Total des pages vues

mercredi 21 novembre 2012

Poursuite d’un traitement au bevacizumab après première progression d’un cancer colorectal métastatique (ML 1 4147) : un essai randomisé de phase 3

Cancer colorectal (cliché Inserm, Boutron-Ruault Marie-Christine). Le cancer du colon-rectum est le deuxième cancer le plus fréquent chez la femme et le troisième chez l'homme. Le nombre de cancers colorectaux devrait augmenter en France au cours des prochaines années pour atteindre 45 000 en 2020.
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/thematiques/cancer/dossiers/cancer-colorectal

Le bevacizumab additionné d’une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine est le traitement standard de première intention et de seconde intention (chez des patients n’ayant pas reçu de bevacizumab au préalable) du cancer colorectal métastatique. Nous avons étudié l’utilisation continue du bevacizumab additionné d’une chimiothérapie standard de seconde intention chez des patients atteints d’un cancer colorectal métastatique progressant, après traitement de première intention à base de bevacizumab.

Dans cette étude ouverte de phase 3, effectuée dans 220 centres situés en Autriche, Belgique, République Tchèque, Danemark, Estonie, Finlande, France, Allemagne, Pays Bas, Norvège, Portugal, Arabie Saoudite, Espagne, Suisse, Suède, et Suisse, des patients (d’âge ≥ 18 ans) atteints de cancer colorectal métastatique non résecable, confirmé par histologie, ayant progressé jusqu’à 3 mois après interruption d’un traitement de première intention à base de bevacizumab + chimiothérapie ; ont été répartis au hasard en deux groupes (1:1) pour recevoir une chimiothérapie de seconde intention avec ou sans bevacizumab 2,5 mg/kg par semaine (soit 5 mg/kg toutes les 2 semaines ou 7,5 mg/kg toutes les 3 semaines par voie intraveineuse). Le choix entre une chimiothérapie à base d’oxaliplatine ou d’irinotecan dépendait du régime de traitement suivi en première intention (changement de chimiothérapie). La randomisation a été effectuée par combinaison d’un dispositif par blocs permutés et d’un algorithme de minimisation selon Pocock et Simon. Le paramètre principal mesuré était la survie globale, analysée sur population en intention de traiter.

Entre le 1er février 2006 et le 9 juin 2010, 409 (50%) patients ont été soumis à un protocole bevacizumab + chimiothérapie et 411 (50%) à une chimiothérapie seule. Le suivi médian était de 11,1 mois (écart interquartile – IQR – 6,4-15,6) dans le groupe bevacizumab + chimiothérapie et de 9,6 mois (5,4-13,9) dans le groupe chimiothérapie seule. La survie médiane était de 11,2 mois (Intervalle de Confiance – IC – 95% 10,4-12,2) pour le groupe bevacizumab + chimiothérapie et de 9,8 mois dans le groupe chimiothérapie seule (hazard ratio 0,81 ; IC 95% 0,69-0,94 ; test log-rangs non stratifié p=0,0062). Des saignements ou hémorragies de grade 3-5 (huit [2%] versus un [<1%]), des perforations intestinales (sept [2%] versus 3 [<1%]), et des tromboembolismes veineux (19 [5%] versus 12 [3%]) étaient des évènements indésirables plus fréquemment observés dans le groupe bevacizumab + chimiothérapie que dans le groupe chimiothérapie seule. Les évènements indésirables de grade 3-5 les plus fréquemment rapportés étaient les neutropénies (65[16%] dans le groupe bevacizumab + chimiothérapie versus 52 [13%] dans le groupe chimiothérapie seule), des diarrhées (40 [10%] versus 34 [8%], respectivement), et asthénie (23 [6%] versus 17 [4%], respectivement). Les morts liées au traitement ont été rapportées pour quatre patients dans le groupe bevacizumab + chimiothérapie et pour trois patients du groupe chimiothérapie seule.

Le maintien d’une inhibition VGEF à l’aide du bevacizumab + chimiothérapie standard de seconde intention – au-delà de la progression de la maladie – apporte un bénéfice clinique aux patients atteints d’un cancer colorectal métastatique. Cette approche est également objet d’investigations pour d’autres types de tumeurs, notamment le cancer du sein métastatique et le cancer du poumon non à petites cellules. Jaafar Bennouna MD et al, in The Lancet Oncology, Early Online Publication, 16 November 2012

Financement:  F. Hoffmann-La Roche

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

Aucun commentaire: