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mercredi 26 juin 2019

#thelancetoncology #exclusif #lymphomecutanéàcellulesT #IPH4102 IPH4102, nouvelle classe d’anticorps monoclonal anti-KIR3DL2, chez des patients atteints de lymphome cutané à cellules T récidivant ou réfractaire : étude internationale de phase 1 en ouvert réalisée pour la première fois chez l’humain

Lymphome cutané à cellules T
Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cutaneous_T-cell_lymphoma_-_intermed_mag.jpg


IPH4102 est une nouvelle classe d’anticorps monoclonal ciblant KIR3DL2, une protéine de surface cellulaire s’exprimant en cas de lymphome cutané à cellules T, et plus particulièrement dans sa forme leucémique, le syndrome Sézary. Notre but était d’évaluer l’innocuité et l’activité de IPH4102 dans le lymphome cutané à cellules T.

Nous avons réalisé une étude internationale de phase 1 à augmentation de dose en ouvert, avec expansion de cohorte (…), pour la première fois chez l’homme, dans cinq hôpitaux universitaires situés aux États-Unis, France, Royaume Uni, et aux Pays-Bas. Les patients éligibles étaient atteints d’un lymphome cutané à cellules T primaire, récidivant ou réfractaire, histologiquement confirmé, présentaient un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0-2, étaient âgés de 18 ans et plus, et avaient reçu au moins deux traitements systémiques au préalable. Dix niveaux de dose de IPH4102, administrés par perfusion intraveineuse, allant de 0.0001 mg/kg à 10 mg/kg, ont été étudiés (...). Le critère principal était l’occurrence d’effets toxiques limitant la dose à administrer au cours des deux premières semaines de traitement, définis comme des effets toxiques de grade 3 ou plus durant 8 jours ou plus, sauf pour la lymphopénie. La réponse globale par type de lymphome cutané à cellules T était un critère d’évaluation secondaire. Les analyses d’innocuité et d’activité ont été réalisées dans la population per protocole. (…).

Entre le 4 novembre 2015, et le 20 novembre 2017, 44 patients ont été recrutés. 35 (80%) étaient atteints par le syndrome de Sézary, huit (18%) de mycose fongoïde, et un (2%) avait un lymphome cutané à cellules T, sans autre spécificité définie. Dans la partie à augmentation de dose de l’essai, aucun effet toxique dose-limitant n’a été rapporté ; le comité de sécurité de l’essai a recommandé, de ce fait, une dose fixée 750 mg pour la partie en expansion de cohorte de l’essai, correspondant à la dose maximale administrée. Les évènements indésirables les plus communément relevés étaient œdème périphérique (12 [27%] patients sur 44) et fatigue (neuf [20%]) ; ces évènements étaient tous de grade 1-2. La lymphopénie était l’évènement de grade 3 ou plus le plus communément rencontré (trois [7%]). Un patient a développé une hépatite fulminante 6 semaines après interruption de IPH4102 avec un lien de causalité possible avec le traitement ; ce patient est décédé par la suite. Cependant, le patient présentait des évidences d’infection au virus de l’herpès-6B humain. La période médiane de suivi était de 14.1 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 11.3-20.5). La confirmation d’une réponse globale était obtenue chez 16 (36.4% [Intervalle de Confiance -IC- 95% 23.8-51.1]) patients sur 44 ; et de ceux-là, 15 réponses ont été observées chez 35 patients atteints du syndrome de Sézary (43% [28.0-59.1]).

