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lundi 8 septembre 2014

Innocuité et efficacité du drisapersen pour le traitement de la myopathie de Duchenne (DEMANDII) : étude d’exploration de phase 2, randomisée et contrôlée par placebo

La dystrophie musculaire de Duchenne (DMD), appelée aussi myopathie ou maladie de Duchenne, a été identifiée en 1858. C'est une maladie génétique qui touche progressivement l'ensemble des muscles de l'organisme : muscles squelettiques, muscle cardiaque et certains muscles lisses. Les premiers symptômes apparaissent dans l'enfance, vers 3 ans. Seuls les garçons sont atteints. La maladie de Duchenne est due à une altération d'un gène du chromosome X entraînant l'absence d'une protéine indispensable au muscle : la dystrophine. Sur cette image, on observe la régénération de quelques fibres musculaires après un traitement de la myopathie de Duchenne. Cette coupe transversale de muscle humain permet d'observer les myofibrilles constituants chaque fibre musculaire.
Source iconographique et légendaire: 
http://www.inserm.fr/thematiques/genetique-genomique-et-bioinformatique/dossiers-d-information/myopathie-de-duchenne
La myopathie de Duchenne (DMD) est causée par une déficience en dystrophine et une dégradation musculaire affectant principalement les garçons. La technique de saut d’exon réalisée à l’aide d’oligonucléotides antisens permet la synthèse d’une dystrophine partiellement fonctionnelle. Nous avons étudié l’efficacité et l’innocuité de drisapersen, un oligonucléotide antisens 2’-O-méthyl-phosphorothiate, administré sur une période de 48 semaines.

Dans cette étude d’exploration effectuée en double – aveugle, et contrôlée par placebo, nous avons recruté des patients de sexe masculin (d’âge 5 ans ; et temps de mise en station debout 7 sec), atteints de myopathie de Duchenne et provenant de 13 centres spécialisés situés dans neuf pays, entre le 1er septembre 2010 et le 12 septembre 2012. Nous avons répartis les patients de manière aléatoire (2 :2 :1 :1 ; par blocs de six ; sans stratification) pour recevoir le drisapersen 6 mg/kg ou le placebo, administré par voie sous – cutanée et en continu (une fois par semaine) ou par intermittence (neuf doses sur 10 semaines). Le résultat principal de mesure était le changement de distance parcourue en marchant sur une période de six minutes (6MWD) à la semaine 25 chez les patients de la population en intention de traiter, pour lesquels les données étaient disponibles. L’évaluation de l’innocuité comprenait une surveillance rénale, hépatique et hématologique et la consignation des évènements indésirables. (…).

Nous avons recruté 53 patients : 18 ont reçu le drisapersen en continu, 17 ont reçu le drisapersen par intermittence, et 18 le placebo (groupes « en continu » et « par intermittence » combinés). À la semaine 25, la moyenne de la 6MWD avait augmenté de 31.5 m (Erreur Standard -ES- 9.8) à partir de la ligne de base pour le groupe drisapersen en continu, avec une différence moyenne de changement à partir de la ligne de base de 35.09 m (Intervalle de Confiance [IC] 95% de 7.59 à 62.60 ; p=0.014) versus placebo. Nous n’avons enregistré aucun changement de 6MWD à partir de la ligne de base entre le groupe drisapersen par intermittence (changement moyen -0.1 [ES 10.3] et le placebo (différence moyenne 3.51 m [de -24.34 à 31.35]) à la semaine 25. Les évènements indésirables les plus fréquemment rencontrés chez les patients recevant le drisapersen étaient réaction non spécifiée au site d’injection (concernait 14 patients sous drisapersen en continu, 15 patients sous drisapersen par intermittence, et six patients sous placebo) et évènements rénaux (concernaient 13 patients sous drisapersen en continu, 12 patients sous drisapersen par intermittence, et sept sous placebo), la plupart des évènements relevés étant des protéinuries de phase subclinique. Aucun des évènements indésirables graves rapportés (un pour le groupe en continu, deux pour le groupe par intermittence, et deux pour le placebo) n’a eu pour conséquence une sortie d’étude.

Le drisapersen administré en continu a permis d’obtenir un bénéfice en 6MWD versus placebo à la semaine 25. Les résultats d’innocuité se sont révélés similaires à ceux obtenus lors de précédentes études. L’amélioration de l’ambulation observée sur cette population jeune atteinte de myopathie de Duchenne  sont encourageants, mais nécessitent confirmation à l’occasion d’études de plus grande ampleur. Prof Thomas Voit, dans The Lancet Neurology, publication en ligne en avant – première, 8 septembre 2014.

Financement : Glaxosmithkline, Proensa Therapeutics BV (filiale de Proensa Holding NV)

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

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