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mardi 27 mars 2018

#thelancethiv #VIH-1 #doravirine #darunavir #ritonavir Doravirine versus darunavir réhaussé par le ritonavir chez des adultes atteints par le VIH-1 n’ayant jamais reçu de traitement antirétroviral (DRIVE-FORWARD) : résultats d’un essai de non-infériorité de phase 3 randomisé en double-aveugle

Prévalence de l'infection au VIH en 2011, tous sous-types confondus. Données de l'Organisation des Nations - Unies (ONU)
Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:HIV_Epidem.png

La doravirine est un nouvel inhibiteur non-nucléosidique de la transcriptase inverse (NNRTI) avec un profil pharmacocinétique permettant l’indication d’une prise quotidienne, et une activité puissante in vitro contre les variants génétiques de la NNRTI les plus communément rencontrés. Nous avons comparé la doravirine avec le darunavir réhaussé par le ritonavir, quand tous deux sont administrés avec des inhibiteurs de la transcriptase inverse nucléosidique (NRTI) chez des adultes atteints d’infection VIH-1 naïfs de tout traitement anti VIH-1.

Dans cet essai multicentrique de non-infériorité randomisé en double-aveugle, des adultes atteints d’une infection à VIH-1 ont été examinés pour recrutement dans un essai dans 125 centres cliniques dans 15 pays. Les participants éligibles (âge ≥ 18 ans) étaient naïfs de tout traitement antirétroviral et présentaient un ARN du VIH-1 d’au moins 1 000 copies au dépistage. Tous les participants qui avaient précédemment été traités pour une infection viral autre que VIH-1, qui prenaient des médicaments immunosuppresseurs, ou les sujets atteints d’hépatite aigue, étaient exclus. Les participants étaient répartis de manière aléatoire (1 : 1) par un système vocal et internet interactifs pour recevoir [doravirine 100 mg per os] ou [darunavir 800 mg + ritonavir 100 mg] une fois par jour, avec deux NRTIs au choix de l’investigateur (tenofovir + emtricitabine ou avacavir + lamivudine) sur une période allant jusqu’à 96 semaines. La randomisation a été stratifiée selon les mesures d’ARN du VIH-1 à la sélection (≤ 100 000 versus > 100 000 copies par mL) et le traitement NRTI choisi. Ni les participants à l’étude, ni le personnel de l’institution sponsorisant l’étude, ni les investigateurs, ni le personnel du site d’étude n’avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal d’efficacité était la proportion de participants obtenant un titre d’ARN du VIH-1 inférieur à 50 copies par mL) à 48 semaines de traitement (…), la non-infériorité étant établie si l’Intervalle de Confiance [IC] 95% bilatéral relatif à la différence d’effet bénéfique entre les traitements (doravirine [moins] daruvavir) était supérieure à -10 points de pourcentage. Tous les participants qui avaient reçu au moins une dose du médicament à l’étude étaient inclus dans les analyses principales d’efficacité et d’innocuité. Cet essai est toujours en cours ; le recrutement en est toutefois clos. (…).

Entre le 1er décembre 2014 et le 20 octobre 2015, 1 027 participants ont été examinés pour admissibilité dans l’essai ; 769 participants ont été répartis de manière aléatoire pour recevoir les traitements (385 ont reçu la doravirine et 384 le darunavir réhaussé par le ritonavir). 56 participants appartenant au groupe doravirine et 71 participants appartenant au groupe darunavir ont interrompu leur traitement, principalement du fait d’une perte de suivi. 383 participants recevant la doravirine et 383 participants recevant le darunavir ont été inclus dans les analyses principales d’efficacité. À la semaine 48, 321 (84%) participants du groupe doravirine et 306 (80%) participants du groupe darunavir ont obtenu des concentrations en ARN de VIH-1 inférieures à 50 copies par mL (différence 3.9%, IC 95% de -1.6 à 9.4), indiquant la non-infériorité du traitement doravirine.
Les événements indésirables liés au médicament à l’étude étaient diarrhée (21 [5%] participants sur 383 dans le groupe doravirine et 49 [13%] participants sur 383 dans le groupe darunavir), nausée (25 [7%] versus 29 [8%]), et céphalée (23 [6%] versus 10 [3%]). 18 participants (six [2%] participants sur 383 dans le groupe doravirine versus 12 [3%] participants sur 383 du groupe darunavir ont interrompu leur traitement du fait d’événements indésirables, qui ont été considérés comme liés au traitement chez quatre (1%) participants dans le groupe doravirine et 8 (2%) dans le groupe darunavir. Des événements indésirables graves sont survenus chez 19 (5%) participants sur 383 dans le groupe doravirine et 23 (6%) participants dans le groupe darunavir ; événements qui ont été considérés comme liés au médicament à l’étude chez un (<1%) participant dans chaque groupe.

Chez les adultes atteints par le VIH-1, naïfs de traitement, la doravirine combinée à deux NRTIs pourrait offrir une option de traitement valable chez des adultes non précédemment traités contre une infection au VIH-1. Prof Jean-Michel Molina, MD, et al, dans The Lancet HIV, publication en ligne en avant – première, 25 mars 2018

Financement : Merck

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