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mardi 19 mai 2020

Pembrolizumab et trastuzumab comme traitement de première ligne du cancer œsophagien, gastrique, ou gastro-œsophagien HER2-positif : essai de phase 2 ouvert à simple bras

Cancer de l'Estomac. Litographie de Bernard, d'après A. Chazal (env. 1825)
Source iconographique: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Two_sections_of_diseased_stomach_(cancer)
L’addition de trastuzumab à une chimiothérapie de première intention améliore la survie globale chez les patients atteins de cancer gastrique métastasé HER-2 positif. Nous avons évalué l’innocuité et l’activité du pembrolizumab en combinaison avec trastuzumab et chimiothérapie de première ligne dans le cas du cancer gastro-œsophagien métastasé (gastrique, œsophagien, ou de la jonction gastro-œsophagienne.

Cette étude monocentrique de phase 2 à l’initiative d’investigateurs, ouverte, non-randomisée, à simple bras, réalisée chez des patients d’âge ≥ 18 ans, atteints de cancer gastro-œsophagien métastasé. Les patients éligibles présentaient une pathologie quantifiable ou évaluable non-quantifiable, un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0, 1, ou 2, et une fraction d’éjection du ventricule gauche d’au moins 53%. Les patients étaient éligibles pour recevoir un cycle initial d’induction à dose fixe de 200 mg pembrolizumab et d’une dose de charge de 8 mg / kg de trastuzumab administré par voie intraveineuse. Pour ce qui est des cycles suivants, les patients ont reçu 130 mg / m2 d’oxaliplatine par voie intraveineuse ou 80 mg / m2 de cisplatine au jour 1 850 mg / m2 de capecitabine per os deux fois par jour pendant 2 semaines, suivi d’une semaine de repos (ou 800 mg / m2 par jour de 5-fluorouracile aux jours 1-5), et d’une dose fixe de 200 mg de pembrolizumab par voie intraveineuse, et de 6 mg / kg de trastuzumab, administré au jour 1 de chaque cycle de 3 semaines. Le critère principal était la survie sans progression à 6 mois définie par la proportion de patients vivants et ne présentant pas de progression de la pathologie à 6 mois, évaluée chez les patients qui avaient reçu au moins une dose de trastuzumab et de pembrolizumab. Ce protocole de traitement pouvait être considéré comme digne de prise en compte pour futures investigations si 26 patients ou plus sur un effectif total recruté de 37 étaient sans progression à 6 mois. (…).

Entre le 11 novembre 2016, et le 23 janvier 2019, 37 patients ont été recrutés. À la date précise de clôture de la base de données, le 6 août 2019, la période médiane de suivi des patients survivants était de 13.0 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 11.7-23.5). Le critère principal de l’essai a été satisfait ; 26 (70% ; Intervalle de Confiance [IC] 95% 54-83) patients sur 37 étaient sans progression de leur pathologie à 6 mois. 
L’événement indésirable lié au traitement les plus communément rencontré, quel qu’en soit le grade, était neuropathie, rapporté chez 36 (97%) des 37 patients. Les évènements indésirables de grade 3 et 4 le plus communément rencontrés étaient lymphocytopénie (sept [19%] patients avec évènement de grade 3 et deux [5%] avec évènement de grade 4), diminution du taux d’électrolytes de grade 3 (six [16%] patients), et anémie de grade 3 (quatre [11%] patients). Des évènements indésirables graves sont survenus chez deux patients (néphrite de grade 3 chez les deux patients entraînant une interruption du traitement). Quatre patients ont interrompu le pembrolizumab du fait d’évènements indésirables immunitaires. Aucun décès lié au traitement n’a été dénombré.  

