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lundi 4 mars 2013

Effets cardiovasculaires chez des patients atteints de cancer de la prostate métastasé ou localement avancé, traités avec des agonistes de l’hormone de libération de la gonadotrophine (LH-RHa) : essai de phase 2 randomisé MRC PATCH (PR09)

Incidence standardisée pour l'âge du cancer de la prostate (année 2000). In Annales d'Urologie, Volume 38, Issue 5, October 2004, Pages 187 - 206
Source:  http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0003440104000609

Les traitements du cancer de la prostate basés sur les agonistes de l’hormone de relâchement de la gonadotrophine (LH-RHa) sont associés à des effets toxiques à long terme, ostéoporose incluse. L’utilisation d’œstrogènes administrés par voie parentérale permettrait d’éviter les complications à long terme associées au LH-RHa ainsi que les complications thromboemboliques associées à la prise d’œstrogènes per os.

Dans cette étude de phase 2, multicentrique, ouverte et randomisée, nous avons recruté des hommes atteints d’un cancer de la prostate localement avancé ou métastasé et leur avons programmé une thérapie hormonale à durée indéterminée. La randomisation a été effectuée par minimisation, sous ratio 2:1 ; pour recevoir 4 patches à œstrogènes en auto-administration (100 μg/24h) changés deux fois par semaine soit du LH-RHa administré selon les pratiques locales. Après atteinte des concentrations en testostérone correspondant à la castration (1,7 nmol/L ou moins), les hommes ont reçu trois patches aux œstrogènes  changés deux fois par semaine. L’effet principal mesuré (critère principal de mesure), à savoir la mortalité et morbidité cardiovasculaires, était analysé par intention de traiter modifiée et par traitement au moment de l’évènement à prendre en compte pour le changement de traitement en cas de progression de la maladie. (…).

85 patients ont été désignés au hasard pour recevoir le LH-RHa et 169 pour recevoir les patches d’œstrogènes. Tous les 85 patients ont commencé leur traitement au LH-RHa, et 168 patients les patches aux œstrogènes. À 3 mois, 70 (93%) des 75 recevant le LH-RHa et 111 (92%) sur 121 recevant les œstrogènes ont atteints les concentrations en testostérone propres à la castration. Après un suivi médian de 19 mois (Intervalle Interquartile 12-31), 24 évènements cardiovasculaires ont été rapportés, six évènements chez six (7,1%) hommes du groupe LH-RHa (Intervalle de Confiance [IC] 95%: 2,7-14,9) et 18 évènements chez 17 (10.1%) hommes dans le groupe patches aux œstrogènes (6,0-15,6). Neuf (50%) des 18 évènements survenus dans le groupe œstrogènes sont survenus après le passage au traitement LH-RHa. Les changements moyens en glycémie à jeun sur 12 mois étaient de +0,33 mmol/L (+5,5%) dans le groupe LH-RHa et de -0,16 mmol/L  (-2,4%) dans le groupe patches aux œstrogènes (p=0,004) ; les changements en cholestérolémie à jeun étaient de +0,20 mmol/L (4,1%) et de -0,23 mmol/L (-3,3%), respectivement (p<0,0001). Les autres évènements indésirables rapportés à 6 mois comprenaient gynécomastie (15 [19%] des 78 patients du groupe LH-RHa versus 104 [75%] des 138 patients du groupe patches aux œstrogènes),  bouffées de chaleur (44 [56%] versus 35 [25%]), et problèmes dermatologiques (10 [13%] versus 58 [42%]).

Les œstrogènes administrés par voie parentérale pourraient représenter une alternative au LH-RHa pour la prise en charge du cancer de la prostate, si leur efficacité est confirmée. Sur la base de nos résultats, le recrutement pour inclusion dans l’essai PATCH a été amplifié, avec pour but principal une mesure de la survie sans progression de la maladie. Dr Ruth E Langley, MRCP et al, in The Lancet Oncology, Early Online Publication 4 March 2013

Financement: Cancer Research UK (Royaume – Uni), MRC (Medical Research Council – Fondation pour la Recherche Médicale) Clinical Trials Unit

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

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