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mercredi 15 janvier 2014

Afatinib versus cisplatine + gemcitabine pour le traitement en première intention de patients asiatiques atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules avancé, porteurs de mutations EGFR (LUX-Lung 6) : une étude ouverte et randomisée de phase 3

Un lien possible entre cancer du poumon et pollution. Toutefois, sur l'ensemble des malades, 85% sont fumeurs ou anciens fumeurs.
Source iconographique et légendaire: http://sante.lefigaro.fr/actualite/2008/10/03/9271-lien-possible-entre-cancer-poumon-pollution
L’afatinib – un bloqueur irréversible de la famille ErbB – améliore la survie sans progression de la maladie en comparaison du pemetrexed et de la cisplatine pour le traitement en première intention des patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC) avancé positif pour la mutation EGFR. Nous avons comparé afatinib avec gemcitabine et cisplatine – un protocole de chimiothérapie largement appliqué en Asie – pour le traitement en première intention de patients asiatiques atteints de CBNPC avancé positif pour la mutation EGFR.

Cette étude ouverte et randomisée de phase 3 a été effectuée dans 36 centres situés en Chine, Thaïlande et Corée du Sud. Après détection centrale des porteurs de mutations EGFR, les patients n’ayant pas subi d’autres traitements au préalable (atteints d’un cancer au stade IIIB ou IV [version 6 de l’American Joint Committee], statut de rendement 0-1) ont été répartis de manière aléatoire (ratio 2:1) pour recevoir soit afatinib per os (40 mg/jour) ou gemcitabine par voie intraveineuse (1000 mg/m2) au jour 1 et au jour 8 + cisplatine 75 mg/m2 au jour 1 par périodes de 3 semaines, sur une durée totale s’étendant sur 6 périodes consécutives au maximum. La randomisation a été stratifiée en fonction de la mutation EFGR détectée (Leu858Arg, délétions de l’exon 19, ou autre ; par blocs de trois sujets). Les cliniciens et les patients avaient accès total au tableau de randomisation et d’attribution des traitements ; par contre, les membres du groupe central indépendant d’analyse d’imagerie n’y avaient pas accès. Le traitement a été poursuivi jusqu’à progression de la maladie, apparition d’effets toxiques intolérables, ou retrait de consentement. Le critère principal mesuré était la survie sans progression de la maladie, par analyse effectuée par l’organisme central indépendant sur la population en intention de traiter. (…).

910 patients ont été dépistés et 364 ont été retenus pour attribution aléatoire des traitements (242 à afatinib, 122 à gemcitabine + cisplatine). La survie médiane sans progression de la maladie était significativement plus longue chez les patients du groupe afatinib (11.0 mois, Intervalle de Confiance [IC] 9.7-13.7) que chez les patients du groupe gemcitabine + cisplatine (5.6 mois, 5.1-6.7 ; hazard ratio 0.28, IC 95% 0.20-0.39 ; p<0.0001). Les évènements indésirables de grade 3 ou 4 les plus fréquemment rencontrés dans le groupe afatinib étaient éruptions cutanées ou acné (35 [14.6%] patients sur 239), diarrhée (13 [5.4%]), et stomatite ou mucosite (13 [5.4%]), comparé à neutropénie (30 [26.5%] patients sur 113), vomissements (22 [19.5%]), et leucopénie (17 [15%]) les plus fréquemment notés dans le groupe gemcitabine + cisplatine. Des évènements indésirables reliés aux traitements ont eu lieu chez 15 (6.3%) patients du groupe afatinib et chez neuf (8.0%) patients du groupe gemcitabine + cisplatine.

L’administration d’afatinib comme traitement de première intention améliore la survie sans progression de la maladie chez des patients asiatiques atteints de CBNPC avancé et positif pour la mutation EGFR, avec un profil de sécurité tolérable et gérable. L’afatinib devrait être donc considéré comme option de traitement en première intention sur cette population de patients.     

Prof Yi-Long Wu MD et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant – première, 15 janvier 2014

Financement : Boehringer Ingelheim


Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ 

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