Le pembrolizumab peut être efficacement combiné au trastuzumab et la chimiothérapie ; ce traitement présente une activité prometteuse dans le cas du cancer gastro-œsophagien métastasé HER2-positif. Un essai clinique de phase 3 randomisé d’évaluation de l’efficacité et de l’innocuité du pembrolizumab versus placebo en combinaison avec le trastuzumab et chimiothérapie en première ligne, pour le traitement de première ligne du cancer gastro-œsophagien est en cours. Yelena Y Janjigian, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 18 mai 2020

Financement : Merck & Co

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 9 janvier 2018

#thelancetoncology #cancerdusein #trastuzumab #pertuzumab #palbociclib #fulvestrant Traitement néoadjuvant avec trastuzumab et pertuzumab + palbociclib et fulvestrant chez des patientes atteintes de cancer du sein HER2-positif, ER-positif (NA-PHER2) : étude exploratoire ouverte de phase 2

Mammographie présentant un sein sain (à gauche) et un sein atteint de cancer (à droite, les flèches blanches indiquent la localisation de la tumeur)
Source: https://en.wikipedia.org/wiki/Breast_cancer
Dans un contexte néoadjuvant, le blocage de HER2 plus utilisation d’un inhibiteur de l’aromatase chez des patientes atteintes de cancer du sein HER2-positif et positifs pour les récepteurs aux oestrogènes mène à une réponse pathologique complète chez 21% des patientes. La convergence des signaux HER2 et ER au niveau du gène RB1 suggère qu’une intervention pharmacologique combinée dirigée contre ces cibles pourrait fonctionner de manière synergique. Afin de tester cette approche, nous avons combiné palbociclib pour bloquer RB1, fulvestrant pour bloquer ER, et trastuzumab avec pertuzumab pour bloquer HER2 chez des patientes atteintes de cancer du sein HER2-positif et ER-positif.

NA-PHER2 est une étude exploratoire ouverte multicohorte de phase 2, effectuée dans sept sites en Italie. Les patientes étaient éligibles pour inclusion dans la première cohorte si elles présentaient un cancer du sein unilatéral invasif, HER2-positif, ER-positif, non précédemment traité ; et chez lesquelles la thérapie néoadjuvante pouvait être préconisée. Les patientes recevaient du trastuzumab par voie intraveineuse toutes les trois semaines (dose de charge de 8 mg/kg suivi d’une dose de 6 mg/kg) et du pertuzumab par voie intraveineuse (dose de charge 840 mg au cours du premier cycle puis dose de 420 mg) durant six cycles + palbociclib per os (125 mg une fois par jour pendant 21 jours au cours d’un cycle de 4 semaines) et fulvestrant (500 mg) toutes les 4 semaines sur une durée de cinq cycles. Les critères d’évaluation primaires étaient le changement de niveau d’expression de Ki67 à partir de la ligne de base à 2 semaines de traitement et au moment de la chirurgie (16 semaines après traitement) et les changements dans les taux d’apoptose, de la ligne de base à la chirurgie. Les critères d’évaluation secondaires étaient la réponse clinique objective (selon les critères d’évaluation RECIST de réponse des tumeurs solides aux traitements) et la réponse pathologique complète. Toutes les patientes répondant aux critères d’éligibilité étaient évaluées pour ce qui est des critères primaires et des critères secondaires. Toutes les patientes qui avaient reçu les médicaments sur un cycle de traitement étaient évaluées pour ce qui est de l’innocuité. (…). Cet essai est toujours en cours et deux cohortes supplémentaires sont en recrutement.

