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mardi 16 septembre 2014

Le panobinostat, un inhibiteur de l’histone désacétylase, pour la réactivation du virus latent chez les patients infectés au VIH placés sous thérapie antirétrovirale suppressive : essai clinique de phase 1/2 à un seul bras

Copyright Inserm P. Roingeard. - Le bourgeonnement du virus du Sida. Le virus sort de la cellule infectée en s'aidant de partenaires cellulaires du cytosquelette cellulaire, très présents au niveau de prolongements cellulaires appelés filopodes.
Source iconographique et légendaire: http://www.inserm.fr/espace-journalistes/les-reservoirs-du-vih-mieux-identifies-vers-de-nouvelles-strategies-therapeutiques
L’activation de l’expression du virus latent est une approche qui pourrait faire partie intégrante du traitement du VIH/sida. Nous avons testé la capacité d’intervention de l’histone désacétylase panobinostat comme agent anti-latence du VIH, ainsi que l’innocuité de cette stratégie.

Dans cet essai clinique de phase 1/2, nous avons inclus des adultes infectés au VIH et sous traitement à l’hôpital universitaire de Aarhus au Danemark. Les participants ont reçu le panobinostat per os (20 mg) trois fois par semaine - 1 semaine sur 2- pendant 8 semaines tout en maintenant la thérapie antirétrovirale combinée. Le critère principal d’évaluation était le changement à partir de la ligne de base d’ARN de HIV non épissé associé à la cellule. Les critères d’évaluation secondaires étaient l’innocuité, l’ARN d’HIV plasmatique, l’ADN total et intégré au genome de la cellule hôte, le compte d’unités infectieuses par million de cellules CD4 (T), ainsi que le temps écoulé avant rebond viral suite à une interruption éventuelle de la thérapie antirétrovirale pour des raisons inhérentes au protocole – interruption du traitement analytique - . (…).

Nous avons recruté 15 patients. Le niveau d’ARN non épissé associé à la cellule a augmenté de manière significative aux trois points dans le temps au moment où les patients étaient sous panobinostat (p<0.0001). Le niveau médian maximal d’augmentation d’ARN d’HIV non épissé associé à la cellule pendant le traitement était de 3.5 fois. (plage d’étendue des valeurs : de 2.1 à 14.4). Le panobinostat a induit une virémie avec un rapport de cote probabiliste de 10.5 (Intervalle de Confiance [IC] 95% 2.2 – 50.3 ; p=0.0002) par rapport à la ligne de base. Nous avons enregistré une baisse transitoire en DNA total de HIV, mais pas de réduction en DNA total de HIV, ni de DNA de HIV intégré à la cellule hôte, ou d’unité infectieuses par million au niveau de la cohorte prise en entier. Neuf patients ont participé au protocole prévoyant l’interruption du traitement analytique, le temps médian écoulé avant rebond viral était de 17 jours (plage d’étendue des valeurs : de 14 à 56). Le panobinostat a été bien toléré. 45 évènements indésirables ont été rapportés, mais seulement 16 d’entre eux (tous de grade 1) ont été présumablement liés au panobinostat.

Le panobinostat s’est montré efficace comme agent anti-latence du VIH in vivo, il se révèle comme candidat prometteur en combinaison dans de futurs essais cliniques évaluant l’efficacité d’éradication du VIH. Cependant, le panobinostat n’a pas réduit le taux d’infections cellulaires latentes, et cette approche pourrait être nécessaire en combinaison avec d’autres modes de traitements pour altérer de manière significative le réservoir de HIV présent à l’état latent dans l’organisme. Dr Thomas A Rasmussen MD et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant – première, 16 septembre 2014

Financement : The Danish Council for Strategic Research et Aarhus University.


Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

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