l’American Diabetes Association (ADA), âgés de 18 ans à 75 ans, présentant une conscience altérée de leur hypoglycémie confirmée par un score de Gold ≥ 4, et traités soit par administration en continu d’insuline par voie sous-cutanée, soit par injections multiples quotidiennes d’insuline – avec au moins trois MGPAs par jour. Après le dépistage, un rappel des méthodes de gestion du diabète, et une phase préliminaire d’évaluation des données MCG de ligne de base d’une durée de 6 semaines, nous avons réparti les patients (1:1) à l’aide d’une séquence d’allocation générée par ordinateur (par blocs de quatre) pour être soumis à soit 16 semaines de MCG suivies de 12 semaines de rinçage et 16 semaines de MGPA, ou 16 semaines de MGPA suivies de 12 semaines de rinçage et 16 semaines de MGC (où la phase MGPA était le contrôle). Au cours de la phase MCG, les patients ont utilisé un système MCG fonctionnant en temps réel composé d’une pompe Paradigm Veo équipée d’un transmetteur MiniLink et d’un capteur de glucose Enlite (Medtronic, CA, USA). Au cours de la phase MGPA, les patients étaient équipés d’un dispositif masquant les données recueillies, composé d’un appareil de monitorage continu de glycémie iPro 2 et d’un capteur de glucose Enlite, n’affichant pas les données de glycémie en temps réel. Le nombre de mesures MGPA effectuées par jour et de dispositifs MCG en place n’étaient pas standardisés entre les patients, afin de mimer des conditions réelles de vie. Au cours des deux périodes d’intervention, les patients se sont rendus dans les centres pour y effectuer leurs visites de suivi tous les mois, et étaient soumis à des consultations par téléphone 2 semaines après chaque visite, visant à informer les investigateurs des évènements indésirables, des épisodes d’hypoglycémie, etc.. ayant pu survenir.
Le critère principal d’évaluation de l’étude était la différence moyenne en pourcentage de période de temps passé en état de normoglycémie (4-10mmol/L) sur les périodes totales d’intervention, analysé sur la population en intention de traiter. Le critère secondaire d’évaluation était la survenue d’hypoglycémie sévère nécessitant l’intervention d’un tiers. (…).

Entre le 4 mars 2013 et le 9 février 2015, nous avons recruté et réparti 52 patients de manière aléatoire : 26 ont été soumis à la séquence MCG-MGPA et 26 à la séquence MPGA-MCG. La dernière visite de patient a eu lieu le 21 mars 2016. La durée de la période sous normoglycémie était plus élevée sous MCG que sous MPGA : 65.0% (Intervalle de Confiance [IC] 95% 62.8-67.3) versus 55.4% (53.1-57.7 ; différence moyenne 9.6%, IC 95% 8.0-11.2 ; p<0.0001), avec à la fois une baisse de la durée de la période en hypoglycémie (c’est-à-dire glycémie ≤3.9 mmol/L [6.8% versus 11.4%, différence moyenne 4.7%, 3.4-5.9 ; p<0.0001]) et de la durée de la période en hyperglycémie (c’est-à-dire glycémie > 10 mmol/L [28.2% versus 33.2%, différence moyenne 5.0% ; 3.1-6.9 ; p<0.0001]). Au cours de la période sous MCG, le nombre d’évènements hypoglycémiques sévères étaient plus bas (14 évènements versus 34 évènements, p=0.033). Cinq évènements indésirables autres qu' hypoglycémie sévère sont survenus au cours de l’essai, mais aucun n’a été imputé à l’intervention propre à l’essai en cours. De plus, aucun évènement indésirable d’intensité faible à modérée ne s’est révélée liée à l’essai en cours.