Entre le 20 mai 2015 et le 8 février 2016, nous avons recruté 36 patientes, dont l’une a été jugée inéligible pour l’étude et cinq testées HER2-négatives par analyse rétrospective. Ainsi, 35 patientes ont été incluses dans l’analyse d’innocuité et 30 analysées pour ce qui est des critères primaires et secondaires d’évaluation d’étude.
À la ligne de base, la moyenne géométrique de l’expression de Ki67 était de 31.9 (Erreur Standard -ES-  15.7), versus 4.3 (15.0) à la semaine 2 (n=25 ; p<0.0001) et de 12.1 (20.0) au moment de la chirurgie (n=22 ; p=0.013). La moyenne géométrique du taux d’apoptose était de 1.2 (ES 0.3) à la ligne de base versus 0.4 (0.4 ; p=0.019) au moment de la chirurgie. Une réponse clinique objective a été obtenue immédiatement avant la chirurgie chez 29 (97% ; Intervalle de Confiance [IC] 95% 83-100) patientes sur 30. Au moment de la chirurgie, huit (27%, IC 95% 12-46) patientes présentaient une réponse pathologique complète au niveau du sein et au niveau des ganglions axillaires.
Les événements indésirables de grade 3 les plus fréquents étaient neutropénie (dix [29%]), diarrhée (cinq [14%]) et stomatite, augmentation des taux d’alanine aminotransférase, et réactions d’hypersensibilité (chez une patiente [3%] pour chaque évènement). Aucun événement indésirable de grade 4 ou d’événement indésirable grave n’a été enregistré dans l’étude et il n’y a eu aucun décès à comptabiliser.

La combinaison de palbociclib, fulvestrant, trastuzumab et pertuzumab a eu un effet significatif sur l’expression de Ki67 à 2 semaines et au moment de la chirurgie. Le triple ciblage de ER, HER2, et RB1 dans les cancers du sein HER2-positifs et ER-positifs pourrait se révéler efficace pour leur traitement. Une poursuite des investigations cliniques, ainsi qu’une caractérisation moléculaire additionnelle est nécessaire, non seulement pour ce qui est des tumeurs récepteur-positives, mais aussi pour ce qui est des tumeurs sans amplification HER2. Luca Gianni, MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 8 janvier 2018

Financement : Pfizer et Roche

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

lundi 27 mars 2017

#thelancetoncology #adénocarcinomegastrique #trastuzumabemtansine #taxane Trastuzumab emtansine versus taxane pour administration en cas d’adénocarcinome gastrique ou de la jonction gastro-oesophagienne localement avancé ou métastasé préalablement traité (GATSBY) : étude de phase 2/3 internationale, randomisée, ouverte, adaptative

Adénocarcinome de l'estomac. Il s'agit d'un cas présenté par une femme de 40 ans se plaignant de violentes douleurs abdominales. L'examen par endoscopie a révélé un ulcère très suspect. La biopsie a révélé des cellules adénocarcinomateuses infiltrantes. (...)/
Source iconographique et légendaire: https://en.wikipedia.org/wiki/Stomach_cancer#/media/File:Adenocarcinoma_of_the_stomach.jpg
Bien que le trastuzumab + chimiothérapie représente le traitement standard de première intention du cancer gastrique HER2-positif, il n’existe pas de traitement de référence de deuxième ligne. Dans le cadre de l’étude GATSBY, nous avons examiné l’efficacité et la tolérance du trastuzumab emtansine chez des patients ayant préalablement reçu un traitement pour un cancer gastrique avancé HER2-positif (cancer gastrique non résécable, localement avancé, ou métastasé, adénocarcinome de la jonction gastroesophagienne).

Il s’agit ici de l’analyse finale de GATSBY, une étude de phase 2/3 randomisée, ouverte, adaptative, effectuée dans 107 centres (situés dans 28 pays dans le monde). Les patients éligibles étaient atteints de cancer gastrique avancé HER2-positif, progressant ou qui avait progressé au cours du traitement de première intention. A l’étape 1 de cet essai, les patients étaient répartis de manière aléatoire dans les  groupes de traitements (2:2:1) pour recevoir trastuzumab emtansine (3.6 mg/kg toutes les 3 semaines ou 2.4 mg/kg chaque semaine), ou une taxane au choix du médecin investigateur (docetaxel 75 mg/m2 par voie intraveineuse ou paclitaxel 80 mg/m2 par voie intraveineuse chaque semaine). A l’étape 2 de cet essai, les patients étaient répartis de manière aléatoire dans les groupes de traitements (2:1) pour recevoir une dose sélectionnée par le comité indépendant de collecte des données (CICD) de trastuzumab emstansine (2.4 mg/kg chaque semaine) ou une taxane (selon le même schéma que celui indiqué ci-dessus). Nous avons utilisé une méthode de randomisation par blocs, stratifiée par région du monde, précédente thérapie ciblée HER2, et précédente gastrectomie. Le critère principal de l’étude (survie globale) était évalué sur population en intention de traiter. (…).

