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mardi 2 juillet 2013

Examen par IRM du cortex sensorimoteur et du tractus cérébro – spinal après traumatisme aigu de la moëlle épinière : étude prospective longitudinale

Classification ASIA (American Spinal Injury Association) qui permet de définir les différents niveaux neurologiques. In Journal de Radiologie Volume 91, Issue 12, Part 2, December 2010, Pages 1406 - 1418
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0221036310702201
Chez des patients atteints de traumatisme chronique de la moëlle épinière, l’imagerie de la moëlle épinière et du cerveau au-dessus de la lésion, fournit des évidences de dégénérescence nerveuse ; cependant, les modèles spatio-temporels d’évolution des lésions et leur relation aux données cliniques demeurent incertains. De nouvelles interventions sous forme d’études cliniques des lésions traumatiques de la moëlle épinière sont apparues, mais les techniques de neuroimagerie permettant d’identifier d’éventuelles réponses aux traitements ne sont pas validées à ce jour.  Notre but était d’évaluer la dégénérescence neuronale par IRM au dessus du niveau de la lésion après traumatisme aigu de la moëlle épinière.

Dans notre étude prospective, nous avons recruté des patients atteints de lésions traumatiques aigues de la moëlle épinière, ainsi que des sujets contrôles sains. Nous avons évalué les patients sur le plan clinique et par IRM à la ligne de base, 2 mois, 6 mois, et 12 mois ; ainsi que les sujets contrôles par IRM selon les mêmes intervalles. Nous avons étudié l’atrophie de la substance blanche dans les tractus cérébrospinaux crâniens, et la substance grise au niveau des cortex sensorimoteurs par analyse de tenseurs des données pondérées en T1. À l’aide de mesures des coupes transversales de la moëlle épinière, nous avons évalué l’atrophie au niveau cérébral C2/C3. Nous avons utilisé les schémas de transfert de magnétisation sensible à la myéline (MT) et de taux de relaxation longitudinale (R1) pour l’étude des changements microstructuraux associés à la myéline. Toutes les analyses d’imagerie cérébrale ont été effectuées par cartographie des paramètres statistiques corrigées des variations familiales.

Entre le 17 septembre 2010 et le 31 décembre 2012, nous avons recruté 13 patients et 18 contrôles. A 12 mois de la ligne de  base, les patients ont récupéré en moyenne 5,27 points par mois sur le graphique mensuel à échelle logarithmique (Intervalle de Confiance – IC – 95% 1,91-8,63) selon les scores de motricité standards internationaux de classification des traumatismes de la moëlle épinière (ISNCSCI) (p=0,002) et en moyenne 10,93 points par mois (6,20 – 15,66) pour ce qui est du score d’indépendance de la zone spinale (SCIM) (p<0,0001). En comparaison des sujets de contrôle, les patients ont montré une baisse rapide de calibre de la moëlle épinière en termes de mesure de coupe transversale ( - 0,46 mm par mois en comparaison de la stabilité observée chez les sujets de contrôle ; p<0,0001). Les patients ont montré de plus fortes baisses de volume de substance blanche au niveau de la capsule interne du tractus cérébrospinal crânien (score Z droit 5,21 ; p=0,0081 ; score Z gauche 4,12 ; p=0,0004) et du pédoncule cérébral droit (score Z 3,89 ; p=0,0302) et de la substance grise dans le cortex moteur primaire gauche (score Z 4,23 ; p<0,041). Les changements en volume étaient associés en parallèle à de significatives diminutions des paramètres MT et R1 au niveau des mêmes zones, et au-delà. Les améliorations observées en termes de score SCIM à 12 mois étaient associés à une réduction de la perte de calibre de coupe transversale de moëlle épinière sur 12 mois (corrélation de Pearson 0,77 ; p=0,004) et une réduction de la perte en volume de substance blanche au niveau de la capsule interne droite du tractus cérébrospinal (score Z 4,05 ; p=0,0316). Les améliorations notées des scores moteurs ISNCSCI étaient associés à de moindres changements en termes de volume du tractus cérébrospinal au niveau de la capsule interne latérale droite (score Z 4,01 ; p<0,0001).

Les phénomènes d’atrophie et les changements microstructuraux survenant de manière étendue, en amont des axones corticospinaux et du cortex sensorimoteur surviennent au cours des premiers mois après traumatisme de la moëlle épinière, accompagnés de changements dégénératifs rapides reliés à une récupération plus faible. Les protocoles d’examens IRM d’évaluations volumétrique structurelle et microstructurelle éloignés du site de lésion de la moëlle épinière pourraient servir de biomarqueurs en neuroimagerie dans les cas de traumatismes aigus de la moëlle épinière. Dr Patrick Freund PhD et al, in The Lancet Neurology, Early Online Publication, 2 July 2013

Financement: SRH Holding, Fonds National Suisse pour la Recherche Scientifique, Clinical Research Priority Program “NeuroRehab” University of Zurich, Wellcome Trust

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

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