MCG a augmenté la durée de la période de temps passé en normoglycémie et a diminué l’hypoglycémie sévère chez les patients atteints de diabète de type 1 et de conscience altérérée de leur hypoglycémie, en comparaison de MPGA. Nos résultats soutiennent l’application du concept MCG chez cette population à haut risque. Dr Cornelis A J van Beers, MD, et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 15 septembre 2016

Financement : Eli Lilly et Sanofi

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 13 septembre 2016

#thelancet #diabètedetype1 #glycémie #capteurflash #insuline Nouvelle technologie de surveillance de la glycémie et hypoglycémie dans le diabète de type 1 : un essai multicentrique, ouvert, randomisé et contrôlé

Système d'autosurveillance de la glycémie par capteur flash
Source: https://livingwithdandcd.com/2014/09/10/systeme-flash-dautosurveillance-du-glucose-freestyle-libre-un-essai-dun-mois/
Le contrôle étroit de la glycémie dans le diabète de type 1 permet de retarder le déclenchement des complications macrovasculaires et microvasculaires propres au diabète ; cependant, il est nécessaire d’opérer un contrôle étroit des niveaux de glucose, afin d’empêcher la survenue d’hypoglycémies. Notre but était d’évaluer si un capteur flash de fabrication industrielle permettant la surveillance de la glycémie en temps réel, en comparaison des tests d’autosurveillance du glucose permettait de réduire les risque d’hypoglycémie chez des patients atteints de diabète de type 1.

Dans cette étude multicentrique, prospective, ouverte, randomisée et contrôlée, nous avons recruté des patients adultes atteints de diabète de type 1 bien contrôlé (HbA1c58 mmol/mol [7.5%]) dans 23 centres de traitement du diabète situés en Europe. Après deux semaines de port du capteur à l’aveugle ; les participants pratiquant des lectures de glycémie sur au moins 50% de la période ont été randomisés (1:1) pour monitorage de leur glycémie  par capteur flash (groupe d’intervention) ou par autosurveillance de la glycémie à l’aide de bandelettes de glucose capillaire (groupe contrôle). La randomisation a été effectuée par système centralisé à l’aide d’une méthode de minimisation des biais dépendant du centre d’étude et du mode d’administration de l’insuline. À la fois les participants, les investigateurs, et le personnel de l’étude avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal d’évaluation était la période de temps passée en hypoglycémie (<3.9 mmol/L [70mg/dL]) entre la ligne de base et 6 mois dans l’ensemble d’analyse intégral (tous les participants et participantes randomisés ; excluant celles présentant un test de grossesse positif au cours de l’étude). (…).

Entre le 4 septembre 2014 et le 12 février 2015, nous avons recruté 328 participants. Après de dépistage à la ligne de base, 241 participants au total ont été répartis de manière aléatoire : 120 participants dans le groupe d’intervention et 121 dans le groupe de contrôle, avec obtention de résultats d’évaluation chez 119 et 120 d’entre eux, respectivement. La période moyenne d’hypoglycémie est passée de 3.38 h/ jour à la ligne de base à 2.03 h/jour à 6 mois (changement moyen ajusté par rapport à la ligne de base -1.39) dans le groupe d’intervention et de 3.44h/jour à 3.27h/jour dans le groupe de contrôle (-0.14) ; avec une différence intergroupe de -1.24 (Erreur Standard [ES] 0.239 ; p<0.0001), équivalent à une diminution de 38% de la période passée en hypoglycémie chez les participants du groupe d’intervention.
Aucune hypoglycémie ni de problèmes de sécurité d’essai dus au dispositif médical (capteur) n’ont été relevés. 13 événements indésirables liés au capteur ont été rapportés chez dix participants – quatre allergies (une sévère et trois modérées) ; une démangeaison (faible) ; une éruption cutanée (faible) ; quatre symptômes sévères au niveau du site d’insertion ; deux érythèmes (un sévère, un faible) ; et un œdème (modéré). Il y a eu dix événements indésirables graves (cinq dans chaque groupe) rapportés par neuf participants ; aucun n’était lié au dispositif (capteur).