Entre le 3 septembre 2012 et le 14 octobre 2013, 70 patients ont été assignés au groupe recevant trastuzumab emtansine 3.6 mg/kg toutes les 3 semaines, 75 au groupe recevant trastuzumab emtansine 2.4 mg/kg chaque semaine, et 37 au groupe recevant une taxane ; au cours de la première étape de cet essai. A l’analyse intermédiaire planifiée à l’avance, le CICD a sélectionné la dose de 2.4 mg/kg de trastuzumab emtansine chaque semaine comme la dose à appliquer au cours de la deuxième partie de l’essai. En date du 9 février 2015, 153 patients supplémentaires ont été assignés au groupe recevant 2.4 mg/kg de trastuzumab emtansine 2.4 mg/kg chaque semaine et 80 autres patients ont été assignés au groupe recevant une taxane. 
A la clôture des données, la période médiane de suivi était de 17.5 mois (Intervalle Interquartile [IQR] 12.1-23.0) pour le groupe trastuzumab emtansine 2.4 mg/kg et de 15.4 mois (9.2-18.1) dans le groupe taxane. 
La médiane de survie globale s’est établie à 7.9 mois (IC 95% 6.7-9.5) dans le groupe sous trastuzumab emtansine 2.4 mg/kg chaque semaine et 8.6 mois (7.1-11.2) sous traitement par taxane (hazard ratio 1.15, IC 95% 0.87-1.51, valeur unilatérale de p=0.86). 
Le groupe de patients sous trastuzumab emtansine 2.4 mg/kg a présenté une moindre incidence d’événements indésirables de grade 3 ou plus (134 [60%] patients sur 224 traités avec trastuzumab emtansine versus 78 [70%] patients sur les 111 traités avec une taxane) ; et une probabilité similaire d’occurrence d’événement indésirable menant à un décès (huit [4%] versus 4 [4%]), d’événements indésirables graves (65 [29%] versus 31 [28%]) par rapport au groupe de patients sous taxane. Les événements indésirables de grade 3 ou plus les plus fréquents sous trastuzumab emtansine 2.4 mg/kg étaient anémie, (59 [26%]) et thrombocytopénie (25 (11%)] ; les événements indésirables de grade 3 ou plus les plus fréquents sous taxane étaient neutropénie (43 [39%]) et anémie (20 [18%]).
Les événéments indésirables graves les plus fréquents étaient anémie (huit [4%]), hémorragie du tractus intestinal supérieur (huit [4%]), pneumonie (sept [3%]), hémorragie gastrique (six [3%]), et hémorragie gastrointestinale (cinq [2%]) dans le groupe trastuzumab emtansine 2.4 mg/kg chaque semaine en comparaison de pneumonie (quatre [4%]), neutropénie fébrile (quatre [4%]), anémie (trois [3%]), et neutropénie (trois [3%]) dans le groupe taxane.

