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jeudi 15 décembre 2016

#thelancet #VIH #SIDA #comorbidités #mortalité Mortalité et causes de décès chez les personnes diagnostiquées VIH, à l’ère des thérapies antirétrovirales hautement actives en comparaison de la population générale : analyse observationnelle de cohorte.

Nombre de personnes séropositives fin 2003 d'après rapport Onusida 2004 sur fond de carte.
Source iconographique et légendaire: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Sida-repartition.png
Les décès ont diminué, chez les personnes VIH – positives, depuis l’introduction des thérapies antirétrovirales hautement actives (TAHA) en 1996. Un nombre moins élevé de décès liés au SIDA, associé à un vieillissement de la population concernée ont eu pour résultat une augmentation de la proportion de patients atteints par le VIH décédant de troubles non liés au SIDA. Ici, nous décrivons la mortalité ainsi que les causes de décès chez les personnes diagnostiquées VIH à l’ère TAHA en comparaison de la population générale.

Dans cette analyse observationnelle, nous avons relié les données de cohortes collectées par Public Health England* (PHE) chez des sujets âgés de 15 ans et plus, diagnostiqués VIH en Angleterre et au Pays de Galles entre 1997 et 2012, avec celles du registre de mortalité de l’Office National de la Statistique (ONS). L’inclusion dans la cohorte a commencé au diagnostic, avec un suivi des données cliniques collectées chaque année auprès des 220 centres de soins ambulatoires du Service National de la Santé (NHS) situé répartis dans tout le pays. Afin de classer les causes de décès, nous avons fait usage d’une version modifiée du protocole de Codage des Causes de Décès chez les patients atteints par le VIH, comprenant le certificat de décès ainsi que des marqueurs cliniques. Nous avons appliqué l’analyse de Kaplan-Meier pour la construction des courbes de survie et d’estimation du taux de mortalité; ainsi que la régression de Cox pour pour l’établissement des indicateurs prévisionnels indépendants de la mortalité toutes causes confondues, avec ajustement pour le sexe, les voies empruntées par l’agent infectieux, l’âge au diagnostic, la région de naissance, l’année du diagnostic, le diagnostic tardif, et l’historique de TAHA. Nous avons appliqué les taux de mortalité standardisés (TMS) afin d’établir les comparaisons avec la population générale.

Entre 1997 et 2012, 88 994 personnes ont été diagnostiquées VIH, contribuant pour 448 839 personnes-années de suivi. À la fin de 2012, 5 302 (6%) patients étaient décédés (correspondant à 118 décès par 10 000 personnes - années  [toutes causes confondues], Intervalle de Confiance [IC] 95% 115-121). Dans l’analyse multivariée, un diagnostic tardif était fortement prédictif de décès (hazard ratio [HR] 3.50, IC 95% 3.13-3.92). Les personnes de diagnostic plus récent présentaient un risque de décès plus faible (2003-07 : HR 0.66, IC 95% 0.62-0.70 ; 2008-12 : HR 0.65, IC 95% 0.60-0.71). La cause du décès était déterminable chez 4 808 (91%) des 5 302 patients décédés ; la plupart des décès (2 791 [58%] sur 4 808) étaient imputables à la maladie SIDA comme telle. La mortalité au sein de la cohorte des sujets diagnostiqués VIH était significativement significativement plus élevée que dans la population générale, quelle qu’en soit la cause (Indice Comparatif de Mortalité [ICM] 5.7, IC 95% 5.5-5.8), plus particulièrement celle imputable à des infections autres que la maladie SIDA comme telle (10.8, 9.8-12.0) et maladie hépatique (3.7, 3.3-4.2). La mortalité toutes causes confondues était la plus haute au cours de l’année suivant le diagnostic (ICM 24.3-25.2).

Malgré la disponibilité en traitements et soins gratuits au Royaume – Uni, le SIDA contribue encore pour la majorité des décès chez les personnes positives pour le VIH; et la mortalité demeure plus élevée chez les personnes VIH-positives que dans la population générale. Ces conclusions soulignent l’importance d’un diagnostic et d’un engagement des soins rapides, et une gestion optimale des comorbidités pour réduire la mortalité des personnes atteintes par le VIH. Sarah Croxford, MSc, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 14 décembre 2016

*Santé Publique Angleterre

Financement : Public Health England

Source : Science Direct / Traduction et adaptation : NZ

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