Le test innovant de glycémie par capteur flash a réduit la période d’hypoglycémie chez les adultes avec un diabète de type 1 non contrôlé. De futures études sont nécessaires pour évaluer l’efficacité de cette technologie chez des patients au diabète moins bien contrôlé et chez les patients plus jeunes. Prof Jan Bolinder, PhD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 12 septembre 2016

Financement : Abbott Diabetes Care

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 11 janvier 2016

#trendsinendocrinology&metabolism #diabètedetype1 #pancréas #thérapiecellulaire différenciationcellulaire #reprogrammationcellulaire #Pancréas : Eclairage nouveau sur remplacement et régénération

Les cellules béta sont regroupées sous la forme de petits îlots au sein du pancréas (Îlots de Langhernans). Bien qu'elles n'occupent au total qu'un volume de quelques mm3, ces cellules assurent la totalité de la sécrétion d'insuline. Leur destruction est à l'origine du diabète de type 1.
Source iconographique et légendaire: Dossier de presse Inserm, 3 septembre 2009  
La transplantation d’îlots représente une thérapie cellulaire efficace du diabète de type 1 (T1D) mais son application clinique est limitée du fait de la pénurie de donneurs. Après une décennie de recherche de sources alternatives de cellules, les objectifs sont maintenant braqués sur deux d’entre elles. Il s’agit des cellules souches pluripotentes (CSPi) (par le truchement de la différenciation dirigée) et des cellules pancréatiques non-endocrines (par le truchement de la différenciation dirigée ou la reprogrammation). Ici, nous passons en revue les processus dans ces deux domaines - incluant l’initiation d’essais cliniques de phase I/II utilisant des progéniteurs dérivés de cellules souches embryonnaires humaines (hESc) - , les avancées dans le domaine de la différenciation des hESc in vitro, les éclairages nouveaux concernant la plasticité développementale du pancréas, et les approches révolutionnaires dans l’induction de la conversion en cellule β à partir du compartiment non endocrine sans manipulation génétique. Juan Domínguez-Bendala et al, dans Trends in Endocrinology & Metabolism, publication en ligne en avant-première, 7 janvier 2016

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ 

mardi 9 juin 2015

#thelancetdiabetes&endocrinology #glycémie #pancréasartificiel #pompe #insuline #glucagon Contrôle nocturne de la glycémie à l’aide d’un pancréas artificiel à double hormones ou d’un pancréas artificiel à simple hormone, ou à l’aide d’une pompe à insuline conventionnelle chez des patients enfants et adolescents atteints de diabète de type 1 en ambulatoire : essai ouvert randomisé et contrôlé

Le "pancréas artificiel' mesure en continu la glycémie, puis ajuste et délivre la dose d'insuline nécessaire pour ramener le taux de sucre dans le sang à la normale. Ce système en cours de développement permettrait aux diabétiques de mieux vivre avec cette maladie chronique © Wahid Mendil, CRDP de l'académie de Versailles.
Les bénéfices complémentaires d’un pancréas à double hormone (insuline et glucagon) en comparaison d’un pancréas à simple hormone n’a pas encore été étudié chez les patients jeunes en conditions ambulatoires sans restriction. Nous avons évalué l’efficacité de trois systèmes pour le contrôle de la glycémie nocturne chez les enfants et adolescents atteints de diabète de type 1.

Nous avons effectué un  essai  aléatoire croisé, constitué de trois groupes distincts chez des enfants âgés de 9-17 ans atteints de diabète de type 1 participant à un camp pour diabétiques au Canada.  À l’aide d’enveloppes scellées, les enfants ont été répartis de manière aléatoire 1:1:1:1:1:1 par blocs de 6 pour subir trois interventions (pancréas artificiel à simple hormone, pancréas artificiel à hormone double, et thérapie conventionnelle par distribution d’insuline en sous-cutané par pompe). Chaque intervention était appliquée durant trois nuits consécutives. À la fois les participants, le personnel et les investigateurs évaluateurs de l’étude avaient accès au tableau de distribution des traitements. Le critère principal mesuré était le pourcentage de période de temps passé avec une glycémie inférieure à 4.0 mmol/L entre 23h00 et 07h00. L’analyse a été réalisée sur population en intention de traiter. Une valeur de p inférieure à 0.0167 a été considérée comme significative sur un plan statistique. (…).

