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vendredi 5 juillet 2013

Transmission interhumaine du coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient : estimation du risque de pandémie

Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen - Orient. Photo AFP/British Health Protection Agency
Source iconographique et légendaire: http://www.ledauphine.com/france-monde/2013/05/28/coronavirus-le-premier-patient-francais-est-decede
Le syndrome respiratoire du Moyen – Orient et son Coronavirus (MERS-CoV) nouvellement décrits partagent beaucoup de points communs avec le syndrome respiratoire aigu sévère et son coronavirus (SRAS) - CoV. Notre but était d’estimer la transmissibilité du virus et le potentiel épidémique du MERS-CoV, et de comparer les résultats avec les conclusions émises concernant le SRAS prépandémique.

Nous avons récupéré des données  des groupes MERS-CoV des documents et rapports subséquents provenant de l’OMS, descriptions publiées de cas, et avons pris en compte 55 des 64 cas de MERS-CoV confirmés par analyse de laboratoire et rapportés au 21 juin 2013 ; en excluant les cas notifiés au cours des 2 semaines précédentes. Afin d’évaluer la transmissibilité interhumaine du MERS-CoV, nous avons utilisé une analyse bayésienne pour estimer le taux de reproduction de base (R0) et l’avons comparé à celui du SRAS prépandémique. Nous avons considéré deux scénarios, dépendant de l’interprétation des données de dimension du groupe MERS-CoV.

Notre scénario le plus pessimiste (scénario 2), nous avons estimé R0 du MERS-CoV à 0,69 (Intervalle de Confiance - IC - 95% 0,50-0,92) ; R0 du SRAS-CoV à 0,80 (0,54-1,13). Notre scénario optimiste (scénario 1) a donné un R0 de 0,60 (0,42-0,80). Du fait de la récente mise en place de procédures de recherches de contact et de procédures d’isolation, les données obtenues par la suite concernant la transmission du MERS-CoV pourraient ne plus être valides pour la description d’un groupe entier, mais pour la description des infections secondaires causées par le patient de référence. Ainsi, nous avons calculé que, selon le scénario 2, huit infections secondaires ou plus causées par le patient de référence suivant pourraient se traduire par une probabilité supplémentaire de 5% ou plus que la valeur révisée de R0 du MERS-CoV pourrait dépasser 1 ; c'est-à-dire que MERS-CoV pourrait avoir un « potentiel pandémique ».

Notre analyse suggère que MERS-CoV ne montre pas de potentiel pandémique à ce jour. Nous recommandons toutefois une surveillance renforcée, une recherche active de contacts, et de vigoureuse investigation  sur les hôtes du MERS-CoV et des voies de transmission aux êtres humains. Romulus Breban PhD, Julien Riou, Prof Arnaud Fontanet PhD ; in The Lancet, Early Online Publication, 5 July 2013

Financement: Agence Nationale de la Recherche (Labex Integrative Biology of Emerging Infectious Diseases), and the European Community’s Seventh Framework Programme project PREMEDICS.


Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ

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