Le trastuzumab emtansine n’était pas supérieur au taxane chez les patients atteints de cancer gastrique HER2-positif avancé. Il y reste donc un besoin non satisfait dans ce groupe de patients chez qui les options thérapeutiques restent limitées. Peter C Thuss-Patience MD, et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant-première, 23 mars 2017

Financement : F Hoffmann-La Roche

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

vendredi 4 octobre 2013

Lapatinib comme élément d’une thérapie néoadjuvante pour le cancer du sein HER2-positif opérable (NSABP protocol B-41): une étude de phase 3 ouverte et randomisée

Statut HER2. a: immunohistochimie: Marquage membranaire circonférentiel et intense traduisant la surexpression de la protéine membranaire HER2 (Score 3+). Absence de marquage des canaux mammaires bénins (témoin interne de spécificité); b: FISH (hybridation in situ fluorescente) du même cas montrant une amplification du gène HER2 représenté par des spots rouges. Formation de clusters (amas) de plus de dix spots (copies de HER2) par noyau de cellule tumorale. In Journal de Radiologie Diagnostique et Interventionnelle, disponible en ligne 6 juin 2013, sous presse
Source iconographique et légendaire:  http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2211570613001896
Pour cette étude de phase 3, ouverte et randomisée, nous avons recruté des femmes âgées de 18 ans et plus, présentant un statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0 ou 1, atteintes d’un cancer du sein HER2-positif opérable. Chacune d’entre elles a reçu quatre cycles de doxorubicine standard à raison de 60 mg/m2 et de cyclophosphamide à raison de 600 mg/m2 par voie intraveineuse au jour 1 toutes les 3 semaines, suivis de quatre cycles hebdomadaires de paclitaxel (80 mg/m2) par voie intraveineuse aux jours 1, 8, et 15 toutes les 4 semaines. En addition du paclitaxel, les patientes ont reçu soit le trastuzumab (bolus de 4 mg / kg, puis 2 mg / kg, par voie intraveineuse) toutes les semaines jusqu’à l’intervention chirurgicale, le lapatinib (1 250 mg per os / jour) jusqu’à l’intervention chirurgicale, ou le trastuzumab hebdomadaire + lapatinib (750 mg per os / jour) jusqu’à chirurgie. Après la chirurgie, toutes les patientes ont reçu du trastuzumab pour achever les 52 semaines de thérapie ciblée HER2. La randomisation (1:1:1) a été effectuée centralement par stratification par taille de la tumeur, statut clinique ganglionnaire et hormone-récepteur, et l’âge. Le critère primaire mesuré était la réponse pathologique complète du sein ; l’analyse des résultats étant effectuée sur la population en intention de traiter. (…).

Le recrutement des patientes a commencé le 16 juillet 2007 pour s’achever le 30 juin 2001 ; 529 femmes ont été enrolées dans cet essai. 519 patientes ont pu se voir déterminer leur réponse pathologique. La réponse pathologique complète du sein a été notée chez 93 (52,2% ; Intervalle de Confiance [IC] 95% 44,9 – 59,5) des 177 patientes dans le groupe trastuzumab, 91 (53,2% ; 45,4 – 60,3) des 171 patientes du groupe lapatinib (p=0,9852) ; et 106 (62,0% ; 54,3 – 68,8) des 171 patientes du groupe combinaison (p=0,095). Les effets toxiques de grade 3 et 4 les plus communément rencontrés étaient neutropénie ([29 [16%] patientes dans le groupe trastuzumab [de grade 4 chez cinq patientes (3%), 28 [16%] dans le groupe lapatinib, [de grade 4 chez huit patientes (5%), et 29 [17%] dans le groupe combinaison, [grade 4 chez neuf patientes (5%)]) et diarrhée de grade 3 (quatre [2%] patientes dans le groupe trastuzumab, 35 [20%] dans le groupe lapatinib, et 46 [27%] dans le groupe combinaison ; p<0,0001). Des événements d’insuffisance cardiaque congestive de classe III et de classe IV – définis selon les critères de la New York Heart Association – sont apparus chez sept (4%) patientes dans le groupe trastuzumab, sept (4%) dans le groupe lapatinib, et un (<1%) dans le groupe combinaison ; p=0,185).