Entre le 30 juin 2014 et le 9 août 2014, nous avons recruté 33 enfants dont la moyenne d’âge était de 13.3 ans (Déviation Standard 2.3 ; valeurs extrêmes de l'âge des sujets de la population : 9ans -17ans).  Le pourcentage médian de période de temps passé avec une glycémie inférieure à 4.0 mmol/L était de 0% (Intervalle Interquartile -IQR- 0.0-2.4) au cours des nuits avec le pancréas artificiel à double hormone, 3.1% (0.0-6.9) au cours des nuits avec le pancréas artificiel à simple hormone (p=0.032), et 3.4% (0-11.0) au cours des nuits avec la thérapie conventionnelle par pompe (p=0.0048 comparé au pancréas artificiel à double hormone et p=0.32 comparé au pancréas artificiel à simple hormone).
15 événements hypoglycémiques (<3.1 mmol/L pendant 20 minutes glycémie mesurée par glucose-sensor puis confirmée par glycémie capillaire <4.0 mmol/L) ont été relevés au cours des nuits avec thérapie conventionnelle par pompe en comparaison des quatre événements relevés sous système de thérapie à simple hormone et de 0 événement noté sous système de thérapie à double hormone. Tous les résultats obtenus étaient indépendants de l’ordre dans lequel les enfants et les jeunes adultes recevaient les interventions.

Le pancréas artificiel à double hormone pourrait améliorer le contrôle de la glycémie chez les enfants et les adolescents atteints de diabète de type 1. Des études en ambulatoire de plus grande ampleur sont maintenant nécessaires. Dr Ahmad Haïdar, PhD et al, dans The Lancet Endocrinology & Diabetes, publication en ligne en avant-première, 8 juin 2015

Financement : Canadian Diabetes Association, Fondation J A De Sève.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ   

lundi 16 juin 2014

Utilisation à domicile d’un système de livraison d’insuline en boucle fermée pour le contrôle de la glycémie nocturne chez des adultes atteints de diabète de type I : étude croisée multicentrique et randomisée sur 4 semaines

Administration d'insuline par pompe chez un patient diabétique. "Le système en boucle fermée" en cours de développement comprend un moniteur de glycémie, une pompe à insuline automatique, un ensemble de moniteurs d'activité qui se fixent sur le corps et une unité centrale de traitement.
Insulin pump: pompe à insuline
Control algorithm: algorithme de contrôle
Continuous glucose sensor: glucomètre fonctionnant en continu
Source iconographique et légendaire:   http://www.infohightech.com/la-clinique-mayo-de-jacksonville-en-floride-a-developpe-un-pancreas-artificiel-afin-dalleger-le-fardeau-du-diabete/
La livraison d’insuline en boucle fermée représente une option de traitement prometteuse pour l’amélioration du contrôle de la glycémie et pour réduire le risque d’hypoglycémie. Notre but était d’étudier si l’utilisation nocturne d’un système automatisé de livraison d’insuline en boucle fermée était de nature à améliorer le contrôle de la glycémie.

Nous effectuons cette étude ouverte, multicentrique, randomisée et contrôlée entre le 1er décembre 2012 et le 23 décembre 2014, en recrutant des patients dans trois centres situés au Royaume – Uni. Les patients âgés de 18 ans et plus atteints de diabète de type 1, ont été répartis de manière aléatoire pour recevoir l’insuline en boucle fermée pendant la nuit pendant 4 semaines (à l’aide d’un modèle d’algorithme de commande prédictive d’injection d’insuline), puis un traitement à base d’insuline administrée par pompe (dispositif au cours duquel les participants utilisaient l’affichage en temps réel du suivi de leur glycémie indépendamment de la pompe comme contrôle, ou vice versa). L’affectation au groupe de traitement initial était définie par une séquence de randomisation par blocs permutés générée par ordinateur. Chaque phase de traitement était séparée par une période d’élimination d’une durée de 3-4 semaines. Le critère principal d’évaluation était la période de temps au cours de laquelle la glycémie atteignant les valeurs cibles prédéfinies, à savoir si elle se situait entre 3.9 et 8.0 mmol/L, entre 0000h et 07h00. Les analyses ont été effectuées sur population en intention de traiter. (…).

