Le burn-out ou épuisement professionnel Source: https://lorio.eu/2015/05/10/burn-out-ou-epuisement-professionnel/ |
L’épuisement
professionnel du médecin est une pathologie ayant atteint le stade de l’épidémie,
documentée par des études effectuées au niveau national à la fois chez les
médecins en formation et chez les médecins de plein exercice. L’épuisement professionnel du médecin produit des effets délétères sur la
prise en charge des patients, le professionnalisme; affecte le soin de soi et par
conséquent la sécurité d'auscultation des patients, et la viabilité des
systèmes de santé. Une meilleure compréhension de la qualité et résultats de la
littérature sur les approches visant à prévenir si possible - pour le moins
réduire la prévalence – de l’épuisement professionnel est nécessaire.
Dans
cette revue systématique sur la littérature et méta-analyse, nous avons
recherché les études portant sur sur les interventions visant à prévenir et
diminuer le syndrome d’épuisement professionnel dans les bases de données
MEDLINE, Embase, PsynINFO, Scopus, Web of Science, et au Education Resources
Information Center, publiées depuis le début de notre enquête et jusqu’au 15 janvier 2016, incluant les
études de comparaison à simple bras. Nous recherchions les études fournissant
des données spécifiques de syndrome d’épuisement professionnel dont les paramètres
d’évaluation, validés, provenaient de sources cautionnées par la communauté
médicale. Nous avons exclu les études relatives aux étudiants en médecine et
les études émanant de fournisseurs de soins de santé non-médecins. Nous avons
jaugé la potentielle éligibilité des études par leur résumé, puis avons extrait
les données des études retenues sous forme normalisée. Les paramètres mesurés
étaient les changements en prévalence globale du syndrome d’épuisement, le
score d’épuisement émotif (et d’épuisement émotif sévère), et le score de
dépersonnalisation (et de dépersonnalisation sévère). Nous avons utilisé les
modèles à effets aléatoires pour le calcul la différence moyenne des
estimations mutualisées (…), pour ce qui est des changements mesurés pour chaque
paramètre.
Nous
avons identifié 2 617 articles, dont 15 essais randomisés incluant 716 médecins
et 37 études de cohorte incluant 2 914 médecins qui satisfaisaient aux
critères d’inclusion. Globalement, la prévalence du syndrome d’épuisement a
diminué, passant de 54% à 44% (différence : 10% [Intervalle de Confiance -IC- 95% 5-14] ; p<0.0001 ; I2=
15% ; 14 études), le score d’épuisement émotif a baissé, passant de 23.82
points à 21.17 points (2.65 points [1.67-3.64] ; p<0.0001 ; I2=82% ; 40 études), et le score
de dépersonnalisation a également baissé, passant de 9.05 à 8.41 (0.64 points
[0.15-1.14] ; p=0.01 ; I2=58% ;
36 études). L’épuisement émotif sévère a diminué, passant de 38% à 24% (14%
[11-18] ; p<0.0001 ; I2=0% ;
21 études) et la dépersonnalisation sévère a diminué, passant de 38% à 34% (4%
[0-8] ; p=0.04 ; I2=0% ;
16 études).
La
littérature indique qu’à la fois les stratégies visant l’individu et les
stratégies visant les organisations peuvent avoir pour résultat des réductions
significatives de prévalence du syndrome d’épuisement chez les médecins. De
futures études seront nécessaires pour établir quelles sont les plus efficaces
dans des populations spécifiques, de même que pour établir quelles sont les
solutions, à la fois prises sur le plan individuel comme sur le plan
organisationnel, peuvent être combinées pour apporter de plus importantes améliorations du bien-être des médecins, en
comparaison des seules solutions individuelles. Prof Colin P West, dans The
Lancet, publication en ligne en avant-première, 28 septembre 2016.
Financement : Institut de Recherche de la Fondation Arnold
P Gold
Source : The
Lancet Online / Traduction et
adaptation : NZ
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