Le remplacement du lapatinib par le trastuzumab, en combinaison avec la chimiothérapie, a eu pour résultats des pourcentages similaires en termes de réponse pathologique complète.  Une combinaison d’une thérapie ciblée HER2 a produit une réponse pathologique complète plus importante en pourcentages que la thérapie ciblée HER2 donnée en traitement unique – non significative toutefois - . Ces résultats vont de pair avec les résultats provenant d’autres études. Des essais sont en cours pour approfondir plus avant ces résultats obtenus sur traitement adjuvant. Prof André Robidoux MD et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant – première, 4 octobre 2013

Financement : Glaxosmithkline

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ 

mercredi 13 février 2013

Rechutes au niveau du Système Nerveux Central chez des patientes atteintes de cancer du sein HER2-positif ayant reçu ou n’ayant pas reçu de trastuzumab en traitement adjuvant : sous-étude rétrospective de l’essai HERA (BIG 1-01)

FISH HER2 (signaux rouges) sur coupes de deux tumeurs incluses en paraffine. (a): tumeur montrant une amplification; noter la disposition des signaux en amas. (b,c): tumeur montrant une surreprésentation. (b): noyau interphasique. à g. signaux centromériques du 17 (vert), à d. signaux HER2 (rouge); 4-5 signaux sont visibles, avec un rapport HER2 par centromère 17 proche de 1. (c): métaphase de la même tumeur, montrant une colocalisation des signaux HER2 (à d., en rouge) et centromériques (à g., en vert), confirmant que la surreprésentation de HER2 est liée à une polysomie 17. In Pathologie Biologie Volume 56, Issue 6, September 2008, Pages 375-379
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0369811408000552

Plusieurs essais randomisés ont confirmé le bénéfice de l’administration de trastuzumab en traitement adjuvant chez des patientes atteintes d’un cancer du sein HER2-positif précoce. Cependant, une crainte relative au fait que le trastuzumab en traitement adjuvant pourrait être associé à une augmentation de la fréquence des rechutes au niveau du système nerveux central (SNC), a été émise. Ainsi, nous avons étudié la fréquence et l’évolution naturelle des rechutes au niveau du SNC, en considérant la rechute comme premier évènement ou comme évènement survenant à quelque moment que ce soit, à l’aide des données de l’essai HERA.

Nous avons estimé l’incidence cumulée des premiers évènements observés au cours de la période de survie sans récidive au niveau du SNC versus d’autres sites en effectuant une analyse des probabilités concurrentes de risque chez les patientes atteintes de cancer du sein HER2-positif précoce qui avaient été réparties de manière aléatoire pour : soit recevoir du trastuzumab pendant un an, soit rester en observation dans le cadre de l’essai HERA après une période médiane de suivi de 4 ans (Intervalle Interquartile 3,5-4,8). Afin d’obtenir des données plus précises relatives aux rechutes au niveau du SNC à tout moment avant le décès, nous avons diffusé des formulaires de collecte de données auprès des investigateurs afin d’obtenir des informations standardisées à propos des évènements impliquant le SNC survenus chez tous les patientes décédées avant juillet 2009. Nous avons estimé l’incidence cumulée des rechutes au niveau du SNC à tout moment en effectuant une analyse de risque.

Sur les 3 401 patientes qui ont été désignées aléatoirement pour recevoir le trastuzumab pendant un (1) an ou pour rester en observation, 69 (2%) ont montré une rechute au niveau du SNC correspondant au premier évènement survenant au cours de la période de survie sans récidive, et 747 (22%) ont montré une rechute au niveau d’un site différent du SNC. La fréquence des rechutes au niveau du SNC comme premier évènement post période de survie sans récidive n'a pas montré de différence entre le groupe ayant reçu le trastuzumab pendant 1 an (37 [2%] patientes sur 1703) et le groupe d’observation (32 [2%] patientes sur 1698 ; p=0,55 [test de Gray]). 481 formulaires de collection de données ont été distribués, dont 413 (86%) nous ont été retournés. La proportion de patientes décédées et qui avaient montré une rechute au niveau du SNC étaient plus nombreuses dans le groupe d’observation (129 [57%] sur 227 patientes que dans le groupe de patientes ayant reçu le trastuzumab pendant 1 an (88 [47%] sur 186 ; p=0,06 [test de Gray]). La plupart des rechutes au niveau du SNC étaient des rechutes symptomatiques (189 [87%] sur 217).