Nous avons affecté de manière aléatoire 25 participants au traitement initial ; soit au groupe de livraison d’insuline en boucle fermée, soit au groupe de contrôle ; un patient affecté au groupe de livraison d’insuline en boucle fermée a retiré son consentement après randomisation, et les données relatives aux 24 patients restants ont été analysées. Le circuit fermé était utilisé sur une durée médiane de 8.3 h (Intervalle Interquartile -IQR- 6.0-9.6) sur 555 (86%) des 644 nuits. La proportion de la période de temps au cours de laquelle la glycémie a atteints ses valeurs cibles prédéfinies était significativement plus élevée au cours de la période de livraison en boucle fermée en comparaison de la période de contrôle (différence moyenne intergroupe 13.5%, Intervalle de Confiance -IC- 7.3-19.7 ; p=0.0002). Nous n’avons noté aucun épisode d’hypoglycémie grave pendant la période de contrôle, en comparaison des deux épisodes de cette nature notés pendant la période de livraison en boucle fermée ; trois épisodes de cette nature ont été notés, qui n’étaient pas liés au protocole de livraison en boucle fermée.

Le dispositif de livraison d’insuline en boucle fermée à domicile est faisable sans supervision, et pourrait améliorer le contrôle de la glycémie chez les adultes atteints de diabète de type I. Hood Thabit MD et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant – premère, 16 juin 2014

Financement : Diabetes UK

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 9 octobre 2013

Interleukine 2 à faible dose chez des patients atteints de diabète de type 1: une étude en double – aveugle de phase 1/2 contrôlée par placebo

Principales étapes d'isolement d'îlots pancréatiques humains. Pour utilisation en thérapie du diabète de type 1. In Médecine Nucléaire Volume 34, Issue 10, October 2010, Pages 589 - 596
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0928125810002172
L’équilibre inadéquat entre cellules T effectrices et cellules T régulatrices (Treg / Teff) joue un rôle central dans le développement des maladies auto-immunes, diabète de type  1 inclus. Nous avons montré précédemment que l’interleukine 2 (IL2) administrée à faible dose avait pour propriété d’induire l’expansion et l’activation des cellules Treg, de même qu’une amélioration clinique chez les patients atteints de vascularite induite par le virus à hépatite C. Notre but était d’établir quelles seraient les faibles doses d’IL2 administrables en toute sécurité, permettant d’induire les cellules Treg chez les patients atteints de diabète de type 1, considérant que : (1) le diabète de type 1 pourrait être lié à une altération des voies d’activation IL2/IL2R ; (2) l’activation des cellules Teff pathogéniques pourraient exacerber la maladie ; et (3) la sécurité d’administration d’IL2 à faible dose reste inconnue dans les cas de diabète de type 1.

Cette étude était un essai monocentrique de phase 1 / 2. 24 patients adultes (18 – 55 ans) atteints d’un diabète de type 1 insulino — dépendant patent et porteurs d’au moins d’un autoanticorps lié au diabète ont été recrutés et répartis de manière aléatoire (ratio 1 :1 :1 :1 ; liste de randomisation générée par ordinateur en blocs de 4) pour recevoir le placebo ou IL2 à raison de 0,33 MIU / jour, ou 1 MIU / jour ou 3 MIU / jour sur une session de 5 jours ; les patients ont été suivis sur une durée de 60 jours. Ni les investigateurs ni les participants n’avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal mesuré était le changement en [Treg] , mesuré par cytométrie, et exprimé en pourcentage de cellules T CD4+, du jour 1 au jour 60. (…).

