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jeudi 24 mai 2018

#thelancet #hypertension #dénervationrénaleendovasculaire Dénervation rénale endovasculaire par ultrasons pour le traitement de l’hypertension (RADIANCE-HTN SOLO) : essai international randomisé en simple-aveugle, contrôlé par dénervation simulée

Coupe frontale axiale du rein. On distingue l'artère rénale (Renal artery) sur laquelle est pratiquée la dénervation.
Source: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Illu_kidney2.jpg

Des études anciennes suggèrent que la dénervation rénale par radiofréquences réduit la tension artérielle chez les patients atteints d’hypertension modérée. Nous avons poursuivi des investigations, afin de définir si une technologie alternative par dénervation rénale endovasculaire réduit la tension artérielle en ambulatoire chez des patients atteints d’hypertension, sans médicament antihypertenseur proprement dit.

RADIANCE-HTN SOLO était une étude multicentrique, internationale, en simple aveugle, randomisée et contrôlée par intervention simulée, effectuée dans 21 centres situés aux USA et 18 centres situés en Europe. Les patients, atteints d’hypertension artérielle systolique et diastolique, âgés de 18-75 ans, étaient éligibles si leur tension artérielle mesurée en ambulatoire était supérieure ou égale à 135/85 mm Hg et inférieure à 170/105 mm Hg après 4 semaines d’interruption de leur traitement contre l’hypertension (deux médicaments en prise simultanée au plus) et si l’anatomie de leur artère rénale était adéquate.
Les patients étaient randomisés (1:1) pour bénéficier d’une dénervation rénale à l’aide du système Paradise (ReCor Medical, Palo Alto, CA, USA) ou d’une procédure simulée consistant uniquement en une angiographie. La séquence de randomisation, générée par ordinateur, était stratifiée par centres à l’aide de blocs de quatre ou six, randomisés. (…). Les patients et le personnel chargé de l’évaluation des résultats n’avaient pas accès au tableau de randomisation. Le critère principal d’efficacité était le changement de tension artérielle systolique diurne, à deux mois, dans la population en intention de traiter. Les patients devaient ne recevoir aucun médicament antihypertenseur au cours des 2 mois de suivi, à moins d’un dépassement des critères spécifiques de tension artérielle édictés au départ. Les événements indésirables principaux incluaient les décès toutes causes confondues, les insuffisances rénales, les événements thromboemboliques accompagnés d’atteintes aux organes cibles, les complications au niveau de l’artère rénale ou autres complications vasculaires majeures requérant intervention, ou l’admission à l’hôpital pour crise hypertensive dans les 30 jours et nouvelle sténose de l’artère rénale dans les 6 mois. (…).

Entre le 28 mars 2016 et le 28 décembre 2017, 803 patients étaient examinés pour admissibilité dans l’essai, et 146 ont été randomisées pour bénéficier d’une dénervation rénale (n=74) ou d’une procédure simulée* (n=72). La diminution de la tension artérielle systolique diurne mesurée en ambulatoire était plus importante chez les patients ayant bénéficié d’une dénervation rénale (-8.5 mm Hg, Déviation Standard [DS]) que sous procédure simulée* (-2.2 mm Hg, DS 10.0 ; différence ajustée par rapport à la ligne de base : -6.3 mm Hg, Intervalle de Confiance [IC] 95% de -9.4 à -3.1, p=0.0001). Aucun événement indésirable majeur n’a été rapporté, ni dans le groupe dénervation, ni dans le groupe procédure simulée*.

En comparaison de la procédure simulée, la dénervation endovasculaire rénale a fait diminuer la tension artérielle mesurée en ambulatoire à deux mois chez les patients atteints d’hypertension artérielle systolique et diastolique, en l’absence de médicaments.  Prof Michel Azizi, MD, et al, dans The Lancet, publication en ligne en avant-première, 23 mai 2018.

Financement : ReCor Medical

Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ

*procédure simulée = angiographie