IPH4102 est un produit sûr ; il présente une activité clinique encourageante chez les patients atteints de lymphome cutané à cellules T récidivant ou réfractaire, et ce particulièrement chez les patients atteints par le syndrome de Sézary. Si cela devait se confirmer lors de futurs essais cliniques, IPH4102 pourrait représenter une nouvelle option de traitement chez ces patients. Un essai multi-cohorte de phase 2 (TELLOMAK) est en passe de confirmer l’activité chez les patients atteints par le syndrome de Sézary ; est également investigué dans cet essai le rôle de IPH402 dans d’autres sous-types de lymphomes à cellules T exprimant KIR3DL2. Prof Martine Bagot, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 25 juin 2019

Financement : Innate Pharma

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mercredi 7 juin 2017

#thelancet #lymphomecutané #brentuximabvedotin #methotrexate #bexarotene Brentuximab vedotin ou médicament au choix du médecin dans le traitement du lymphome cutané à cellules T CD30-positif (ALCANZA) : essai international multicentrique de phase 3, ouvert et randomisé

Lymphome cutané à cellules T. On en distingue les micro-abcès de Pautrier
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cutaneous_T-cell_lymphoma_-_intermed_mag.jpg
Les lymphomes cutanés à cellules T sont rares, généralement incurables, et associés à une altération de qualité de vie. Les thérapies systémiques existantes ne fournissent que rarement des réponses à la fois fiables et durables. Notre but était d’évaluer l’efficacité et l’innocuité du brentuximab vedotin versus thérapie conventionnelle chez des patients ayant été précédemment traités pour des lymphomes cutanés à cellules T CD30-positifs.

Dans cet essai  essai international multicentrique de phase 3, ouvert et randomisé, nous avons recruté des patients adultes atteints de mycose fongoïde CD30-positive ou de lymphome anaplasique à grandes cellules qui avaient déjà été traités au préalable. Les patients ont été recrutés dans 52 centres situés dans 13 pays. Les patients étaient répartis de manière aléatoire (1:1) par système vocal interactif centralisé et un système de réponse par internet pour recevoir le brentuximab vedotin par voie intraveineuse, à raison de 1.8 mg/kg une fois toutes les 3 semaines, sur une période de 16 cycles de 3 semaines au maximum - ou un médicament au choix de l'investigateur (methotrexate 5-50 mg per os une fois par semaine ou bexarotene 300 mg/m2 une fois par semaine) sur une période de 48 semaines au maximum. Le critère principal de l’étude était la proportion de la population en intention de traiter atteignant une réponse objective globale se maintenant au moins pendant 4 mois, évaluée par un comité d’experts indépendant. Les analyses d’innocuité ont été effectuées chez tous les patients qui avaient reçu au moins une dose de médicament à l’étude. (…).

Entre le 13 août 2012 et me 31 juillet 2015, 131 patients ont été recrutés et répartis de manière aléatoire : 66 dans le groupe recevant le brentuximab vedotin et 65 dans le groupe recevant le médicament au choix de l’investigateur ; 128 patients ont subi les analyses sur population en intention de traiter (64 dans chaque groupe). À la suite de la période médiane de suivi de 22.9 mois (Intervalle de Confiance [IC] 95% 18.4-26.1), la proportion de patients atteignant une réponse globale objective durant au moins 4 mois était de 56.3% (36 patients sur 64) avec le brentuximab vedotin versus 12.5% (huit sur 64) pour les patients recevant le médicament au choix de l’investigateur, résultant en une différence intergroupe de 43.8% (IC 95% 29.1-58.4 ; p<0.0001). Des évènements indésirables de grade 3-4 étaient relevés chez 27 (41%) patients des 66 du groupe brentuximab vedotin et chez 29 (47%) des 62 patients du groupe médicament au choix de l’investigateur. Des neuropathies périphériques ont été relevées chez 44 (67%) des 66 patients du groupe brentuximab vedotin(n=21 grade 2, n=6 grade 3) et quatre (6%) des 62 patients du groupe choix du médicament par l’investigateur. L’un des quatre décès relevés au cours du traitement a été jugé par l’investigateur comme lié au traitement, dans le groupe brentuximab vedotin ; aucun décès non lié au traitement n’a été rapporté dans le groupe choix du médicament par l’investigateur.

Une amélioration significative dans la réponse objective, durant au moins 4 mois, a été notée sous brentuximab vedotin versus choix du médicament par l’investigateur ; à savoir methorexate ou bexarotene.

Financement : Millenium Pharmaceuticas Inc (filiale du Takeda Pharmaceutical Company Ltd), Seattle Genetics Inc.

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