Six patients ont été assignés à chaque groupe entre le 1er juin 2011 et le 3 février 2012. IL2 a été bien toléré à toutes les doses  administrées, sans événements indésirables graves. Cependant , une association dose – réponse a été notée concernant les événements indésirables non graves, pendant la phase de traitement (jours 1-6) ; un patient dans le groupe placebo, trois patients dans le groupe 0,33 MIU, cinq patients dans le groupe 1 MIU, et six patients dans le groupe 3 MIU ont montré des événements indésirables non graves. Les événements indésirables les plus communs dans la phase de traitement étaient des réactions à l’injection (aucun patient placebo versus trois patients avec 0,33 MIU et 1 MIU versus deux patients avec 3 MIU), des syndromes de type grippal (aucun patient placebo versus un patient avec 0,33 MIU et 1 MIU versus quatre patients avec 3 MIU). Après la phase de traitement, les événements indésirables n’ont pas montré de différence entre les groupes. IL2 n’a pas induit de changements délétaires pour ce qui est des paramètres liés au métabolisme du glucose. IL2 a provoqué une augmentation dose dépendante dans la proportion de cellules Treg, significative à toutes les doses en comparaison du placebo (augmentation moyenne chez les placebo 0,5% [Déviation Standard (SD) 0,4] ; 0,33 MIU 2,8% [1,2] ; p=0,0039 ; 1 MIU 3,9% [1,8] ; p=0,0039 ; 3 MIU 4,8% [1,9] ; p=0,0039).

Nous avons défini une dose d’IL2 à la fois bien tolérée et efficace sur le plan immunitaire à appliquer en thérapie et prévention du diabète de type 1, qui pourrait être pertinente pour utilisation dans le traitement d’autres troubles pour lesquels une augmentation des cellules Treg serait souhaitable.  Prof Agnès Hartemann et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant – première, 8 octobre 2013

Financement : Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, INSERM, et Université Pierre et Marie Curie

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 26 août 2013

Vitamine D et diabète: un couple particulier

Les grandes étapes de la biosynthèse de la vitamine D. In Archives de Pédiatrie, Volume 17, Issue 12, December 2010, Pages 1687-1695
Source iconographique et légendaire: http://ac.els-cdn.com/S1043276013001215/1-s2.0-S1043276013001215-main.pdf?_tid=45b08b46-0e1d-11e3-ba21-00000aab0f01&acdnat=1377500643_652adbeb747882674cb35b3495fd944b
Les effets bénéfiques d’une supplémentation en vitamine D dans certaines situations pathologiques, notamment pour la prévention du diabète, sont l’objet d’intenses discussions. Des données extraites d’études épidémiologiques suggèrent une corrélation entre déficience en vitamine D et prévalence augmentée des diabètes de type 1 et de type 2 (T1D et T2D). Chez les modèles animaux, une déficience en vitamine D prédispose au diabète, alors qu’une supplémentation en vitamine D possède un effet protecteur contre la maladie. Quoi qu’il en soit, manquent encore à l’arsenal des arguments des études cliniques d’intervention correctement conçues. Nous discutons ici des évidences permettant d’attribuer un rôle clair de la vitamine D dans le diabète et proposons que la déficience en vitamine D soit évitée, particulièrement chez les personnes à risque. Cela devrait être possible par la mise en place de directives au niveau mondial en mettant l’accent sur la supplémentation alimentaire en vitamine D à petites doses. Tom L. Van Belle, Conny Gysemans and Chantal Mathieu, in Trends in Endocrinology and Metabolism, online 21 August 2013, in press

Source: Science Direct / Traduction et adaptation: NZ

lundi 8 avril 2013

Antagonisme de l’interleukine-1 dans le diabète de type 1 récemment déclaré : deux essais multicentriques, randomisés, en double – aveugle et contrôlés par placebo

In Médecine des Maladies Métaboliques Volume 6, Issue 2, March 2012, Pages 143 -150
Source iconographique: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1957255712703760

L’immunité innée contribue à la pathogénèse des maladies auto-immunes comme le diabète de type 1 ; mais jusqu’à présent, aucun essai randomisé contrôlé sur l’étude du blocage du médiateur immun clé de l’interleukine 1 n’avait été effectué. Notre but était d’étudier si le canakinumab, un anticorps monoclonal anti-interleukine 1; ou l’anakinra, un antagoniste du récepteur à interleukine 1 humaine, améliorerait la fonction de la cellule β dans les cas de diabète de type 1 récemment déclaré.  