En conclusion, le trastuzumab adiministré en adjuvant n’augmente pas le risque de rechute au niveau du SNC chez les patientes atteintes d’un cancer du sein HER2-positif précoce.  Prof Bernhard C Pestalozzi MD et al, in The Lancet Oncology, Early Online Publication, 13 February 2013

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

mardi 28 février 2012

Bévacizumab néoadjuvant, trastuzumab, et chimiothérapie dans le traitement du cancer du sein HER2-positif inflammatoire primaire (BEVERLY-2): une étude ouverte de phase 2 à simple bras

La réaction inflammatoire dans le cancer est soumise à régulation des glycoconjugués bactériens et des protéoglycanes à chaînes héparanes sulfates. Source: http://ugsf-umr-glycobiologie.univ-lille1.fr/equipe_detail.php?id=29
Le bévacizumab et le trastuzumab sont efficaces dans le traitement du cancer du sein HER2-positif métastatique; cependant, peu de données existent, s'agissant du cancer du sein inflammatoire. Dans notre essai de phase 2, notre but était d'étudier l'efficacité et la sécurité du bévacizumab néoadjuvant combiné au trastuzumab et à une chimiothérapie chez des patientes atteintes d'un cancer du sein primaire HER2-positif inflammatoire.

Dans notre étude ouverte et non-comparative de phase 2, multicentrique et à simple bras, nous avons recruté des femmes (âgées de 18 ans et plus) atteintes d'un cancer du sein HER2-positif, inflammatoire et non-métastatique, confirmé par histologie. Les patientes ont été recrutées dans des centres anticancéreux privés ou publics, situés en France. Avant la chirurgie, les patientes ont été traitées au fluorouracile, épirubicine, cyclophosphamide et bévacizumab (cycles 1-4) et docetaxel, bévacizumab, et trastuzumab (cycles 5-8) en cycles de 3 semaines.
Après la chirurgie, les patientes ont reçu de la radiothérapie adjuvante, du trastuzumab et du bévacizumab. Le résultat principal de l'étude était obtenu par la mesure de la population de patientes ayant montré une réponse pathologique complète (définie par le registre central des pratiques chirurgicales selon la classification de Sataloff, en tenant compte de l'incertitude due aux données manquantes). (...).

Nous avons recruté 52 patientes dans 21 centres, entre le 23 octobre 2008 et le 28 octobre 2009. 42 (81%) des 52 patientes ont reçu les 8 cycles de thérapie néo-adjuvante, et 49 (94%) ont subi une chirurgie. Après la thérapie néo-adjuvante, 33 des 52 patientes ont montré une réponse pathologique complète, selon le registre central (63,5%, Intervalle de Confiance à 95%: 49,4 - 77,5). Les évènements indésirables les plus fréquents étaient asthénie et nausée (tous deux sont survenus chez 36 [69%] des 52 patientes). 25 (48%) des patientes ont montré une neutropénie de grade 3-4, représentant l'évènement indésirable de grade 3-4 le plus fréquemment relevé. Seul un (1) évènement indésirable de grade 3 ou plus, dû au bévacizumab (hypertension, une patiente) a été rapporté. Quatre (4) patientes (8%) ont montré une insuffisance cardiaque.

Un traitement néo-adjuvant, avec bévacizumab, trastuzumab et chimiothérapie s'est montré efficace et bien toléré chez des patientes atteintes d'un cancer du sein inflammatoire non préalablement traité. D'autres études de confirmation sont toutefois nécessaires. Prof Jean-Yves Pierga MD et al, in The Lancet Oncology, Early Online Publication, 28 February 2012

Source: http://www.thelancet.com/ / Traduction et adaptation: NZ