Nous avons effectué deux essais randomisés, contrôlés par placebo, dans deux groupes de patients atteints de diabète de type 1 récemment déclaré, et montrant une concentration d’au moins 0.2 nM en peptide C au cours d’un test de tolérance effectué lors d’un repas varié. Les patients de l’essai canakimumab était âgés de 6 à 45 ans, et ceux de l’essai anakinra étaient âgés de 18 à 35 ans. Les patients de l’essai canakimumab ont été recrutés dans 12 sites situés aux USA et au Canada et ceux de l’essai anakinra ont été recrutés dans 14 sites situés en Europe. Les participants ont été répartis au hasard par séquence de randomisation par blocs générée par ordinateur pour être soumis à traitement par injection sous cutanée de soit [2mg/kg (maximum 300 mg) de canakimumab ou placebo] pendant 12 mois, soit [100 mg anakinra ou placebo] tous les jours pendant 9 mois. Ni les participants, ni les membres des équipes soignantes n’avaient accès aux tableaux de randomisation. Le paramètre principal de mesure était la surface de base sous la courbe de réponse du peptide C, obtenue 2 heures après un test de tolérance effectué lors d’un repas varié ; effectué à 12 mois de traitement (essai canakimumab) ou à 9 mois de traitement (essai anakinra). Les analyses ont été effectuées en intention de traiter. (…).

Les patients ont été recrutés entre le 12 novembre 2010, et le 11 avril 2011 pour l’essai canakimumab ; et entre le 26 janvier 2009 et le 25 mai 2011 pour l’essai anakinra. 69 patients ont été répartis de manière aléatoire à pour recevoir le canakimumab (n=47) ou le placebo (n=22) pendant 12 mois ; et 69 patients pour recevoir l’anakinra (n=35) ou le placebo (n=34) pendant 9 mois. Aucune analyse intermédiaire n’a été effectuée. 45 sujets recevant le canakimumab et 21 sujets recevant le placebo lors de l’essai canakimumab ; 25 sujets recevant l’anakinra et 26 sujets recevant le placebo lors de l’essai anakinra ont été inclus dans les analyses principales. La différence d’aire sous la courbe du peptide C entre les groupes canakimumab et placebo à 12 mois était de 0.01 nmol/L (Intervalle de Confiance – IC – 95% de -0,11 à 0,14 ; p=0,86), et celle entre les groupes anakinra et placebo à 9 mois était de 0,02 nmol/L (de -0,09 à 0,15 ; p=0,71). Le nombre d’évènements indésirables était semblables entre les groupes de l’essai canakimumab. Dans l’essai anakinra, les patients du groupe recevant l’anakinra ont montré des évènements indésirables de grade significativement plus élevé que dans le groupe recevant le placebo (p=0,018) ; la cause principale étant un plus grand nombre de réactions au niveau du site d’injections chez les sujets recevant l’anakinra.

A la fois le canakimumab et l’anakira se sont montrés sûrs ; mais non efficaces comme médicament immuno-modulateurs pour le traitement du diabète de type 1 d’apparition récente. Le blocage de l’interleukine 1 pourrait se révéler plus efficace en combinaison avec d’autres traitements ciblant l’immunité adaptative dans les troubles auto-immuns organes spécifiques.  Prof Antoinette Moran MD et al, in The Lancet, Early Online Publication, 5 April 2013

Financement: National Institute of Health, Juvenile Diabetes Research Foundation

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